mercredi 21 mai 2008

RENAISSANCE AUTOCHTONE ET MÉTISSE



Les préjugés racistes envers les Autochtones sont légions.

Les racistes prétendent que les Autochtones sont tous des assistés sociaux de luxe qui ne paient pas l'électricité et qui se font donner des motoneiges et des maisons par le gouvernement. Qui plus est, ce sont tous des vendeurs de tabac, comme l'Indien dans Lucky Luke.

Cette image d'Épinal leur colle à la peau comme celles que l'on colporte à propos des Juifs et des Tziganes. En fait, les Juifs et les Tziganes sont un peu les Autochtones de l'Europe. Quand on ne les parque pas dans des ghettos ou des réserves, on laisse entendre qu'ils sont croches, pervers, maléfiques, cosmopolites, apatrides, etc.

La réalité, c'est que les Indiens ont été parqués sur des réserves pour que les colonisateurs européens puissent occuper tout le reste du territoire. Les Britanniques, contrairement aux Français, ont accordé des titres de propriété aux Indiens, ce qui a donné naissance aux réserves en quelque sorte. On a parqué les Indiens dans un coin comme on l'a fait en Afrique du Sud avec les Zoulous et les autres tribus de la région. Tout ça pour bâtir des villes, des usines, des routes, des autoroutes, des blocs de béton, bref pour créer ce qu'on appelle, sans rire, la «civilisation».

Des ententes sont survenues entre les Autochtones et les gouvernements coloniaux en place pour inonder le peu de territoire qu'il leur restait ou bien pour négocier l'expropriation d'un terrain en vue de la construction d'un terrain de golf.

Ces ententes rapportent de l'argent aux conseils de bande qui, par la bande (justement!), distribuent des motoneiges ou des pelles aux membres de la tribu pour qu'ils puissent mener leurs activités traditionnelles.

Si l'autoroute passait sur le terrain d'un fermier, on le paierait lui-même rubis sur l'ongle pour l'expropriation de son terrain. Ce n'est pas le maire du village qui toucherait le magot pour le redistribuer à ses électeurs au gré de sa fantaisie.


COMMENT COMBATTRE LES PRÉJUGÉS ENVERS LES INDIENS

Il y a quelques années j'ai reviré de bord un militant du Parti de l'Héritage Chrétien qui distribuait sa propagande raciste à la porte du Super C de la rue St-Maurice à Trois-Rivières.

Le militant devait avoir entre 20 et 30 ans. Il était de taille moyenne et son crâne était tout aussi lisse que celui de feu Mussolini. Il m'a accosté de cette façon:

-Monsieur, en avez-vous assez de voir les Indiens se faire tout donner sur les réserves?

-Pardon? fis-je.

-En avez-vous assez des privilèges accordés aux Indiens? Je présente le Parti de l'Héritage Chrétien et...

Je l'ai interrompu. Je suis devenu rouge comme Mingo l'Indien et je l'ai vertement apostrophé.

-Écoute-moé ben mon tabarnak: je suis un Métis! Tes préjugés racistes contre les Indiens, va faire ça ailleurs que dans Ste-Cécile asti de calice! Ta propagande nazie, mon chum, crisse-toé là dans l'cul, me comprends-tu?

Comme je suis grand et gros et que j'en impose pas mal, fort heureusement, le type a pris la poudre d'escampette. J'ai lancé mon cri de guerre et les choses sont rentrées dans l'ordre. Un à zéro pour les Indiens contre les nazis.

STE-CÉCILE, RÉSERVE INDIENNE DE TROIS-RIVIÈRES

Pauvreté n'est pas vice. Ce proverbe est tellement vieux qu'on s'étonne que personne n'en comprenne vraiment la signification profonde...

La situation sociale du quartier Ste-Cécile à Trois-Rivières, par exemple, ressemble à plusieurs niveaux à celle que l'on retrouve sur les réserves. Pourquoi? Parce que les gens sont vicieux? Non, pas du tout.

C'est la même situation parce que la population est pauvre dans Ste-Cécile.

La drogue, la violence et toute la marde est en grande partie attribuable à la pauvreté, dans Ste-Cécile comme sur la réserve de Chisasibi.

Dans les deux cas, le chômage est endémique et tout le monde autour s'amuse à cracher sur les pauvres, une marque de courage pour les couilles molles et autres renifleurs de pets moisis qui n'oseraient pas s'en prendre à des riches.

Quand on fouille un peu plus, on se rend compte que le métissage est élevé dans les quartiers pauvres de Trois-Rivières, qu'il y a de l'Indien chez presque tous les voisins. D'autant plus que la réserve des Algonquins a été démantelée vers 1820. Par «humanisme», on a préféré assimilé nos Indiens, histoire de les faire disparaître de la carte... Et ils sont restés là, parmi nous, sans qu'on ne les voie: dans Ste-Cécile, la P'tite Pologne, le P'tit Canada, la Pierre et autres lieux peuplés de Magouas ou de Métis analphabètes provenant des campagnes environnantes.

Pourtant, l'histoire n'est pas finie. En fait, elle ne fait que commencer, suite à un long intermède impérialiste.

Les Autochtones et les Métis reviennent hanter l'histoire de Trois-Rivières.

Ils veulent se faire voir, entendre et reconnaître pour ce qu'ils sont intrinsèquement.

En fait, il se pourrait bien que nous entrions dans une phase de renaissance des cultures autochtones et métisses à Trois-Rivières.

Le fondateur de Trois-Rivières, c'est le chef algonquin Capitanal, pas le sieur de Laviolette. Révisez au plus sacrant ces livres d'histoire écrits par les «Robes Noires» ou les «langues fourchues»...

Kwé kwé.

2 commentaires:

  1. Kwai Gaétan,

    Je viens tout juste de prendre connaissance de ton site. Il fallait que je t'écrive un mot et tout de suite. Je n'ai que lu ton article d'aujourd'hui-21mai-jusqu'à maintenant. J'ai l'intention de continuer à explorer ton site.

    J'adore ton humour et ton propos. C'est très rafraîchissant!

    Je viens moi-même de commencer un
    blog. Il y est et sera entre autres
    beaucoup question de souveraineté
    autochtone, de liberté en général, et comment on nous l'a dérobée...et
    aussi des pistes, discussions, etc.
    à savoir comment la reprendre...

    Je t'invite donc à visiter mon site
    et à y laisser un ou des commentaires si le coeur t'en dit!

    Misko
    http://liberte-freedom.blogspot.com/
    misko.kinoo@yahoo.ca

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  2. Kwei Gaétan

    Il est clair que Trois-Rivières aura à reconnaitre les entitées autochtones du territoire, elle devra reconnaitre sont histoire. Un épicentre pour la traite de la foururre, il est tout simplement absurde de nier le fait autochtone. Nous y sommes, nous y avons toujours été, il faut tout simplement admettre la vérité.

    J'aimerais faire ressortie un point de ton texte. Dans beaucoup de discours sur les autochtones, l'on met souvent l'emphase sur la pauvreté, comme prétexte ou excuse à certain événement, faits historique ect. Une comparaison pour entretenir le mythe de l'infériorité. Mais ces analyse son faites derière la vitre de l'aquarium, vu de l'extérieur.

    Il est très important de bien connaitre les contexte, cette pauvreté est un comparatif à un système dison coloniale, hérité d'une culture extérieur à notre culture. Il y a encore tant à dire, mais disons qu'il faut prendre le temps de comprendre notre culture. Chez nous, ceux qui nie toujours notre existance, ce complaise à pensée que les Magouas sont tout simplement la classe pauvre de leurs société, comme s'il n'y avait pas de pauvre chez eux. Il ne prennent pas le temps ou ne veulent tout simplement pas prendre le temps de comprendrenotre différence culturelle et ethinique. Il y a tant à dire...

    Steve Blanchette, Magoua Wabmachis

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