mardi 6 mai 2008

LE DROIT DE TOUT OSER


« Comment voyez-vous cet arbre ? Vert? Mettez-donc le plus beau vert de votre palette; et cette ombre? Plutôt bleue? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. »

« Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction. »

« Vous connaissez depuis longtemps ce que j'ai voulu établir : le droit de tout oser.»

C'est tiré de la plume de Paul Gauguin. Vous trouverez le texte complet sous le titre suivant: Oviri, écrits d'un sauvage.

Le texte devrait être disponible gratuitement quelque part sur l'Internet ou bien à la bibliothèque publique de votre région.

Gauguin se fout depuis longtemps des droits d'auteur. Un siècle après sa mort, il ne reste pour Gauguin que des droits de hauteur. Il s'élève encore, l'artiste, non pas en termes d'unité monétaire, mais en termes d'humain s'adressant à d'autres humains par des moyens qui transcendent sa condition de bête ne se limitant qu'à combler des besoins rudimentaires.

Gauguin peignait tandis que d'autres baillaient.

Je ne veux pas dire qu'ils baillaient à cause de Gauguin.

Je n'affirme qu'une vérité crue: il y a plus de gens qui se contentent de bailler qu'il n'y a de gens qui se consacrent à un art, quel qu'il soit. C'est dans la nature des choses, que voulez-vous.

Le trompettiste Louis Armstrong racontait qu'il se demandait combien de spectateurs pouvait comprendre quelque chose à la prouesse technique que peut représenter l'exécution d'un morceau particulièrement difficile.

Combien de spectateurs comprennent vraiment la musique? Beaucoup diront qu'ils ont l'oreille musicale, mais l'ont-ils vraiment? Il n'y a qu'à les entendre chanter... La bouche n'est pourtant pas très loin des oreilles.

Enfin, ce que je veux dire c'est que l'art pour Untel, c'est juste une affaire parmi tant d'autres.

Ce morceau de Louis Armstrong pourrait être considéré comme un simple bruit.

Cette toile de Paul Gauguin ne pourrait être que le barbouillage d'un zouf qui ferait mieux de s'adonner à un métier sérieux.

Bref, une chance que les artistes forment une seule et grande famille de zoufs pour ne pas trop dépérir dans l'indifférence générale.

UNE NOUVELLE TOILE

J'ai terminé une nouvelle toile que je ne suis pas en mesure de vous présenter ici ce matin.

J'ai toute une technique pour prendre mes photos.

Il faut, d'abord et avant tout, qu'il fasse soleil et que ma blonde soit là pour m'aider.

Je vais sur ma galerie avant avec ma toile. Je l'accote sur le barreau de galerie pour mieux l'immobiliser tandis que je la tiens d'une main. Et c'est là que ma blonde intervient. Elle prend la photo tandis que je tiens la toile. Une minute plus tard, le monde entier peut la voir illico.

Si j'étais moins cheap, j'utiliserais un trépied pour appareil-photo, m'équiperais d'un studio ou bien confierais ce travail à un grand du domaine de la photo... Quand je vendrai dans les six chiffres par année, j'y penserai sans doute.

Pour le moment, l'art me permet de rêver sans que le rêve ne s'évapore. C'est comme si j'avais cette faculté de cristalliser mes rêves sous forme de coups de pinceau. Au fond, je suis gâté par la nature. Je ne pourrai jamais m'ennuyer.

Ma nouvelle toile représente un Algonquin qui s'apprête à accoster sur une plage de la rivière Métabéroutin. Elle s'intitule Algonquin qui s'apprête à accoster sur une plage de la rivière Métabéroutin...

Je me sentais inspiré par Gauguin. Mon Algonquin fait un peu Tahitien...

Surveillez mon blogue. Mon nouveau tableau sera affiché ici avant la fin de semaine, promis.

Mon tableau en cours représente un couple couché sur l'herbe dans le secteur du Rapide plat, à St-Hyacinthe.

Je prépare aussi une bande dessinée sur toiles. Je vais peindre quelques petits tableaux qui formeront une bande dessinée. J'ai besoin de m'éclater dans la peinture, voyez-vous.

Je suis disponible pour des projets spéciaux au printemps: murales, tableaux, bandes dessinées, etc. Faites vite car je suis en train de remplir mon carnet de commandes. Je ne peux pas être partout à la fois. Mais quand je suis là, je suis là. Et en plus, je suis un fin causeur qui a le sens de l'écoute, ne serait-ce que par politesse. Avec moi, votre argent n'est jamais dépensé pour vous ennuyer, c'est déjà ça de gagné.

Pour finir, je vous emporte au royaume des fleurs, aux Marquises, avec Jacques Brel et Paul Gauguin. Ça semble tellement beau là-bas que ce n'est pas étonnant que Gauguin et Brel aient choisi cette île pour y crever.

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