mercredi 29 septembre 2021

L'indicible platitude d'Untel et son appel de la crasse

Heureux l'imbécile qui s'est trouvé une marotte. Il n'a plus qu'à enligner les poncifs pour jouer dans les clubs et lobbies qui traînent ici et là dans les bas-fonds des jeux d'esprit.

Untel joue dans le club nationaliste et ne reconnaît ni l'anglais, ni l'inuktitut et encore moins le racisme systémique. Son ancêtre croyait que les syndicats étaient une invention des Juifs américains et autres envahisseurs étrangers. Son descendant est un pissou tout autant que lui. Sinon un larbin qui se cherche un maître.

Untel n'a presque pas évolué. Son idée est un sermon qui sent l'appel de la crasse. C'est une ridicule grenouille qui se prend plus grosse qu'un boeuf. Au moins le boeuf n'emmerde personne avec des rêves de grandeur... Tandis que la grenouille est devenue boursouflée comme un gros crapaud baveux. On n'y trouverait même pas Le Prince de Machiavel en l'embrassant. Seulement quelque chose d'informe et flasque comme un coup d'argent au Monopoly.

Hier l'ancêtre d'Untel fustigeait les Juifs, aujourd'hui son rejeton pointe du doigt les wokes (c'est quoi ça?) ou les Musulmans. 

Quand tu as appris que tu étais victime d'autrui, c'est difficile de réaliser que tu étais surtout ton propre bourreau, à piler toujours sur le même tabarnak de râteau. À le recevoir toujours en pleine face comme le dernier des abrutis.

Untel a été formaté loin des idées de tolérance religieuse héritée de Martin Luther. Il a plus à voir avec les Borgia ou bien les Bougon. Il se cherche un petit catéchisme et croit que la vie doit se soumettre au chef du village ou bien aux leçons d'histoire sans ces maudites remises en question sur le colonialisme, l'esclavage et toutes ces affaires-là. Untel vous dira qui étaient les bons et qui étaient les méchants à tout coup. Untel possède la clé qui rouvre le livre de l'Histoire et ferme la discussion.

Untel n'a rien sinon un drapeau.

Alors il l'agite.

Et il parle, parle, parle. 

On en baye aux corneilles.

Plutôt baiser que d'entendre ses conneries.

Blablabla l'histoire la langue et troulala.

Pas foutu d'écrire une phrase avec son coeur. Pas foutu de s'indigner des vraies misères et vraies injustices de ce monde. Untel est seulement un braillard, c'est vrai.

J'ai beau dire que je ne l'écoute plus qu'Untel est partout parce qu'on tient, je ne sais où, à vous rentrer dans la gorge qu'il faut absolument revoir sa Normandie. C'est un peu absurde en 2021, dans une société réellement multiculturelle, de tenir des propos totalement déphasés de vieux con qui ne change pas.

J'imagine qu'en haut lieu les boss aiment ça.

Diviser pour régner.

Occuper la racaille avec de commodes boucs émissaires.

Bravo...




jeudi 23 septembre 2021

Nous à 0,1%, 1%, 3% ou 20%? Toi à 100%!


Il y a plusieurs manières de voir la vie en société.

Il y a d'abord la manière forte. N'oublions jamais que même le roi parle souvent de lui-même à la première personne du pluriel. Son Nous ne représente que son bon vouloir qui s'étend à tous ses serviteurs. «Il Nous fait bon plaisir d'informer Nos sujets qu'ils doivent obéir.»

Quand la manière forte s'érode un peu, le Nous est représenté par quelques-uns et s'étend à tous leurs nouveaux vassaux et serviteurs. On en fera du spectacle autant que faire se peut pour calmer les ardeurs des uns et des autres. On se donnera, comme Humpty Dumpty sur son mur, le privilège d'établir la définition des mots selon que l'on soit le maître ou pas. La liberté veut dire l'esclavage. Et woke veut dire ennemi de la Nation.

Je m'en voudrais d'oublier qu'il y a cette fleur fragile, cet espoir aussi rare que précieux qui parfois nous submerge dans notre humanité. 

Il y a la solidarité, l'entraide, la générosité et la compassion.

Il y a cette possibilité d'inclure chacun et chacune dans un ensemble qui tend vers le respect et l'abandon des structures archaïques du pouvoir.

Le vieux monde ne tombera pas sans combattre, même si la bataille des us et des coutumes est déjà perdue pour lui. Ce vieux monde morose n'empêchera pas l'humanité, dont l'âge médian tourne autour de 19 ans, de lui faire comprendre que son temps et ses institutions sont totalement finies, out, déphasées, dépassées et probablement pourries.

Il y aura donc plus d'ouverture sur le monde et sur les idées au cours des prochaines années.

Ici, comme ailleurs, la politique est totalement déphasée avec ce qui se passe en temps réel dans la communauté.

Elle est encore au XIXe siècle. On y parle encore de nationalisme, de valeurs traditionnelles, de trucs qui font roter d'ennui.

Dans la vraie vie, on baise, on boit, on fume n'importe qui n'importe quoi n'importe comment et va chier si t'es pas content. Regarde ailleurs. Ouste du balai. On ne veut pas vivre parmi des talibans d'ailleurs ou du Texas. On emmerde les Savonarole. On rit des curés. 

Et on ne vote pas tant que ça dans la vraie vie. Un peu plus que la moitié des citoyens et citoyennes votent encore. L'autre moitié n'avait pas le temps ni l'intérêt.

À peine 3% des gens sont membres d'une formation politique. 

Plus de 97% des gens n'y trouvent aucun intérêt.

Le Congrès de la jeunesse caquiste, péquiste, libérale ou solidaire? Trois pelés et un tondu. Parfois un peu plus. Jeunes autant que vous et moi. Je me souviens que seuls les blaireaux militaient au sein d'une formation politique lorsque j'étais jeune. Ça ne doit pas avoir changé.

Le Nous, auparavant, c'était le roi.

En ce moment, c'est le 3%.

Il ne suffit que de récolter à peu près 20% du vote total des électeurs inscrits pour former un gouvernement qui se tapera les bretelles comme s'il représentait la «Nation».

Bref, nous sommes tous et toutes floués.

Du moins pour le moment.

Parce que la politique est en retard de deux cents ans sur l'évolution naturelle de la communauté.

Parce qu'elle représente l'état actuel des préjugés sociaux et économiques de l'élite au pouvoir.

Parce que nous ne sommes que de la poussière sur leur jeu de Monopoly.

Ça ne veut pas dire qu'il ne faille pas donner un coup de pied sur le jeu de Monopoly pour se faire de l'espace pour des logements sociaux et une vie digne de ce nom. Bien au contraire.

Mais ça, on en parlera une autre fois.

Il y a cette fleur fragile, cet espoir aussi rare que précieux qui parfois nous submerge dans notre humanité. 

Il y a la solidarité, l'entraide, la générosité et la compassion.

Il y a la révolte contre l'injustice.

Il y a l'insoumission et l'indocilité.

Il y a la liberté.