Ça brasse un peu partout dans le monde. Il n'y a jamais eu autant d'hominidés dans le monde et du coup il ne faut pas s'étonner qu'il y ait de la pagaille dans le zoo.
Des crétins de toutes sortes se hissent au pouvoir pour favoriser telle ou telle clique de bandits.
Que ce soient des bandits de gauche, de droite ou de centre-centre, ils s'en mettront plein les poches.
-Le monde est cave! Si c'est pas nous autres qui les crossent ça sera eux autres. El' monde n'changera pas demain matin! Faut arrêter de rêver calice!
Voilà ce qu'ils doivent tous se dire pour justifier tout et n'importe quoi.
***
Je vais aller voter, même si ça me lève le coeur d'avoir à choisir entre telle ou telle clique de menteurs qui ne font que des serments d'hypocrites.
Le jeu démocratique me répugne. Cependant. l'abandon de ce jeu suppose que l'on passe au mode totalitaire, à moins que du jour au lendemain tout le monde devienne noble et bon, fleurs aux cheveux et chevaux au vent. Je vote parce qu'il y a des degrés en enfer. Un mauvais gouvernement est préférable à une dictature parfaite.
***
Le pire c'est que je suis un vieux christ de hippie qui continue de croire en la bonté et la noblesse du monde quand je n'écris pas sur mon blogue...
J'imagine le monde comme dans le mythe de la caverne de Platon. Le monde est dans l'obscurité depuis toujours où toute lumière est filtrée d'ombres. On prend ces ombres pour la réalité comme on prend le grand écran de fumée du Magicien d'Oz pour la plus pure expression du pouvoir.
Tout n'est que théâtre parmi les hominidés. Tous sont des nabots aux yeux de l'infini.
Tout pouvoir peut s'effondrer du jour au lendemain.
Let the sunshine in...
mercredi 26 février 2014
mardi 25 février 2014
Les quilles mènent à tout
Hervé Malpivoine était boss de la salle de quilles Chez Gugus. Tout y était vétuste et croche, des planchers au plafond. C'est vrai que la salle était vieille. Chez Gugus était en opération depuis les années quarante. On y en avait vu des joueurs, des caissières et des placeurs de quilles au cours de toutes ces années.
Les quilles n'étant plus ce qu'elles étaient, Chez Gugus ne fût bientôt fréquenté que par une poignée d'adolescents qui se saoulaient la gueule avant que d'aller vomir sur les allées et les banquettes en cuirette défraîchie.
Hervé Malpivoine s'accommodait tant bien que mal de la situation en se disant qu'il faudra bien un jour ou l'autre mettre la clé à la porte une fois pour toutes.
En attendant ce jour-là, le vieux malcommode passait le plus clair de son temps à crier après son staff comme il l'avait toujours fait depuis le jour où son père, Nazaire Malpivoine, lui avait confié les clés de Chez Gugus. C'était en novembre 1966. Ça ne datait pas d'hier, ça non.
Nazaire était plus coulant, pas très achalant, mais tout aussi avare que son fils.
Hervé était plutôt du genre devinez ce que je pense où je vais vous crier des ordres insensés comme fais ceci et cela en même temps, comme si tout le monde était une pieuvre à huit tentacules.
Par conséquent, ses employés l'avaient surnommé Le vieux christ de rat sale.
-Le vieux christ de rat sale! entendait-on dire parmi les employés. S'il gueule encore après moé aujourd'hui m'en va's y rentrer une quille dans l'cul!
Hervé finissait par gueuler immanquablement pendant leur quart de travail. Et jamais il ne sortait de Chez Gugus avec une quille de cul. C'était comme si tout un chacun se résignait.
La caissière Irène Veillette n'était pourtant pas du genre à se résigner et si la salle de quilles Chez Gugus est fermée aujourd'hui c'est un peu à cause d'elle.
Comme Hervé lui reprochait un jour de ne pas avoir fait ceci ou cela convenablement, la vieille Irène, une femme d'un certain âge, lui décocha une flèche empoisonnée qui le toucha droit au coeur.
-Mon hostie d'taouin toé! Sais-tu comment on t'appelle, hein? On t'appelle Le vieux christ de rat sale! Pis sais-tu quoi? C'est vraiment ça qu't'es, un vieux christ de rat sale qui gueule après tout l'monde comme un putois parce qu'i' sait pas gérer sa business, ses émotions pis sa boisson! Dessoûle vieille calice d'éponge! On lit pas dans tes pensées, el' cave! Hostie! Tu nous parles comme si t'avais une quille dans l'cul! Ça va faire sacrament les insultes pis l'criage toute la calice de journée à faire des devinettes de tabarnak! Place-toé ou m'en va's t'placer mon vieux hostie de pet foéreux!
C'est là que Malpivoine commença sa dépression.
Il se mit à pleurer comme un bébé en se traitant de vieux christ de rat sale. C'était un peu tard mais c'en n'était pas moins vrai.
Hervé le rat sale confia la gérance à son neveu, Marco, un p'tit con qui ne savait pas compter et militait à temps partiel pour un parti de centre-droit.
Hervé vendit Chez Gugus pour une bouchée de pain avant la fin de l'année.
Puis il devint, croyez-le ou non, missionnaire en Afrique.
Comme quoi les quilles peuvent mener à tout.
Les quilles n'étant plus ce qu'elles étaient, Chez Gugus ne fût bientôt fréquenté que par une poignée d'adolescents qui se saoulaient la gueule avant que d'aller vomir sur les allées et les banquettes en cuirette défraîchie.
Hervé Malpivoine s'accommodait tant bien que mal de la situation en se disant qu'il faudra bien un jour ou l'autre mettre la clé à la porte une fois pour toutes.
En attendant ce jour-là, le vieux malcommode passait le plus clair de son temps à crier après son staff comme il l'avait toujours fait depuis le jour où son père, Nazaire Malpivoine, lui avait confié les clés de Chez Gugus. C'était en novembre 1966. Ça ne datait pas d'hier, ça non.
Nazaire était plus coulant, pas très achalant, mais tout aussi avare que son fils.
Hervé était plutôt du genre devinez ce que je pense où je vais vous crier des ordres insensés comme fais ceci et cela en même temps, comme si tout le monde était une pieuvre à huit tentacules.
Par conséquent, ses employés l'avaient surnommé Le vieux christ de rat sale.
-Le vieux christ de rat sale! entendait-on dire parmi les employés. S'il gueule encore après moé aujourd'hui m'en va's y rentrer une quille dans l'cul!
Hervé finissait par gueuler immanquablement pendant leur quart de travail. Et jamais il ne sortait de Chez Gugus avec une quille de cul. C'était comme si tout un chacun se résignait.
La caissière Irène Veillette n'était pourtant pas du genre à se résigner et si la salle de quilles Chez Gugus est fermée aujourd'hui c'est un peu à cause d'elle.
Comme Hervé lui reprochait un jour de ne pas avoir fait ceci ou cela convenablement, la vieille Irène, une femme d'un certain âge, lui décocha une flèche empoisonnée qui le toucha droit au coeur.
-Mon hostie d'taouin toé! Sais-tu comment on t'appelle, hein? On t'appelle Le vieux christ de rat sale! Pis sais-tu quoi? C'est vraiment ça qu't'es, un vieux christ de rat sale qui gueule après tout l'monde comme un putois parce qu'i' sait pas gérer sa business, ses émotions pis sa boisson! Dessoûle vieille calice d'éponge! On lit pas dans tes pensées, el' cave! Hostie! Tu nous parles comme si t'avais une quille dans l'cul! Ça va faire sacrament les insultes pis l'criage toute la calice de journée à faire des devinettes de tabarnak! Place-toé ou m'en va's t'placer mon vieux hostie de pet foéreux!
C'est là que Malpivoine commença sa dépression.
Il se mit à pleurer comme un bébé en se traitant de vieux christ de rat sale. C'était un peu tard mais c'en n'était pas moins vrai.
Hervé le rat sale confia la gérance à son neveu, Marco, un p'tit con qui ne savait pas compter et militait à temps partiel pour un parti de centre-droit.
Hervé vendit Chez Gugus pour une bouchée de pain avant la fin de l'année.
Puis il devint, croyez-le ou non, missionnaire en Afrique.
Comme quoi les quilles peuvent mener à tout.
lundi 24 février 2014
Quand on ne sait pas quoi dire, on met de la musique
Quand on ne sait pas quoi dire, on met de la musique.
vendredi 21 février 2014
Margot Grenier et les Uropes
-El' monde s'en va chez l'diab'. On r'garde icitte et là, dans les Uropes pis ailleurs, pis maudit qu'ça va mal! I' sont toutes à s'tirer dessus comme si ça pouvait pas s'asseoir pis s'parler. Ça leu' donne quoi de s'califfer des claques su' 'a gui-yeule à longueur de journée, hein? I' s'pensent fin-fins mais en même temps i' restent raides pauvres... C'est sûr qu'ej' connais rien. Qu'est-cé qu'i' y a à connaître, sinon qu'el' monde es'fait barouetter d'un bord pis d'l'autre jusqu'à c'que la tête lui tourne trop pis qu'i' s'assomme su' l'bord d'une table ou ben' don' d'une chaise... Comprends-ti?
On n'y comprenait pas grand' chose mais on savait que c'était sincère puisque cela venait de Margot, alias Margot Grenier, une caissière de dépanneur qui devait avoir accumulé au moins trente-cinq ans de service. Elle était facilement reconnaissable à ses airs de fumeuse de cigarette invétérée, avec la peau un peu grise, un peu verte et un peu plissé. Un visage qui, à une autre époque, a peut-être été agréable à regarder et qui s'est un peu défraîchi avec le temps parce qu'on ne peut pas tous se payer de la chirurgie plastique ou bien deux mois de vacances par année. Ce qui fait que Margot Grenier ressemblait vaguement à une vieille perruche qui tousse sa maudite cigarette entre ses poffes.
Ce jour-là, elle réglait le sort des Uropes.
Le lendemain, c'était au tour de l'abolition du sou noir.
-Une cent, quand même, c'était une cent... Pis là, ben' faut arrondir à cinq cents... La cent disparaît mais l'inflation disparaît pas! Ah ça non monsieur! L'inflation ça augmente tout l'temps, c'est comme el'prix du poffecorgne au cinéma. Calvâsse que c'est cher el'poffecorgne au cinéma pis cré moé qu'i' arrondissent pas au cinq cents mais à 'a grosse piastre ronde... Cinq piastres pour du poffecorgne!!! C'est du vol!
Chaque jour amenait sa controverse et me rappelait un peu plus que nous ne sommes pas en Russie, ici, et que tout le monde gueule contre le pouvoir, contre les contre-pouvoirs et contre toute forme de restriction à la prise de parole.
On parle pour parler.
Margot Grenier en est la preuve bien vivante.
Et ceux qui ne me croient pas n'ont qu'à aller la voir.
Elle travaille du lundi au vendredi au Dépanneur Marotte.
Elle est sur le shift de jour.
Et, oui, elle fume comme une cheminée.
On n'y comprenait pas grand' chose mais on savait que c'était sincère puisque cela venait de Margot, alias Margot Grenier, une caissière de dépanneur qui devait avoir accumulé au moins trente-cinq ans de service. Elle était facilement reconnaissable à ses airs de fumeuse de cigarette invétérée, avec la peau un peu grise, un peu verte et un peu plissé. Un visage qui, à une autre époque, a peut-être été agréable à regarder et qui s'est un peu défraîchi avec le temps parce qu'on ne peut pas tous se payer de la chirurgie plastique ou bien deux mois de vacances par année. Ce qui fait que Margot Grenier ressemblait vaguement à une vieille perruche qui tousse sa maudite cigarette entre ses poffes.
Ce jour-là, elle réglait le sort des Uropes.
Le lendemain, c'était au tour de l'abolition du sou noir.
-Une cent, quand même, c'était une cent... Pis là, ben' faut arrondir à cinq cents... La cent disparaît mais l'inflation disparaît pas! Ah ça non monsieur! L'inflation ça augmente tout l'temps, c'est comme el'prix du poffecorgne au cinéma. Calvâsse que c'est cher el'poffecorgne au cinéma pis cré moé qu'i' arrondissent pas au cinq cents mais à 'a grosse piastre ronde... Cinq piastres pour du poffecorgne!!! C'est du vol!
Chaque jour amenait sa controverse et me rappelait un peu plus que nous ne sommes pas en Russie, ici, et que tout le monde gueule contre le pouvoir, contre les contre-pouvoirs et contre toute forme de restriction à la prise de parole.
On parle pour parler.
Margot Grenier en est la preuve bien vivante.
Et ceux qui ne me croient pas n'ont qu'à aller la voir.
Elle travaille du lundi au vendredi au Dépanneur Marotte.
Elle est sur le shift de jour.
Et, oui, elle fume comme une cheminée.
jeudi 20 février 2014
Ouidja Ouimet
Ouidja Ouimet n'était pas plus fin qu'un autre mais c'était tout de même un gars calme en pas pour rire pour reprendre le dialecte des Ouimet de la paroisse.
Il n'élevait jamais le ton. Il ne reprochait rien à quiconque. Même à ceux qui rentraient un peu trop dans sa bulle.
Lorsque cela se produisait, Ouidja se reprochait à lui-même son manque de perspicacité. Cela lui permettait en toutes autres occasions de fuir ce genre de situation, ne serait-ce que pour vivre heureux.
C'est pour cette raison qu'on ne lui connaissait aucun ennemi.
On l'aimait bien parce qu'il foutait la paix à tout le monde, Ouidja Ouimet.
Oua! Je vous parle de Ouidja et je ne vous dis à peu près rien sur son apparence physique. Cela importe si peu. Mais l'on ne devient pas écrivain amateur sans se soumettre à ce genre de contraintes.
Ouidja Ouimet était un gars de cinq pieds sept pouces qui ressemblait un peu à Omer Simpson en moins étourdi. Son crâne était dégarni et toujours rasé de trois jours. Il avait un léger tic de l'oeil gauche. Il clignait de cet oeil comme s'il nous disait okay, okay, hum, hum.
À part de ça, Ouidja Ouimet était journalier dans une shop de sacs.
C'est quoi une shop de sacs? Une fabrique de sacs si vous préférez. Un endroit où l'on produit toutes sortes de sacs, des petits sacs et des gros sacs.
Ouidja Ouimet est disparu de mes radars autour de 1993, parce que la vie m'a emporté du côté de l'Océan Pacifique. Quand je suis revenu, Ouidja Ouimet avait changé de secteur.
Je sais qu'il vit encore, Ouidja Ouimet, parce que Simon l'a vu l'an passé au Dollarama du boulevard Sainte-Madeleine.
Ouidja n'était probablement pas son vrai prénom.
C'était certainement son surnom.
Ce qui reste sûr, c'est que Ouidja Ouimet crissait la paix à tout le monde et n'écoeurait jamais personne.
Ne serait-ce que pour cela, j'aurai toujours de la déférence pour Ouidja Ouimet, ce brave gars de l'ancienne shop de sacs.
Il n'élevait jamais le ton. Il ne reprochait rien à quiconque. Même à ceux qui rentraient un peu trop dans sa bulle.
Lorsque cela se produisait, Ouidja se reprochait à lui-même son manque de perspicacité. Cela lui permettait en toutes autres occasions de fuir ce genre de situation, ne serait-ce que pour vivre heureux.
C'est pour cette raison qu'on ne lui connaissait aucun ennemi.
On l'aimait bien parce qu'il foutait la paix à tout le monde, Ouidja Ouimet.
Oua! Je vous parle de Ouidja et je ne vous dis à peu près rien sur son apparence physique. Cela importe si peu. Mais l'on ne devient pas écrivain amateur sans se soumettre à ce genre de contraintes.
Ouidja Ouimet était un gars de cinq pieds sept pouces qui ressemblait un peu à Omer Simpson en moins étourdi. Son crâne était dégarni et toujours rasé de trois jours. Il avait un léger tic de l'oeil gauche. Il clignait de cet oeil comme s'il nous disait okay, okay, hum, hum.
À part de ça, Ouidja Ouimet était journalier dans une shop de sacs.
C'est quoi une shop de sacs? Une fabrique de sacs si vous préférez. Un endroit où l'on produit toutes sortes de sacs, des petits sacs et des gros sacs.
Ouidja Ouimet est disparu de mes radars autour de 1993, parce que la vie m'a emporté du côté de l'Océan Pacifique. Quand je suis revenu, Ouidja Ouimet avait changé de secteur.
Je sais qu'il vit encore, Ouidja Ouimet, parce que Simon l'a vu l'an passé au Dollarama du boulevard Sainte-Madeleine.
Ouidja n'était probablement pas son vrai prénom.
C'était certainement son surnom.
Ce qui reste sûr, c'est que Ouidja Ouimet crissait la paix à tout le monde et n'écoeurait jamais personne.
Ne serait-ce que pour cela, j'aurai toujours de la déférence pour Ouidja Ouimet, ce brave gars de l'ancienne shop de sacs.
mercredi 19 février 2014
En droit à l'Université Laval avec Léon Trotsky
J'aurais voulu être un artiste mais j'ai tout de même pu jouer mon numéro.
Je me revois à l'aube de mon exil vers la faculté de droit de l'Université Laval.
C'était en 1987.
Qu'est-ce qui m'avait amené là?
Rien. Sinon la certitude que le métier d'artiste ne valait pas celui de révolutionnaire professionnel.
Je me voyais déjà l'avocat de la veuve et de l'orphelin, le pourfendeur des riches, le défenseur des opprimés...
Je lisais L'histoire de la révolution russe de Léon Trotsky pendant mes cours de droit constitutionnel. Et je me disais qu'il nous fallait faire nous aussi la révolution.
La plupart de mes confrères et consoeurs de la faculté de droit ne pensaient heureusement pas comme moi. Ils se voyaient dans une grosse étude avec du fric plein les poches.
Je me voyais au coeur d'une révolution prolétarienne québécoise.
J'étais devenu un vague personnage de roman qui aurait mieux fait d'aller voir ailleurs.
Ce que je fis un peu plus tard pour me mettre un peu d'aplomb dans ma cervelle.
J'ai fini par fuir toutes les chapelles et toutes les universités.
Et, pour tout vous dire, je me sens bien là où j'en suis, loin du droit et du trotskisme, toujours plus près des personnages de bandes dessinées.
Ce n'est pas une grosse confession. C'est même un témoignage inutile. Mais cela m'a fait du bien d'en parler.
La morale de l'histoire est plutôt vague.
La prima causa de ce récit est dissimulée sous les épais nuages du temps.
Je me revois à l'aube de mon exil vers la faculté de droit de l'Université Laval.
C'était en 1987.
Qu'est-ce qui m'avait amené là?
Rien. Sinon la certitude que le métier d'artiste ne valait pas celui de révolutionnaire professionnel.
Je me voyais déjà l'avocat de la veuve et de l'orphelin, le pourfendeur des riches, le défenseur des opprimés...
Je lisais L'histoire de la révolution russe de Léon Trotsky pendant mes cours de droit constitutionnel. Et je me disais qu'il nous fallait faire nous aussi la révolution.
La plupart de mes confrères et consoeurs de la faculté de droit ne pensaient heureusement pas comme moi. Ils se voyaient dans une grosse étude avec du fric plein les poches.
Je me voyais au coeur d'une révolution prolétarienne québécoise.
J'étais devenu un vague personnage de roman qui aurait mieux fait d'aller voir ailleurs.
Ce que je fis un peu plus tard pour me mettre un peu d'aplomb dans ma cervelle.
J'ai fini par fuir toutes les chapelles et toutes les universités.
Et, pour tout vous dire, je me sens bien là où j'en suis, loin du droit et du trotskisme, toujours plus près des personnages de bandes dessinées.
Ce n'est pas une grosse confession. C'est même un témoignage inutile. Mais cela m'a fait du bien d'en parler.
La morale de l'histoire est plutôt vague.
La prima causa de ce récit est dissimulée sous les épais nuages du temps.
mardi 18 février 2014
Wendigo
L'hiver est un combat qui nous affaiblit autant qu'il nous renforce le caractère.
Après avoir écrit une phrase comme celle-là, qu'on peut détruire facilement d'une saillie, il ne reste plus qu'à tout remettre en question, même l'interrogatoire.
L'hiver souffle encore.
C'est la saison de Wendigo et des Wendigowaks. Des hordes de démons cannibales hantent les forêts. La viande se cache. La viande s'atrophie. La viande saigne.
Le Wendigo dégage ses odeurs de putréfaction et de corruption.
On peut le détruire par le feu, une balle en argent ou bien en lui lançant des cuillerées de suif bien bouillant.
Pas besoin de me remercier pour ce précieux conseil.
Après avoir écrit une phrase comme celle-là, qu'on peut détruire facilement d'une saillie, il ne reste plus qu'à tout remettre en question, même l'interrogatoire.
L'hiver souffle encore.
C'est la saison de Wendigo et des Wendigowaks. Des hordes de démons cannibales hantent les forêts. La viande se cache. La viande s'atrophie. La viande saigne.
Le Wendigo dégage ses odeurs de putréfaction et de corruption.
On peut le détruire par le feu, une balle en argent ou bien en lui lançant des cuillerées de suif bien bouillant.
Pas besoin de me remercier pour ce précieux conseil.
vendredi 14 février 2014
L'écroulement du système de santé québécois et l'arrêt de la distribution des collations à l'urgence
Il y eut un temps où l'on vous distribuait une petite collation quand vous attendiez à l'urgence. C'était une vieille coutume, vieille comme les lois de l'hospitalité, qui consistait à bien accueillir son monde.
Cette coutume est disparue au cours des années '70, à la fin du disco.
Jusque là, il y avait quelqu'un qui passait d'un malade à l'autre pour voir si tout allait bien en dépit du temps d'attente.
-Un petit biscuit avec ça? Un bon verre d'eau glacée? J'ai une revue ici pour vous...
C'était soi une religieuse, une préposée ou bien un salarié. N'importe quoi sauf une face de boeuf. On pouvait encore te congédier à cette époque pour avoir fait la face de boeuf aux malades.
Que s'est-il donc passé pour que l'on cesse de donner des collations à l'urgence?
Il y eut les années de plomb. Les années '80, avec la révolution conservatrice et la dictature du fonctionnariat.
En ces années troubles et tourmentées, l'argent prit le pas sur tous ces petits gestes qui avaient marqué les rapports humains depuis des temps immémoriaux.
On commença par supprimer des postes, dont celui qui consistait à distribuer des collations aux malades à l'urgence.
Puis on remplaça les collations par des distributrices automatiques bourrées de chocolats, Popsi et autres galettes d'avoine défraîchies.
L'urgence ressemble désormais à un vol au-dessus d'un nid de coucous.
On y crie. On y hurle.
Et il n'y a plus de collations ni personne pour s'enquérir de votre état.
L'agent de sécurité est souvent absent et quand il est là c'est pour se cacher derrière une vitre en plexiglass.
La préposée à l'accueil est bête comme ses deux pieds et l'infirmière a une face de boeuf d'avoir à ausculter tous ces pauvrichons qui attendent de se faire trier comme du vil bétail.
Même chez le vétérinaire, on penserait à donner un petit quelque chose au chien malade.
Que s'est-il passé avec notre système de santé pour qu'on en soit rendu à un tel état de décrépitude déshumanisante?
Pourquoi les urgences sont-elles tant devenues inhospitalières?
C'est parce qu'il n'y a plus de collations.
Et plus de bonnes gens pour prendre soin de vous quand vous ne vous sentez pas bien.
Le pire, c'est que tout ce bordel se paie avec l'argent de nos taxes et de nos impôts.
On devrait avoir une voiture de luxe avec les paiements que nous faisons.
Le jeu politique, confondu avec celui de la pègre, nous fait chèrement payer nos désillusions de citoyens stupides déplumés et incapables de porter une pancarte.
Nous payons pour une vieille Lada qui rouleraient dans le champ sur les chapeaux de roues.
Et n'essayez plus d'avoir un jus ou bien un petit biscuit.
Séchez, mes sacraments...
Cette coutume est disparue au cours des années '70, à la fin du disco.
Jusque là, il y avait quelqu'un qui passait d'un malade à l'autre pour voir si tout allait bien en dépit du temps d'attente.
-Un petit biscuit avec ça? Un bon verre d'eau glacée? J'ai une revue ici pour vous...
C'était soi une religieuse, une préposée ou bien un salarié. N'importe quoi sauf une face de boeuf. On pouvait encore te congédier à cette époque pour avoir fait la face de boeuf aux malades.
Que s'est-il donc passé pour que l'on cesse de donner des collations à l'urgence?
Il y eut les années de plomb. Les années '80, avec la révolution conservatrice et la dictature du fonctionnariat.
En ces années troubles et tourmentées, l'argent prit le pas sur tous ces petits gestes qui avaient marqué les rapports humains depuis des temps immémoriaux.
On commença par supprimer des postes, dont celui qui consistait à distribuer des collations aux malades à l'urgence.
Puis on remplaça les collations par des distributrices automatiques bourrées de chocolats, Popsi et autres galettes d'avoine défraîchies.
L'urgence ressemble désormais à un vol au-dessus d'un nid de coucous.
On y crie. On y hurle.
Et il n'y a plus de collations ni personne pour s'enquérir de votre état.
L'agent de sécurité est souvent absent et quand il est là c'est pour se cacher derrière une vitre en plexiglass.
La préposée à l'accueil est bête comme ses deux pieds et l'infirmière a une face de boeuf d'avoir à ausculter tous ces pauvrichons qui attendent de se faire trier comme du vil bétail.
Même chez le vétérinaire, on penserait à donner un petit quelque chose au chien malade.
Que s'est-il passé avec notre système de santé pour qu'on en soit rendu à un tel état de décrépitude déshumanisante?
Pourquoi les urgences sont-elles tant devenues inhospitalières?
C'est parce qu'il n'y a plus de collations.
Et plus de bonnes gens pour prendre soin de vous quand vous ne vous sentez pas bien.
Le pire, c'est que tout ce bordel se paie avec l'argent de nos taxes et de nos impôts.
On devrait avoir une voiture de luxe avec les paiements que nous faisons.
Le jeu politique, confondu avec celui de la pègre, nous fait chèrement payer nos désillusions de citoyens stupides déplumés et incapables de porter une pancarte.
Nous payons pour une vieille Lada qui rouleraient dans le champ sur les chapeaux de roues.
Et n'essayez plus d'avoir un jus ou bien un petit biscuit.
Séchez, mes sacraments...
lundi 10 février 2014
Tant qu'à avoir un char, aussi bien qu'il soit propre
Nous sommes allés faire prendre une douche à notre camionnette en fin de semaine.
Le lave-auto est situé à Trois-Rivières, dans le secteur du Cap, au carrefour des rues Fusey et Saint-Laurent
Comme nous arrivons là, un pick-up rouge vif nous bloque le chemin.
-Qu'est-cé qui fout là dans l'chemin, hein? que je m'énerve à dire.
-Y'est stâlé! affirme ma blonde.
Le petit barbu qui conduit le pick-up rouge vif finit par faire repartir son bazou et libère notre chemin.
Je m'en vais acheter une séance de lave-auto et lorsque nous arrivons devant le lave-auto il est déjà occupé par le pick-up rouge.
On attend quatre ou cinq minutes. Puis c'est au tour de notre camionnette de se faire doucher.
Pendant qu'elle se fait décrotter nous constatons que le pick-up rouge est encore stâlé devant la porte de sortie du lave-auto. Le petit barbu nous bloque encore le chemin. Et il regarde machinalement sous sa voiture comme si quelque chose allait lui dire quoi faire.
Il y a une drôle de décoration derrière son pick-up. Il s'agit d'une plaque de styromousse blanche d'environ deux pieds carrés sur laquelle repose un crucifix. On se sent en plein débat sur la charte de la laïcité avec des crucifix gros comme le bras et un pick-up stâlé.
On prétend que la foi déplace les montagnes.
N'empêche que le pauvre gars est encore stâlé avec son pick-up porte-crucifix.
À l'ouverture des portes du lave-auto, le gars se décide de faire avancer son pick-up fraîchement lavé par la seule force de ses bras et de ses jambes pour nous libérer le chemin.
J'y vois un signe.
Tant qu'à avoir un char, aussi bien qu'il soit propre...
Le lave-auto est situé à Trois-Rivières, dans le secteur du Cap, au carrefour des rues Fusey et Saint-Laurent
Comme nous arrivons là, un pick-up rouge vif nous bloque le chemin.
-Qu'est-cé qui fout là dans l'chemin, hein? que je m'énerve à dire.
-Y'est stâlé! affirme ma blonde.
Le petit barbu qui conduit le pick-up rouge vif finit par faire repartir son bazou et libère notre chemin.
Je m'en vais acheter une séance de lave-auto et lorsque nous arrivons devant le lave-auto il est déjà occupé par le pick-up rouge.
On attend quatre ou cinq minutes. Puis c'est au tour de notre camionnette de se faire doucher.
Pendant qu'elle se fait décrotter nous constatons que le pick-up rouge est encore stâlé devant la porte de sortie du lave-auto. Le petit barbu nous bloque encore le chemin. Et il regarde machinalement sous sa voiture comme si quelque chose allait lui dire quoi faire.
Il y a une drôle de décoration derrière son pick-up. Il s'agit d'une plaque de styromousse blanche d'environ deux pieds carrés sur laquelle repose un crucifix. On se sent en plein débat sur la charte de la laïcité avec des crucifix gros comme le bras et un pick-up stâlé.
On prétend que la foi déplace les montagnes.
N'empêche que le pauvre gars est encore stâlé avec son pick-up porte-crucifix.
À l'ouverture des portes du lave-auto, le gars se décide de faire avancer son pick-up fraîchement lavé par la seule force de ses bras et de ses jambes pour nous libérer le chemin.
J'y vois un signe.
Tant qu'à avoir un char, aussi bien qu'il soit propre...
jeudi 6 février 2014
Le courage de Gros Mongol
Il n'y a pas de meilleure bataille que celle que l'on sait perdue d'avance.
Monter au front pour gagner à coup sûr, ce n'est même pas un passe-temps agréable.
Tandis que monter au front avec la certitude d'en manger toute une relève de la soif d'impossible.
Bien entendu, certains pisse-vinaigres seraient portés à dire que cela relève plutôt de la bêtise, de l'irrationalité, voire de la témérité.
D'autres, cela se comprend déjà, y verront plutôt la marque indélébile du courage, qui se mesure toujours mieux à l'aune de la défaite.
Voilà pourquoi Francis-Elphège Clavet alias Gros Mongol était du genre bulldozer.
Il voyait la cause, la défaite, l'impossible, et il fonçait comme un bulldozer sur un stade olympique qui serait plutôt solide, même si la métaphore ne l'est pas trop.
Gros Mongol était gros, évidemment, et il ne s'en plaignait pas puisqu'il était capable de donner un coup de pied à la hauteur de son visage pour ouvrir sa porte de garage ou bien sa porte de shed. Ce qu'il ne faisait presque jamais.
Quand il le faisait, eh bien Gros Mongol se mettait à faire des moulinets avec ses bras comme s'il était Bruce Lee. Par ailleurs, Gros Mongol avait des yeux en amande à force d'avoir le visage bouffi de gras trans ou pas trans du tout.
-Gnâf! disait-il. Ej'file pas mal karaté aujourd'hui... Faudrait qu'ej'aille bûcher du bois ou ben don' tenter de faire què'ques cents avec mon hostie d'taxi...
Gros Mongol chauffait des taxis. Comme moi. Comme vous. Bref comme bien des gens. Même lui.
Et il supportait toutes les causes les plus perdantes qui soient, dont l'indépendance du Québec, la lutte contre l'ajout de fluor dans l'eau potable et la fin de la corruption dans l'industrie municipale.
Pas besoin de vous dire que Gros Mongol avait l'air fier comme un paon d'être aussi teigneux, marginal, chiâleux et porteur de pancartes.
-Moé mon père m'a dit de jamais es'laisser marcher su' 'es pieds dans 'a vie! Ça fait que moé me laisse pas marcher su' 'es pieds! Get up stand up for your rights câlice! qu'il répétait inlassablement, Gros Mongol.
Ils étaient toujours une poignée à manifester et cette poignée-là ne les gagnait pas toutes, loin de là. Voilà pourquoi Gros Mongol se tenait souvent parmi eux.
Enfin, c'était mieux que de toujours gagner et d'avoir l'air d'un chocolat emballé dans du papier de toilette aussi cher que des bouchons de bain syndicaux à six cents piastres l'unité.
Ce qui fait que Gros Mongol aimait sa vie et qu'il se trouvait même des gens pour aimer Gros Mongol.
La vie est incompréhensible, n'est-ce pas? Hein?
Monter au front pour gagner à coup sûr, ce n'est même pas un passe-temps agréable.
Tandis que monter au front avec la certitude d'en manger toute une relève de la soif d'impossible.
Bien entendu, certains pisse-vinaigres seraient portés à dire que cela relève plutôt de la bêtise, de l'irrationalité, voire de la témérité.
D'autres, cela se comprend déjà, y verront plutôt la marque indélébile du courage, qui se mesure toujours mieux à l'aune de la défaite.
Voilà pourquoi Francis-Elphège Clavet alias Gros Mongol était du genre bulldozer.
Il voyait la cause, la défaite, l'impossible, et il fonçait comme un bulldozer sur un stade olympique qui serait plutôt solide, même si la métaphore ne l'est pas trop.
Gros Mongol était gros, évidemment, et il ne s'en plaignait pas puisqu'il était capable de donner un coup de pied à la hauteur de son visage pour ouvrir sa porte de garage ou bien sa porte de shed. Ce qu'il ne faisait presque jamais.
Quand il le faisait, eh bien Gros Mongol se mettait à faire des moulinets avec ses bras comme s'il était Bruce Lee. Par ailleurs, Gros Mongol avait des yeux en amande à force d'avoir le visage bouffi de gras trans ou pas trans du tout.
-Gnâf! disait-il. Ej'file pas mal karaté aujourd'hui... Faudrait qu'ej'aille bûcher du bois ou ben don' tenter de faire què'ques cents avec mon hostie d'taxi...
Gros Mongol chauffait des taxis. Comme moi. Comme vous. Bref comme bien des gens. Même lui.
Et il supportait toutes les causes les plus perdantes qui soient, dont l'indépendance du Québec, la lutte contre l'ajout de fluor dans l'eau potable et la fin de la corruption dans l'industrie municipale.
Pas besoin de vous dire que Gros Mongol avait l'air fier comme un paon d'être aussi teigneux, marginal, chiâleux et porteur de pancartes.
-Moé mon père m'a dit de jamais es'laisser marcher su' 'es pieds dans 'a vie! Ça fait que moé me laisse pas marcher su' 'es pieds! Get up stand up for your rights câlice! qu'il répétait inlassablement, Gros Mongol.
Ils étaient toujours une poignée à manifester et cette poignée-là ne les gagnait pas toutes, loin de là. Voilà pourquoi Gros Mongol se tenait souvent parmi eux.
Enfin, c'était mieux que de toujours gagner et d'avoir l'air d'un chocolat emballé dans du papier de toilette aussi cher que des bouchons de bain syndicaux à six cents piastres l'unité.
Ce qui fait que Gros Mongol aimait sa vie et qu'il se trouvait même des gens pour aimer Gros Mongol.
La vie est incompréhensible, n'est-ce pas? Hein?
mercredi 5 février 2014
Pétition pour une consultation populaire contre la pollution volontaire de l'eau potable à Trois-Rivières
Trifluviens et Trifluviennes, ne faites plus recycler le fluor, ce déchet industriel, par votre corps.
Signez cette pétition pour une consultation populaire.
Yves Lévesque ne voudra pas la tenir, mais il faut bien sauver les apparences...
Signez cette pétition pour une consultation populaire.
Yves Lévesque ne voudra pas la tenir, mais il faut bien sauver les apparences...
lundi 3 février 2014
Vote contre l'ajout de fluor dans l'eau potable de Trois-Rivières
C'est aujourd'hui le 3 février que les conseillers municipaux de Trois-Rivières devront voter à propos de la fluoration de l'eau potable.
Je leur recommande de lire et relire les arguments qu'apporte la Coalition trifluvienne pour une eau très saine à propos de ce dossier fort heureusement controversé et contrecarré.
On n'a jamais fluoré l'eau potable au Cap-de-la-Madeleine, la ville voisine. Les Madelinois n'ont pas que je sache les dents plus cariés que les Trifluviens. Même les pauvres, imaginez-vous donc, trouvaient le moyen de s'acheter du dentifrice de chaque côté de la rivière Tapiskwan Sipi (anciennement Saint-Maurice).
Je ne veux que de l'eau dans l'eau, autant que faire se peut.
Je sais bien qu'il y a probablement du chlore ou de l'eau de javel dedans.
Justement... Pourquoi en rajouter une couche de plus?
On prétend en hauts-lieux que l'ajout du fluor dans l'eau permet de soigner les dents des p'tits pauvres de la P'tite Pologne et de Sainte-Cécile, voire de Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, doux quartier de mon enfance.
Je suis sensible à l'idée que c'est plutôt pour se débarrasser d'un produit chimique en le faisant passer pour un remède de dentiste.
Je veux boire une eau saine, messieurs et mesdames nos conseillers municipaux.
Je prends le risque de vous remercier à l'avance de voter comme du monde de temps en temps.
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