samedi 24 mai 2008

Il ne faut jamais regarder derrière soi en vivant (René Daumal)


Vue du Vieux Trois-Rivières avec sourire en coin
Gaétan, Acrylique, 2008

Je retourne à mes pinceaux, aujourd'hui, pour me libérer l'âme du poids des discussions oiseuses sur la politique ou l'administration des chemins de fer.

À force de haïr l'on devient ce que l'on déteste. Ça mine le caractère et ça fait ressortir le méchant, c'est-à-dire du ressentiment.

Évidemment, je ne pourrais pas, non plus, passer ma vie à me fermer la gueule. Il faut parfois prendre la plume ou le micro pour ne pas laisser les opportunistes les plus veules profiter du silence des intellectuels pour s'acapparer les meilleures places au soleil.

Dany Laferrière écrivait, il n'y a pas si longtemps, que les intellectuels se taisent au Québec. J'avais juste envie de l'envoyer chier.

J'écris depuis des années, tout seul dans mon coin, des tas de lettres et des tas de pétitions qui vont bien à contre-courant de toute cette gibelote nationaliste aux relents de poisson pourri d'un quelconque village gaulois où l'on porte son chef sur un bouclier comme le dernier des abrutis bien docile et bien obéissant...

Je ne suis pas vraiment silencieux. Mes lettres sont publiées un peu partout dans les grands quotidiens, à mon grand dam parfois, mais je m'en contre-calice.

Le courage de ses opinions est une vertu plutôt rare au Québec et à peu près inexistante sur l'Internet. Se cacher derrière un pseudonyme pour insulter les autres, c'est lâche, quelle que soit la raison. Je signe mes textes. Je les assume comme un grand garçon. Et merde pour ce qui va suivre.

«Il ne faut jamais regarder derrière soi en vivant.» C'est de l'écrivain français René Daumal.

Pour celui qui voudrait apprivoiser cet auteur, je vous recommande d'abord de lire La grande beuverie. C'est à dix milles lieues de la littérature préfabriquée, de la littérature pour que l'homme ne finisse pas les ordures, suite à de quelconques manipulations de savant qui connaissent tout de chaque infime partie et... rien du Tout.

Bon sang, j'ai la tête pleine de références, d'auteurs, de livres... Je ne vais quand même pas vous vomir des noms à la va comme je te pousse, juste pour accomplir mon devoir de blogueur, voire d'épistolier électronique pour prendre une formule moins commune.

Eh non! Je dois revenir à mes pinceaux. Ma santé mentale en dépend. Ça me ramène curieusement sur le plancher des vaches, même si j'en peinds rarement. Si les producteurs de lait veulent une affiche, ils savent où je suis. Je vais leur en peindre une, une grosse crisse de vache avec de beaux yeux doux. Autrement, je suis aussi disponible pour peindre des roulottes à patates frites ou des parois de cathédrale gothique. Originalité assurée ou bien je me fais hara-kiri. Je suis orgueilleux, voyez-vous.

Scoubidou, bidou...

2 commentaires:

  1. Heureux de retrouver Daumal en si bonne compagnie...

    Un admirateur... et du blogueur et de Daumal

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  2. bonjour
    daumal est d'une certaine façon mon arriere grand pere..merci pour lui donc.
    aimez vous l'alpinisme ? (voir fin du mont analogue )

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