Je ne suis pas chrétien, pourtant je trouve quelque sagesse à cette épître de Paul de Tarse aux Corinthiens: «Mes frères, quand je parlerais toutes les langues des hommes et des Anges mêmes, si je n'ai pas la charité, je ne suis qu'un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j'aurais le don de prophétie, et que je pénétrerais tous les mystères, et que j'aurais toute la foi possible, jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand j'aurais distribué tout mon bien pour nourrir les pauvres, et que j'aurais livré mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est douce ; la charité n'est point envieuse, elle n'est point téméraire et précipitée, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle n'est point ambitieuse, elle ne cherche point ses intérêts ; elle ne pense point le mal ; elle ne se réjouit point de l'iniquité, mais elle se réjouit de la vérité ; elle supporte tout, elle croit tout, elle espère tout, elle souffre tout.»
C'est un peu long, je sais. Malgré la bondieuserie qui découle du reste de cette épître, il n'en demeure pas moins un peu de sagesse. Si j'en trouve dans les contes zen, il doit bien s'en trouver un peu chez les chrétiens, malgré tous les préjugés défavorables que j'ai hérités des messes assommantes de mon enfance et des cours d'histoire.
La foi et l'espérance ne sont rien si nous n'avons pas la charité. Autrement dit, si je comprends bien Paul, si tu ne fais que feindre des airs religieux sans jamais rien donner ni vraiment pardonner, eh bien tu es dans le champ en sacrement.
Pour un bon chrétien, si je me fie à ce que dit Paul, il faut que la charité passe devant tout. Christ! que ce précepte n'est pas suivi... Les pharisiens que dénonçait Jésus sont revenus dans sa secte sous une autre forme. La nature humaine étant ce qu'elle est, un ramassis de créatures sortant à peine de l'âge ou l'on ne se décrotte plus le nez à table, il est normal que tout un chacun feigne d'avoir de la religion, de la foi ou de l'espérance. Je n'ai pas connu Jésus, mais je comprends grosso modo qu'il préférait la compagnie des crottés, des pêcheurs et des percepteurs d'impôts à celle des pharisiens, ces sépulcres blanchis qui se pensent bons et qui ne sont que de la merde dans un bas de soie, pour reprendre une expression de Napoléon suite à sa rencontre avec l'aristocrate Charles-Maurice de Tayllerand-Périgord.
Évidemment, je ne veux pas vanter ici un tempérament comme celui de Napoléon. Mais que voulez-vous, je suis amateur de bons mots. Et la merde dans un bas de soie, ça décrit un type humain en moins de deux.
Revenons à la charité.
Qui donne vraiment?
Je ne veux pas des noms... Quand il y a un nom, ce n'est plus un don mais une campagne de publicité.
Je reformule ma question: qui donne vraiment sans se nommer?
Il y en a. Et je ne vous dirai pas leur nom.
Quelques indices: ils ne sont pas nécessairement chrétiens mais certains le sont.
La foi n'est rien sans la charité.
Donner un pain en rajoutant un chapelet ou un petit livre de Mao par-dessus ça manque de classe en tabarnak.
Donner en réclamant du bénéficiaire qu'il se fasse photographier, interviewer et bombarder tous azimuts par des caméras de tous types, alors là c'est juste de la calice de bouette.
Êtes-vous charitables? Donnez-vous sans rien réclamer en retour?
Si... Ca dure pas longtemps faut croire car ca finit souvent par un : Non mais c'est qui qui paye pour toutes ces choses auxquelles vous ne faites pas attention.. C'est ca, c'est maman! '' :P
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