Écrire n'est pas tant un plaisir qu'un devoir de mémoire et de résistance face à notre propre annihilation. Je serai dissous dans le plus inconcevable néant à la fin de mon histoire. En attendant, je me permets de raconter la vie, la mienne, voire la vôtre, avec plus ou moins de réussite.
L'attente est longue. Il faut se nourrir, se loger, se vêtir, s'entretenir, s'entraîner, se soulever, se maintenir plus ou moins debout. Il faut supporter l'insupportable et renoncer à l'idée de tout voir comme un noeud gordien à trancher en vers ou en alexandrins.
Il me faut aussi m'oublier pour mieux servir autrui. Je ne fais pas que dans la mémoire, les lettres et la dentelle. Je plonge mes mains dans le vivant plusieurs fois par jour en exerçant mon métier de préposé aux bénéficiaires, le plus beau métier du monde si tout est pour se foutre en l'air.
Plus le monde ira mal, plus je me ferai un point d'honneur de garder le moral, le rire et la tendresse envers autrui. Je suis trop têtu et trop orgueilleux avec l'histoire de ma vie pour la laisser se contaminer par de petites existences lâches et calomnieuses. Quels que soient les accrocs que j'aie pu faire avec la vérité je m'efforce encore de vivre dans sa lumière.
Les événements heureux et malheureux se succèdent. Parfois, nous sommes seuls. Et d'autres fois, des mains se portent à notre secours.
Des mains m'ont secourues. J'ai tendu mes mains vers d'autres mains à secourir. Et nous sommes tous et toutes demeurés humains, humaines ou macaques.
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Les dernières années m'ont tenu à l'écart de ce blog. Ce que je vivais était devenu trop intense pour en faire de la littérature. J'étais au front sanitaire, en première ligne, et je me démenais comme un diable dans l'eau bénite. J'ai pourtant bu le calice jusqu'à la lie. Et force m'est d'admettre que je dois poursuivre ma vie parallèle d'artiste pour sublimer les vicissitudes de mon boulot.
Je vous donne rendez-vous ici, aussi régulièrement que possible.
J'ai fermé mon compte Twitter depuis que cela s'appelle X.
Mon compte Facebook devient plus ou moins moribond par dépit.
Ici, je suis plutôt seul, parmi des tas d'inconnus, sans trop de commentaires, et cela devrait m'inciter à me concentrer sur le contenu plutôt que sur la présentation...
Ce blog n'est pas ouvert à tous et toutes pour les commentaires. Je n'en ai rien à cirer des polémiques de Ducon-Lajoie sur l'avortement ou bien sur la nation, les fers à friser, la danse du jour ou la déclaration de tel député.
Ce blog n'est pas un dépotoir.
Il y a des réseaux sociaux pour ça.
Merci beaucoup.