lundi 7 mai 2012

L'enseignement du partage

J'ai grandi dans le christianisme. Mes parents m'ont enseigné Jésus, le partage et plein de proverbes où les riches et les pharisiens passaient au cash.

En marchant avec les manifestants, samedi soir à Trois-Rivières, nous sommes passés devant le Christ en croix du couvent des Ursulines. Certains se sont mis à scander Jésus avec nous! Jésus dans la rue! On ne l'a pas scandé vingt fois, mais bon, ça m'a marqué de voir ce Christ crucifié, flagellé et martyrisé pour ses idées. Et pourquoi cette image du Christ qui a perdu la partie? Pourquoi pas un Christ ressuscité, qui leur envoie un fuck you mes tabarnaks, vous ne m'avez pas eu? Je vous le demande... Le symbole des premiers Chrétiens, c'était un poisson. Un poisson qui représentait le partage, la multiplication des pains et du poisson, pour tout le monde sacrament, pas rien que pour César, les libéraux et leurs amis.

Bon, je ne vous ferai pas une profession de foi bien plus longue. C'était simplement pour rappeler que rien ne tue une idée.

Nul ne doit servir deux maîtres, qu'il disait, Dieu ou l'Argent sale, choisis. À César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Donne-lui sa vision sale de l'argent, n'embarque pas dans son jeu, dans ses sondages bidon, dans sa morale de démon. Il est plus facile à un chameau d'entrer par le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer au paradis. Et je vais marcher sur les eaux s'il le faut. Voler dans les airs. Ressusciter les morts. Rameuter la communauté. Renverser César.

Bon, tout ce charabia m'excite encore même si je me sais beaucoup plus animiste que chrétien, compte tenu de mes racines anishnabées. Je crois qu'il y a une âme dans tout. Et le Grand Esprit, Kitché Manitou, on ne sait pas trop c'est qui ou quoi. Mais il y a une âme dans tout, même dans la roche, et cela ne ment jamais. On ne se ment qu'à soi-même. Tous les menteurs clignent des yeux. C'est à peu près mon credo.

Cette société est fondée sur toutes sortes d'hypocrisies et de mensonges. La moitié du monde y marche tout croche sous l'effet des pilules. La jeunesse, encore solide intellectuellement parlant, se fait ramasser un peu partout dans la province parce qu'elle prône la plus haute des vertus de toute communauté humaine digne de ce nom: le partage.

Et c'est ce que l'on veut tuer dans la tête voire dans la chair de tous ceux qui prennent la rue pour demander non seulement l'éducation pour tous, mais la santé et le travail pour tous, la maîtrise de nos ressources naturelles, la saine gestion du pouvoir populaire et la fin de toutes les violences exercées envers nos frères et soeurs humains où qu'ils se trouvent sur ce globe. C'est un programme lourd qui s'apprend par le ventre encore plus que par la tête.

La raison, c'est le partage. On se fend pas mal plus le crâne pour défier la loi de la gravité. On pourrait faire un petit effort pour défier la loi des banquiers.

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