lundi 22 juillet 2013

En déportation avec Tchekhov

Lire est un luxe que je m'offre aussi souvent que possible. Hier, j'ai eu la grâce de tomber sur des récits de Anton Pavlovitch Tchekhov

J'ai retrouvé ce charme qui m'incite à n'écrire que des histoires courtes. Pourquoi s'étendre pendant des milliers de pages pour ne rien dire, rien raconter, hein? On y trouvera certainement quelque déraison. Je comprends que cela puisse passer le temps. Cela ne rapporte rien au misérable lecteur que ces bibles sans action où la passivité et l'indolence vous conduisent inévitablement à l'ennui.

Avec Tchekhov, je ne m'ennuie jamais. J'y viens et reviens avec un plaisir toujours renouvelé. C'est idoine pour Maupassant, Gogol, Babel, Bukowsky, Steinbeck et autres maîtres du récit.

Thekhov maîtrise mieux que quiconque l'art de raconter et celui de s'indigner sans que cela ne paraisse. C'est plus subtil et plus simple que Tolstoï et Dostoïevski. Plus terre à terre. Plus naturaliste. Plus vrai.

Le récit En déportation m'a particulièrement touché. 

Un jeune Tatar vient d'être relégué en Sibérie et il déprime de se savoir loin de sa femme. Sémione dit la Jugeotte est un vieux stoïcien qui lui affirme avec conviction qu'il ferait mieux de ne plus rien désirer, de ne plus penser à sa femme qui déprimerait s'il fallait qu'elle vienne le rejoindre en Sibérie, là où il n'y a rien. Et le vieil homme d'y aller de quelques anecdotes sibériennes qui tendent à faire accroire que l'on est mieux de ne rien vouloir là où il n'y a rien. Je ne vous raconterai pas tout le récit. Cela se trouve facilement sur le web, j'en suis convaincu.

Je mentionne seulement que Sémione s'endort toujours dans son tas de boue en remerciant Dieu de ne pas vouloir d'autre vie que la sienne.

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