L'étang du Parc Pie-XII n'est pas situé derrière chez-moi. Il serait plutôt situé devant, à une distance qui doit s'approcher de deux kilomètres. C'est presque dans ma cour. Presque. Et je m'y rends de temps à autres pour y voir batifoler des canards qui y ont élu domicile récemment. Il doit bien y avoir dix canards adultes et une trentaine de canetons. Ce n'est certainement pas le plus bel étang du Québec, d'autant plus qu'il est collé sur le boulevard Gene-H.-Kruger où circulent des camions lourds à toute heure du jour ou de la nuit. La papetière Kruger fonctionne à plein volume tout près et lance sa fumée nauséabonde aux relents d'oeufs pourris. Si j'avais des ailes, il me semble que j'irais voir ailleurs...
Je suis allé visiter l'étang hier après-midi. Les canards n'étaient pas là. Un visage pâle s'amusait à déchirer les eaux de l'étang avec un engin téléguidé. Le vacarme d'enfer de l'enfin nuisait tant aux canards qu'aux humains venus se prélasser là dans l'espoir de goûter dix secondes de quiétude, ce qui est parfaitement impossible avec un tata qui fait fuir toute forme de vie pour s'amuser tout fin seul avec sa télécommande à la con.
Plus de canards.
Plus de beauté.
Plus rien que ce gros tata.
Ce tata qui représente le nec plus ultra de la civilisation, une créature déconnectée de la nature qui se fout des canards, des bébites patineuses et autres papillons trop sensibles pour ces jeux idiots.
J'étais en tabarnak.
Je n'ai rien dit.
La pluie nous a tous obligés à foutre le camp.
Et croyez-moi que c'était pour le plus grand bien de ce troupeau de canards à col vert qui s'ébrouent les ailes sur l'étang artificiel du Parc Pie-XII quand il n'y a pas d'engin de la mort qui vient les faire chier.
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