lundi 5 mars 2012

Pierre Poutine, un travailleur d'élections exemplaire

On l'avait demandé pour travailler le jour des élections pour le parti le plus pourri du Canada. 

-I' vont t'donner dix piastres de l'heure pis i' t'f'ront v'nir du poulet de la rôtisserie pour dîner. Toutte c'que t'as à faire c'est d'noter les noms de ceux qui viennent voter pendant 'a journée... Pis nous autres on fait des tchèques-hoppe pour vouère qui c'est qui a pas voté parmi les voteux d'notr' bord pis on va les charcher pour qu'i' votent... Kapitch?

-Ok. Pis j'peux-tu m'emmener d'la liqueur? J'aime ben ça boire un peu de temps en temps... que lui avait répondu Pierre Poutine. 

Pierre Poutine ne s'intéressait pas à la politique. Il s'intéressait plus à son frigo, lequel était plutôt vide. Dix piastres de l'heure, que ça vienne d'un crosseur d'un bord ou bien d'un crosseur de l'autre bord, ce sera de l'argent trop vite dépensé quoi qu'il advienne.

Pierre Poutine s'était rendu au bout de ses prestations d'assurance-fromage et il en était maintenant réduit à recevoir quelques miettes de «solidarité sociale», pléonasme qui laisse voir la pauvreté d'esprit des politiciens de métier en matière de langue. Ils ne sont pas «actifs», mais «pro-actifs». Ils ne font pas preuve de civisme, mais de «citoyenneté citoyenne» ou autres expressions d'illettrés gonflés d'orgueil.

Mais laissons là toutes ces considérations oiseuses. Et revenons-en au jour du vote.

Pierre Poutine fait sa petite coche devant le nom de chaque électeur qui se présente. C'est un job pépère. Une gorgée de liqueur, un nom, une petite coche et au suivant! C'est comme ça toute la journée. Puis le poulet arrive. Menoum, menoum. Il est un peu tiède et les frites sont molles mais la sauce est au barbecue. C'est ce qui compte. Et cela vient avec une liqueur comme de raison. Glouglou. 

L'après-midi passe. D'autres viennent voter. Peu d'entre eux votent pour les pourris qui ont embauché Pierre Poutine. Ils votent tous orange ou socialiste. Même Pierre Poutine a voté orange. Sans trop savoir pourquoi. Parce que Jack avait l'air sympathique. L'autre, il a l'air d'un con. Et il est trop collé sur la sacristie. De sorte que ça sent un peu trop la marde tout ce qui sort de ce parti d'idéologues déconnectés de leur temps.

Puis c'est la soirée des élections. Pierre Poutine revient à la maison avec son chèque. Il n'est même pas passé par le local du parti pourri qui lui a payé sa journée. Il apprend chez-lui que le candidat du parti pourri a perdu son élection et que c'est une parfaite inconnue de la gauche radicale qui l'a remportée. Elle est prestataire de l'aide sociale et milite contre la cruauté faite aux animaux.

Évidemment, Pierre Poutine s'est commandé une poutine avec une liqueur avec l'argent du Parti.

Puis il a souri à l'idée que toute la province avait été emportée par une «vague orange», un tsunami anti-pourris. 

Vous direz que ce n'était que de la petite politique et vous aurez raison de le dire.

Néanmoins, le frigo de Pierre Poutine était plein. 

Pierre Poutine, le gars qui votait orange et qui travaillait pour les pourris pour se nourrir un peu. 


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