Le Parti est tout. Le Parti est unique. Le Parti est le pays. Le Parti est le peuple. Le Parti sent la rose. Le Parti est doux pour les mains.
Le Parti a créé l'oxygène, les loteries et le ballon-chasseur.
Le Parti a inventé le bouton à quatre trous.
Le Parti voit une crotte par terre et te dit que c'est du chocolat parce que c'est justement du chocolat.
Le Parti ne se trompe jamais. Tu manges ta crotte en la savourant parce que tu es patriote en plus d'être membre du Parti. Et qu'est-ce qu'on dit? Merci au Parti!
Le Parti est là pour mille ans et ne brasse que des printemps des idées, des principes exaltants, des valeurs à pleurer de joie en tremblotant des mains.
Le Parti ne peut jamais être critiqué sans que cette critique ne soit une attaque directe contre le peuple qu'instrumentalise le Parti. Toute critique du Parti est un acte de racisme envers tous les Québécois, Québécoises et autres qui sont mieux de demeurer cois quand le Parti parle.
Le Parti est l'avant-garde éclairée du peuple. Il n'y a que les traîtres et les ennemis du peuple pour ne pas faire confiance au Parti. Il n'y a ni droite ni gauche au Parti: il n'y a que la Vérité.
Les soupers-spaghettis du Parti sont les meilleurs parce que la sauce goûte le Parti. Menoum, menoum que ch'est bon ch'a!
Les cartes de membres du Parti sont les plus belles parce qu'elles sont bleues. Et regardez-moi ce beau fleurdelisé... Oh!
Avant le Parti, tout n'était que chaos et mauvaise humeur. Les gens ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Ils erraient sans but et sans espoir dans le désert des idées.
Le Parti a créé la gaieté, la bonne humeur et l'en-allant-d'l'avant-nos-gens.
Le Parti souigne la bacaisse dans le fond de la boîte à bois.
Le Parti va à la bonne vitesse parce que toute autre vitesse est susceptible d'intelligence avec l'ennemi.
Le Parti n'est jamais trop ceci ou pas assez cela. Il est juste ce qu'il faut, le Parti.
Le Parti promet le vote proportionnel mais pas tout de suite parce que le Parti ne veut pas aller trop vite avec cette idée de tolérer d'autres partis qui ne sont pas le Parti.
Le Parti fait des saluts au drapeau, se masturbe dans le drapeau, se drape dans l'inconfort et la différence. Aux coquetels officiels du Parti, on se Lionel-Groulx le troufignon en agitant le crucifix. On veut revoir sa Normandie. On tapisse un Indien dans le coin pour qu'il puisse y vendre des cigarettes en toute liberté. On offre un poste à Tonto pour qu'on ait l'impression que ce pays n'est pas whiter than white. Le Parti sait quoi faire pour sauver les apparences.
Le Parti chante le pays, mais veut entendre les banquiers pour les rassurer que ce pays sera mené à coups de pied au cul par le Parti. Avec le Parti au pouvoir, vous ferez plus d'argent messieurs de la Phynance. On va vous rouvrir nos mines. On va vous laisser sucer notre pétrole sale. Les syndicalistes vont prendre leur trou. Les étudiants vont étudier.
Le Parti n'aime pas que l'on aille trop vite en affaires.
Le Parti n'aime pas que l'on critique ses affaires.
Le Parti promet tout et encore plus, mais il sait très bien où il ne s'en va pas.
Le Parti sait s'entourer de vedettes, dont un gérant de caisse, un professeur d'histoire, un magnat des journaux jaunes et un sculpteur de bonhommes qui fument la pipe dans le Bas-du-Fleuve en criant liberté! - mais pas trop souvent pour ne pas effrayer les pigeons.
Le Parti sait tout, c'est tout, s'étouffe...
Le Parti guérit de la gale, de la lèpre et du choléra.
Porter les saintes-médailles du Parti sur soi-même c'est éloigner les démons et les mauvaises influences. Ça protège du multiculturalisme et de cosmopolitisme qui sent l'ail.
On a connu quelqu'un qui était fou avant que de devenir membre du Parti. Un mois plus tard il était Ministre.
Le Parti est bleu comme l'azur, bleu comme la mer, bleu comme une ecchymose ou un enfant mort-né.
Le Parti... Oui le Parti! Ah! Le Parti! Et encore le Parti!
Le Parti! Le Parti! Le Parti!!!
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