Je ne connais rien de bien précis à propos de la première personne du pluriel.
Les Terreneuviens et les Acadiens parlent facilement au Nous en parlant au Je. Ils sont comme les rois.
J'avions été là hier, disent les Acadiens.
I were there yesterday, disent les Terreneuviens.
Mais moi, je n'étais que là hier...
***
Qui est ce Nous dont tout le monde parle en se faisant des clins d'oeil complices?
Je suis trop marginal, trop métissé et trop bâtard pour le comprendre.
Qui suis-je me semble une question plus porteuse de sens que qui sommes-nous?
On sera ceci ou cela, l'Homme de Néandertal ne reviendra pas pour autant.
Il n'y a rien d'éternel, ni Moi, ni Nous.
On passe comme ça le temps d'une chanson.
Et quand la chanson est terminée, les jeunes dansent déjà sur de nouvelles danses de fous que les vieux ne comprennent pas parce qu'ils ont mal au cul et au dos.
***
Le Nous est-il inclusif, exclusif, abusif, dépressif, oppressif, progressif?
Je n'en sais rien. Je le répète.
Je vis comme si nous étions tous pareils.
Comme si nous n'étions pas en guerre civile permanente.
Comme si nous avions tous besoin de dormir, manger et chier.
Comme si nous recherchions tous l'amour, la beauté, le rêve.
Suis-je normal? Pourquoi le serais-je...
Je ne m'attends pas à avoir raison.
Je ne m'attends à rien de rien.
Seulement à vivre heureux parmi les miens, c'est-à-dire parmi Nous, un bon huit milliards de têtes de pipes qui, comme moi, regardent parfois le Ciel en se demandant pourquoi la vie peut se montrer si bête et si méchante; si belle et si bonne aussi.
***
Je n'aurai donc pas résolu le grand mystère du Nous.
J'ai pourtant mes cartes d'identité, même si je perds parfois la carte, volontairement, pour ne pas me limiter au rôle de simple statistique dans cette histoire qui me tombe dessus à mémoire raccourcie.
Nous sommes des petits papillons, donc.
Nous sommes de jolies fleurs.
Nous sommes de la tarte aux pommes.
Nous sommes de la musique.
Nous sommes du soleil...
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