mercredi 22 mars 2017

Le miracle du pont des chapelets de 1879...

"Saint-Marie faites qu'la glace pogne sur le fleuve!"

Cela s'est produit il y a 138 ans.

L'hiver 1878-1879 avait été exceptionnellement doux. Si doux que la glace ne s'était pas formée sur le fleuve. Ce qui freinait l'évolution des travaux pour la construction de cette église de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine du Cap-de-la-Madeleine qui allait devenir le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

On comptait sur la formation d'un pont de glace sur le fleuve pour transporter les pierres de la rive Sud vers la rive Nord. Comme la glace ne s'était pas formée, les paroissiens se sont mis à prier, prier et prier encore.

Puis il y eut un miracle le 16 mars 1879. Un passage de glace se forma d'une rive à l'autre de sorte que du 19 au 25 mars on put effectuer le transport des pierres avec une centaine de voitures tirées par des chevaux. On pourrait enfin bâtir la nouvelle église, grâce à ce "pont des chapelets"...

On nous sermonne depuis des lustres avec ce miracle.

Tous les habitants de Trois-Rivières et des environs en ont entendu parler. Comme ils ont entendu parler de la madone qui pleurait dans les années '80 parce que des charlatans badigeonnaient de saindoux les yeux d'une icône de la Vierge accrochée au mur de leur salon. Le saindoux fondait sous la chaleur d'une éclairage approprié et conférait l'illusion que la mère de Jésus pleurait. Les fidèles se déplaçaient par centaines jusqu'à ce que les curés émirent des doutes et des réserves pour sauver la face...

Mon père, qui était pourtant croyant, marguillier de sa paroisse et responsable de la Société Saint-Vincent-de-Paul, avait de sérieux doutes sur le miracle du pont de glace survenu en mars 1879.

-Y'ont dit qu'c'était un miracle... I' pouvaient transporter les pierres, bien entendu... Mais le vrai miracle, sacrament, ç'aurait été que le fleuve gèle bord en bord au mois de juillet, pas au mois de mars!

Vous comprenez qu'avec un tel père la foi n'était jamais exempte de raison...


Aucun commentaire:

Publier un commentaire