Les médias sociaux prennent souvent le relais des médias traditionnels pour tomber à bras raccourcis sur les féministes, les syndicalistes, les socialistes et les artistes. On leur prête tous les torts, dont ceux de manquer de patriotisme et de livrer la nation aux étrangers. Évidemment, cela ne se dit pas aussi clairement. La Seconde guerre mondiale a tout de même produit 70 000 000 de morts. Ça incite les uns et les autres à la prudence, fort heureusement. Cela oblige le racisme et le nationalisme à s'exprimer sous d'autres oripeaux en prétendant, entre autres, qu'on veut faire taire la critique et juguler la liberté d'expression...
Au lieu de dénoncer le cosmopolitisme qui pue l'étranger à plein nez, comme on le faisait dans les années '30, on s'en prend au multiculturalisme au nom d'une laïcité nationalisée plutôt que franchement ouverte sur le monde.
Des commentateurs grassement payés font les gorges chaudes sur les pouilleux qui menacent les fondements des injustices et des iniquités dont ils savent très bien tirer parti. Comme le disait récemment l'humoriste Guillaume Wagner, ils se comportent comme le type qui se baigne dans sa piscine en critiquant ceux qui n'ont pas d'eau potable parce qu'ils ne s'intéressent pas à ses problèmes de filtreur...
Tout tourne autour d'eux-mêmes, évidemment, et c'est avec un plaisir sadique renouvelé qu'ils s'en prennent jour après jour à tous ceux et celles qui remettent en question leurs privilèges ainsi que ceux des patrons qui les emploient.
Pour eux, on ne peut qu'avoir tort de se révolter. D'ailleurs, ceux qui se révoltent ne sont pas là quand c'est le temps de dénoncer les musulmans qui battent leurs femmes, les Noirs qui volent dans les dépanneurs, les Indiens qui se font donner des motoneiges par le gouvernement et les artistes qui peignent avec leurs excréments... On se demande bien pourquoi les militants des droits civiques ne prêtent pas écho à leur complexe de larbin qui se sent persécuté par la justice sociale. Pourquoi ces Social Justice Warriors mènent des luttes contre le racisme, le sexisme et la pollution au lieu de se battre pour cette malheureuse majorité silencieuse qui réclame le droit de tout détruire et de tout humilier comme dans le bon vieux temps.
Je me souviens d'un idiot qui prétendait qu'il ne pouvait plus gérer son entreprise à cause des maudits droits et libertés de la personne. À cause de ces droits et libertés, le pauvre ne pouvait plus insulter qui que ce soit sans être menacé de poursuites civiles. Il ne pouvait plus dire d'un employé qu'il avait le cordon du coeur qui baigne dans la marde. Il ne pouvait plus dire que les femmes sont des folles qui ne savent pas ce qu'elles veulent, sinon une grosse queue entre les jambes. Il ne pouvait plus pogner une fesse au passage. Quel monde affreux que ce monde dans lequel on l'obligeait à ne plus rien faire, à ne plus rien dire!
La compassion, j'en ai même pour les idiots.
Par contre, je ne peux pas prendre au sérieux les propos des idiots. Je les écoute avec un mélange d'ironie et de commisération, en m'assurant qu'ils restent bien tranquilles dans leur coin avec leur bonnet d'âne sur la tête.
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