Je ne vous cache pas que Docteur Jivago fait partie de mes films préférés. L'original, évidemment, tourné par David Lean. J'ai lu le roman de Boris Pasternak, mais curieusement ce sont les images de ce film qui me hantent lorsqu'on évoque Docteur Jivago au cours d'une conversation.
Je pourrais vous décrire des tas de scènes. J'ai dû voir le film au moins dix fois.
Je voudrais plutôt ne me limiter qu'à une seule.
Ça se passe au printemps de 1917. Les soldats désertent le front. Docteur Jivago fait partie de ces milliers de soldats russes qui ne veulent plus rien savoir de la guerre. Pourquoi de pauvres gars russes devraient tuer de pauvres gars allemands quand de chaque côté l'élite vit toujours à l'abri des bombes?
On voit donc des tas de déserteurs sur la route qui tombent face à face avec un petit régiment de jeunes recrues que l'on envoie au front. Les déserteurs souhaitent d'abord s'enfuir mais leur chef leur fait comprendre qu'ils doivent rester groupés. Il faut dire que les déserteurs sont armés...
Le régiment poursuit son chemin puis les déserteurs leur disent de ne pas aller à la boucherie. Les recrues se mêlent aux déserteurs. Tout le monde s'embrasse. C'est la révolution.
Les chefs du régiment des recrues tentent vainement de se faire obéir.
Leur temps est révolu.