jeudi 5 janvier 2017

Encore le Merveilleux maire Veilleux

Platon faisait dire à Socrate que ceux qui souhaitent le pouvoir sont ceux qui méritent le moins de l'exercer.

C'est donc dire qu'il y a quelque chose de fondamentalement pourri dans l'exercice du pouvoir puisqu'il n'est souvent exercé que par des salauds qui savent s'entourer d'utiles flagorneurs.

J'en tiens pour preuve le maire Edmond Veilleux, alias le Merveilleux. Il occupe les fonctions de maire dans un misérable trou de province où plus de la moitié de la population ne sait ni lire ni écrire. L'autre moitié vote de reculons et fuit la Ville au bout d'un certain temps en promettant de ne plus jamais y remettre les pieds.

Edmond Veilleux soulève l'ire d'une poignée d'intellectuels, bien entendu. Cependant le Merveilleux trouve moyen de s'en acheter quelques-uns pour tuer dans l'oeuf toute velléité d'opposition. Le Merveilleux crée autant de carrières qu'il n'en brise. Il veut le pouvoir. Il le caresse comme un précieux bijou et ne compte pour rien au monde lâcher le morceau. Il sait s'entourer de scribes corruptibles et d'animateurs de radio qui reniflent ses pets et affirment qu'ils sentent bon.

Le Merveilleux a été réélu récemment. Au début de la campagne électorale, il s'est senti menacé par la grosse Louise Diamond, une femme plutôt de gauche qui souhaitait que tous les citoyens puissent disposer d'un bac à fleurs devant leur maison.

La grosse Diamond lança quelques pointes contre le Merveilleux, laissant sous-entendre qu'il se comportait en dictateur, ce qui était somme tout bien en-deça de la réalité. Le Merveilleux est non seulement un dictateur, mais une authentique fripouille qui détourne les fonds publics vers des organisations mafieuses qui se chargent de le faire réélire d'une fois à l'autre pour voler la communauté.

Le premier réflexe du Merveilleux fut d'engager des fiers à bras pour aller casser la gueule à la grosse Diamond. Le deuxième, après avoir parlé avec son conseiller spécial, Jean B. Boulet, l'ancien rédacteur en chef de La Minerve, fut plutôt de diluer le vote en s'achetant des candidats dits de gauche pour se présenter. Jocelyn Lacombe le célèbre professeur de musique louait les services de prostitués mâles et était marié à une femme qui ne savait rien de ses fantaisies. Herménégilde Potvin, candidat défait du Parti marxiste-léniniste unifié (PMLU) aux élections fédérales, avait accepté qu'on finisse le solage de son sous-sol moyennant qu'il se présente contre Diamond. Ils étaient de vrais hommes de paille, ces petits gauchistes de salon. Tout ce qu'il fallait pour enlever des votes à celle qui se disait de gauche qu'ils se chargèrent de présenter comme une candidate corrompue de droite tout en étant eux-mêmes des personnages corrompus.

Pour ce qui est des candidats de droite, le Merveilleux leur avait fortement conseillé de retirer leur candidature sous peine d'avoir à fermer boutique. Ils savaient tous que le Merveilleux était associé à Québéton, propriété d'un mafieux montréalais qui n'entendait pas à rire. Ils prirent donc le parti de se retirer pour soutenir le Merveilleux. Ils publièrent des lettres ouvertes dans La Minerve où ils faisaient l'éloge du plein d'marde à Veilleux...

Jean B.Boulet, surnommé Johnny Big Boulette par ses détracteurs, avait aussi recommandé au Merveilleux de louer des autobus scolaires et de les remplir de vieux séniles facilement achetables pour quelques babioles, dont un stylo portant le logo de la Ville. Ils bourrèrent donc ces autobus jaunes de vieux débris ignorants qui votèrent tous pour le Merveilleux lors des élections anticipées.

Louise Diamond s'époumona et se promena dans tous les coins de la Ville pour faire valoir sa candidature. Elle poussa l'ignominie jusqu'à faire semblant d'aimer le Festival de la truie graissée, un festival très couru par les trous du cul de la Ville. Festival où l'on buvait comme des outres tout en tentant d'attraper une truie qui courait dans un bassin rempli de purin. Elle fit même la une de La Minerve, beurrée de purin jusqu'au menton, tentant d'attraper une truie en liberté. Tout ce qu'il fallait, en somme, pour avoir l'air présentable aux yeux des notables de la Ville qui l'auraient sans aucun doute cautionnée si le Merveilleux s'était trouvé dans de beaux draps. Or, il échappait encore à la Justice. On ne pouvait encore rien prouver contre lui, même s'il s'était fait vingt millions de dollars en huit ans avec un salaire d'à peine 100 000$ par année...

Le Festival de la truie graissée faisait sourciller les intellectuels de la Ville. Néanmoins, les administrateurs de l'université de la Ville le voyaient d'un bon oeil. Ils remirent même un doctorat honoris causa au Merveilleux pour avoir justement relancé le Festival de la truie graissée.

Le Merveilleux remporta les élections haut la main. À peine 45% des électeurs inscrits se déplacèrent pour voter. Il se targua néanmoins d'avoir obtenu un mandat fort, soit 27% du vote. Diamond obtint 23% et les dix autres candidats se partagèrent le reste.

La démocratie avait gagné, une fois de plus.

Le Merveilleux promit que le Festival de la truie graissée serait bientôt connu partout dans le monde.

Il promit qu'il y aurait des bateaux de croisière sur le ruisseau des Marguerites.

Il promit qu'il ferait un escalier géant pour se rendre au sommet de la plus haute tour en carton du monde.

Il promit que les Rolling Stones viendraient jouer au Festival de la truie graissée en 2021.

Il promit mers et merveilles, le Merveilleux.

Et les vieux en furent émus à claquer leurs dentiers dans leurs vieilles bouches usées.

-I' met not' ville su' 'a mappe le Marveilleux! Hee-haw!









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