Du temps où je fumais de la marijuana je n'aurais pas risqué d'écrire ce qui suit. Je ne voulais pas attirer l'attention. Je profitais de ma fumigation clandestinement, dans la crainte constante de subir les foudres d'une justice aveugle. Heureusement, il ne m'est jamais rien arrivé et mon casier judiciaire est vierge.
Je ne fume plus depuis un bon bout de temps et ne possède plus la moindre poussière de chanvre dans mes affaires. Ce n'est pas pour me confondre à une morale conservatrice que j'ai tout lâché. J'avais, comme qui dirait, fait le tour de la question. Je ne dis pas que je n'y reviendrai pas un jour ou l'autre quand il sera le temps de me rappeler ma folle jeunesse ou bien lorsqu'il me faudra soigner une douleur par des moyens naturels. Pour le moment, j'apprécie ma sobriété relative, à peine perturbée par deux ou trois coupes de vin blanc par mois.
L'Alaska a légalisé le pot par référendum hier. Il devient le troisième État des États-Unis à l'autoriser après les États du Colorado et de Washington. Comme les consultations populaires sont rares au Canada, il faudra attendre la possible élection du Parti libéral de Justin Trudeau pour voir cette mesure s'appliquer ici. Cela pourrait se faire d'ici 2016.
Il importe de savoir que le premier président des États-Unis, George Washington, était lui-même un poteux qui recommandait de séparer les plants mâles des plants femelles puisque, selon lui, le plant femelle du chanvre produit un excellent tabac qui favorise la détente et l'imagination...
La marijuana fût d'abord interdite aux États-Unis autour des années '30 parce que c'était une drogue pratiquement gratuite qui, selon les conceptions racistes des Blancs, dévoyait les Nègres, les Indiens et les Mexicains. L'alcool enrichissait la famille Kennedy, entre autres, et c'était le psychotrope de prédilection des Visages-Pâles.
La prohibition de l'alcool fût, bien sûr, une catastrophe sur le plan social. L'alcool de contrebande permit à la pègre de s'équiper de mitraillettes pour semer le chaos. Quand l'alcool fût décriminalisé, les bandits s'emparèrent du marché des autres drogues pour s'équiper de mitraillettes et continuer de semer le désordre.
La prohibition des drogues est un échec total, que ce soit pour l'alcool, la marijuana et même la cocaïne. Au lieu de contrôler le produit et d'en soutirer des taxes lucratives, nos gouvernements ont préféré créer de nouvelles catégories de criminels au nom d'une morale où les premières victimes de la criminalisation ne sont pas tant les vendeurs que les consommateurs et les contribuables. Pour chaque dollar investi dans la lutte contre les drogues, il se fait sans doute cent dollars pour les bandits à cravates. Un cent dollars qui sera converti en mitraillettes, en grenades ou bien en hécatombes.
Les premiers qui ne veulent pas de la légalisation de la marijuana sont les criminels eux-mêmes qui voient là une perte de profits considérable.
Le gouvernement canadien, qu'il soit conservateur ou libéral, pourrait hésiter avant de légaliser. Les personnes arrêtées dans le cadre de l'ancienne loi pourrait réclamer des indemnisations en prétendant, avec raison, qu'ils ont été victimes d'une loi stupide et condamnés injustement.
Quoi qu'il en soit, le non-fumeur que je suis se positionne en faveur de la légalisation du cannabis.
En 2015, il serait temps de laisser de côté notre morale de Visages-Pâles qui se saoulent à l'alcool à 99% en vente libre dans les pharmacies et les succursales de la SAQ. Le pot est bien moins dommageable que l'alcool. Certains ne savent pas boire. D'autres ne savent pas fumer. Qu'on leur paie des thérapies au lieu de dépenser des sommes exorbitantes dans les escouades policières qui font des opérations pour la frime parce qu'elles sont incapables de venir à bout des drogues.
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