mardi 10 avril 2012

Voilà comment naissent les légendes

Mon ami Robob m'a parlé d'un gars de Beauport que l'on surnomme Ti-Cul Lajoie. C'est un musicien. C'est en partant un original. Il n'y a rien d'étonnant à ce que je vais vous raconter. Les musiciens sont, de tous les artistes, les plus touche-à-tout. Ils ne se contentent jamais que d'un instrument. Il faut aussi qu'ils transforment la vie en happening perpétuel. Ils sont en prestation du lever au coucher.

Robob m'a raconté le dernier coup de Ti-Cul Lajoie. Il consiste à téléphoner sur des lignes ouvertes pour créer un malaise avec l'animateur et les auditeurs.

Admettons que l'on soit en train de parler de motoneige ou bien de politique à la radio, Ti-Cul Lajoie intervient pour dire à peu près ceci:

-J'suis d'accord avec ce que le gars vient de dire. Parce que... j'suis un gars de Beauport...

Le malaise s'installe du fait que Ti-Cul Lajoie ne dit plus rien après cela. Il laisse le vide occuper toute la place. Ça dure une, deux, trois, parfois dix secondes. Puis l'animateur raccroche et passe à un autre appel.

La semaine suivante, Ti-Cul Lajoie le rappelle:

-J'appelle pour dire que j'suis d'accord avec le gars de Beauport qui a parlé la semaine dernière... Parce que... j'suis un gars de Beauport...

Encore une fois, il ne dit plus rien ensuite. Le malaise s'installe. Ça dure parfois vingt secondes quand l'animateur et le technicien dorment sur la switch.

Évidemment, d'aucuns diront qu'il a du temps à perdre. Pas beaucoup quand même. Ce genre de truc ne lui prend que dix ou vingt secondes de temps à autre. La majorité de son temps est occupé, j'imagine, à la musique et tout le reste dont je ne sais rien.

Je ne connais pas ce Ti-Cul Lajoie. Je sais seulement que c'est un gars de Beauport qui fait les insolents du téléphone à l'envers. C'est lui qui piège les animateurs, lui qui leur fait perdre sérieux et contenance.

Comme quoi l'action d'un seul, fusse-t-elle un grain de poussière a priori, pourrait perturber les médias. Imaginez s'ils étaient bientôt dix, cent et mille à faire comme Ti-Cul Lajoie. À poster de grands vides sur les lignes ouvertes. Mettons dix secondes par jour par tête de pipe avec ou sans compte YouTube. Eh bien, ouf! Je n'ose même pas y penser.

Permettez-moi de saluer le combat solitaire de ce Ti-Cul Lajoie, ce gars de Beauport qui m'est encore inconnu mais dont l'action a déjà des répercussions jusqu'à Trois-Rivières.

Ton travail ne sert pas à rien. Nous sommes déjà deux et bientôt mille à l'admirer.

Voilà comment naissent les légendes.

8 commentaires:

  1. D'après ma version, Ti-Cul dit "Je suis d'accord avec le monsieur qui vient de parler. En tout cas, chu un gars de Beauport, faque..."
    L'animateur lui demande plus de détails, genre "oui alors?"
    Ti-Cul répond "Ben, c'est ça" et raccroche.
    La semaine après il rappelle pour dire qu'il est d'accord avec le monsieur de Beauport de la semaine avant. haha

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  2. Tu as deux versions à cette histoire. Dans la première cela se termine par «haha» et dans la deuxième par «Et ainsi de suite... ;)»... Ça se peut-tu que tu sois trompé dans la version zéro? Je suis prêt à changer ce récit en passe de devenir légendaire si Ti-Cul Lajoie lui-même vient s'expliquer devant témoins, mettons toé pis moé. Il me semble aussi que tu parlais de frites trempées dans le vinaigre hier et j'ai trouvé que ça n'avait rien à voir avec cette histoire. Donc, pour que l'on se comprenne bien, c'est quoi que tu disais déjà??? Heu... Je suis con fus mais pas tant que ça... All righty then.

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    et la légende de Ti-Cul Lajoie vient de passer du côté de la France en moins de douze heures. Elle se poursuit, avec ou sans remaniement, sinon pour ajouter un «se» malencontreusement oublié dans le premier paragraphe
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  4. Rob tu as supprimé ta deuxième version et mon commentaire ne veut plus rien dire bou-hou-hou snif snif! :)

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  5. Je vais retravailler la légende de Ti-Cul Lajoie, promis.

    J'ai l'impression d'avoir moffé la joke...

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  6. Epatant ! le v'là connu jusqu'en France, ce Ti-Cul Lajoie de Beauport ! :)

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  7. Et de quatre... sans compter ceux qui ne me laissent jamais de commentaires parce qu'ils trouvent que c'est déjà suffisant de me lire...

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