Qu'est-ce qui caractérise une révolution? Son caractère spontané. C'est comme une écoeurantite aiguë collective. La vague part des bas-fonds. Étudiants, femmes puis bientôt hommes, gendarmes et soldats renversent l'ancienne manière de voir les choses. Ils sont dix. Puis mille. Puis deux cent milles. Puis un million. Et plus rien n'est comme avant. N'importe qui dit «Pouvoir au peuple!» et se fait applaudir à tout rompre.
Les années '80 sont bel et bien terminées... Après trente ans de petite noirceur, on sent le dégel, la chaleur, la solidarité. Les rues du Québec sont arpentées par des tas de gens en liesse qui prétendent n'avoir plus rien à perdre. Printemps Érable ou Printemps Québécois, c'est la fête populaire. Le peuple prend conscience de sa force, tous les jours, toujours un peu plus.
Dans les hautes sphères du pouvoir, on préfère ne pas voir cette vague des bas-fonds. Les scribes à la solde des pharaons, depuis le temps des premières pyramides, ne manquent pas de traiter de puants, chiâleurs et perturbateurs toute cette canaille révoltée qui sert à remuer des pierres pour des projets stupides.
On veut enseigner aux gens le sens du sacrifice et de l'économie. On les accuse d'êtres pauvres après les avoir volés. Et on résume leurs droits humains et sociaux à une carte de crédit, un prêt pour ceci ou cela, comme si nous vivions sous le régime des shylocks plutôt que dans un État moderne, démocratique et digne de cette épithète.
Le pouvoir corrompt. Tout le monde le sait trop bien. Surtout avec l'Internet.
Ce qui se disait en cachette hier est révélé au monde entier d'un simple clic. Par des milliers, des millions de clics...
Quand ces clics se font à partir de la rue, c'est comme si le party était pris.
Et rien n'arrête un party. Non, rien.
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