vendredi 20 janvier 2012

Quelque part à Le-Plan-Nord

On ne juge pas de la beauté d'une ville par son architecture, mais par ses gens.

Dans cette ville minière perdue au beau milieu de nulle part, il n'y avait rien à faire. Le ciel était toujours d'un rouge brun sale du fait de la poussière de fer que le vent du Nord soulevait. Cette ville s'appelait Le-Plan-Nord. Un nom absurde pour une situation identique.

Ce qui fait que tout le monde buvait ou bien parlait tout seul dans la rue en se frappant le front avec l'index.

Momo faisait partie de ceux qui buvaient, fumaient et faisaient l'amour pour passer le temps. Comme la plupart des rescapés de cette bande d'éclopés qui faisaient toujours la même tournée des bars, du Pub Aswanipi jusqu'à l'hôtel de Le-Plan-Nord. Il n'y avait pas plus loin à aller et rien d'autre, presque rien d'autre à faire.

Il n'y avait pas d'architecture dans cette ville et les gens étaient comme paralysés par l'argent et le ciel rouge brun sale. Ils s'achetaient des maisons carrées et sans goût dans un coin où personne n'avait envie d'y établir demeure. On leur donnait de l'argent pour voir ce ciel toujours rouge brun sale. C'était à fendre l'âme, je vous jure, un lieu sinistre comme on en imagine jamais de cette nature-là.

Le vent du Nord soufflait. Momo buvait, fumait et faisait l'amour avec les femmes qui étaient restées coincées à Le-Plan-Nord, compte tenu du fait que les mines n'engageaient plus autant d'hommes qu'autrefois. Il ne restait que des femmes et des ivrognes à Le-Plan-Nord...

Momo travaillait à la mine, comme tous les autres hommes qui n'avaient pas encore quitté Le-Plan-Nord.

Et il avait mauvaise mine, oui, comme tout le monde.

Il s'était mis lui aussi à parler tout seul. Comme tous les autres. Perdu sur cette terre qui était encore vierge il y a quarante ans à peine. Et qui semblait vouloir retourner à sa virginité. Comme si le Windigo et ses créatures, les Windigowaks, erraient parmi eux pour leur rappeler que l'on ne s'enfonce pas dans le Grand Nord impunément.

-J'entends la foudre... le tonnerre... Je vois des nuages... disait Momo, sous l'emprise de Windigo.

Et crack! Il croyait entendre vraiment la foudre, et voir les éclairs et tout le bataclan.

Momo en était rendu au point où quitter la mine était la seule solution envisageable.

Mais il ne quitta pas la mine, comme tout le monde.

Il but, fuma et fit l'amour, comme d'habitude..

Puis le lendemain, il était à la mine, la mine basse certes, avec une gueule de bois d'enfer, comme tout le monde, oui, comme tout le monde qui vit dans cette hostie de ville sale de Le-Plan-Nord.

6 commentaires:

  1. Fuck, oui fuck, un gros criss de FUCK bien gras à tous ces vers et parasites grouillants dans les entrailles encore fraîches des cadavres de toutes ces Grandes Tribus du nord ! Avec leurs diplômes de crosseurs en poche leur donnant tous les droits, quand ils ne sont pas là aujourd'hui à ergoter, petits calisse de canapés en main, sur ce qu'ils trouvent exquis à l'intérieur d'eux-mêmes, les voilà, pathétiques et grotesques à se plier bêtement aux mille et un caprice du Dieu Mammon, s'affairant sans cesse à trouver de nouvelles façons pour nous fourrer. Quelle suffisance ! Seigneur, vous qui êtes infiniment miséricordieux promettez-moi de me trouver de la corde légère, bien solide et en grande quantité pour qu'un jour, j'étrangle et pende haut et court tout ce beau monde. Mieux encore, Seigneur, vous qui êtes infiniment compatissant, promettez-moi, pour finir, de mettre des caps d'acier au bout de mes bottes et des bâtons de bois-franc au bout de mes mains. Ainsi à tous et aux autres, à tous ceux qui souillent les Terres Sacrées du nord, je leur fendrai le crane et leur casserai les jambes et le bec et le cou ! Fuck, oui FUCK le-Plan-Nord !

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  2. Évidemment, ce n'était qu'un conte. Le-Plan-Nord n'existe pas et même si cette ville existait c'est tout si elle n'avait jamais existé. Je recommande de voir le film Avatar pour voir la vie en couleurs ou en 3D.

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  3. Bah, il ne faut pas me prendre au pied de la lettre, même si mon pied aime bien littérairement botter des culs lorsque l'occasion se présente. Cela dit, ton conte a réveillé en moi une haine ancestrale. J'ai pelleté un gros banc de neige, j'ai bouffé une grosse poutine et, je me sens bien, tralalalalère.. :)

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  4. Une bonne poutine en trio chez Bravo et c'est la joie sur Terre.

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  5. @Ben,
    Tu me prêtes un bout de ta corde, ton bâton pis tes "cap" d'acier, il y a du ménage à faire icitte aussi à Le Plan Sud!

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  6. On n'a pas besoin de vers pour attraper des truites à Le-Plan-Nord. On plonge la main à l'eau et on en ressort trois. Pourquoi bâtir une ville au paradis de la pêche?

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