Mitrailleuse tirée des carnets de Léonard de Vinci |
La science a encore l'heur de susciter mon émerveillement.
Parlant de Prix Nobel, l'écrivain québécois Jacques Ferron en disait que c'était de la confiture sur un bâton de dynamite. C'est que Nobel a inventé la dynamite. Sans Nobel, on en serait encore à creuser des tunnels à la pioche pour faire passer les trains et les voitures. D'autres pourraient encore marcher sur leurs deux jambes...
Léonard de Vinci était un sacré peintre. C'était aussi un sacré ingénieur. Il maugréait que le roi de France qui l'avait pris sous son aile lui ait préféré son art à son génie. C'est que de Vinci avait toutes sortes d'engins terribles dans ses carnets, dont des chars d'assaut et même des mitraillettes. Or, François 1er ne voulait rien savoir de cette invention qui lui semblait barbare.
-Vous n'y pensez pas? Faucher des vies par dizaines sans même laisser à nos nobles ennemis l'honneur de combattre... Ce serait inhumain mon cher Leonardo! Concentrez-vous plutôt sur des projets plus nobles... Comme celui de cette sculpture de moi-même monté sur un cheval... Ça, au moins, c'est du génie...
Ce qui passait pour barbare au XVIe siècle est devenu la norme au XXIe.
Avec quelques réserves toutefois.
Il semblerait que ce soit des crimes contre l'humanité que d'user des armes chimiques et bactériologiques.
Je suis parfaitement d'accord que c'en sont.
Pourtant, quelque chose me chicote.
On peut encore déchiqueter des membres, arracher des visages et exploser le ventre de tas d'êtres humains sur le globe avec des armes conventionnelles qui devraient passées pour civilisées, dont l'auguste mitraillette dont rêvait Léonard de Vinci, le lance-flamme, la grenade, le mortier, le canon, l'envoi de missiles et j'en passe.
Ironiquement, on dispose de tranquillisants puissants pour ramener dans la forêt un ours qui se serait égaré au centre-ville de Trois-Rivières, comme cela se produit à l'occasion.
On pourrait tuer l'ours, le déchiqueter, lui faire exploser la tronche au mortier. Mais non! L'être humain fait alors preuve d'une délicatesse qui l'honore.
Pour ce qui est des champs de bataille, un peu partout sur la planète, c'est une toute autre histoire. La poésie n'a plus sa place. La voix de la raison se fait entendre et cette voix sort d'un visage barbouillé de sang et d'excréments humains. C'est la voix de l'anthropophagie universelle, la voix des saturniens qui dévorent leurs propres enfants et tuent pour l'amour de la patrie, Dieu, la démocratie et je ne sais trop quoi encore.
Évidemment, les pacifistes passent pour des nigauds. Ce sont des esprits peu pratiques aux yeux des saigneurs de la terre. Le cannibalisme est bon pour l'économie. Il permet de conquérir de vastes territoires afin d'y exploiter des ressources naturelles pour une bouchée de pain une fois que le pays est bel et bien ruiné. Que le vainqueur soit le camp A ou le camp B, la sagesse oblige de financer autant A que B. Les deux seront à genoux quoi qu'il advienne et consentiront à toutes sortes d'achats et de prêts profitables pour nos rois-cannibales.
Nous sommes au XXIe siècle. Nous vivons à une époque qui peut créer du cristal d'espace-temps. Et pourtant, nous continuons de nous faire la guerre et d'utiliser des armes létales.
Admettons que la guerre fasse partie de nos moeurs, comme le football, n'y aurait-il pas moyen d'en limiter les dégâts? Ne pourrait-on pas universellement condamner l'usage d'armes létales au XXIe siècle, sinon au XXIIe?
C'est bête à dire, mais il me semble que cela viendra.
Je suis sans doute trop optimiste.
Tout porterait à nous faire croire le contraire.
Néanmoins, je me sens heureux de vous avoir livré ce message.
Il fera son chemin.
Je ne suis pas le premier qui vous dira qu'il faut faire l'amour et non la guerre.
Je ne serai pas le dernier.
D'autres porteront ce message.
Et un jour, peut-être, c'en sera fini de ces tueries ignobles et inhumaines.
L'homme et la femme se consacreront à des activités plus dignes de leur condition de protecteurs de la Terre et de toutes les espèces vivantes, incluant l'humanité.
On passera plus de temps à étudier les cristaux d'espace-temps qu'à s'entre-tuer pour rien.
On fera de la sculpture et de la peinture, comme Léonard de Vinci savait le faire lorsqu'il n'avait pas en tête quelques trucs pour éviscérer son prochain.
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