lundi 26 novembre 2012

Ça ne sert à rien de planer au-dessus de soi-même

Tout le monde sait bien que novembre est le mois des morts.

Vladek le savait aussi. Sauf qu'il se trouvait dans la position du mort. Il flottait au-dessus de son cadavre, Vladek, et il se voyait affalé dans son fauteuil, le dentier sur le plexus, la langue pendante, les yeux exorbités...

Il était au-dessus de lui-même et il se disait: «je suis mort».

Sa vie n'était pas tant palpitante mais sa mort n'avait rien de spécialement joyeux. Il flottait, certes, mais tout ce qu'il voyait c'était son lui-même qui était fin mort.

Tant qu'à ne rien faire, Vladek réintégra son corps qui se mit à faire la danse du bacon.

Ça remuait fort dans le fauteuil. Brrr...rrr...Oyoyoye! Le courant était rétabli. Tous les membres se mirent à bouger à droite et à gauche. Le dentier fit un bond sur le bedon et, hop! Vladek le récupéra dans sa bouche en un tournemain.

Vladek se mit à vomir deux ou trois fois puis il se leva comme Lazare pour aller chercher une autre bière dans le frigo histoire de se requinquer.

Comme quoi la vie et la mort sont très relatifs. Que l'on s'appelle Vladek ou Luc, c'est toujours pareil.

Planer au-dessus de soi-même, ça sert à quoi, hein?

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