mardi 13 novembre 2012

Saint-Machin c'est de la grosse hostie d'marde

Saint-Machin vivait il y a fort longtemps. Il est né près de Marseille de parents roturiers. Saint-Machin débuta sa carrière de saint en appelant ses coreligionnaires à éventrer les Maures et à brûler les Juifs. Puis il s'est mis à vendre des croix et autres babioles qu'il remettait tout au long de la route à de jeunes paysans chrétiens qui lui tenaient lieu de chair à canon.

Il savait susciter l'enthousiasme, Saint-Machin, puisqu'il n'y avait rien à faire dans les campagnes quand les récoltes étaient terminées.

-Vous connaîtrez l'aventure, la gloire et le paradis parce que vous aurez libéré le tombeau du Christ!!!

Et les paysans que l'on embarquait dans la croisade comprenaient tant bien que mal qu'ils pourraient tuer, violer et piller autant qu'ils le souhaiteraient et revenir riches dans leur campagne, voire revenir avec un titre de noblesse, puisque tout se pouvait encore à cette époque.

Saint-Machin passait son temps à lire la Bible pour trouver un moyen de servir ses folles ambitions avec des proverbes et des sagesses d'ignorant. Il aurait aimé devenir pape. Il ne devint même pas évêque. C'était à peine le commis-voyageur de sa communauté, les Scrofuleux-de-la-Vierge, secte reconnue pour sa volonté de faire souffrir les autres, péché qu'ils pardonnaient par de longues séances d'auto-flagellation. Cela impressionnait la foule qui lançait aux saltimbanques de l'Église de quoi boire et manger pour les remercier d'envoyer faire tuer leurs fils au pays du Saigneur.

Après sa mort, plein de fous revenus de la guerre prétendirent avoir été guéris par le même imbécile qui les avait envoyés de l'autre côté de la mer intérieure pour se faire charcuter par les soldats de Saladin.

On appelait ça des miracles. Et c'était consigné dans toutes sortes d'hagiographies débiles remplies de petits dessins identiques exécutés en série par les moinillons scrofuleux-de-la-Vierge. On distribuait ces bédés à la ville comme à la campagne pour rappeler aux gens de payer leur dîme et de donner le sang de leurs fils pour une énième croisade contre les Maures.

C'est comme ça que Saint-Machin est devenu Saint-Machin.

De la grosse hostie de marde, croyez-moi, que ces histoires de saints qui n'en sont pas...




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