Avant d'écrire au je, c'est certain qu'il faut être singulier. Ou bien se croire à tout le moins singulier.
Un type qui revient d'une guerre où il n'y eut aucun survivant est en mesure d'écrire convenablement à la première personne du singulier. Surtout s'il fût justement ce survivant qui nous forcera désormais à parler d'une guerre où il n'y eut qu'un seul survivant.
Un je trop pluriel a quelque chose de lassant et de trop peu divertissant.
Rimbaud revenait d'une guerre où il fût le seul survivant. Tous les autres devinrent des épaves qui finirent leurs jours entre les bras de l'absinthe.
La démonstration est faite. Je est un autre. Ou bien il n'en vaut pas la peine.
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Je parlais avec un grand ami de ces écrivains qui tiennent plus à l'étiquette d'écrivain qu'ils ne tiennent à écrire une oeuvre qui vaille vraiment la peine d'être lue. Leur objectif est de flasher parmi le monde, certainement pas d'écrire quelque chose d'à peu près valable.
Faut-il s'en soucier? Non.
D'abord ça n'intéresse personne. Et puis le jugement de la postérité sera sévère pour ces oeuvres nulles et non avenues.
Le pétage de bretelles sur des mots qui ne valent même pas le son du vent, cela ne sert à rien.
On va passer ça au pilon pour cause d'ennui. Tandis qu'on cherchera toujours à télécharger Rimbaud ou bien des vieux Astérix. Pourquoi? Parce que ce n'est pas ennuyant!!!
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Bon, pour finir, un peu de je.
Ma théorie littéraire bien à moi. Pour ce que ça vaut, tiens.
Moins je comprends ce que je voulais dire en écrivant un texte et plus il s'approche d'un certain idéal, aussi risible soit-il.
Si je m'efforce de penser avant d'écrire, c'est toujours un texte de crétin d'intello qui va sortir. Et je n'ai pas envie en cette ère de rapidité de réfléchir sur des problèmes qui n'en sont pas.
Vous pouvez écrire au je si ça vous chante.
Il reste que moins je comprends ce que je voulais dire, plus je vise dans le mille.
Enfin, presque.
Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça.
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