vendredi 8 mai 2009

L'ESPRIT DE SÉRIEUX & LA GAIA SCIENZA



Nietzsche pratiquait le gai savoir, qu'il appelait la gaia scienza, en opposition à l'esprit de sérieux qui, selon le même, gangrénait la vie intellectuelle européenne de son temps.

Cela dit, je ne sais pas si Nietzsche était du genre boute-en-train. Mais je marche dans la même voie quand je m'indigne contre les gens sérieux, qui sont sérieusement ennuyants en plus d'être plus souvent que tout autre dans l'erreur, sur les petites comme sur les grandes choses.

Ça déblatère n'importe quoi sur la vie des humains et ça ne sait même pas s'enivrer, rire ou danser, blaguer, baiser, cracher, sauter, sautiller, gambader, jongler, jurer, divaguer, délirer, halluciner, gueuler, courir, voire reconnaître qu'ils se sont trompés.

Les gens sérieux, c'est vrai, me deviennent vite insupportables.

Leur contenance ne me montre que leurs limites intellectuelles.

Ils se croient fins et brillants. Comme je me crois fin et brillant. On aime ce que l'on est, c'est bien normal de se caresser soi-même un brin. Néanmoins, qu'on ne vienne pas me dire qu'on en sait plus à en faire moins, qu'on goûte à la quintessence du génie en vivant comme un fesse-mathieu, avec la tête remplie de peurs, d'automatismes et de calculs.

J'aime les gens drôles, spontanés, marginaux, hérétiques. Bref, j'aime les gens comme moi. Les gens simples et comiques.

Prenons cette personne contaminée par l'esprit de sérieux. Appelons-la Y. Dans sa bouche, il n'y a jamais que des formules toutes faites, des phrases lourdes et conventionnelles, des expressions de m'as-tu-vu ou de béni-oui-oui, du sérieux, toujours du sérieux.

Et malgré cela un manque de sérieux, une peine incroyable à passer à travers ses tâches, toutes lourdes, compliquées, complexes et demandant toujours mûre réflexion.

Tu dis qu'il fait beau aujourd'hui et Y. te dit «tout à fait» en rappelant qu'il faut faire attention aux rayons UV.

Tu dis j'mangerais bien un smoked meat et Y. te dit que la viande est patati patata et que les boeufs sont nourris à la farine carnée.

Tu dis que tu aimes ça te faire sucer et Y. ajoute que c'est pas beau de dire des gros mots.

Finalement, tu ne dis plus rien. Fuck off. Tu parles à quelqu'un d'autre. Quelqu'un de moins plate. Un fou par exemple. Au moins les fous ont le sens de l'humour.

Donc, je pratique en quelque sorte la gaia scienza dont parlait Nietzsche.

Et j'en suis heureux, c'est bien ça le principal, n'est-ce pas?

***

« N'est-ce pas une chose extrêmement plaisante que de voir les philosophes les plus sérieux, si sévères qu'ils soient le reste du temps avec toute certitude, en appeler sans cesse à des sentences de poètes pour assurer force et crédibilité à leur pensée ? »

Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir


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«CONSEIL PRATIQUE» DE LA SEMAINE
Tous les vendredis matins, à heure fixe, question de finir la semaine en beauté.

Lorsque vous manipulez de la viande avec les mains, vos mains deviennent vite grasses et tachées de sang. Vous venez ensuite pour vous les laver et, hop, voilà que vous mettez de vilaines bactéries partout, sur les robinets, la distributrice de savon à mains, et tout le reste.

Évidemment, il y a un truc tout simple pour éviter cela: se mettre des gants de latex. Il s'en vend un peu partout à vil prix. C'est rapide, non-écologique et il y a même une petite poudre dans les gants pour qu'ils soient plus faciles à retirer. Une facilité très appréciée pour ceux et celles qui ont des mains poilues.

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En supplément de programme. Cliquez ici.

Bonne fin de semaine!


2 commentaires:

  1. j'ai rêvé de pleins de trucs cette semaine. les ai pas notées. j'avais l'angoisse de la mort. puis c'est passé. j'ai adopté ce truc de la gaïa scienza depuis tout mome, sans avoir lu nietzsche. (chaque fois que je le lis je me dis "ouais, bon... il a raison, mais qu'est-ce que je fous là, au juste ?")... puis je m'éprends de revanche absurde, et je me marre plus tard en ...
    ho, et puis merde.
    bon. j'assure de mieux en mieux à la gratte. me fais penser au type qui ne venait jamais aux répèts sous prétexte qu'on "faisait n'importe quoi et qu'on bossait jamais les morceaux!!!"... on était jeunes, cons, et on cherchait à EXPERIMENTER!!! ROGNTUDJUUU!!! et évidemment c'était nawak... mais c'était la base de l'ébullition, NEIN ?
    bon, chéplus ce que je voulais dire. CHUIS MALHEUREUUUUUUUUUXXXXX!!!!
    bof, allé... chuis un con. et tu le sais. mais te prends pas pour...
    bon, allé, rien. désolé.
    hugh.

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