samedi 31 mai 2008

JOUR DE PLUIE




Il pleut.

Stormy Weather.

I'm singing in the rain...

Who'll stop the rain?

Je me suis permis de dresser ce petit palmarès de chansons pluvieuses...

Je voulais tout d'abord vous raconter d'autres histoires d'ours, mais la pluie me porte à dormir...

Samedi matin, la pluie, un peu de musique, pas de bruits, même pas celui d'un clavier où le blogueur moyen pianote furieusement aux petites heures du matin...

Je lève mon verre de jus d'ananas et porte un toast à cette journée de pluie, pour couper sec. Cul sec le jus et à plus tard.

Zap!

vendredi 30 mai 2008

LES DÉTENUS ONT AUSSI DES DROITS

Le dernier rapport de la vérificatrice générale du Canada fait état de la détérioration des conditions de détention des prisonniers au cours des deux dernières années. Des situations qui auraient été inacceptables il y a deux ans sont devenues «normales» en 2008. Des détenus sont entassés à trois ou quatre par cellule et se plaignent de manquer de linge de rechange en plus de se voir restreindre l'accès aux douches.

La base de notre justice, c'est Les Misérables de Victor Hugo. C'est bien beau, Les Misérables à l'opéra, au Capitole de Québec, avec la crème de la société qui s'émeut des malheurs de Jean Valjean et de sa petite Cosette. Il faudrait aussi comprendre que Les Misérables est un réquisitoire contre la pauvreté, contre les arrestations arbitraires et les détentions indéfiniment prolongées pour le vol d'un quignon de pain...

Victor Hugo croyait fermement en la rédemption des criminels et c'est sur d'aussi généreuses pensées que le droit a cheminé lentement mais sûrement vers le concept de réhabilitation des criminels, en se fondant sur l'exemple de Jean Valjean, un bagnard devenu un grand homme pour ses pairs et qui se fait tout de même poursuivre par l'inspecteur Javert, ce cancrelat bourré de ressentiment pour qui la loi, même la plus dure, demeure la loi.

On ne voit plus que les récidivistes à la télévision, comme si le taux de réhabilitation n'était pas supérieur au taux de récidive. Beaucoup de prisonniers ne retourneront plus jamais en prison: ils ont eu leur leçon, ont fait leurs gaffes et en ont payé le prix. Ils sont devenus des Jean Valjean seconde manière.

Les prisons surpeuplées nuisent à la réhabilitation des criminels. Elles créent une ambiance de promiscuité propice aux tensions et au désespoir, lesquels nuisent considérablement aux efforts du personnel pour réhabiliter les détenus et les conduire vers une vie meilleure et plus équilibrée à leur sortie de prison.

Bref, on laisse de côté les efforts de réhabilitation, on coupe dans le gras, on réduit les budgets et on bourre les prisons jusqu'à ce qu'elles soient sur le point d'exploser, mettant en péril la sécurité des détenus autant que celle des geôliers.

Les droits de la personne sont applicables partout, même en prison.

C'est une honte que de prôner la dureté envers les prisonniers. Surtout quand l'opéra Les Misérables joue au Capitole de Québec au même moment.

Bourrer les cellules de détenus, ça peut conduire à un meurtre, cela dit, comme celui qui est survenu à la prison de Trois-Rivières récemment.

Le pire, c'est qu'on envoie les toxicomanes se faire traiter juste en face de la prison de Trois-Rivières, dans une filiale de l'église de scientologie, Narconon. Ça ne vous fait pas honte, gens de Trois-Rivières?

Les personnes en «traitement» doivent laver les planchers avec une brosse à dents tout en se faisant sermonner par des intervenants d'occasion, sous-payés, qui gueulent après eux comme des putois selon la méthode éprouvée de Narconon... alias l'église de scientologie. Le centre Emploi-Québec publie des offres d'emploi toutes les semaines pour travailler pour Narconon. Il y a un roulement de personnel du tonnerre à l'église de scientologie. Nos toxicomanes seraient-ils trop coriaces? Ou bien ce système n'a tout simplement pas de calice d'allure?

Ceux qui souhaiteraient des conditions de vie plus dures pour les détenus ou les assistés sociaux sont souvent les mêmes qui souhaitent de ne pas retirer le crucifix à l'Assemblée Nationale.

Ce crucifix n'est pourtant pas qu'un symbole. C'est aussi une promesse d'action, comme l'Évèque de Digne dans Les Misérables qui, au nom de sa Foi, pardonne à Jean Valjean, ne le dénonce pas aux autorités et, surtout, prêche en faveur d'une société libérale, juste et généreuse. La Foi n'est rien sans la Charité, disait St-Paul. Cette maxime est toujours d'actualité parmi les Chrétiens ou les non-Chrétiens.

Soyons charitables, c'est plus important que de croire, voire d'afficher un crucifix ou des amulettes dans un lieu public.

Cessons de parquer les détenus dans des enclos où leur vie est en danger.

Assurons aux détenus un environnement sécuritaire, des cellules individuelles, des installations sanitaires accessibles et sûres, bref des conditions qui correspondent aux traités ratifiés par le Canada en matière de droits humains.

On ne gagne rien à créer de petites écoles du crime surpeuplées où le détenu ne peut assurer sa sécurité personnelle qu'en se rapprochant des professionnels du crime qui sont en mesure de lui offrir la protection nécessaire pour l'aider à «faire son temps» sans se faire poinçonner le ventre par un psychopathe avec lequel on partage une cellule.

Les détenus ont aussi des droits et il faut les respecter.

La société peut créer de la lumière ou de l'obscurité. La noirceur, quand elle est grande, ne sert les intérêts de personne. Une société juste se mesure au sort qu'elle accorde à ses détenus comme à ses pauvres. C'est de même que je voie ça. J'ai sans doute trop lu Victor Hugo. Ou peut-être pas assez. Je vais le relire encore pour me donner de la verve.



jeudi 29 mai 2008

MEGWECH (MERCI EN ALGONQUIN)

Ce que j'aimais le plus dans le canot-camping c'est aussi ce que je détestais le plus, c'est-à-dire les portages. C'était un moment appréhendé avec un peu de crainte par le citadin que j'étais encore.

Je devais avoir quinze ans. J'étais un peu en avance sur le groupe. J'avais tellement peur de manquer d'adrénaline, avec mon canot et mon sac sur le dos, que je ne prenais aucun repos de crainte de ne plus être capable de repartir. J'avançais sur le sentier de portage du Parc de la Mauricie pour me rendre au Lac Caribou, à partir de la section nord du Lac Wapizagonke.

J'étais épuisé mais j'avançais petit à petit sur les sentiers, empruntant des pentes plutôt abruptes avec mon canot de 70 livres et mon pacsac. J'ai franchi des petits ruisseaux, puis traversé de petits marécages, dans une forêt qui me semblait de plus en plus obscure, comme dans La Divine Comédie de Dante, une sylve de plus en plus noire comme le Wendigo en personne...

Au détour de mon sentier de portage, je suis tombé sur deux jolis oursons noirs.

J'étais seul. Gulp! Je me sentais dans la marde. La mère ourse n'était pas loin. Les petits oursons ne m'avaient plus du tout l'air mignons...

J'ai planté la pointe de mon canot dans la terre puis, instinctivement, je me suis mis à cogner ma gamelle contre les parois de l'embarcation. Bedigne! Bedagne! Pis enwèye don' toé chose... Les oursons ont décampé. Je suis demeuré une dizaine de minutes, au beau milieu du sentier, seul, avec le canot planté dans la bouette. Sans bouger. Sans rien dire. Juste à me demander ce que j'allais faire. Il me venait des flashes de mère ourse qui vient te bouffer la face pour protéger ses oursons... Ouche!

Finalement, il a bien fallu que j'en revienne. Je ne pouvais pas rester figé là pendant des lunes à me demander si j'allais figurer au repas d'une famille d'ours de la Mauricie... Le plus tabarnak c'était encore de reprendre le même sentier où les ours étaient apparus. Mes sens de métis anishnabek, wendate et mi'kmac étaient plus aiguisés que jamais. Chaque bruit me rappelait le danger.

Je m'en suis sorti vivant, comme vous voyez.

J'en parle aujourd'hui avec tendresse, comme d'une grande leçon de vie.

Megwech! (Merci en algonquin.)

LE MISSEL

Quand j'étais souverainiste, je connaissais par coeur et répétais avec fanatisme toutes les litanies que j'avais apprises dans mon missel constitué de manifestes politiques indépendantistes ou socialistes: «Nous sommes des Nègres blancs d'Amérique, des opprimés, des colonisés, des victimes de l'impérialisme canadian, un peuple qui se soulève, les fédéralistes sont des peureux et plus personne ne nous dira Speak White, etc., et vive la république socialiste des travailleurs du Québec!»

Fiou! Je m'épuisais soir et matin à chanter L'Internationale tout en tentant de convaincre mon entourage de la nécessité de faire la révolution. J'étais un indépendantiste d'extrême-gauche qui scandait le slogan «Le Québec aux immigrés! Le Québec aux travailleurs et travailleuses!» dans les manifs pour la langue française où les autres criaient plutôt «Le Québec aux Québécois»... ou «la France aux Français!».

Cela me levait le coeur, que j'avais plutôt à gauche. J'étais un marxiste révolutionnaire indépendantiste... Gulp! Un membre d'une section sympathisante de la Quatrième Internationale dans l'État canadien... (Ça mange quoi en hiver?) Bref, j'étais trotskiste.

Puis il y a eu la chute du mur de Berlin et les événements de la place Tien An Men. C'est fou, mais je me suis senti bien vieux, d'un coup sec, et je suis passé du trotskisme à l'anarchisme, au socialisme libertaire, ni dieu ni maître, plus de drapeaux, nous sommes tous citoyens du monde...

J'ai brandi le drapeau noir quelques mois. Puis, la politique a foutu le camp au contact de la littérature, des arts et, surtout, des jeux et passions de l'amour.

Tous mes discours n'ont pas tenu contre une seule partie de jambes en l'air. En fait, j'oserais presque dire que les femmes m'ont sauvé, mais je ne le dirai pas, même si je viens de l'écrire, juste pour ne pas qu'elles s'enflent trop la tête avec ça...

Le fait est que l'amour m'a délivré du fanatisme politique. Mes valeurs morales ont acquis plus d'importance que mes opinions politiques, qui ne sont plus coulées dans le béton et qui s'adaptent aux circonstances, aux alliances inopinées, aux réalités du moment. Il m'arrive même de me tromper. Mais je ne m'incrusterai jamais dans la tromperie et le militantisme primaire de mes vingt ans, où j'aurai mieux fait de baiser que de perdre mon temps à lire des traités politiques ennuyants.

Mon professeur de philosophie, Alexis Klimov, a réussi à force de sages réflexions à m'extirper du fanatisme. Mes amis du temps et mes belles lectures ont fait le reste. Bref, j'ai fait tomber mon mur de Berlin intérieur. Je me suis ouvert les yeux en quelque sorte, par une métaphore tirée du livre 7 des métamorphoses d'Ovide.

Il s'agit du mythe de Dédale et Icare. Dédale et Icare représentent la condition humaine. Nous sommes prisonniers d'un labyrinthe avec le Minotaure à nos trousses.

La seule voie qui nous soit possible pour s'enfuir est celle du ciel, d'où les plumes, avec lesquelles Dédale et Icare se font des ailes.

Ils finissent par s'envoler, tous les deux, enfin libérés du labyrinthe. Mais voilà qu'Icare plane trop haut. Il frôle le soleil, la cire qui retient les plumes fond et haaaa! c'est le grand plongeon vers l'abîme.

Bigne! Crac! Boum! Dédale a compris qu'il faut savoir planer à une distance raisonnable, entre ciel et terre.

Et pour ce qui est du Minotaure, eh bien on pourrait aussi l'affronter à mains nues mais cela ne nous libérerait pas pour autant du labyrinthe... C'est con à dire, mais un petit mythe comme ça et, paf! ma vie a changé.

La politique, c'est le Minotaure. Le labyrinthe, c'est le monde.

Et moi, eh bien, je ne veux pas être le pauvre con qui brûle ses ailes au soleil.

Alors je vole, pas haut, mais juste assez pour ne pas me sentir prisonnier de la politique et du monde. Parfois le Minotaure réussi presqu'à m'attraper, quand je ne vole pas assez haut. Je bats des ailes un peu plus vite pour prendre de la hauteur, en parlant d'autre chose, des haïkus japonais ou bien du petit-fils de Freud qui peint de si beaux tableaux.

Cela dit, le Canada est un labyrinthe bien aménagé avec quelques aires de repos protégées pour les grues, les avions ou les hommes volants. Le Minotaure y est un peu civilisé. Il annonce ses intentions avant que de vous mordre.

Mon rapport avec le monde est vertical, entre ciel et terre, bien plus qu'il n'est horizontal, entre gauche et droite. Je suis plutôt à gauche, malgré tout, même si je chiale constamment contre les gauchistes. Peut-être parce qu'on n'insulte bien que ses meilleurs amis. Peut-être parce qu'à droite parler des pauvres les fait bâiller. Je finis par le prendre personnel.

Au fait, je suis un fédéraliste solitaire. Tous mes amis sont souverainistes. Et ils m'endurent, tout le temps, même si je les bouscule un peu avec ma verve provocante. Ils sont de la bonne pâte. Et puis ils se crissent pas mal de la politique à dire vrai et on ne fait pas que parler de ça.

Je ne connais à peu près pas de fédéralistes autour de moi. Bizarre non?

Je vis dans un bastion souverainiste. Et je me dis Canadien, juste pour la forme, sans patriotisme. Je préfèrerais dire que je suis Métis, en premier, mais ça va demander trop d'explications, d'autant plus que je vais bientôt avoir la reconnaissance de ma double citoyenneté, canadienne et américaine. Sûrement que la citoyenneté québécoise ne me serait pas refusée, même si je passais pour un traître, un vendu ou un ennemi du peuple pour certains propos que j'ai tenus. Traître à qui, à quoi? À des trouducs qui se croient le peuple? Rien à foutre.

Heureusement que je mesure six pieds deux et ressemble à une armoire à glace. Cela me permet d'exprimer mes idées librement, même dans la rue, parmi mes potes souverainistes à leur chanter les charmes du Canada. Ça les fait chier, je le sais, mais ils m'endurent comme ça. Je pense même qu'ils aiment mieux lire mes niaiseries que de lire leur foutu missel. Au moins, je les amuse. Asti que ça finit par être plate de lire des banalités telles «Foin du fédéralisme impérialiste canadian! Fi de la domination anglo-saxonne!» et autres sornettes du même ordre, avec l'accent pointu du fonctionnaire féru de politique qui souhaite devenir calife à la place du calife. It's no good, buddies...

Sérieusement, je suis Canadien parce que le Canada n'exige pas de moi ces actes de foi qu'exigent le nationalisme québécois. Je suis Canadien par goût de la mesure et de la modération, même si mon passé de nationaliste extrême-gauchiste a laissé en moi ce ton de poulet qu'on égorge propre à toute la littérature québécoise.

Que voulez-vous, même Voltaire a appris des Jésuites...

mercredi 28 mai 2008

Le petit train qui fait tchou tchou!

«Nous sommes pressés, allons lentement» disait Bonaparte. J'ai lu plein de trucs sur Napoléon dont cette célèbre maxime, trouvée dans les chiottes de l'Université du Québec à Trois-Rivières, en 1989: «Napoléon a gagné bien des batailles mais il n'a jamais vaincu une envie de chier.»

Je sais, je tiens des propos scabreux, grotesques et vulgaires. C'est tout de même plus intéressant que de parler de politique ou bien de l'horaire des chemins de fer entre Senneterre et Shawinigan.

Quoique je préfèrerais vous parler de l'horaire, un train de nuit, comme s'il n'y avait rien à voir entre Senneterre et Shawi.

Le train reliant Sept-Îles, Labrador City et Shefferville est superbe. Il s'agit de deux ou trois wagons avec fenêtres panoramiques à l'étage supérieur pour contempler les paysages, les wigwams des Innus, les chutes, les forêts, les ours, etc. On est au pays de Kashtin et ça sent la liberté.

Alors parlons-en donc de l'horaire des chemins de fer, hein! Pourquoi un train de nuit entre Senneterre et Shawinigan? Et pourquoi pas un train de jour avec des fenêtres panoramiques pour attirer les Européens en Mauricie, comme le miel attire les mouches, miam, miam les beaux dollars?

Au fond, plus je vieillis et plus je me dis que c'est peut-être mieux ainsi. Le sous-développement de la Mauricie ne manque pas de charme. On peut vivre mollo, relaxe, en lisant Gogol ou les mémoires de Nicolas Perrot, tiens. Ce n'est jamais trop agité. On se la coule douce un peu quoi et voir plein de gens s'attendre à ce qu'on leur fasse la grande ou la petite séduction, avec les trains dotés de fenêtres panoramiques, pff, d'la marde...

Ambivalent comme je le suis, je pourrais être d'accord avec ce point de vue. Le progrès, si c'est pour bâtir encore plus de blocs de béton et de terrains de golf, ça ne m'enthousiasme pas du tout.

On est ben en Mauricie, des fois.

C'est plus sauvage et moins affecté par la civilisation que le Nord de Montréal et Québec. C'est plus beau.

Parlant de train, je suis tombé sur cette chanson de Rita Mitsouko intitulée Le Petit train. C'est capoté. Cela prouve cependant que les Européens aiment le train et qu'ils triperaient de prendre le petit train, de Trois-Rivières jusqu'au barrage Gouin s'il le faut, pour vivre des aventures hors du commun aux abords de notre belle rivière Métabéroutin.

VLB, Mordecai Richler et ceux qui se croient le peuple québécois...

Lorsque l'on s'en prend aux fariboles des nationalistes québécois, on ne s'en prend pas au peuple québécois tabarnak! On s'en prend juste aux nationalistes et à leurs idées cramoisies. C'est toute!

Le peuple québécois n'appartient pas aux nationalistes québécois, ni à VLB, ni à Pauline Marois, ni à Mario Dumont, ni aux rédacteurs de L'Aut'Journal ou du Québécois. Le peuple québécois n'appartient à personne.

Évidemment, les nationalistes québécois aiment entretenir la confusion. S'attaquer à leurs idées vieillottes, pourrites jusqu'à la moelle, des idées qui datent et qui puent le conformisme pseudo-révolutionnaire du XIXe siècle, ce n'est pas s'attaquer au peuple québécois.

Asti d'crisse! Je suis autant Québécois que n'importe quel zouf qui passe toutes ses journées endrapé dans le fleurdelisé à se brasser le poulet en mémoire de Camille Laurin ou d'un autre psychiatre.

Mes ancêtres ont foulé le sol du Québec il y a quelques 4 500 ans puisque je suis un Métis d'origine algonquienne, micmac, huronne-wendate et peut-être même iroquoise et française. Je ne prétends pas parler au nom du peuple québécois, mais j'en fais crissement partie, autant que VLB.

«Tous les animaux sont égaux... mais certains sont plus égaux que d'autres.» Cette belle formule provient du roman Animal Farm de George Orwell. Je sais, c'est un auteur britannique et cela pourrait insulter nos nationalistes que de faire référence à un écrivain qui a servi dans l'armée impériale... Eh bien, si c'est le cas, je leur dis tout simplement fuck you.

Ce n'est pas parce que j'ai peur de l'indépendance que je ne suis pas indépendantiste. C'est surtout parce que je n'ai pas peur des étrangers que je suis d'abord et avant tout un Américain, au sens le plus large du terme, de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu. Ce qui fait aussi de moi un Canadien, qui ne me fout pas une fleur de lys royale à adorer, mais une feuille d'érable. Pis c'est bon du sirop... Ça fait Algonquin et ça me plaît.

Le pays de mes ancêtres est à tout le monde: vous êtes tous et toutes les bienvenus et merde à tous les xénophobes du Bas du Fleuve ou d'ailleurs.

Yves Boisvert fait un rapprochement ce matin entre Mordecai Richler et VLB. Permettez-moi d'affirmer qu'il y a toute une différence entre les deux pamphlétaires. Richler avait du talent, voyez-vous. De plus, et ça fait quinze ans que je me bats pour ça, Richler n'a jamais traité les femmes québécoises de «truies reproductrices». Je les ai lus, tabarnak, ces foutus livres de Richler que les nationalistes ne veulent pas que vous lisiez, de crainte d'être parfaitement ridiculisés.

Richler a écrit, dans Requiem pour un pays divisé, que les nationalistes d'aujourd'hui souhaitaient une revanche des berceaux. À l'instar des curés d'autrefois, ils veulent traiter les femmes québécoises ... COMME DES TRUIES REPRODUCTRICES.

Messieurs et mesdames de la presse écrite francophone à grand tirage, savez-vous lire saint-sacrement?

Gang de crosseurs...

Continuez à mentir à la population en vous croyant l'incarnation du peuple québécois, même si le peuple ne veut pas de vous et vous le dit deux fois par référendum.

Continuez à vomir votre fiel et votre propagande de bas étage.

Le peuple québécois est déjà rendu loin de vous, très loin, trop loin.

Le peuple québécois est maintenant libre de ne plus vous croire et c'est tant mieux.

mardi 27 mai 2008

Les idées politiques de mon père


Mon père était très ambivalent en matière de politique, ce que je considère comme un signe certain d'intelligence, comme si la politique était faite pour nous décevoir toujours.

Il était, d'abord et avant tout, un Rouge, au sens le plus complet du terme. C'était un Rouge comme on ait Peau-Rouge, naturellement, pour bien se démarquer de Duplessis et de ses successeurs.

«Pendant qu'on apprenait l'histoire pis le p'tit catéchisme, les Anglais apprenaient à lire pis à compter tabarnak!», me disait-il souvent. J'ai retrouvé plus tard chez Arthur Buies, presque mot pour mot, la même idée, tabarnak en moins.

Le plus grand événement de l'histoire du Québec, selon mon père, c'est le jour où Jean Lesage a pris le pouvoir. «Il faut que ça change et ça va changer!» La révolution tranquille était lancée et mon père la ferait avec les Rouges, contre les Bleus.

Il a suivi un temps René Lévesque au PQ, parce que Lévesque, malgré tout, pouvait encore passer pour un Rouge. Le père n'en déchira pas moins sa carte du PQ quand on dévoila une statue en l'honneur de Duplessis sur la rue Bonaventure, en 1978 si je ne m'abuse.

«J'le savais donc que c'était des astis de Bleus!»

Mon père était «rouge» de colère et, bien qu'il ait voté Oui au référendum de 1980, il se rallia aux Rouges, aux libéraux fédéraux et aux libéraux provinciaux, contre les Bleus.

Il admirait autant Trudeau que Lévesque, mais reconnaissait encore plus de courage à Trudeau qui, de plus, était un compagnon d'armes de Michel Chartrand, une autre idole de mon père. Il y avait de la place, dans son iconographie, pour cette impossible trinité: le Père Trudeau, le Fils rebelle Lévesque et l'impayable esprit de Chartrand: un sacre pour les crosseurs de tous poils. Je pense que ce qu'il aimait le mieux de Chartrand, c'est qu'il sacrait... Un tabarnak bien senti ça fait du bien. J'oubliais Louis Riel, mais ça c'est une toute autre histoire. J'y reviendrai un jour.

«Trudeau, disait mon père, c'était un homme qui avait des couilles. Le jour de la St-Jean, en '68, il est resté sur l'estrade pendant qu'on lui lançait des bouteilles. La police voulait le ramener en dedans puis lui, il restait là, deboutte devant l'monde qui lançait des bouteilles pis des roches. Deux ou trois jours après, il était réélu Premier ministre du Canada, parce que les Québécois l'aimait mieux que les poseux de bombes...»

Il me racontait souvent que Trudeau traitait Bourassa de «mangeux de hot-dogs».

Pour Lévesque, il buckait toujours sur l'histoire autour de l'érection de la statue de Duplessis... Ça le faisait débander pour le PQ, de les voir s'acoquiner avec les Bleus. Ça lui puait au nez, tout simplement.

Il reconnaissait à Lévesque le mérite d'avoir mené la campagne pour la nationalisation de l'électricité et celui d'avoir apaisé la foule après la défaite référendaire. Mais il buckait sur la statue de Duplessis, sur le fait que le PQ était mené par des Bleus.

«Les curés disaient en chaire, sous Duplessis, qu'le ciel est bleu pis qu'l'enfer est rouge. Moé, j'étais Rouge. On appelait ça la Grande Noirçeur. Pis il faisait noir en calice en Gaspésie, pas d'électricité pis pas d'eau courante, dans les années '30... L'asti d'pourri disait qu'l'éducation c'est comme la boisson, y'en a qui supporte pas ça... Pis l'monde croyait ça. Duplessis leur lançait des dix cents dans la cour du Séminaire pis les organisateurs de l'Union Nationale se faisaient payer des laveuses pis r'faire des sous-sols en béton avec le béton qui aurait dû être moins délayé pour mouler les structures du pont Duplessis...
Savais-tu ça, mon gars, qu'le pont Duplessis est tombé en '52? La Bolduc a chanté une toune là-dessus... Écoute ça:

Duplessis de bon matin
Est d'mandé au téléphone

C'était monsieur de St-Laurent

Qui voulait y'en dire une bonne

Il s'agissait du pont

Qui porte son nom

Qui est tombé dans l'St-Maurice

Monsieur Duplessis répond

C'est la faute des communistes!


Tadadididedlam tadadidedididom tadadidedidedidedidedoudedididom...»


lundi 26 mai 2008

rien

rien

De Limbo Rock à Bouddha: bref c'est lundi matin


Je démarre ma semaine avec Chubby Checker, tiens. Limbo Rock. C'est vivifiant, vous ne trouvez pas?

Les lundis matins ne peuvent pas m'être déprimants. Il faut que je déconne comme si je commençais ma fin de semaine. La vie doit être une perpétuelle fin de semaine, quoi. Si cela ne se confirme pas dans les faits, il est tout de même possible de maintenir un état d'esprit où rien n'affecte l'instinct de la fête, pas même les faits. Donc, c'est lundi, youppi. Ce serait mardi ou vendredi, ce serait youppi de la même manière. Youppi à tout, aux bonnes comme aux mauvaises nouvelles. Et en avant, hue, yahoo, google ou blogue donc...

J'ai maintenant quarante ans et mes pommettes sont toujours bien en place, sans coquetterie, tout simplement parce que je ris tout le temps. Je suis chanceux d'être fou de cette manière: un rien me fait cramper de rire.

C'est ma manière d'être zen, rire tout le temps, bien que je ne sois pas du genre à contempler un mur les yeux mi-clos, disposé à recevoir des coups de bâton derrière la tête pour une faute d'inattention, un pet ou un rot incontrôlable. Bref, je ne serai jamais un moine bouddhiste, ni un curé. Seulement un bon vivant, c'est tout ce que je suis capable de faire.

Je vous laisse sur un documentaire de la BBC, d'une durée de 45 minutes, à propos de Bouddha. Cela permet de mieux comprendre cette philosophie déguisée en religion. C'est en fait une religion athée. Vous verrez pourquoi en visionnant le documentaire, à moins que vous ne compreniez rien à l'anglais. Dans ce cas, je ne peux rien faire pour vous. Désolé.

dimanche 25 mai 2008

PROMENADE À L'ÎLE ST-QUENTIN


Il faisait clair de bonne heure ce matin, signe évident que nous approchons du solstice d'été. Plutôt que de pratiquer la fainéantise en compagnie de ma guitare, de mes livres et de mes toiles inachevées, j'ai pris le pari de marcher jusqu'à l'Île St-Quentin.

Cela représente une bonne marche de trois quarts d'heure en faisant de grandes enjambées, compte tenu que je demeure à proximité du centre-ville de Trois-Rivières.

Sept heures. La longue marche commence, pas celle de Mao mais la mienne. Il fait encore un peu froid mais je ne le ressens plus du tout au bout de deux ou trois coins de rue. Je commence même à ressentir de la chaleur.

Je traverse le centre-ville puis le quartier Ste-Cécile en diagonale, en coupant à travers chemin pour raccourcir un peu mon trajet, qui est déjà long.

J'aboutis sur St-Maurice et emprunte le pont Duplessis. L'eau de la rivière Métabéroutin est calme. Les arbres et les nuages y apparaissent comme dans un miroir couché sur le plat. Le vent ne s'est pas encore levé. Je suis aux anges.

Arrivé sur l'Île St-Christophe, l'île précédant l'Île St-Quentin, je m'insurge encore de voir que le petit boisé a été remplacé par un terrain de golf et une garderie militaire.

Une clôture avec des fils barbelés protègent les bourgeois qui jouent au golf. C'est laid, le symbole d'une civilisation qui déteste la vie. Les noisetiers et les framboisiers ont été coupés. Les petits mammifères et les oiseaux sont partis mourir ailleurs. Et il nous reste à contempler ces golfeurs habillés en ploucs qui s'amusent à frapper une petite baballe derrière des fils barbelés. On n'arrête pas le progrès mais on arrête la vie, volontairement, stupidement, sans déciller les yeux. Ceux qui ont des arbres dans leur cour coupent les arbres de ceux qui n'ont pas de cour, ni de maisons, ni les moyens de jouer au golf. Bande de baveux! Démocratisons les espaces verts! que je me dis, en moi-même, en hurlant de rage...

Je continue mon périple jusqu'à l'Île St-Quentin qui s'est aussi transformée au fil des années en base de plein-air familiale trop bien aménagée pour faire vraie. Toutefois, je me réjouis d'entendre des chants d'oiseaux, de voir encore des canards dans les marécages et surtout de me laisser bercer doucement par le clapotis de l'eau sur la plage. J'ai l'illusion éphémère d'être au Parc de la Maurice, dans mon sanctuaire secret de Métis.

Mes pieds sont couverts d'ampoules. Mes bas n'étaient pas assez épais. J'enlève le feu de mes pieds en baignant mes pieds dans l'eau glacée du fleuve. Puis je me fais un petit pansement avec mon vieux bas et quelques feuilles bien tendres et bien molles. Du coup, je ne ressens presque plus l'ampoule géante qui s'est formée au-dessus de mon talon. Je m'en félicite.

J'enfile mes espadrilles et c'est reparti. Je boîte plus que je ne marche mais je suis heureux de me promener sur la passerelle de bois, dans la portion nord de l'île St-Quentin, même si ça sent mauvais dans les marécages.

Je m'arrête, souffle un peu, puis me décide de rentrer à la maison.

Mes pieds me font mal. Je me traîne tout de même jusque chez-moi, en clignant des yeux à chaque pas pour saluer la douleur provoquée par les ampoules.

J'arrive chez-moi vers 10h00. J'ai donc marché pendant trois heures...

Je pense que je mérite maintenant de me reposer un peu dans un bon bain chaud.

Et puis, tiens, merde aux golfeurs. I don't wanna be an American Idiot...

samedi 24 mai 2008

Il ne faut jamais regarder derrière soi en vivant (René Daumal)


Vue du Vieux Trois-Rivières avec sourire en coin
Gaétan, Acrylique, 2008

Je retourne à mes pinceaux, aujourd'hui, pour me libérer l'âme du poids des discussions oiseuses sur la politique ou l'administration des chemins de fer.

À force de haïr l'on devient ce que l'on déteste. Ça mine le caractère et ça fait ressortir le méchant, c'est-à-dire du ressentiment.

Évidemment, je ne pourrais pas, non plus, passer ma vie à me fermer la gueule. Il faut parfois prendre la plume ou le micro pour ne pas laisser les opportunistes les plus veules profiter du silence des intellectuels pour s'acapparer les meilleures places au soleil.

Dany Laferrière écrivait, il n'y a pas si longtemps, que les intellectuels se taisent au Québec. J'avais juste envie de l'envoyer chier.

J'écris depuis des années, tout seul dans mon coin, des tas de lettres et des tas de pétitions qui vont bien à contre-courant de toute cette gibelote nationaliste aux relents de poisson pourri d'un quelconque village gaulois où l'on porte son chef sur un bouclier comme le dernier des abrutis bien docile et bien obéissant...

Je ne suis pas vraiment silencieux. Mes lettres sont publiées un peu partout dans les grands quotidiens, à mon grand dam parfois, mais je m'en contre-calice.

Le courage de ses opinions est une vertu plutôt rare au Québec et à peu près inexistante sur l'Internet. Se cacher derrière un pseudonyme pour insulter les autres, c'est lâche, quelle que soit la raison. Je signe mes textes. Je les assume comme un grand garçon. Et merde pour ce qui va suivre.

«Il ne faut jamais regarder derrière soi en vivant.» C'est de l'écrivain français René Daumal.

Pour celui qui voudrait apprivoiser cet auteur, je vous recommande d'abord de lire La grande beuverie. C'est à dix milles lieues de la littérature préfabriquée, de la littérature pour que l'homme ne finisse pas les ordures, suite à de quelconques manipulations de savant qui connaissent tout de chaque infime partie et... rien du Tout.

Bon sang, j'ai la tête pleine de références, d'auteurs, de livres... Je ne vais quand même pas vous vomir des noms à la va comme je te pousse, juste pour accomplir mon devoir de blogueur, voire d'épistolier électronique pour prendre une formule moins commune.

Eh non! Je dois revenir à mes pinceaux. Ma santé mentale en dépend. Ça me ramène curieusement sur le plancher des vaches, même si j'en peinds rarement. Si les producteurs de lait veulent une affiche, ils savent où je suis. Je vais leur en peindre une, une grosse crisse de vache avec de beaux yeux doux. Autrement, je suis aussi disponible pour peindre des roulottes à patates frites ou des parois de cathédrale gothique. Originalité assurée ou bien je me fais hara-kiri. Je suis orgueilleux, voyez-vous.

Scoubidou, bidou...

vendredi 23 mai 2008

NOUS À 50% OU NOUS À 100%?


Réflexions d'un métis sur le rapport Bouchard-Taylor

Jamais les journalistes et commentateurs politiques du Canada anglais n'oseraient tenir des propos semblables à ceux que l'on entend dans le paysage médiatique québécois suite au dépôt du rapport de la Commission Bouchard-Taylor.

«We are Canadians and immigrants ought to give us respect as Canadians. They should know what are our values if they want to stay here.» Seuls les membres de l'Heritage Front ou du Ku-Klux-Klan oseraient s'exprimer ainsi à la télévision ou bien à la radio canadienne-anglaise.

Traduisons pour le Québec: «Nous sommes Québécois et les immigrants nous doivent du respect en tant que Québécois. Ils doivent savoir quelles sont nos valeurs s'ils veulent vivre parmi nous.»

Je l'ai entendu, lu et vu partout hier, chez plusieurs de nos commentateurs.

Au Québec, exiger des immigrants qu'ils nous respectent (quand on ne dit pas qu'ils nous obéissent!), ça passe comme du beurre dans la poêle.

Nos élites en place sont encore contaminées par l'histoire telle que trafiquée par l'abbé Groulx et autres poètes qui se croyaient historiens. Nous sommes encore au XIXe siècle au plan des idées.

Nos petits caporaux et majorettes de garde paroissiale se chargent de définir ce «Nous» qui exclue tous ceux qui ne pensent pas comme eux et ne votent pas du bon bord.

Ce «Nous»-là, compte tenu de la situation démographique du Québec et de l'évolution rapide des droits de la personne dans les régimes parlementaires, n'a tout simplement plus sa place. Ce «Nous»-là n'a pas d'avenir. Ce «Nous»-là occulte la moitié de la population, dès le départ.

On revient donc, nécessairement, à Pierre-Eliot Trudeau, ce visionnaire qui avait compris que les Québécois devaient transcender leur vision tribale de la société pour accéder pleinement à la modernité. D'où le multiculturalisme, l'abolition de la peine de mort, la levée des sanctions pénales contre les homosexuels, l'adoption de la charte des droits et libertés de la personne, etc.

La laïcité ouverte, prônée par le rapport Bouchard-Taylor, est la clé de ce roman-savon dans lequel nous évoluons depuis les derniers mois.

Personne n'a le monopole du Nous au Québec, surtout pas les nationalistes qui n'ont jamais franchi la barre des 50% lors des deux référendums. Il manque pas mal de monde pour ce Nous dont les nationalistes québécois parlent sans cesse, au détriment de la moitié de la population qui ne demande pas mieux que de les inclure dans un nous à 100%, un nous pluriel, multiculturel et ouvert, un Nous qui, jusqu'à preuve du contraire, s'appelle aussi le Canada.

J'approuve les recommandations du rapport Bouchard-Taylor, vous vous en doutez bien.

Je suis fier de savoir que les droits de la personne sont respectés au Canada d'un océan à l'autre. Je suis content de voir que mon foyer et mes droits sont protégés du fiel suscité par les espoirs déçus de nos élites qui, comme celles du passé, sont toujours déconnectées de la base, bref du peuple. Elles se croient le peuple, pourtant. Et c'est là qu'il faut rire plus fort que d'habitude, comme Voltaire, pour leur rappeler qu'ils ont perdu la guerre et qu'il nous faut maintenant gagner la nôtre, tous ensemble, sans créer de nouvelles barrières à la circulation des hommes, des femmes, des idées, des biens.


Le peuple ne donne jamais raison à ses élites. Pourquoi? Parce que le peuple, le Nous, n'est tout simplement pas cette vision chimérique, ce puéril romantisme révolutionnaire que certains se font du monde dans lequel nous vivons.

Ça va pleurnicher fort encore quelques jours. Puis tous nos journalistes et commentateurs vont progressivement prendre leur trou. Les péquistes et les adéquistes vont déchirer leur chemise et pousser de grands cris. Ils seront zappés par les vacances d'été. Leurs délires nationalistes rétrogrades ne survivra pas à une bonne partie de volleyball sur la plage.

En septembre, il y aura encore plus d'immigrants et plus de jeunes pour ridiculiser les vieux braillards laurentiens, plus de gens pour dire «on passe à autre chose, next!».

C'est dans la poche, je vous dis. Rien n'arrêtera la transformation du Québec en société ouverte, multiculturelle et respectueuse des droits de la personne.

À moins qu'il ne faille sacrifier les libertés individuelles pour préserver le sapin de Noël et les petits cocos de Pâques. Personnellement, je m'en sacre. Suis-je moins Québécois?

Tout le monde est Québécois... mais certains le seraient plus que d'autres? Hum? On fait un référendum n'importe quand pour trancher la question. Et celui qui perd, cette fois, devra être un bon perdant. Le rôle que j'ai adopté après avoir perdu au dernier référendum.

Je me permets de penser que je ne suis pas le seul même si je n'ose pas dire «Nous». Je sais bien que je ne fais pas partie de ce «Nous» dont ils parlent. Je trouve ça bien trop ringard. C'est ronflant et soporifique, tous ces sermons autour d'un «Nous» à 50%, pour des gens qui se prétendent Québécois à 100%...

Gaétan Bouchard,
Métis

jeudi 22 mai 2008

ENCORE UNE FOIS SUR L'ATHÉISME (PAS TROP SOUVENT SVP!)

Plus on me parle de religion et plus j'affirme mon athéisme. Pourtant, je ne suis athée qu'à temps partiel. La plupart du temps je suis plutôt animiste. Je prête une vie spirituelle aux roches, aux arbres, aux oiseaux, aux beignes, aux crottes de nez, etc.

Cependant, il ne suffit qu'un fanatique religieux pointe le bout de son nez pour que tout de suite je devienne un fanatique de l'athéisme.

Je me sens plus d'affinités avec les athées qu'avec les croyants. Les croyants se racontent des mensonges qu'ils se plaisent à caresser comme des ours en peluche en pleurant de joie ou de désespoir. Dieu et le père Noël, pour moi, c'est pareil.

Allez lire cette belle lettre de Marc Poisson, publiée dans La Voix de l'Est, et insidieusement intitulée «Que Dieu bénisse l'athéisme». C'est pissant d'authenticité.

Par ailleurs, je suis tombé sur un site où figurent tous les articles de l'Encyclopédie créée par Diderot et ses lumineux amis, dont Voltaire, mon préféré d'entre tous. C'est mieux que de lire des brochures religieuses minables où le Seigneur a l'air de sortir de chez un coiffeur qui n'a pas décroché des années soixante-dix.

On sait qu'André Malraux a dit que le «vingt-et-unième siècle sera religieux ou ne sera pas». Il n'a pas juste dit ça, Malraux, mais il semble bien que ce soit tout ce que l'on retienne de lui ces derniers temps. Peut-être qu'à force de se répéter cette maxime comme un mantra la religion va finir par embraser le globe.

Je n'y tiens pas vraiment, vous l'aurez deviné.

Alors je me risque à paraphraser Malraux: «Le vingt-et-unième siècle ne sera pas religieux ou bien il ne sera pas.» Pourquoi pas? C'est certain que je n'ai pas écrit «La condition humaine» et autres romans malresques que je n'ai jamais été capables de lire. À vrai dire, Malraux m'emmerde autant que Sartre: trop de verbiage, de doctrines, de sermons, de philosophie cloisonnante et, bref, pas assez de spontanéité, de fraîcheur et d'authenticité. C'est lourd, pompeux, politique et didactique. Encore que je donne un petit point à Sartre pour avoir écrit La Nausée... Un pastiche pas très fort de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.

Je vous laisse sur un petit reportage de la National Geographic Society à propos des chamanes de la forêt amazonienne. Juste pour que vous vous demandiez où je veux en venir avec ce billet. Franchement, je ne le sais pas. C'est sorti tout seul, comme ça, sans efforts.

mercredi 21 mai 2008

RENAISSANCE AUTOCHTONE ET MÉTISSE



Les préjugés racistes envers les Autochtones sont légions.

Les racistes prétendent que les Autochtones sont tous des assistés sociaux de luxe qui ne paient pas l'électricité et qui se font donner des motoneiges et des maisons par le gouvernement. Qui plus est, ce sont tous des vendeurs de tabac, comme l'Indien dans Lucky Luke.

Cette image d'Épinal leur colle à la peau comme celles que l'on colporte à propos des Juifs et des Tziganes. En fait, les Juifs et les Tziganes sont un peu les Autochtones de l'Europe. Quand on ne les parque pas dans des ghettos ou des réserves, on laisse entendre qu'ils sont croches, pervers, maléfiques, cosmopolites, apatrides, etc.

La réalité, c'est que les Indiens ont été parqués sur des réserves pour que les colonisateurs européens puissent occuper tout le reste du territoire. Les Britanniques, contrairement aux Français, ont accordé des titres de propriété aux Indiens, ce qui a donné naissance aux réserves en quelque sorte. On a parqué les Indiens dans un coin comme on l'a fait en Afrique du Sud avec les Zoulous et les autres tribus de la région. Tout ça pour bâtir des villes, des usines, des routes, des autoroutes, des blocs de béton, bref pour créer ce qu'on appelle, sans rire, la «civilisation».

Des ententes sont survenues entre les Autochtones et les gouvernements coloniaux en place pour inonder le peu de territoire qu'il leur restait ou bien pour négocier l'expropriation d'un terrain en vue de la construction d'un terrain de golf.

Ces ententes rapportent de l'argent aux conseils de bande qui, par la bande (justement!), distribuent des motoneiges ou des pelles aux membres de la tribu pour qu'ils puissent mener leurs activités traditionnelles.

Si l'autoroute passait sur le terrain d'un fermier, on le paierait lui-même rubis sur l'ongle pour l'expropriation de son terrain. Ce n'est pas le maire du village qui toucherait le magot pour le redistribuer à ses électeurs au gré de sa fantaisie.


COMMENT COMBATTRE LES PRÉJUGÉS ENVERS LES INDIENS

Il y a quelques années j'ai reviré de bord un militant du Parti de l'Héritage Chrétien qui distribuait sa propagande raciste à la porte du Super C de la rue St-Maurice à Trois-Rivières.

Le militant devait avoir entre 20 et 30 ans. Il était de taille moyenne et son crâne était tout aussi lisse que celui de feu Mussolini. Il m'a accosté de cette façon:

-Monsieur, en avez-vous assez de voir les Indiens se faire tout donner sur les réserves?

-Pardon? fis-je.

-En avez-vous assez des privilèges accordés aux Indiens? Je présente le Parti de l'Héritage Chrétien et...

Je l'ai interrompu. Je suis devenu rouge comme Mingo l'Indien et je l'ai vertement apostrophé.

-Écoute-moé ben mon tabarnak: je suis un Métis! Tes préjugés racistes contre les Indiens, va faire ça ailleurs que dans Ste-Cécile asti de calice! Ta propagande nazie, mon chum, crisse-toé là dans l'cul, me comprends-tu?

Comme je suis grand et gros et que j'en impose pas mal, fort heureusement, le type a pris la poudre d'escampette. J'ai lancé mon cri de guerre et les choses sont rentrées dans l'ordre. Un à zéro pour les Indiens contre les nazis.

STE-CÉCILE, RÉSERVE INDIENNE DE TROIS-RIVIÈRES

Pauvreté n'est pas vice. Ce proverbe est tellement vieux qu'on s'étonne que personne n'en comprenne vraiment la signification profonde...

La situation sociale du quartier Ste-Cécile à Trois-Rivières, par exemple, ressemble à plusieurs niveaux à celle que l'on retrouve sur les réserves. Pourquoi? Parce que les gens sont vicieux? Non, pas du tout.

C'est la même situation parce que la population est pauvre dans Ste-Cécile.

La drogue, la violence et toute la marde est en grande partie attribuable à la pauvreté, dans Ste-Cécile comme sur la réserve de Chisasibi.

Dans les deux cas, le chômage est endémique et tout le monde autour s'amuse à cracher sur les pauvres, une marque de courage pour les couilles molles et autres renifleurs de pets moisis qui n'oseraient pas s'en prendre à des riches.

Quand on fouille un peu plus, on se rend compte que le métissage est élevé dans les quartiers pauvres de Trois-Rivières, qu'il y a de l'Indien chez presque tous les voisins. D'autant plus que la réserve des Algonquins a été démantelée vers 1820. Par «humanisme», on a préféré assimilé nos Indiens, histoire de les faire disparaître de la carte... Et ils sont restés là, parmi nous, sans qu'on ne les voie: dans Ste-Cécile, la P'tite Pologne, le P'tit Canada, la Pierre et autres lieux peuplés de Magouas ou de Métis analphabètes provenant des campagnes environnantes.

Pourtant, l'histoire n'est pas finie. En fait, elle ne fait que commencer, suite à un long intermède impérialiste.

Les Autochtones et les Métis reviennent hanter l'histoire de Trois-Rivières.

Ils veulent se faire voir, entendre et reconnaître pour ce qu'ils sont intrinsèquement.

En fait, il se pourrait bien que nous entrions dans une phase de renaissance des cultures autochtones et métisses à Trois-Rivières.

Le fondateur de Trois-Rivières, c'est le chef algonquin Capitanal, pas le sieur de Laviolette. Révisez au plus sacrant ces livres d'histoire écrits par les «Robes Noires» ou les «langues fourchues»...

Kwé kwé.

mardi 20 mai 2008

La bonne peinture

Peindre, c'est se rapprocher de l'état primitif du sorcier qui, dans sa grotte, à Lascaux ou ailleurs, s'adonnait à couvrir les parois de dessins dont la fonction était probablement magique.

L'artiste-sorcier peignait un buffle, un bison ou bien un original et le lendemain, tadam, il y avait de la viande pour tout le monde.

Rien ne se rapproche mieux de ce mythe de «l'art nourrissant» que cette superbe nouvelle de Marcel Aymé, La bonne peinture, où il est question du peintre Lafleur qui crée des toiles qui ont la faculté de remplir la panse de ceux qui les contemplent. Peint-il une soupe ou un magret de canard que tout le monde s'en régale pour vrai. Cela devient rapidement une affaire d'État. Et bon sang qu'on rigole, comme toujours, en lisant cet impayable Marcel Aymé. Pour en savoir un peu plus, je vous réfère vers le blogue de Dorothée Sers-Hermann, que je viens de découvrir au hasard d'une recherche sur le ouèbe.

Marcel Aymé est boudé des milieux littéraires parce qu'il avait du talent, contrairement à d'autres qui n'avaient que des poncifs.

Voilà pour la chronique peinture du jour.

Et hop, je retourne à ma vie.

LE PRIX LOUIS-JOSEPH PAPINEAU À PAULINE MAROIS À TITRE «PRÉ-HUME»?


Déboulonnage d'une statue de Lénine quelque part à l'Est...

Le prix Louis-Joseph Papineau a été remis hier à titre posthume à René Lévesque.

Ça sonne, à mes oreilles, comme si nous étions au Turkménistan.

Je n'ai rien, a priori, contre Papineau et Lévesque. J'en ai contre les mythes créés de toutes pièces par une poignée d'opportunistes qui se croient patriotes juste parce qu'ils sont des béni-oui-oui.

Non mais, y'en a marre à la fin...

Vous en avez pas fini avec vos médailles, vos statues, vos credo, vos sermons ronflants, vos discours creux, votre lyrisme pseudo-révolutionnaire de radio-rock-matante, votre colle à dentier, vos cols mao recyclés et vos envolées fleurdelisées à en perdre le sens du nounoiement?

Trop c'est trop, un moment donné.

Je comprends fort bien la large désaffectation des citoyens envers le discours nationaliste.

Ils ont fait leur temps.

On ne peut pas toujours plonger le nez dans les pots de chambre de 1837, à ronronner la même foutue histoire trouée de partout sombrant lentement mais sûrement dans la dérision et le cynisme. D'autant plus qu'il y a plein de jeux vidéo intéressants, des films, des livres et des musiques à découvrir, des blogues à créer, des tableaux à peindre, de bons petits plats à préparer, des pétitions à signer, des droits de la personne à respecter, fiou!

Des tas de trucs plus intéressants que de regarder Pauline Marois déblatérer sur le prix Louis-Joseph Papineau remis à titre posthume à... René Lévesque!

René Lévesque tabarnak!

C'est tout ce qu'ils ont trouvé de fantôme pour honorer?

Ils auraient pu donner ce prix à Garou, pour ses efforts à mousser la valeur du mâle québécois à l'étranger. Ou bien à Pauline Marois, à titre «pré-hume»...

Ciao!

POST-SCRIPTUM

ÊTRE PATRIOTE, C'EST PAS JUSTE VOTER DU BON BORD.

ÊTRE PATRIOTE, C'EST AUSSI RECONNAÎTRE NOS FAIBLESSES, POUR QUE NOUS SOYONS PLUS FORTS.

ET NOUS NE SOMMES JAMAIS TANT FORTS QUE LORSQUE NOUS APPLIQUONS CE PRINCIPE BIEN SIMPLE: PLUS ON EST DE FOUS PLUS ON RIT.



lundi 19 mai 2008

Réflexions sur le junk art

J'ai peint comme un fou au cours des derniers jours. J'ai barbouillé quatre toiles avec frénésie. Je les ai presque terminées. Il reste quelques retouches, quelques contours, et l'affaire est ketchup.

Je m'inspire beaucoup de Gauguin ces derniers temps. Sa sauvagerie m'est sympathique. Je comprends mieux pourquoi Picasso l'aimait tant. Il y a chez Gauguin quelque chose de tout à fait nouveau en art, quelque chose comme le retour de la métaphysique dans le domaine pictural qui confère à ses tableaux ce côté à la fois mystérieux et lumineux.

Je m'efforce, autant que faire se peut, d'apporter ma modeste contribution à l'histoire de l'art dans le plus pur respect de ce que j'aime.

En fin de semaine, je suis allé me promener du côté des galeries d'art et des musées.

Je constate, avec un certain scepticisme, que beaucoup de mes collègues artistes-peintres semblent cesser de peindre là où je ne ferais que commencer.

Je pourrais facilement produire cent ébauches par semaine et les accrocher dans un musée en prétendant que c'est de l'art moderne, histoire de ne pas me fatiguer. Cependant, cette forme de junk art me répugne. J'ai l'impression que c'est comme de servir un bol de marde à ses invités...

Je n'ai rien contre l'art moderne, bien au contraire.

J'aime Picasso autant que Gauguin, dans la mesure où leurs tableaux ne sont pas des abstractions pures. Il y a des éléments abstraits, mais les éléments figuratifs prédominent encore. Bref, ce n'est pas de la marde. C'est de l'art.

L'art abstrait m'est, au mieux, sympathique. C'est cute comme dans Décore ta vie, à Canal D, sans plus.

L'art figuratif suppose l'apprentissage de plusieurs techniques quant au dessin et à l'utilisation des couleurs.

Mes peintres québécois préférés, je ne vous le cacherai pas, sont Tex Lecor et Tanobe.

Mon peintre vivant préféré, c'est Botero. Je ne lui viens pas à la cheville, non pas parce qu'il a du cash, mais parce qu'il a du talent.

Je vais retourner à mes chaudrons. En ce jour de la Fête des Patriotes, je passe des arts visuels à l'art culinaire tout en alimentant mon blogue trois fois plus que de coutume.

C'est comme ça les jours de pluie...

TOUT VA BIEN?

J'écoutais la chaîne musicale de Radio-Canada et j'entendais le commentateur raconter qu'il n'y avait pas beaucoup de nouvelles à rapporter aujourd'hui. Seulement Le Journal de Montréal est publié en ce jour de la Fête des Patriotes. Ça, c'était l'explication pour son silence. Ce qui démontre qu'on prendrait n'importe qui certains matins pour animer à la SRC.

Il n'y a pas de nouvelles aujourd'hui?

Il y en a des tas. Tellement que je n'arriverai jamais à tout commenter.

Mon billet précédent a touché à la Fête des Patriotes, à l'extradition au Canada de l'enfant-soldat Omar Khadr et à la proposition de Stéphane Dion de taxer le carbone. Et je ne me suis pas forcé.

Je suis même un peu déçu de ne pas encore avoir commenté le cyclone au Myanmar, où les despotes du coin s'amusent à voir crever les leurs, et le tremblement de terre en Chine, où le nombre de morts et de blessés dépassent l'imagination.

Voltaire a écrit un poème célèbre sur le tremblement de terre de Lisbonne, survenu en 1755, qui a fait de 50 000 à 100 000 victimes. Il s'opposait à la philosophie plutôt optimiste de Leibniz qui prétendait que «tout est bien». Tout est bien? Les gens crèvent pour rien dans un tremblement de terre, une guerre ou un vulgaire assassinat pour une poignée de dollars...

«Il le faut avouer, le mal est sur la terre:
Son principe secret ne nous est point connu.»

Je suis bien d'accord avec Voltaire.

Le mal est sur terre, prêt à nous tomber dessus, n'importe quand, sans raison.

Pouvons-nous dire que tout est bien, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes qui soit?

Ça va? (C'est un chanson de Jacques Brel!)




FÊTE DES PATRIOTES


C'est aujourd'hui la Fête des Patriotes. C'était la Fête de Dollard avant que Esther Délisle ne publie ses essais sur le fascisme et l'antisémitisme chez les intellectuels francophones du Canada dans les années '30.

Fêter Dollard, un tueur d'Iroquois, ça n'était pas pour améliorer nos rapports avec les Mohawks. Ni avec le reste du monde, puisque Dollard est le héros national créé de toutes pièces par l'abbé Groulx et ses idéologues fascisants de l'Ordre de Jacques-Cartier. «Brandir ses mains frémissantes comme des palmes» (dixit Groulx, sic!), en saluant Dollard, ça donne froid dans le dos.

Il était devenu inconvenant, à l'ère de la société ouverte et des droits de la personne, de célébrer un malpropre de notre histoire. Tout ce que l'on a trouvé de propre à opposer au Victoria Day des monarchistes canadiens c'est la Fête des Patriotes.

Fêter ceux qui ont été pendus par la Couronne, c'est de bonne guerre.

D'autant plus que les Patriotes ont combattu pour un Canada bilingue et républicain, ce à quoi nous sommes tout près d'arriver.

Les Patriotes souhaitaient l'indépendance du Canada et nous l'avons obtenue. Ils ont presque gagné leur combat.

Les temps ont bien changé. Tout le monde se fout de la reine au Canada, hormis Michaëlle Jean. Les descendants d'Ukrainiens de l'Ouest comme les descendants d'Irlandais, de Chinois, de Français ou d'Autochtones n'ont rien à foutre de la monarchie. Il serait bien temps que le Canada se dépoussière un peu au niveau de ses symboles. Les castors, les orignaux, le sirop d'érable et les mouettes cela me suffit.

On la fait quand, cette république du Canada? Qu'est-ce qu'on attend?

On attend qu'il y ait neuf provinces qui se séparent et qu'il ne reste plus qu'une poignée d'Orangistes à chanter le God Save The Queen devant le bureau de poste d'un quelconque village ontarien?

Mon Canada, c'est celui des Autochtones, des Patriotes, des Immigrés venus de partout dans le monde. Mon Canada, c'est le vôtre, le mien, le tien, alouette, et plus on est de fous plus on rit.

Mon pays est mieux représenté par Frédéric Back, en 1 minute et demi, que tout ce que je pourrais dire, au fond.

RAPATRIONS L'ENFANT-SOLDAT OMAR KHADR & ENCOURAGEONS LES AMÉRICAINS À FERMER GUANTANAMO TANT QU'À Y ÊTRE...

Les conservateurs font de gros efforts pour détériorer l'image du Canada. Comprenez bien que je ne les en féliciterai pas du tout.

Le général Roméo Dallaire a raison de péter les plombs. Le Canada a ratifié le protocole sur les enfants soldats, selon lequel ces enfants doivent être considérés comme des victimes et ceux qui les emploient comme des criminels contre l'humanité.

Le Canada doit donc rapatrier l'enfant-soldat Omar Khadr, comme l'ont fait tous les pays occidentaux civilisés.

Quant à la prison de Guantanamo, c'est une honte pour les États-Unis, un pays qui prétend défendre les droits de l'homme et la démocratie. Il faut fermer Guantanamo comme il fallut fermer jadis Alcatraz. Ça pue trop maintenant. Il faut en finir.

Plusieurs actions peuvent être faites pour replâtrer l'image du Canada. Vous trouverez quelques suggestions sur le blogue du Comité des jeunes de la section canadienne francophone d'Amnistie internationale

TAXE SUR LE CARBONE

Stéphane Dion propose d'instaurer une taxe sur le carbone pour réduire les gaz à effets de serre. Tous les médias semblent se moquer de lui. Tous les journalistes rincent leurs chars en riant.

C'est pourtant une bonne idée.

Il faut que ceux qui polluent paient pour ce qu'ils polluent. Ça va leur enlever le goût.

À moins qu'on attende encore et encore et encore...

Jusqu'à ce que l'on porte des masques dans la rue, en plein été, pour ne pas crever raide mort.

Your wallet for the planet... Ce n'est pas le slogan du siècle, pour ce pauvre Stéphane Dion, mais ça ne manque pas de sens. C'est par le portefeuille que ça se passe, quoi que l'on fasse.

Tu pollues? Tu paies.

Tu ne pollues pas? Tu as des crédits d'impôt, tiens, et une passe d'autobus gratuite pour l'année.

samedi 17 mai 2008

Prions en église


Je prie Mickey Mouse
D'éclairer les conseils municipaux de Trois-Rivières & Saguenay
Oh! Mickey la souris, fais en sorte que la lumière se jette sur eux
Comme la misère sur le pauvre monde
Amen ou alléluia, je sais plus


La commission des droits de la personne juge qu'il est discriminatoire, à Saguenay, que de pratiquer une prière avant l'ouverture de la réunion du conseil municipal.

Il ne reste plus que Trois-Rivières et Saguenay, en termes de grande ville, pour prier lors d'un conseil municipal.

Trois-Rivières et Saguenay sont tout ce qu'il nous reste de folklore décrépi. Le taux de chômage y est plus élevé que dans bien d'autres villes du Québec. Ça porte à prier plutôt que de réfléchir.

Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières, entend bien maintenir la prière au conseil municipal, comme le fera le maire de Saguenay. Le maire Lévesque affirme n'avoir reçu qu'une seule plainte.

C'est pas mêlant, ici tout le monde est à genoux, sauf Mme Louise Hubert. Elle est seule contre un conseil d'idéologues catholiques qui s'incrustent dans la politique à une époque où toutes les églises ferment une à une, pour bien démontrer l'importance d'une bonne prière catholique, vaguement déiste, pour se donner de la lumière en faisant des signes de croix ou des signaux de Chevaliers de Colomb.

Dans le contexte actuel, ils ne prient pas pour que Dieu jette sur eux de la lumière, mais bien pour faire chier l'ensemble du pays qui est passé au mode laïc depuis longtemps.

TROIS-RIVIÈRES ET SAGUENAY: VILLES RETARDÉES AU PLAN INTELLECTUEL

Trois-Rivières et Saguenay sont des villes pauvres, particulièrement propices à la petite politique et magnifiquement retardées au plan des idées. On ne vit pas dans ces villes, on y survit, à tout, dont à la petite prière au conseil municipal, aux publicités télévisées poches, aux mondanités de la presse locale et au fort taux de chômage.

Celui qui occupe un emploi, même le moins payant, est un bienheureux, à Saguenay comme à Trois-Rivières.

Tout est à rabais ici: emplois, maisons et terrains vagues, parcs, arbres, rivière, fleuve.

Trois-Rivières est une ville poche, comme Flint dans le film Roger and Me de Michael Moore. Ville à 9 piastres de l'heure... Prions, asti, prions... Bonyeu donne-moé une job, comme chantait Dédé Fortin.

Trois-Rivières, pour ce que j'en sais, ne fait que débuter sa révolution tranquille au plan politique. Si les jeunes se déplaçaient pour aller voter, je pense que cela ferait longtemps que les catéchumènes et autres chiqueux de terrains de golf du conseil municipal seraient délogés.

Le fait est que les jeunes se déplacent ailleurs, qu'ils s'exilent de Trois-Rivières, une ville pauvre, réactionnaire et rétrograde, une ville triste comme une ville de la Bible belt américaine, où les politiciens ne font que flatter l'ignorance dans le sens du poil pour se faire élire par ceux qui restent parce qu'ils n'ont jamais rien vu d'autres.

UN MAIRE ET UN CONSEIL MUNICIPAL QUI N'A PAS DE LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE

Ils ne déterrent pas les morts pour voter, à Trois-Rivières, mais presque. Personne ne vote et n'importe quoi se fait élire.

Lors des dernières élections municipales, le directeur général des élections (DGE) ne pouvait même pas garantir les résultats obtenus par le vote électronique dans 140 municipalités, dont Trois-Rivières.

Les élections auraient dû être reprises dans une société vraiment axée sur le respect des «traditions» démocratiques. On a préféré laisser les conseillers et les maires en places, comme si rien ne s'était passé. Dans une société vraiment démocratique, on aurait recommencé. Ici, on s'est contenté de prier.

Jamais le maire et les conseillers municipaux n'ont vu quoi que ce soit d'anormal dans cette déclaration du DGE.

J'ai écrit quelques lettres ça et là, que vous découvrirez sur le ouèbe. Je me suis plaint au DGE, aux ministres, au Premier ministre, à Dieu, à l'univers, rien n'y fit.

J'étais seul contre la majorité, j'imagine. Et la majorité, le maire Lévesque peut s'en prévaloir avec plus de force par un sondage que par les résultats de son élection bidon, avec le vote électronique qui allait tout de travers, comme dans quelque obscure république de bananes.

Cette majorité, qui n'existe qu'au niveau d'une hypothèse de travail, se fout bien de savoir si les élections sont fiables ou bien s'il doit y avoir la récitation d'une prière avant les assemblées publiques, voir à l'école, laissant aux démagogues et autres petits potentats de province le soin de gouverner à leur guise, en se cachant derrière la prière ou l'écran de fumée comme le nain qui se fait passer pour le magicien d'Oz dans le film éponyme.

THE TIMES THEY ARE A CHANGIN' (BOB DYLAN)

Au moment où toutes les église ferment, que l'écran de fumée s'effondre, il ne faut pas s'étonner de voir des citoyens réclamer la laïcité des institutions publiques.

La devise de Trois-Rivières, Deus nobiscum quis contra (Si Dieu est avec nous qui peut être contre nous?) je la remplacerais bien par Bienvenue ou Ville qui sent les oeufs pourris que ça ne me ferait pas un pli sur la poche, ni sur celle de mes ancêtres métis, plongeant leurs racines dans la vallée du fleuve Magtogoek depuis quelques millénaires.

Les toponymes vont aussi changer, quoi qu'en pensent les vieux sépulcres blanchis.

Les églises ferment une à une et les noms de saints ne veulent plus rien dire. Je vous mets au défi de me dire qui est Saint Maurice ou Saint Laurent. Personne ne les connaît, saint-chrême, personne! Le temps des robes noires est passé. Voici venir celui des hommes et des femmes libres de toutes contraintes stupides et d'autoritarisme gaga d'une autre époque.

Alors ne faites pas chier avec vos abracadabras religieux, vos sermons, vos prières, vos noms de saints et vos devises tirées des pages roses du dictionnaire Larousse. C'est juste de la bouette des années '50. The times they are a changin', buddies...

PRIONS EN ÉGLISE

Prions en église, pas en assemblée publique.

Ce n'est pas parce qu'elles ferment toutes qu'il faut utiliser le conseil municipal comme le dernier camp retranché de la prière imposée à tous...

Ryan se croyait la main de Dieu. Et moi je croyais qu'il était fou.

Laissons les abracadabras puérils pour faibles d'esprit en-dehors de l'administration publique.

Dieu n'existe pas. C'est une illusion qui n'a pas d'avenir. Ce qui me pousse à vous renvoyer vers deux livres majeurs de Sigmund Freud, soit «L'avenir d'une illusion» et «Malaise dans la civilisation». Ce ne sont pas des prières, mais ça se lit plutôt bien et ça donne de la matière à réflexion sur la nécessité de laïciser nos institutions publiques.

Le monde a changé, même ici à Trois-Rivières.

La majorité des Trifluviens ne sont pas des légumes. Ils feront certainement de Trois-Rivières une ville moderne qui ne s'accroche pas aux symboles de la colonisation anglaise, française ou catholique du territoire.

En attendant, je dédie cette chanson de Jacques Brel aux membres des conseils municipaux de Trois-Rivières et Saguenay.

Les prières au conseil municipal c'est de la frime, du toc, et surtout de la publicité pour une maudite secte qui se donne des airs de majorité quand toutes ses églises ferment et que tous ses fidèles se branlent de leur foutue doctrine à la noix.

À Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Dieu et l'astrologie n'ont rien à voir avec la conduite des affaires publiques.

vendredi 16 mai 2008

LE MYSTÈRE DE LA COULEUR VERTE: RÉFLEXIONS D'UN DALTONIEN


Test de dépistage pour les daltoniens...
De la vision normale à la vision des daltoniens?
Pff... pas sûr. Moé c'est jaune pis orange en tabarnak...
C'est pas gris...
On trouve n'importe quoi sur le ouèbe. Méfiez-vous.


Le vert est de toutes les couleurs celle que je comprends le moins bien. Les herbes rouges, pour moi, ce n'est pas une figure de style. Je vois le gazon rouge et les feuilles en tons de brun et d'oranger. Vous aurez compris que je suis daltonien.

Je m'arrache les yeux à chercher le vert dans les feuilles et le gazon. Mes yeux ne le voient pas et ne le verront jamais. Si l'on me disait, demain matin on t'opère et tu ne seras plus daltonien, eh bien je crois que je refuserais l'opération. La couleur verte est un mystère qui a de quoi m'occuper toute une vie. Quel beau passe-temps... Et puis mes yeux ont cette curieuse faculté de tout ramener vers le rouge ou le jaune, ce qui fait plutôt joyeux.

Les couleurs foncées me sont presque toutes inconnues: c'est juste du foncé...

J'ai les yeux joyeux. En effet, c'est une chance pour moi que d'avoir une vue splendide et rayonnante sur toutes choses. Je ne vois pas les couleurs tristes et austères. Je suis chanceux d'être daltonien. Mais ça ne m'en dit pas plus sur la couleur verte...

Je suis farouchement Vert en politique. Un Vert teinté de Rouge, dans les deux sens du terme, un Vert Rouge libéral-social-démocrate... Plus Vert que Rouge, même, et membre d'aucun parti peut-être parce que je ne comprends rien aux couleurs. Encore une fois, le fait que je sois un daltonien me sauve de l'esprit partisan, un esprit réducteur qui produit généralement des gens ennuyeux et soporifiques. Je ne crains pas d'afficher mes couleurs même si mes yeux ne savent pas lesquelles. Je suis un Vert qui ne sait pas ce qui est vert. Vous voyez bien qu'on peut se tromper en politique.

Je ne crains pas de jouer avec du vert, dans mes tableaux, en y surajoutant des tons d'oranger, parce que vous méritez bien de voir la vie en couleurs primaires comme je la vois.

Mes bleus sont bien plus bleus. Mes jaunes sont bien plus jaunes. Et mes rouges sont bien plus rouges. D'autant plus qu'ils n'existent qu'en deux tons: bleu vif ou bleu ciel, rouge vif ou rose pâle, jaune fluo ou beige. J'ai une vision simple et fortement contrastée.

Je vais poursuivre en silence mes réflexions sur le mystère de la couleur verte. C'est déjà l'heure de ma promenade et je vais réfléchir à cela en contemplant les feuilles, les pelouses et les terrains vagues.

Heureusement que je m'arrête ici. Je pourrais vous donner l'envie de devenir daltonien. Et là, franchement, je ne peux rien faire pour vous.

Je n'ai pas encore parlé du mystère de la couleur brune, une couleur que je décode tout aussi mal. Ce n'est pas très esthétique non plus, le mystère de la couleur brune, que je ne comprends pas mieux que la couleur verte. Mettons que le vert, même si je le vois mal, est plus poétique...

MUSIQUE?

Je vous laisse sur Mama look a boo boo, de Harry Belafonte accompagné de Nat King Cole. Un classique. J'ai cette toune dans la tête ce matin.

Et puis zut, j'ajoute celle-ci, pour bien traverser cette journée. Cela me rappelle l'époque où je voulais devenir Bruce Lee. Quelques années plus tard, ce sera Rocky qui prendra la relève, puis Jack London, un auteur qui ne manquait pas de muscles. Ah! asti de nostalgie sale...

jeudi 15 mai 2008

OH MY GOD!


Une lettre de Albert Einstein, datée du 3 janvier 1954, sera vendue aux enchères jeudi. La lettre, destinée au philosophe Eric Gutkind, dénote l'athéisme du célèbre physicien.

Elle pourrait se vendre autour de 15000$ selon le Guardian. Vous trouverez tous les détails dans cet article paru sur Cyberpresse.

«Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles.» Cette phrase, tirée de la lettre de Einstein, je la signerais cent fois...

Je mettrais bien vingt-cinq cents là-dessus, mais je doute de pouvoir y mettre 15000$. Il y aura bien un richard pour se la procurer et l'exhiber ensuite comme un trophée de chasse.

Je vous avouerai que je ne crois pas en Dieu. Ce n'est pas parce que je n'ai pas essayé. Cependant, chaque fois que je m'y suis essayé je n'ai entendu qu'un long silence. Je ne suis pas très patient. J'ai donc cessé d'y croire. Ce qui m'a permis de me redresser les manches, de me cracher dans les mains et de recommencer, avec courage, de mener ma vie.

D'autres diraient que la prière les a sauvés.

Moi, c'est la possibilité de vivre sans dieu ni prières qui m'a sauvé.

J'ai été croyant et j'ai vécu la croyance comme une névrose, une source intarissable de peur et d'anxiété malsaine.

Les croyants diraient que Dieu était dans cette fraîche brise qui soufflait sur mon visage à ces moments-là... Bon, si les chiens avaient des scies il n'y aurait plus de poteaux. On peut dire n'importe quoi pour justifier quelqu'un qu'on n'a jamais vu ni entendu.

En fait, je n'en sais crissement rien.

Et j'entends des tas de gens prétendent tout connaître sur le monde et chacune de leurs versions est aussi contradictoire que la mienne, à la différence que je n'essaie pas de vous convaincre que je suis monsieur-qui-sait-tout. Je suis juste là, simplement, à me questionner. Et je vais crever avec beaucoup plus de questions en suspens que de réponses, à moins que je ne devienne complètement légume, à brailler des cantiques comme un névrosé dans la décrépitude de ma vieillesse.

Je parie plutôt que je serai du genre l'Indien dans Vol au-dessus d'un nid de coucous... Pas très bavard et prêt à s'enfuir à la force de ses bras.

J'irai vers le crépuscule, comme un Indien, sans m'expliquer, en silence.

D'ici là, je vais vivre en chic type, autant que faire se peut. On n'est pas sur terre pour se faire chier.

Hugh!

mercredi 14 mai 2008

PERSONNE N'A DÉCOUVERT LE CANADA SACREMENT !

Qui a découvert le Canada?

Évidemment, c'est un Indien sans vanité. L'Histoire n'a pas retenu son nom, ni ceux des 100 millions de soi-disants Indiens qui vivaient en Amérique du Nord au moment de l'arrivée de Jacques Cartier aux Indes...

C'est une honte qu'en 2008 on colporte encore que Jacques Cartier ait découvert le Canada. Il n'a rien découvert. Tout était déjà connu des Indiens, d'Est en Ouest, du Nord au Sud. De 100 fucking millions d'Indiens... qui ne seront plus que 10 millions bientôt. On appelle ça un génocide, mais les Indiens ne sont pas rancuniers...

Qui a découvert le Canada?

Certains passèrent par le détroit de Behring pour venir ici. D'autres vinrent au Canada en longeant les glaciers qui s'étendaient de l'Espagne jusqu'à la Virginie, puis remontèrent au Nord, suite à la fonte des glaciers.

Des Vickings et des pêcheurs basques, bretons ou islandais se sont aventurés sur le fleuve Magtogoek bien avant Cartier et ses loustics.

Personne n'a découvert le Canada sacrement!

Ça, c'est la vraie réponse et elle ne figure toujours pas dans les livres d'histoire...

Il n'y a que deux peuples fondateurs reconnus au Canada, les Français et les Anglais.

Il y a au moins deux bonnes vingtaines qui manquent dans la liste... Les Hurons? Les Cris? Les Micmacs? Nommez-en.

Faites pas chier avec vos concours d'histoire à la noix, au Journal de Montréal... C'est trop platement conformiste. Qui a découvert le Canada? Quelle question! Mon cul!

Les Indiens doivent-ils employer la manière forte contre l'ADQ?

L'Action démocratique du Québec (ADQ) continue sa descente dans les intentions de vote des Québécois pour la simple et bonne raison qu'elle propose des solutions de 1950 pour des problèmes du vingt-et-unième siècle.

On se doutait bien des sympathies duplessistes qui existent chez certains membres mal avisés de l'ADQ. Il ne manquait plus qu'à les dévoiler au grand jour en adoptant des positions rétrogrades, ethnocentriques et à mille lieues des avancées de la société québécoise au cours des cinquante dernières années.

La composition démographique du Québec n'est plus celle d'il y a cinquante ans. Par ailleurs, les gens sont généralement plus éduqués qu'ils ne l'étaient alors et plus en mesure de combattre l'ignorance et le ressentiment de politiciens roublards qui souhaitent devenir calife à la place du calife.

Comment peut-on dire, de nos jours, qu'il faut stopper l'immigration et augmenter le taux de natalité? Les électeurs ne s'y sont pas trompés lors des élections partielles de lundi dernier. Le message qu'ils envoient à l'ADQ est clair: ils ne veulent pas de cette vieille bouette ultranationaliste qui sent le moisi.

L'ADQ est devenu un parti qui pue. On le perçoit comme un vieux mononcle saoul qui parle contre les «autres races» dans un party de Noël, le genre de mononcle qui fait en sorte que plus personne ne veut fêter Noël ou payer sa dîme. «Qu'ils mangent tous de la marde ces pourris racistes!», semblent se dire bon nombre de Québécois. «Leur temps est passé. Ouste! Rincez-vous la gueule! Ça pue!»

Mario Dumont n'est pas raciste? Cette semaine, Dumont en rajoutait: il préconise d'employer la manière forte contre les Indiens qui vendent des cigarettes sur leurs réserves... Pas raciste ça?

Ah ouais? Et si les Indiens employaient la manière forte contre Dumont et sa bande de petits Blancs? Ils n'auraient qu'à joindre les syndicats et tous ces groupes sociaux qui, dans l'hypothèse ou l'ADQ prendrait le pouvoir, ne se gêneraient pas pour rendre la province ingouvernable.

Même les policiers sont syndiqués et je ne vois pas comment Dumont et sa bande de trippeux d'ordre pourraient faire rentrer dans la gorge du peuple cinquante années d'acquis sociaux. Je serais le premier à porter une pancarte ce jour-là et à montrer le majeur à ses visages pâles qui s'inspirent de Jean-Marie Le Pen. Heureusement, cela n'arrivera pas.

La société québécoise s'est métamorphosée. L'ADQ ne prendra jamais le pouvoir justement parce qu'elle n'a pas compris cela.

Le Québécois qu'elle s'imagine n'existe plus que dans les manuels scolaires du temps de Duplessis. Le Québécois d'aujourd'hui est noir, jaune, bleu, vert ou métissé. Il ne rêve pas d'une revanche des berceaux et il ne craint pas les Autochtones ni les étrangers. L'ADQ voudrait bien transformer ce Québécois en boy-scout réactionnaire. Rien n'y fera. La société québécoise est condamnée au progrès, à l'écologie, à la solidarité, à la générosité...

Je souhaite que l'ADQ soit rayée de la carte aux prochaines élections.

Je les remplacerais plutôt par Québec Solidaire ou les Verts.

L'opposition doit être à gauche, pas à droite... Surtout avec un parti de centre-droit au pouvoir qui, malgré tout, n'agit pas si mal.

Les libéraux seront réélus pour une seule et simple raison qui s'appelle le dégoût du nationalisme et de l'ethnocentrisme. Plus personne n'en veut. C'est out. C'est tout juste bon pour les vieux mononcles et vieilles matantes qui vomissent leur haine des étrangers dans les soupers de famille. Le Québec tout entier a juste envie de leur dire d'aller chier dans leur pot de chambre du XIXe siècle.

Bon nombre de membres des Premières Nations et des communautés dites culturelles risquent de se sentir offensés par les positions de l'ADQ. L'ADQ n'excelle que dans l'art de se créer de nouveaux ennemis qui ne demeureront certainement pas impassibles.

Essayez, juste pour voir, crétins de l'ADQ, de favoriser la manière forte contre les Indiens...

Vous allez avoir l'ONU sur le dos bande d'épais! Les investisseurs étrangers vont retirer leurs billes. Et les Indiens, qui plus est, ne se laisseront pas faire.

Fuck l'ADQ!

Kwé Kwé.

mardi 13 mai 2008

L'ADQ s'est planté

La politique me fait dégueuler. Plus je vieillis, plus je la regarde avec un mélange de mépris et de résignation. Je vous rassure tout de suite: je vais voter. Cependant, je ne me contente pas que de voter, je défends mes valeurs vingt quatre heures sur vingt quatre.

Mes valeurs reposent essentiellement sur ce que je crois être les meilleures règles du jeu pour vivre ensemble. La liberté n'étant possible que dans la tolérance, qui crée des liens entre les humains plutôt que des oppositions, je m'oppose fermement au racisme et à tout ce qui s'y rapproche.

J'applique une vieille philosophie métisse selon laquelle la Terre est notre mère et qu'elle n'appartient à personne. Tout le monde est bienvenue ici. On fera de la place autour de la table. On vous apprendra nos coutumes. On vous laissera un coin pour planter votre tente si vous êtes gentils et respectueux envers nos lois. Autrement, vous irez au zoo, à tourner en rond derrière les barreaux.

Tout ça pour dire que je ne suis pas surpris de voir l'Action démocratique du Québec (ADQ) se planter dans les élections partielles... Je m'expliquerai plus tard.

lundi 12 mai 2008

Lundi matin

Les lundis matins ne sont pas des jours pour produire de la grande littérature.

Je me conforte de cette idée pour justifier, à l'avance, ma petite littérature du lundi matin. C'est une astuce d'écrivain ou plutôt un des effets de la littérature que de se disculper de tout en dévoyant les dictons et les proverbes, en créant des aphorismes tirés par les cheveux ou bien des vers qui ne sont que des stratégies malhabiles que l'on fait passer pour des invocations ou des paroles magiques...

Bon, la littérature est en panne ce matin.

J'ai bien quelques aigreurs à coucher sur le papier mais à quoi bon? Critiquer la politique revient à faire de la politique. Je ne suis pas d'humour pour ça.

Je me sens plutôt comme ça... Le lundi matin, si je pouvais, je ne ferais que jouer de la guitare...

Et que la semaine commence!

dimanche 11 mai 2008

BONNE FÊTE À TOUTES LES MAMANS!


BONNE FÊTE À TOUTES LES MAMANS! (ET SURTOUT À LA MIENNE!)

J'ai peint cette fleur pour la Fête des mères. Ce tableau s'intitule «Une fleur bleue dans un vieux pot».

Pour la Fête des pères, je vais peindre une cravate ou une pipe. S'il y a des acheteurs, montrez-vous tout de suite car je ne prendrai qu'une seule commande, à moins que vous n'insistiez gentiment.

Je vous quitte sur cette chanson de Mister T: Treat your mother right...