mardi 31 mai 2011

À propos des Sauvages et des fouilles archéologiques à Trois-Rivières

On effectue des fouilles archéologiques dans ma ville. On cherche essentiellement des vieux clous et des vieilles fondations. Cela fera bientôt cinq cents ans que Jacques Cartier a planté sa croix sur l'Île Saint-Quentin. Bientôt quatre cents ans que monsieur Laviolette a bâti son fort aux Trois-Rivières.

Ça fera bientôt huit mille ans que les Anishnabés, les Attikamekws les Haudenosaunees et les Wendates sont bien installés sur les deux rives du grand fleuve Magtogoek (anciennement Saint-Laurent). Et l'on cherche de l'histoire ancienne au centre-ville de Trois-Rivières, où il n'y a aucun véritable monument rappelant la présence autochtone, sinon un édifice administratif, l'édifice Capitanal (du nom d'un chef anishnabé). On voit des tas de statues en l'honneur de tel ou tel homme blanc, de l'idolâtrie pour un Sauvage qui se contentait de représenter des animaux et des clowns sur ses totems...

Enfin, fouillons l'histoire... Trouvons des clous... Et s'il ne reste pas grand chose des huit cent milles années aborigènes précédentes, c'est peut-être parce qu'ils n'étaient pas forts pour polluer les plages. Elles n'existent malheureusement plus qu'à l'état de folklore là où Cartier a planté sa croix sans que mes ancêtres aient cru bon de le scalper pour cet affront.
Mes ancêtres qui croyaient que la Terre n'était à personne. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd... Il y a vu de l'or, le Conquérant. Un plan Nord...

lundi 30 mai 2011

L'économie, la Beauté et l'état de grâce

Pourquoi les lois de l'économie seraient-elles plus immuables que celles de la nature? On peine à prédire la temps et on se trouve des raisons pour expliquer l'argent. Bien sûr, il faut des sous, un truc qui vaut le troc, et que le grand cric me croque si l'argent n'est pas lui-même balayé par des tempêtes que personne n'avaient prédites. Comme si la vie se moquait de toutes nos lois et coutumes que l'on croyait éternelles.

Si les économistes étaient si brillants pour expliquer l'argent ils seraient pleins aux as. Ils n'ont somme toute que des salaires bonifiés de fonctionnaires, ce qui n'est pas mal, mais ce qui n'est pas encore la vraie fortune, celle qui t'envoie dans l'espace et te fait acheter n'importe quelle connerie sur un coup de tête, un village ou bien un pays.

On ne peut faire confiance en personne, même pas aux économistes.

Ils vous diront ceci ou cela et beding bedang la vie pourrait vous amener à faire une puissante dérape dans les abîmes de la maladie, de la pauvreté ou du désespoir.

Ce n'est pas pour vous faire peur que je vous dis ça, les amis. C'est seulement pour vous dire que les économistes ne savent rien. Ou si peu que ça ne vaut pas la peine d'en parler.

Tout est possible, le meilleur comme le pire, et le statu quo n'est jamais une solution puisqu'elle est contraire au sens même de la vie. Un sens qui réside dans le changement, le mouvement, l'état de grâce et la transcendance.

On peut créer un monde meilleur, qu'on le veuille ou non. Un pire est tout aussi possible. C'est une question d'esthétique à ce compte-là.

Je suis partisan de la Beauté, que ça soit con ou pas.

«La Beauté sauvera le monde» disait le grand Dostoïevski dans ses moments de lucidité.

J'achète ça sans problème.

Pas vous?

dimanche 29 mai 2011

Trouvons de la poésie

La poésie se trouve ailleurs que dans les livres. Vous ne la trouverez pas plus ici, sur le ouèbe, voire sur mon blogue. Vous avez raison de penser que je vous fais perdre votre temps. Même s'il pleut encore dehors -pour les habitants de la vallée du grand fleuve Magtogoek (anciennement St-Laurent) à tout le moins...

Les mots ont une vie, bien sûr. Certains ont de l'éclat. D'autres non.

Qu'est-ce qu'un livre sinon un dictionnaire mis à l'envers, hein? 

Je paraphrase Jean Cocteau. Il a écrit ça, quelque part. Où? Je n'en sais plus rien. Et pourtant je sais que c'est de lui. Et je le cite, quitte à me taper ses oeuvres complètes pour vous le remettre un jour sous le nez, avec l'orgueil et la vanité d'un authentique scribe.

On ne s'arrêtera pas là. Trouvons plutôt la poésie.

Marchons, tiens, n'importe où, même s'il pleut.

Les pissenlits sont jaune vif et d'une floraison avancée. Les lilas embaument l'air. Les tulipes se faneront bientôt.

La vie est en liesse, même si le temps est constamment couvert depuis deux semaines, sinon une éternité.

Le tempérament devrait être agressif, vu le mauvais temps, et pourtant la poésie est là.

Nous l'avons trouvée, hop! les deux doigts dans le nez.

Elle est là, cibouère. Facile à trouver. Gratuite.

Elle fait cuicui.

Elle sort d'un cocon.

Elle surgit d'un bourgeon.

Et hop! Des canards sur l'étang.

Et puis une corneille avec une branche dans le bec. Une branche de bonne taille. Comme si j'avais un madrier de vingt pieds de large dans la gueule. Aussi, la corneille vole péniblement. Comme un hélicoptère, même si l'analogie est faible. Elle rejoint l'arbre, finalement, et analyse le meilleur endroit pour bâtir son nid, loin des ovovores.

Je la regarde comme un con.

Et hop! C'est de la poésie.

samedi 28 mai 2011

Digressions littéraires, Hérouxville, Régis Labeaume et Clothaire Rapaille

Un écrivain qui se respecte doit traiter des actualités avec parcimonie sous peine d'être réduit en bouilli par la machine qu'il aura lui-même créée. C'est ce qui arrive au pauvre con de la nouvelle de Kafka intitulée Dans la colonie pénitentiaire. Ce pauvre con qui est l'inventeur de la machine à marquer sur la peau des criminels l'article de la loi à laquelle ils ont contrevenu. Le pauvre con, l'administrateur de la colonie pénitentiaire, jouit presque de présenter sa machine, son concept. Et à la fin, pour mieux illustrer l'amour qu'il a pour sa machine, il se fait lui-même déchiqueter par elle.

Donc, attention aux actualités, aux opinions politiques et autres machines à générer de la prose. La poésie est essentielle dans la vie pour ne pas être gobé tout entier par l'esprit de sérieux et la logique de broche à foin qui vient avec.

Cela dit, même le poète et a fortiori l'écrivain ne peuvent demeurer silencieux quand l'affaire devient par trop surréaliste. Ils se sentent invoqués par on ne sait quelle faiblesse de l'âme. Et les voilà qui se mettent à intervenir dans le discours public, aussi bien dire dans un champs de mines.

On te laissera divaguer en littérature mais on te reniflera jusqu'au fin fond de tes caleçons en politique. D'où vient le fait que la politique sent mauvais.

Cependant on ne peut pas toujours rechigner à laver la vaisselle ou sortir les vidanges. Nous ne sommes pas des anges. Chacun doit y mettre un peu du sien pour que la vie n'ait pas l'air d'un dépotoir à ciel fermé.

Hier, je vous ai rabâché les cils avec le Journal d'un écrivain de Dostoïevski. Et aujourd'hui, bon sang, j'ai l'impression de me prendre pour Dostoïevski tellement je singe ce que je lis, surtout quand c'est Dostoïevski. C'est mon dada, la littérature russe. Tellement que je me trouve nul de ne pas lire en russe. Ce que j'apprendrai à faire un jour au lieu de jouer aux cartes dans un foyer pour vieux.

Voici donc deux courtes opinions, livrées comme ça, à la bonne franquette.

Vous pouvez m'envoyer au diable vauvert. Je m'en moque. Je ne publierai pas ce commentaire sur mon blogue. Je n'aime que les propos qui font preuve d'art et de bon goût, sinon d'intelligence. Voire de folie. La folie me convient bien, encore mieux que les déglutis des trolls de la politique.

Le Code de vie de Hérouxville: un canular?

On en parle depuis trois jours de cette affaire. Le fameux conseiller André Drouin et le non moins ignorant Code de vie de la municipalité de Hérouxville, située pas loin de mon bled, en Mauricie. Hérouxville est un petit village perdu dans la forêt où il y a peut-être trois ou quatre immigrants. André Drouin a affirmé qu'il riait en pensant à la manière que les médias réagiraient à ce Code de vie où il était fait mention qu'il était interdit de lapider les femmes et tout le tralala. De la provocation pour démontrer une ferme opposition à toute forme d'accommodements raisonnables avec les communautés culturelles, alors qu'il n'a jamais été question d'autoriser l'excision du clitoris et la lapidation des femmes pour qui que ce soit.

Puis les médias s'emballent encore. On en vient à dire que le Code de vie de Hérouxville était de la provocation, un coup monté et tout le reste pour finalement occulter le fin fond de l'affaire.

Tout le brouhaha sur les accommodements raisonnables est issu de quelques articles de la presse jaune où l'on traquait les porteurs de turban et les cheveux en boudins. C'était à qui ne mangeait pas des fèves au lard. Rien de bien sérieux. Aucune conflit ethnique ou génocide en vue. Seulement deux ou trois événements anodins qui ne donnent même pas l'envie d'en parler.

Et on en remet encore une pelletée avec Drouin et ses escarmouches. Occultant tout le reste. Une chance qu'il y a cet article de Yves Boisvert ce matin, dans La Presse. Ça soulage un peu.

Ce n'était pas un canular, le Code de vie de Hérouxville, c'était plutôt une connerie qui fait honte à notre région.

La méthode Labeaume

Un autre sujet sur lequel je ne m'étendrai pas longtemps. Le maire de Québec va bientôt frapper un mur. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est même un gus que l'on ne pourrait pas taxer d'être un auteur d'extrême-gauche. Il s'agit de Stéphane Gendron. Selon lui, PKP devrait faire attention. Le projet de Labeaume, un amphithéâtre pour recevoir un hypothétique club de hockey de la LNH, est aussi farfelu que Clothaire Rapaille. Dans sa forme actuelle, il contrevient à la Loi sur les cités et les villes. On ne peut pas gérer une entreprise publique comme une entreprise privée. Vous savez pourquoi? Parce que c'est l'argent du public.   Il y a des règles à suivre, des règles qui protègent sensément le contribuable contre la fraude, la corruption et la magouille.

Labeaume veut transgresser ses règles, sauter par-dessus les lois, acculer les politiciens de l'Assemblée Nationale au pied du mur pour son tabarnak d'amphithéâtre à marde.

Que la population de Québec veuille d'un amphithéâtre à marde à 80% pour aller voir revivre les Nordiques c'est leur affaire. Mais qu'ils ne demandent pas à tout le pays de payer pour les rapailleries de leur maire.

Dans cette affaire, le Parti Québécois a perdu 100% de sa crédibilité. On ne peut pas dénoncer la corruption dans le monde municipal, un jour, et proposer en vitesse d'abolir des lois qui protègent les citoyens contre la corruption, juste parce qu'il faudrait aller plus vite pour le petit potentat de Québec et ses loustics.

Les députés Amir Khadir et Éric Caire font honneur aux Québécois en ce moment et passeront pour des héros.

Les électeurs s'en souviendront aux prochaines élections.

Préparons-nous à une vague rouge de type Québec Solidaire. À force de se faire prendre pour des valises, les électeurs vont préférer voter pour des inconnus, une fois de plus, plutôt que pour tous ces trop-connus superficiels qui avilissent la fonction de représentant du peuple.

La gauche a le champ libre. La socialisation des dépenses et la privatisation des profits, no fucking way!

On vaut mieux que ça.

vendredi 27 mai 2011

JOURNAL D'UN ÉCRIVAIN / Feodor Mikhailovich Dostoïevski

Feodor Mikhailovich Dostoïevski n'avait pas que des qualités. Je sais qu'avant même que je n'aie dit un mot sur lui vous me lancerez à la figure qu'il était conservateur, antisémite et tout le tralala. Et pourtant, c'est réduire un homme à rien du tout, et d'autant plus un homme qui demeure un grand écrivain, que cela n'en déplaise aux plus inquisiteurs d'entre nous.

Oui, nous vivons en des temps d'Inquisition. C'est à qui se conformera le plus hypocritement en la Sainte Doctrine du jour. Je ne vaux pas mieux que les autres, cela va de soi. J'ai moi aussi des valeurs. Je n'aime pas les antisémites. Ni les conservateurs. Et pourtant je vais faire la part des choses pour un violoniste comme pour un écrivain. Bon sang de bonsoir, on ne va pas enlever à un gus ce qu'il y avait de plus noble en lui! Et vanter plutôt le crapaud mal chié qui fausse seulement parce qu'il est conforme en la Sainte Doctrine.

Vous constaterez par ailleurs que l'on ne s'amuse jamais avec ceux qui ne voient toujours que la merde chez tout un chacun. Les apparences sont trompeuses. On pourrait croire à prime abord que nous ne valons rien, que nous sommes vraiment des nullités de l'univers. C'est une opinion qui se défend bien. Mais elle est limitative. Elle fait abstraction de tout le reste et focalise sur un abîme. Et moi, je veux entendre du violon, lire des trucs cons et m'amusez!!!

Cela m'incite à vous raconter le plaisir que j'ai en ce moment à lire le Journal d'un écrivain de Dostoïevski. C'est disponible gratuitement, ici, sur la bibliothèque numérique Gallica. Les plaisirs gratuits se font rares, aussi bien en profiter.

J'aime le ton moderne de ses propos. Je sais bien que c'est une traduction. Et même qu'il ne serait pas très bien traduit en français, Dostoïevski, selon l'avis de feu mon prof de philo et russophone Alexis Klimov. Il me recommandait plutôt les traductions anglaises, plus près du niveau de langage de Dostoïevski.

Dostoïevski est naïf et plutôt drôle dans le Journal d'un écrivain. Il saute d'une digression à l'autre. Il y parle bien sûr des destinées de la Russie, mais aussi du climat social de son temps, avec plus ou moins de clarté, de prophétie et de désinvolture.

Dostoïevski écrit comme l'on improvise un air de violon. Rien n'a l'air mûrement réfléchi, peaufiné, brodé. Tout est limpide, même quand c'est con. Entre autres, sur la question juive... Néanmoins, il serait abusif selon moi de réduire le Journal d'un écrivain à un tract antisémite.

À ce compte-là, aussi bien brûler tous les livres de ce temps-là.

Ils étaient cons, certes, et d'autres le sont encore. Mais ça ne s'attrape pas comme la variole, l'antisémitisme ou bien le racisme. Tu en guéris une fois pour toutes et c'est rare que tu reviens en arrière à ce sujet.

Je parle pour moi, qui suis politiquement correct, comblé des dieux que ma nature intrinsèque soit conforme aux plus hautes exigences de la Vertu moderne. Non, je ne suis pas raciste pour deux sous, pas antisémite et même que je lis Dostoïevski en le traitant de crétin quand je tombe sur tel ou tel passage.

Au fond, Dostoïevski est con et je l'aime un peu pour ça. Je crois qu'il le savait lui-même. Toute son oeuvre semble une tentative de rire de lui-même sous plusieurs angles. N'est-ce pas que j'ai raison, hein?

Bon. Je retourne au Journal d'un écrivain. Et ne vous embêterai pas plus longtemps à ce sujet, chers lecteurs et lectrices. Vous perdez votre temps à lire des niaiseries sur le ouèbe, juste parce que c'est gratuit. Vous faites cheap mais je vous aime quand même.

jeudi 26 mai 2011

Voix d'ivrognes trifuviens à trois heures du matin

Un écrivain n'est pas mieux que les autres et il lui arrive de se lever à trois heures du matin, comme ça, à l'heure où l'on sort des bars. Comme je demeure au centre-ville, j'ai droit à cette heure au traditionnel défilé des ivrognes qui vacillent et babillent sur les trottoirs. C'est la sortie des bars. Les saoulons rentrent à la maison. Et ils passent sous ma fenêtre pour me raconter leur vie, l'espace d'un rabattement d'oreille.

Ce matin, c'était un couple. Un couple dans la cinquantaine je dirais. La dame avait une voix rauque de fumeuse au dernier stade de l'anéantissement des cordes vocales. Ça ressemblait à la voix de Mister Roboto dans la chanson éponyme du groupe Styx.

-Ahem... qu'elle disait pour s'éclaircir la voix.

Et l'autre, il avait la voix d'un beignet. Pâteuse et grasse. La voix d'un sanglier. Ou plutôt d'un caniche. Enfin, je ne vais tout de même pas vous l'imiter avec des mots. Il avait la voix d'un beignet, c'est tout.

-La waitress, tantôt, qu'il disait, était correcte la waitress... Moé je l'ai trouvée ben correcte... Pas toé? qu'il demanda à sa partenaire de brosse.

-Ahem, qu'elle répondit. Mouais.

-En tous 'es cas, moé j'la trouve ben correcte pis toutte... J'ai rien à r'dire contre. Moé j'ai été ben satisfait d'la waitress pis j'dirais qu'était vraiment ben correcte pis toutte...

-Ouem, rajouta la voix de cendrier.

-Pis i' paraît qu'i' vont détruire l'église St-Philippe... Toé ça t'fait-tu d'quoi?

-Nomme... Ahem... Nomme... rétorqua-t-elle en reniflant.

Je dois vous dire, chers lecteurs, qu'on va démolir une église dans mon quartier. Ce qui ne me fait ni chaud ni froid. Je doute cependant que l'on s'efforce autant pour conférer un peu d'art et d'inutilité à l'architecture qui la remplacera, probablement un bloc de béton ou bien un stationnement, je ne sais pas trop.

Et l'ivrogne à la voix de beignet ne pouvait pas manquer de nous parler de l'église St-Philippe comme de raison.

-Moé j'su's un gars nostalgique... Ça m'fait d'quoi qu'i' détruisent l'église... Ouem...

Les voix passèrent comme les photons aussi.

La distance parcourue par la lumière ou par le son, cela finit par finir.

Ça s'est passé à trois heures, ce matin, au centre-ville de Trois-Rivières.

Des voix perdues dans la nuit.

Des voix qui se posaient les vraies questions...

mercredi 25 mai 2011

CREDO QUIA SAPIENS

Je ne suis pas un législateur. Seulement un type qui regarde la lune en se rappelant qu’il est possible de s’y rendre, même si c’est difficile.



Ce qui me fait regarder le monde et ses idées de la même manière. Ce n’est pas parce que c’est difficile que c’est impossible. Tout se peut, avec un peu de volonté. Ce n’est qu’une question d’attitude.


La prostration engendre la prostration.


L’action crée le mouvement.


Et une fois que le mouvement est parti, c’est comme la vague, rien ne peut l’arrêter. Elle balaie tout. Elle renverse tout ce que l’on croyait immuable. La vie recommence ensuite, pour le meilleur et pour le pire. Et les sceptiques sont confondus.


Je ne vais donc pas me gêner pour vous présenter certaines réformes qui me trottent dans la tête.


Je vais le faire à la manière d’un credo, pour rire.


***


Credo quia sapiens


Je crois au transport gratuit et non-polluant pour tous.


Je crois en l’énergie libre et gratuite.


Je crois en l’Internet gratuit.


Je crois en la bouffe gratuite.


Je crois en l’éducation gratuite.


Je crois en la nationalisation de toutes les ressources naturelles et industrielles.


Je crois au logement gratuit.


Je crois en un monde moins stressé, moins stressant, moins avide d’argent et d’honneur immérité.


Je crois en huit semaines de congés payés par année.


Je crois aux congés mobiles.


Je crois en l’élimination de la misère et de la pauvreté sur terre tout autant qu’en l’élimination de la peste bubonique.


Je crois en la richesse de l’humanité.

Je crois en la beauté de la Nature.


Je ne crois pas aux économistes, aux banquiers, aux comptables, aux politiciens, aux journalistes, aux philosophes et autres théoriciens qui prônent la liberté pour quelques-uns et le char de marde pour tous.


mardi 24 mai 2011

Aux héraults de la médiocrité et autres animateurs de radio de Trois-Rivières

-Wéyons don'! Qu'est-cé qu'ça peut ben faire que d'rajouter dans l'fleuve, pollué au boutte, que'ques traces de rien du tout après le traitement des eaux usées de l'industrie du gaz de schiste, hein? Le monde braille pou' rien! Le fleuve est capable d'en prendre! Ha! Ha! Ha!

J'ai entendu ça sur les ondes d'une radio-poubelle locale. Cette compagnie, que je ne nommerai pas cette fois-ci, emploie des abrutis. C'est pour abrutir les chauffeurs de taxi et ceux qui n'ont pas le choix d'écouter la radio toute la journée.

Alors on entend essentiellement s'exprimer des caves, des têtes de linottes, des épais dans le plus mince, des tarlais, des sans-dessein, des trippeux de courses de char et des mangeux d'marde.

C'est à qui tirera sur les plus faibles avec le plus de hargne. C'est à qui dira la plus grosse connerie du jour. Une hostie de radio de mononcles qui sont à peine sortis d'chez-eux. Et qui connaissent tout même s'ils ne savent rien. Une radio d'épais, je vous dis.

Pas question de tirer sur les puissants, enfin sur ceux qui font faire du cash à la station.

Le maire a l'air d'une divinité descendue du ciel à entendre ces twits pourvus d'un micro pour déglutir la vacuité et la fatuité. Ils sont pour l'univers de la radio ce qu'est le Ku-klux-klan pour les courses de chevaux. L'analogie n'est pas évidente mais comprenne qui comprend. Ça sent toujours mauvais quand ils parlent. Comme si leurs problèmes de digestion devenaient de beaux proverbes à livrer à la vile populace qui les écoute en se disant la même chose que moi: ça s'peut-tu être cave de même?

Oui, c'est possible d'être cave. De faire de la radio en Mauricie en vomissant des conneries et en déifiant des cons. C'est le genre de twits qui doivent trouver ça l'fun d'arroser leur asphalte le dimanche matin. Et c'est à eux qu'il incombe de sauver notre belle civilisation occidentale... Ils en sont la figure de proue... Qui défend la pollution, la stupidité et le chauvinisme malsain sinon ces héraults de la médiocrité?

C'est la fin d'une époque, sans aucun doute...

Heureusement qu'il n'y a pas de futur pour ces cancrelats des communications. Les médias traditionnels sont appelés à mourir. Ils sont arrivés au dernier stade de leur décadence, stade au-delà duquel il ne peut qu'y avoir qu'un vibrant appel à la négation de la bêtise. Le racisme et le sexisme ne passent plus dans la communauté, mononcle Lecave. Et c'est idoine pour l'écologie: on ne jette plus le contenu de son cendrier sur l'autoroute.

Vous pouvez continuer à vanter l'industrie du gaz de schiste et licher le cul des notables. Au fond, personne ne se trompe sur votre compte. Tout le monde sait pertinemment que vous êtes des caves. Et que vous êtes appelés à disparaître dans un grand bayement aux corneilles.

Je ne vous remercie même pas de nous divertir.

Je voudrais seulement que plus personne n'investisse une cenne sur vous, les tarlais de la radio.

samedi 21 mai 2011

Écrivons, écrivez, écrivette

-Écrivons, écrivez, écrivette... j'fais rien qu'ça écrire pis écrire encore!

Il disait ça d'un ton neutre. Comme tout le reste. On ne peut pas dire qu'il avait de la variété dans l'intonation, Guillaume Preslet.

C'était un gars ordinaire, sans trop de boutons, qui vous regardait sept secondes d'un air absent pour ensuite se contempler la caboche de l'intérieur.

Il écrivait quoi? Des peccadilles. Rien de bien compliqué. Sinon qu'il écrivait tout le temps. Et qu'il disait écrivons, écrivez, écrivette comme s'il s'agissait d'un mantra pour canaliser les forces de l'Art en quelque sorte.

-Madame Bovary, ce n'est pas moi! qu'il finit par écrire sur son calepin tandis que la bibliothécaire lui intimait l'ordre de se taire pour mériter le droit d'être présent en ce sanctuaire de la lecture.

C'était une bibliothécaire tout ce qu'il y a de plus ordinaire, avec un tatouage sur le front, quelque chose qui ressemblait à un tracteur.

Le calepin de Guillaume Preslet ne comprenait que deux inscriptions, dont Madame Bovary, ce n'est pas moi. Cela contrefaisait Gustave Flaubert et Preslet savourait l'astucieux clin d'oeil avec la satisfaction du travail bien fait. Pour l'autre phrase, eh bien Preslet avait écrit «L'âme existe». Bon, ce n'était pas grand chose, ces deux phrases, mais Preslet se trouvait enhardi par ces créations, sorties toutes chaudes de son esprit incandescent, sur un ton neutre, avec un point d'exclamation pour faire changement.

Comme quoi le travail de l'artiste demeure un mystère pour tout un chacun.

Et franchement, c'est très bien ainsi.

Pas vrai Preslet?

jeudi 19 mai 2011

Un nouveau journal trifluvien: L'Accent grave

L'Accent grave est enfin disponible en version papier et électronique.

Il s'agit d'un journal qui traite l'information d'un point de vue trifluvien. Il comble en quelque sorte un vide et met un peu de mordant dans les affaires de la municipalité.

J'y présente une caricature, bien entendu. (Elle est reproduite ici à gauche de l'écran.)

Vous pouvez lire l'édition électronique ici.

Pour plus de renseignements, visitez le blogue de L'Accent grave.

Lancement d'un nouveau journal à Trois-Rivières

Lancement d'un journal aux allures pamphlétaires, aujourd'hui, à Trois-Rivières. J'y présente une caricature de l'amuseur public de Trois-Rivières. Je vous reviens là-dessus...

mercredi 18 mai 2011

À propos du sens communautaire de Jack London

Jack London a été l'écrivain le plus lu de son temps, honneur qu'il partageait avec Léon Tolstoï à la même époque. Il a mené une vie d'aventures. Ses meilleurs récits sont ceux qu'il a écrits suite à son voyage au Klondike, parmi les chercheurs d'or et autres desperados. Ce sont des leçons de vie, des questions bien plus que des réponses au rêve américain.

Jack London était d'abord un individualiste forcené, plutôt nietzschéen, un gars qui croyait en ses propres forces. Il a pratiqué mille et un boulots pour se payer des cours à l'université. Il a dépouillé les bibliothèques publiques de tous leurs livres pour se bâtir une tête. Il a réussi par ses propres moyens, au prix de durs efforts, parce qu'il misait sur une illusoire supériorité.

Puis vint la crise économique. Jack London fût balloté sur les routes, lui aussi, comme bien d'autres. Il prit conscience que même le fort peut être écrasé par le «talon de fer» de la ploutocratie. L'argent peut avoir raison des plus forts et favoriser la lie de la communauté.

C'est alors qu'il devint socialiste.

Il se rangea du côté des vagabonds, des chômeurs et autres réprouvés sociaux. Il prit parti pour la révolution sociale aux États-Unis. Il apprit la solidarité.

Pour mieux apprécier l'oeuvre de Jack London, je vous recommande de lire Les vagabonds du rail ainsi que ses récits sur la ruée vers l'or. Pas d'excuses: c'est facilement disponible sur le ouèbe.

mardi 17 mai 2011

Les onomatopées, c'est pour les bédés

Il était une fois un gars qui portait un manteau bleu marin. Son manteau était doté d'un capuchon. Il marchait. Il pleuvait. Il ventait.

-Sacrament qu'i' mouille! qu'il disait.

Puis on n'entendit plus rien. Il s'enfonça plus loin sous la pluie. Puis on ne le vit plus du tout.

Il était disparu sous la pluie qui faisait tictac. Ou bien blop, blop.

Les onomatopées, c'est pour les bédés.

lundi 16 mai 2011

Parlons d'un sujet qui n'intéresse personne: parlons de moi

Je pratique l'art total avec un total mépris des catégories. Je n'excelle pas dans tout ce que je fais. Je connais mes forces et mes faiblesses. Néanmoins, mes faiblesses me permettent d'aiguiser ma sensibilité. Elles confèrent à mes forces un peu plus d'humilité.

Je ne sais pas jouer du saxophone, hélas, mais je joue presque bien de l'harmonica. On me donne la note et je brode avec.

La guitare? Oh, je ne vaux guère mieux que Cayouche avec une pointe de punkitude. Cependant, c'est un plaisir des plus rare que de pouvoir chanter tout en jouant de la guitare. C'est comme si l'on savait nager dans un océan où tout le monde se noit -ou presque. L'analogie peut sembler déficiente à prime abord. Elle ne l'est pas du tout parce que c'était mon effet de surprise. Pas mal, hein? (Au fait, les journalistes écrivent mieux que les écrivains. Pourquoi, hein?)

Bon, pour ce qui est de la peinture, je m'amuse. Mon coup de pinceau s'améliore mais il demeure qu'on ne peint pas comme l'on dessine. Les pigments demandent à se faire caresser. Les dessins ne demandent qu'à se faire visibles. Aussi, je laisse aux autres d'apprécier tel aspect de mon oeuvre graphique plutôt que tel autre. Je suis tout ça anyway, le gars qui fait des bédés underground, l'homme-orchestre, le clown, le peintureux de fresques humaines et, malheureusement pour vous, le chroniqueur de son âme et de son temps.

L'écriture? Basta! J'ai écrit de tout. Ma boîte de Pandore déborde de texticules et autres délires calligraphiques. J'ai des chansons, des nouvelles, des lettres d'opinions, des chroniques littéraires - fiou!

Un roman? Je suis encore trop jeune pour me lancer dans un long récit. Je garde ça pour mes vieux jours, quand je pourrai écrire en dictant à l'écran. Maupassant et Alphonse Daudet sont meilleurs pour leurs textes les plus courts. Idem pour Tchékhov, Bukowski, Babel, Voltaire et tous ceux que j'oublie, dont Rimbaud, qui n'a rien à voir ici. Écrire un long récit soporifique serait une erreur à ne pas commettre. Si les gens l'appréciaient vous deviendriez l'esclave de longs récits soporifiques seulement pour payer votre vanité.

On vient de parler de moi suffisamment pour aujourd'hui. J'essaie de ne pas le faire trop souvent, chers lecteurs et lectrices. Vous emmerder avec mes théories à la con, c'est bien le dernier truc que j'aie pu inventer pour ne pas faire de l'art ce matin... Ça m'a tout de même délié les doigts et vous vous êtes rendus jusqu'à la dernière ligne avec un sentiment de coup d'épée dans l'eau, comme si la baloune avait pété, pfuit! plus rien alors que c'était si bien parti... Mes envolées font flop et, du coup, j'ai l'air d'un crétin.

-Sacré Makwa Grizzli! Et j'parie que c'te gros-là se croit drôle! soufflerons les déçus.

Je leur accorde raison. Je ris. Je ris de me voir si beau en ce miroir.

Parlons de vous maintenant. Accordez-vous le beau rôle. Faites de l'art ou n'en faites pas du tout. C'est votre affaire. Qu'est-ce qu'on s'en torche. Nous sommes dans un pays libre, non?

dimanche 15 mai 2011

Nouvelle chanson de Grizzli: J'suis Trifluvien pis socialiste

La musique revient en force avec le printemps. J'ai composé deux nouvelles chansons dernièrement. Je les ai enregistrées hier avec mon ami Marc Cavanaugh à la guitare électrique. J'étais aux voix et à l'harmonica. Bien sûr, la chanson va se peaufiner en cours de route.

Je vous invite à l'écouter. N'ayez pas l'oreille trop sensible pour cette première mouture. La chanson s'intitule J'SUIS TRIFLUVIEN PIS SOCIALISTE. Elle est disponible ici.

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Je prépare une rencontre historique chez Phil. Juste une belle gang de musiciens pour un marathon musical. Tout sera enregistré. Seulement le meilleur sera diffusé. Phil va faire un collage de photos et jouer de la porte de frigidaire...

samedi 14 mai 2011

Les proverbes se trompent

Il est de ces contradictions dans la vie sans lesquelles la fadeur et la futilité seraient les mamelles de ce monde. Mais non, tout est là pour nous rappeler que l'impossible est possible.

Les proverbes se trompent. On peut se découvrir d'un fil en avril. Les hirondelles ne font pas le printemps. Et tout le tralala.

La sagesse se trompe aussi.

Prenez Isabelle Labine. C'est la fille qui, en paroles, a les valeurs à la bonne place. Pourtant, c'est une vraie mégère pour qui la connaît bien, une pie voleuse, une étourdie, une profiteuse. On l'entend dire mille fois par jour qu'elle est une fille d'entraide, de partage et de solidarité. Dans les faits, c'est une crosseuse, tout le monde s'entend là-dessus et bien peu lui en font la remarque. Ce qui fait qu'elle crosse au vu et au su de tout un chacun qui préfère, par ailleurs, se préoccuper d'autres choses plus intéressantes que cette maudite Isabelle Labine, avec ses grandes dents de jument, ses yeux de ventriloque et ses oreilles percées. Elle n'impressionne personne et, par le fait même, elle n'aide personne. Tout lui est dû. Elle ne doit rien. Elle ne donne rien. Voilà sa vision de l'entraide, du partage et de la solidarité.

Comparons Isabelle Labine à Rita Moreau. C'est la fille qui, dans ses mots, se crisse de tout. Elle est mal embouchée, mal engueulée, vulgaire, rustre et même grossière. Un tabarnak n'attend pas l'autre. Pourtant, c'est une vrai soie pour tous ceux qui la connaissent. Une fille honnête et généreuse. Reconnaissante. Solidaire. On l'entend cracher sur toutes les belles valeurs de la société mille fois par jour. Dans les faits, elle donne de la valeur à la société. C'est une belle fille de surcroît. Serait-elle laide qu'elle n'en serait pas moins digne d'intérêt, mes snoreaux! Elle aide tout le monde. Rien ne lui appartient. Elle n'a pas grand' chose mais elle le donne.

Eh bien croyez-moi, chers lecteurs et lectrices, rien n'est acquis d'avance en ce bas monde.

Les fleurs poussent dans le fumier. Et les mauvaises herbes aussi.

On n'en fera pas de cas de figure.

Cependant, ça devrait nous rappeler qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Évidemment, tout le monde tient assez à son apparence, ne serait-ce que pour avoir l'air du monde. Qui se promènerait déguisé en mariachi dans la rue, en plein hiver, hein? Personne. Sinon une personne qui ne se fie pas aux apparences.

C'est évident comme bonsoir que la vie est dure à suivre.

Les gens qui donnent le plus de pourboire sont les plus pauvres, surtout quand c'est le premier du mois.

Les plus chiches sont les riches.

Ce n'est pas moi qui s'invente ça. Je veux bien croire qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Mais tout se mesure parfois en espèces sonnantes. Et à ce compte-là, je vous dirais que les pauvres sont nettement plus généreux, prêts à donner cinq pourcent de leur fortune mensuelle au premier venu, pour démontrer toute la majesté de leur âme.

Donc, entre vous et moi, elle peut aller se faire foutre Isabelle Labine.

Je préfère Rita Moreau. Pas vous?

vendredi 13 mai 2011

Un deux pour un

Ma lettre à propos de l'élection de Ruth Ellen Brosseau dans le comté de Berthier-Maskinongé a été publiée hier dans Le Nouvelliste et avant-hier dans Le Devoir. Un deux pour un. Une publication de plus et c'est un tour de chapeau.

Je n'ai rien écrit sur mon blogue depuis parce que Blogger était en panne, comme tout le monde le sait sur la blogosphère...

Voilà tout ce que j'avais à dire pour ce vendredi 13.

jeudi 12 mai 2011

Le Nouvelliste publie l'une de mes lettres ce matin

Le Nouvelliste a publié l'une de mes lettres dans l'édition de ce matin. Elle s'intitule Ce ne sont pas des imbéciles. Elle reprend essentiellement la lettre publiée cette semaine dans Le Devoir ainsi que sur mon blogue.

mercredi 11 mai 2011

Le bonheur de l'homme-orchestre

Il a commencé par jouer de la flûte à bec. Son professeur de musique lui avait dit qu'il était nul.

Puis de l'harmonica. Du tambour. De la guimbarde.

Il parcourut les routes d'Amérique en auto-stop avec son harmonica et rencontra des tas de musiciens, partout, au hasard de ses errances.

La vie pouvait être aussi dure que facile. La musique avait raison de tout.

Il entreprit ensuite d'apprendre la guitare puis de joindre sa voix et son harmonica.

C'était magique. Il avait rêvé cela toute sa vie. Faire de la musique. Et maintenant il en faisait.

Il ajouta la cithare, le ukulélé, la mandoline, la contrebasse, le saxophone, la trompette, alouette! C'était pas croyable cette frénésie de jouer de tous les instruments. Tout ça parce que son prof de musique lui avait dit qu'il était nul.

Il gagne sa vie comme il peut et on le paie même pour ses prestations musicales. Il fait l'homme-orchestre dans la rue, dans de petits festivals et petites fêtes corporatives. Il y a du beurre et du pain sur la table. Et toujours de la musique dans sa chaumière.

C'est bien sûr un hostie de freak. Mais, croyez-moi les amis, il est heureux en pas pour rire.

mardi 10 mai 2011

Le temps des fleurs

Il est facile de tenir des propos bucoliques depuis samedi dernier. L'hiver est finalement parti. La peau s'expose enfin au soleil, comme les pousses, les bourgeons et les pissenlits.

Que l'on soit en forêt ou bien au centre-ville, tout n'est que chansons et gazouillements.

On se sent revivre. On se surprend à rêver.

C'est le temps des fleurs.

On ignore la peur.

Les lendemains ont un goût de miel...

***

Trifluviens, Trifluviennes, the summer of Love might coming back...

lundi 9 mai 2011

Ma lettre est publiée dans Le Devoir d'aujourd'hui...

Les électeurs de Berthier-Maskinongé ne sont pas des imbéciles.

Conte édifiant dont je me contrecalice

Il convient pour l'édification morale des générations futures que de présenter des modèles de réussite, sinon de droiture ou bien de perfection absolue.

Évidemment, ce n'est pas à la hauteur de tous les auteurs. Cependant, même un auteur d'apparence vile peut nous surprendre. Dostoïevski, par exemple, jouait sa paie au casino avant que de l'avoir gagnée. Cela ne fût pas pour l'empêcher d'écrire L'Idiot, son roman le plus parfait, mais aussi le plus ennuyant.

Ce qui fait que je me dois de vous raconter une histoire ennuyante.

C'est celle d'un gars qui n'était pas idiot et qui ne comptait pas sur ses doigts. Non, il comptait dans sa tête, avec une précision effarante. Bien sûr, il portait un nom. Il s'appelait Beurk. Beurk parce que tout le monde le trouvait laid. Lui-même n'était pas capable de se regarder dans le miroir. Ce qui fait qu'il ne s'arrangeait pas la face, n'avait qu'un seul gros sourcil avec autant de barbe que de poils de nez. Il aurait pu se faire une tresse avec ses poils d'oreille. Franchement, il était un personnage hirsute qui beurkait tout un chacun.

Hormis le fait qu'il soit laid, pour une raison qui lui appartient, Beurk avait de grandes qualités. Il ne mangeait jamais la bouche pleine et se curait les ongles avec diligence.

Du point de vue moral, c'était un gars qui pratiquait tous les petits métiers et petites misères dont personne ne veut. Et il finissait par se faire une paie acceptable qu'il dépensait dans des machines à sous. Ce qui fait qu'il n'avait jamais un sou vaillant. Pas moyen non plus de lui faire écrire un roman, ne serait-ce que la suite de L'Idiot de Dostoïevski, mettons que ça s'appellerait «Le retour de l'Idiot» ou bien «Cours après moi patate chériffe!»

Évidemment, on ne voit pas très bien ou je veux en venir avec ce conte édifiant.

Même moi je m'y perds un peu.

Je sais que ça devait finir bien mais j'en ai perdu quelques bouts en cours d'écriture.

Alors aussi bien que cela se termine sur un air de musique.

Beurk serait d'accord avec ça. Il n'est pas achalé avec ça, Beurk. Et même qu'il ne sait même pas que je parle encore de lui ce matin. Comme s'il fallait que je voie ce que les autres ne voient pas, par accès de fièvre rimbaldienne, l'artiste est un voyant et blablabla...

Turlututu, chapeau pointu, tiens. Et ce conte édifiant, je m'en contrecalice.

dimanche 8 mai 2011

Robob, Dagnel et Lake of Stew hier au Café-galerie L'App'Art'

On se sent toujours un peu plus artiste parmi nos pairs. Hier, j'étais entouré d'artistes et, franchement, ça faisait du bien à l'âme. Dans la loge du Café-galerie L'App'art' ça grattait de la guitare, ça jouait de l'harmonica, ça frottait de la planche à laver. Ça mangeait de la soupe en buvant une bière.

C'était la soirée de Robob, Dagnel et Lake of Stew. Il y avait au menu du folk francophone et anglophone, du bluegrass, du western, du rockabilly et de la musique hawaïenne.

Dans la loge, on se parlait parfois en français, parfois en anglais, souvent en musique.

Dagnel et son frère proviennent de la formation de rockabilly Les Malléchés. Guy alias Guy Marcotte était à l'harmonica. Son harmonica chuintait des complaintes pas ordinaires. Ils ont livré une performance enlevante, un son inspirant, sans poncifs ni standards éculés. Dagnel présente des textes en français solides qui riment aux bons endroits, avec des préoccupations sociales qui ne nuisent en rien à l'humour et à l'amour de la musique.

Le légendaire Robert Rebselj, alias Robob, est intervenu ensuite avec son band trié sur le volet où votre humble serviteur joua lui-même un rôle de choriste sur un air de musique hawaïenne. Les quatres tounes de Robob, des compositions de son cru, ont le charme des années '20. Avec son ukulélé et son gazou, il y est allé en toute simplicité, avec un sens du spectacle qui fait déjà sa marque de commerce. Il y avait même des danseuses des Années Folles déguisées en oiseaux et un hippie qui faisait office de joueur de flûte à coulisse. C'était impossible de refuser de monter sur scène, dans ces conditions, pour chanter un air du folklore hawaïen avec ma voix de Yogi l'ours.

Lake of Stew, ce sympathique groupe montréalais, a terminé la soirée tout en bluegrass. Ça résonne du banjo, croyez-moi. Oua. C'était le party.

Bref, c'était une belle soirée. À recommencer. Sans aucun doute.

samedi 7 mai 2011

Après la vague orange, celle de Québec Solidaire...

L'union de la gauche est possible au Québec puisque tout est occupé par la droite. Le PQ est plus nationaliste que socialiste. Cela n'inspire plus rien sinon un bayement aux corneilles.

Le monde et les temps changent. La gauche, au Québec, rafle tout. On vient d'assister à une vague orange aux dernières élections fédérales, du jamais vu, avec le NPD qui passe d'un seul député à cinq-huit députés.

Le Québec est résolument à gauche et il se pourrait bien qu'une nouvelle vague surgisse pour les élections municipales comme pour les élections provinciales. Préparez-vous à voir votre mairie et votre comté provincial tomber entre les mains de la gauche, plus vigoureuse et plus jeune que jamais.

Je prédis une superbe montée de Québec Solidaire. Son seul député pourrait trouver une oreille attentive à Trois-Rivières, Saguenay ou Mascouche. Les électeurs en ont plein le cul des politiciens professionnels et sont prêts à passer à une nouvelle vision du pouvoir du peuple. Les commentateurs auront beau dire ou beau faire, rien n'arrêtera la vague lorsqu'elle surgira. Tout un chacun sera surpris. Surtout les plus conservateurs, rejetés par la grande majorité des Québécois, ce qui ressemble étrangement à des conditions gagnantes... pour autre chose.

Vous pouvez cracher sur nos votes, chroniqueurs et éditorialistes, mais ils montrent tout de même qu'il est possible, sinon souhaitable, d'avoir une autre vision de l'économie.

L'économie doit être au service des gens, et non le contraire.

Les hommes et les femmes ne sont pas des instruments.

Rien n'est immuable et insurmontable. Tout est possible.

Yes we can!

vendredi 6 mai 2011

Les électeurs de Berthier-Maskinongé ne sont pas des imbéciles

Les électeurs du comté de Berthier-Maskinongé savaient fort bien qui était Ruth Ellen Brosseau, une simple photo d'une fille qui se trouve en vacances à Las Vegas en pleine campagne électorale. Et qui fait le choix de Las Vegas plutôt que de la campagne, pour une raison qui lui appartient. Et qui est tout de même élue, sans que l'on ait vu la moindre pancarte électorale, le moindre dépliant. On savait aussi qu'elle devait travailler son français, comme si les gens de Berthier-Maskinongé ne votaient que pour le bon parler et le bel accent... Enfin, passons par-dessus cet appel de la race qui, encore une fois, finit par lasser tout le monde.

Ils ont voté Orange dans Berthier-Maskinongé. Ils ont voté pour le NPD, comme l'a fait l'ensemble du Québec, pour démontrer un profond attachement en la justice sociale face aux politiques rétrogrades des conservateurs. Quelque chose qui transcende même son chef, Jack Layton, et la nouvelle députée Ruth Ellen Brosseau.

Dans Berthier-Maskinongé, comme partout au Québec, il y a eu un vent de changement qui était plus fort que les machines électorales bien huilées, les pancartes et autres trucs de politiciens professionnels. On a élu des inconnus plutôt que des trop-connus. Ça peut indigner des commentateurs politiques, bien sûr, mais la vie ne va pas toujours dans le sens de leurs sages conseils.

Le 2 mai dernier, la vague orange a porté à la tête des comtés du Québec plusieurs personnes ordinaires, qui militent pour le NPD et se présentent là où il n'y a personne pour se présenter. On les appelle des poteaux. Il y en a dans tous les partis.

La nouvelle députée de Berthier-Maskinongé ne connaît probablement personne dans le comté. Elle va découvrir ses électeurs et électrices. Elle va leur en devoir une et peut-être deux. Elle sera condamnée au dévouement et pourra servir les intérêts du comté tout aussi bien, sinon mieux, que ne le ferait un politicien professionnel.

Les électeurs de Berthier-Maskinongé sont des gens qui entendent à rire. Je soupçonne que plusieurs se sont dits «M'en fous qu'elle passe ses vacances à Las Vegas. J'vote NPD!»

Si les citoyens d'un comté décidait d'élire un candidat rhinocéros, ce serait leur affaire.

Dans Bertier-Maskinongé, les gens ont voté pour Ruth Ellen Brosseau en sachant très bien que c'était une candidate fantôme du NPD. Lorsqu'elle apparaîtra dans le comté, parions que ce sera un événement médiatique national. Ce qui permettra au comté de se mettre en valeur. Et à la nouvelle députée de débuter ses fonctions en toute humilité.

Je suis convaincu que Ruth Ellen Brosseau n'aurait jamais pensé être élue dans ce comté puisque, visiblement, personne ne la connaît. Elle rendait service au NPD. Et maintenant, on la veut au service des gens de Berthier-Maskinongé.

Les électeurs et électrices de Berthier-Maskinongé ne sont pas des imbéciles. Ils ont voté en toute connaissance de cause pour Ruth Ellen Brosseau.

mercredi 4 mai 2011

Hervé Veilleux croit en ses rêves

Il ne suffit pas que de se rêver une vie. Encore faut-il se mettre en action. Bien sûr, le rêve peut te tomber sur la tête comme sur d'autres la foudre aura pu tomber. Néanmoins il convient de dire que ces cas sont exceptionnels. La plupart du temps, il ne se passe rien de bien rien de mal. Enfin, pour celui qui ne bouge pas d'un pouce. À moins que je ne me trompe. Mais, bon, ça ne sera pas la première fois que cela me soit arrivé. Je ne suis pas Dieu, moi.

Je suis plutôt un auteur, tiens. J'écris des nouvelles, des contes et autres niaiseries. Comme celle d'un type qui s'est mis en action au lieu de se rêver une vie. Il s'appelle Hervé. Hervé Veilleux. Il n'est pas petit. Il n'est pas vieux. Et surtout, il se met en action.

Alors, le voilà qui enfourche son vélo et s'en va vers son nouveau boulot.

Il vend ses poèmes sur la rue, Hervé.

Ses poèmes sont nuls à chier, mal écrits, pleins de fautes d'orthographe. Franchement, vous les trouveriez illisibles.

Pourtant, Hervé s'est mis en action. Il est maintenant poète puisqu'il vend ses poèmes sur la rue. Il ne rêve pas. Les gens lui achètent vraiment sa poésie nulle à chier.

Du coup, Hervé gagne en dignité. Il court les comptoirs vestimentaires pour s'acheter du beau linge avec les profits de sa poésie: béret, foulard rouge, costard impeccable. Oua! Hervé a vraiment l'air d'un monsieur.

Et il vend encore plus de poèmes. Se part une petite maison d'édition pour publier d'autres auteurs nuls à chier. Et voilà qu'Hervé s'est bâti un empire.

On le nomme professeur d'université.

Puis recteur.

Et il dit aux autres comment écrire.

Hervé Veilleux croit en ses rêves. Il mérite sa fulgurante ascension sociale.

C'est toute la différence entre vous et moi qui ne sommes que de pauvres cons bourrés de talent.

mardi 3 mai 2011

Gauche: 60% / Droite: 40% ... et un gouvernement conservateur majoritaire

Plus de six électeurs sur dix ont voté contre les conservateurs. Notre mode de scrutin uninominal à un tour permet à un parti qui n'a récolté que 40% du vote de former une majorité au parlement.

Quoi qu'il en soit, les conservateurs ont été battus à plates coutures au Québec. Le NPD de Jack Layton a remporté une victoire historique et formera l'opposition officielle pour la première fois de son histoire.

Le Bloc Québécois et le Parti Libéral du Canada ont mordu la poussière.

Des candidats fantômes ont eu raison de «grosses machines» à faire sortir le vote.

La première députée du Parti Vert de l'histoire a été élue.

Ce matin, mon comté est orange, ma région est orange et mon pays est orange.

Vive le socialisme! Pouvoir au peuple!

Bravo Jack, Robert, Ruth, Lise et tous les autres néodémocrates. Vous serez maintenant notre rempart contre les politiques rétrogrades des conservateurs.

Relevons-nous les manches et préparons un autre tsunami pour les élections provinciales et les élections municipales. Foutons dehors toutes les vieilleries politiques. Changeons le Québec puisque le Canada ne veut pas changer.

lundi 2 mai 2011

Oui, c'est bien une orange

Oui, c'est bien une orange.

Elle est belle, n'est-ce pas?

Elle est à la couleur du raz-de-marée politique qui se prépare pour donner une nouvelle direction à ce pays.

Et cette direction, youppi, ce sera la gauche.

Pouvoir au peuple!

dimanche 1 mai 2011

Premier mai / Fête des Travailleurs

J'ai délaissé momentanément les arts et les lettres sur mon blogue pour prêter ma voix aux sans-voix, aux pauvres, aux chômeurs, aux arbres, aux oiseaux, aux ours polaires, aux rivières et aux océans.

On peut changer les choses de plusieurs façons. Le plus facile reste encore de les changer par un vote.

Demain, ce sera jour d'élections au Canada. J'ai déjà fait mon devoir de citoyen. Et j'ai choisi pour ma cité le socialisme allié à la démocratie, la justice sociale, l'équité, l'écologie, la santé, l'éducation et les profits pour tous.

On peut envoyer des fusées sur la Lune. Des fusées qui défient les lois de la gravitation, des lois que des physiciens d'un autre temps croyaient immuables. Comme si l'homme et la femme étaient tenus à l'impossible...

L'humanité a réalisé l'impossible, tant pour le bien que pour le mal, mais je me permets de rêver que tout tire vers le rêve plutôt que vers le statu quo et, pire encore, la régression.

Nous pouvons envoyer des fusées sur la Lune. Nous pouvons aussi sortir le monde de l'exploitation, de la misère et la pauvreté. Les lois humaines ne sont pas immuables. Les lois doivent servir l'humanité, et non le contraire.

Aujourd'hui, pour le Premier mai, Fête internationale des travailleurs, je salue tous ceux qui ont porté des pancartes pour empêcher les mines et les shops de textile d'employer des enfants. Ce sont les mêmes qui portèrent des pancartes pour réclamer de l'État une société juste, où le peuple est libre et nullement esclave des bandits. Sans ces porteux de pancartes, nous n'aurions pas d'assurance-maladie, ni d'assurance-chômage, ni d'école, ni d'hôpitaux, rien d'autre que de la misère et des prières pour faire passer la douleur et l'injustice.

Demain, pour le 2 mai, faisons-nous plaisir en tant que bâtisseurs de pyramides de gypse pour nos fanfarons pharaons qui s'achètent des chroniqueurs pour nous dire que leurs lois sont plus immuables que celles de la gravitation.

Demain, faisons comme si nous envoyions une fusée sur la Lune.

Demain, envoyons à Ottawa un gouvernement majoritaire socialiste avec le NPD.

Demain, mes frères et soeurs, faisons la révolution Orange!

Faisons-la avec nos amis du Yukon et de la Colombie-Britannique.

Faisons-la avec Tom de Winnipeg et avec Gladu de Tracadie.

Faisons-la avec les Newfies, avec les Inuits, avec les Cris, avec les Arabes et les Juifs, les Italiens et les Ukrainiens. Faisons-la même avec les Anglais.

Travailleurs, bonne fête, on fêtera aussi demain si vous le voulez bien.