mercredi 30 avril 2008

Parcours politique

Je ne suis membre d'aucun parti politique.

Cependant, j'ai un parcours politique.

Je vais vous le livrer sans fards, avec un peu de honte, comme un mea culpa.

J'ai participé à toutes les manifs, au secondaire comme au collégial, par solidarité tout autant que par tempérament festif. Une manif, c'était la fête, un congé pour se faire arroser par les pompiers avant d'aller regarder pousser les fleurs, en retrait, dans l'espoir de changer le monde tout en se questionnant sur l'origine des trous noirs ou sur la manière d'aborder les filles. J'étais un peu plus con que les autres parce que je ramenais tout à la «Cause»: un vrai tempérament de trouble-fête...

À cette époque, mon auteur préféré était Jack London. Comme Martin Eden, dans le roman éponyme de London, je provenais d'un milieu modeste et comme lui je ne me sentais pas à l'aise parmi les riches tout comme parmi les pauvres, qui ne savaient pas qui était Jack London, Shakespeare ou Karl Marx. Je me battrais donc seul contre le monde. J'allais, comme mon auteur préféré, laver des planchers, livrer des caisses de bière, porter des commandes d'épicerie, laver des vitres ou des personnes âgées, whatever, jusqu'à ce que j'obtienne ce diplôme qui m'ouvrirait les portes de la haute société, où je me voyais jouer le rôle de prophète de malheur. Je les ferais trembler comme des feuilles en leur parlant de la colère qui gronde dans cette masse d'où je m'étais tiré à force d'efforts incommensurables aux yeux d'un gosse de riche...

Heureusement que j'ai connu l'autre facette de Jack London, celle qui l'a vraiment rendu célèbre, celle de l'auteur de Call of the Wild et de toutes ses nouvelles sur le Klondike. Il aura fallu que je me rende une première fois au Yukon, en '93, pour transcender ma vision réductrice de London et le voir pour le formidable conteur qu'il est. Ses plus mauvais livres sont les livres que j'aimais le plus quand j'étais jeune: Martin Eden et Le talon de fer. Ses meilleurs sont tout ce qu'il a pu écrire sur le Yukon et la ruée vers l'or de 1898. C'est le plus Canadien des auteurs américains.

J'étais donc foncièrement punk, lecteur de Jack London, individualiste, anti-raciste, socialiste et vaguement artiste jusqu'à ce que j'entre à la faculté de droit de l'Université Laval.

C'est là que tout s'est gâté.

Je suis d'abord devenu membre du Parti Québécois. Cela n'a pas duré deux semaines. Juste le temps d'assister à un discours de Jacques Parizeau à l'Université Laval. Le lendemain, je commençais à lire L'histoire de la révolution russe de Léon Trotsky et, quelques jours plus tard, je tombais sur un journal trotskiste. J'étais préposé aux bénéficiaires à l'hôpital pour payer mes études. Je travaillais parfois de minuit à huit avant d'entrer dans le cours à neuf heures, complètement lessivé, pour entendre délirer un professeur sur le code de procédures civiles tandis que je m'endormais sur le crayon.

Je détestais les gosses de riche autour de moi qui avaient la vie facile, les loisirs, les filles. Et plus je les détestais et moins je me reconnaissais dans leur péquisme, le point ultime de leur rébellion de petits bourgeois.

J'irais bien plus loin, tiens. J'allais devenir membre d'une section sympathisante de la Quatrième Internationale dans l'État canadien... J'allais devenir un cadre révolutionnaire marxiste, indépendantiste, pour l'instauration de la République des travailleurs du Québec, féministe, écologiste, internationaliste et fondé sur la dictature du prolétariat... Fuck! J'étais devenu complètement fou! C'était encore pire que d'être péquiste.

Je me suis bien rendu compte, au bout de quelques manifs, que le trotskisme n'était qu'une variante du léninisme, proche cousin du stalinisme.

J'ai quitté le mouvement pour devenir un socialiste libertaire, puis un anarchiste.

C'était en 1989. Le mur de Berlin venait tout juste de tomber.

Dans les années qui allaient suivre, la métaphysique et les femmes allaient prendre beaucoup trop d'importance pour que je m'intéresse à la politique. J'ai participé à quelques manifs, mais jamais sous l'égide d'une bannière politique.

Certaines valeurs fondamentales m'ont accompagné tout au long de mon parcours, en dépit de mes options politiques du moment. Parmi les trotskistes, on s'est donné beaucoup de mal à me justifier la dictature du prolétariat et la liquidation des ennemis politiques. C'est ce qui m'a mené à quitter le mouvement. J'étais trop humaniste, trop littéraire, trop artiste...

Aujourd'hui, je ne suis qu'un citoyen parmi tant d'autres, avec un ego plus conciliant, plus tolérant, plus généreux, plus libéral.

Mes sympathies sont circonstancielles. Je me reconnais dans certains éléments des programmes libéral, vert et solidaire. Pas beaucoup dans le PQ. Pas du tout dans l'ADQ ou dans le Parti communiste canadien marxiste-léniniste (bolchévique). Je n'ai plus rien en faveur des extrémistes, toutes tendances confondues. Je veux vivre et laisser vivre en paix.

Je suis au centre-vert, solidaire et libéral; toujours aussi vaguement artiste, anarchiste et festif, tolérant et pas nécessairement brillant.

lundi 28 avril 2008

NO PASERAN

L'Action démocratique du Québec (ADQ) ne fait pas que descendre dans les sondages. Elle descend aussi dans l'estime de tous ceux qui souhaitent vivre dans une société ouverte, pluraliste, démocratique et tolérante. Ce qui ramasse pas mal de gens.

Au fond, l'ADQ choisit le chemin le plus long pour aller au pouvoir. L'ADQ se confond en imbécillité avec le défunt Parti créditiste.

La plus vulgaire opinion est élevée au rang d'une doctrine sociale et économique, dans un cas comme dans l'autre. Et la dénonciation du pouvoir se confond avec un goût pour l'ordre qui n'a de commune mesure que le désordre que l'ADQ susciterait s'il parvenait à former un gouvernement, par quelque abracadabra que j'ai peine à concevoir, compte tenu de notre réalité démographique qui désavantage fortement les idées racistes.

Il y a non seulement beaucoup plus d'immigrés, mais beaucoup plus de Québécois dits «de souche» qui ne flirtent pas du tout avec le racisme. Cela fait pas mal de monde contre soi en partant, sans compter les syndicats qui viendraient tout de suite rappeler à l'ADQ l'impossibilité d'exercer un pouvoir sans partage ici-bas, en terre sociale-démocrate.

L'ADQ ne prendra jamais le pouvoir. On parlera bientôt de Mario Dumont comme on parle de Réal Caouette, des Bérets blancs ou du conseiller de Hérouxville. Ces manifestations de folklore viennent nous faire peur de temps à autres, mais cela finit par quitter le paysage médiatique assez vite, juste parce que le gag est éculé.

LES PANCARTES DANS BOURGET ET POINTE-AUX-TREMBLES

L'ADQ a installée de belles pancartes racistes dans les circonscriptions montréalaises de Bourget et de Pointe-aux-Trembles. Mario Dumont aura de plus en plus de mal de se dissocier du rapprochement que l'on peut faire entre lui-même et Jean-Marie Le Pen. Dumont et sa bande sont des politiciens identitaires ringards qui font honte au Québec et aux Québécois. Les vieux partis ont l'air jeune comparé à ce jeune parti de louveteaux nationaleux qui voudraient que la femme reste à la maison pour faire des bébés.

C'est comme s'ils s'étaient gelés à réécouter ad nauseam la toune Dégénération du groupe Mes Aïeux. Un ramassis de clichés et de stéréotypes qui occultent les femmes et dévalorisent les progrès accomplis au nom d'une quelconque nostalgie, d'un «romantisme politique» qui dégénère trop souvent en formes plus ou moins subtiles d'autoritarisme, voire de totalitarisme.

Lisez-moi ça. Et dites-moi que j'ai tort:

Recul du français à Montréal
Bilan péquiste/libéral = Hausse de l’immigration de 22%
Solution ADQ = Politique nataliste et gel du seuil d’immigration
Sur une pancarte électorale de l'ADQ pour les élections partielles de Bourget et Pointe-Aux-Trembles

Le fascisme ne passera pas.

Salut à toi l'immigré!


dimanche 27 avril 2008

SYMBOLISME

Il y en a qui s'accroche à des époques comme de parfaits imbéciles.

Don Quichote s'accrochait à la chevalerie en une époque où elle n'existait plus. On ne peut pas dire qu'il était brillant. Combattre des moulins à vent, quelle perte de temps! C'est comme battre un trottoir à coups de bâton de baseball en se prenant pour, mettons, Babe Ruth ou quelque autre chevalier O'Keefe.

Je ne vaux pas mieux que les autres. Voilà que je patauge dans les eaux du symbolisme. Je viens de lire une monographie sur l'artiste-peintre Gauguin et toute l'époque me revient en mémoire. Je suis subitement redevenu un symboliste...

Je me revois sur le campus de l'université, bouteille de vin à la main, en train de lire Rimbaud, Corbière, Verlaine, Maeterlinck, De Gourmont ou bien de contempler des reproductions de Klimt, Moreau, Van Gogh ou Gauguin.

Nelligan était aussi mis à contribution dans ma passion pour le symbolisme, ne serait-ce que pour avoir écrit «Vive le vin et l'Art!», que j'aimais tous deux également. Vive le vin et l'Art, c'était bien mieux que «ma vitre est un jardin de givre». Et puis Nelligan, avouons-le franchement, a écrit des poèmes qui n'étaient souvent que des imitations de Verlaine ou Gérard de Nerval. C'est ce qui finit par me lasser de Nelligan, où l'originalité du poète se limite parfois au talent d'un copieur.

La réalité brute n'est pas la réalité vraie pour moi. Tout ce transcende la réalité, pour lui conférer une dimension supplémentaire, ne peut s'exprimer convenablement qu'à travers l'art.

C'est ce qui me ramène toujours vers le symbolisme, cette nécessité de se transfigurer à travers l'art, de transcender la réalité et les conventions pour en venir à «retrouver l'Éternité» (Rimbaud).

Je retourne à mes pinceaux et ma toile pour profiter de ce que le symbolisme m'inspire afin de terminer ce Peau-Rouge dans son canot d'écorce qui s'apprête à accoster sur une plage remplie de tortues, de lapins volants et d'ours noirs. La présence des animaux sur la plage en est encore au stade de l'hypothèse - je suis symboliste, mais je me demande si je ne charrie pas un peu avec l'ours noir... Je pourrais aussi dessiner Antonin Artaud, sur la plage, ou bien le chien Milou. Mais le surréalisme ne me sied guère. Je suis accroché aux symboles...

Je vous laisse sur cet air de Fauré.

vendredi 25 avril 2008

CONTRE LE CHEVAL DE FER


Le cheval de fer, sous toutes ses formes, me rebute. C'est l'Indien en moi qui parle.

Pour que roulent ces maudites machines, et qu'on en produise toujours plus, on saigne la terre jusqu'à l'extinction de toute forme de vie. C'est gros ce que je dis. Je sais et je m'en tabarnaque.

C'est gros.

Pourtant, je ne joue pas au prédicateur ni à l'écologiste.

Je joue simplement à l'Indien. À l'Indien qui déteste le cheval de fer.

En ce moment, le prix du blé, du riz et du maïs monte en flèche, partout dans le monde, provoquant des émeutes, des guerres et des famines. La crise tire son origine du méthanol, un combustible produit à partir du blé, du riz ou du maïs, qui se substitue au pétrole pour faire avancer le cheval de fer.

La demande en méthanol augmente en flèche. On affame bon nombre de pays d'Afrique en ce moment qui n'ont plus les moyens de s'acheter les produits de base. La farine s'achète dix fois le prix de l'an passé. Les pauvres doivent manger des racines en nous regardant rouler dans nos chevaux de fer...

-La farine, c'est pour le cheval de fer! Ôtez-vous de notre chemin, manants! There's no way like our way!

Tchou, tchou, le cheval de fer... Comme au bon vieux temps où l'on tuait des bisons pour ne s'emparer que de leurs langues ou leurs testicules. On laissait pourrir la viande au soleil, sur le bord du chemin de fer. Tchou, tchou, le cheval de fer... Après les bisons, le blé, le riz, le maïs. Là où le cheval de fer passe, plus jamais l'herbe ne repousse.

C'est tout à fait ridicule.

Une chance que c'est presque terminé.

Parce que la civilisation du cheval de fer n'a pas d'avenir.

La civilisation de l'Indien rattrape le monde, juste à temps.

La civilisation de ceux qui sont ce qu'ils sont... Pas des gens si compliqués que ça. Pas très cérémonieux. Juste là, ici et maintenant.

Juste à temps.

Il n'est pas pire ennemi du cheval de fer que l'Indien.

Et comme tout le monde, au fond, a un coeur d'Indien, je me dis qu'il y a de l'espoir.

La solution est simple: marchez!

Ou prenez le cheval de fer en commun.

Ou trouvez-vous une maudite bonne raison.

Ou restez dans votre tipi à lire mon blogue.

Mais laissez la farine aux pauvres, pas au cheval de fer...

jeudi 24 avril 2008

Cent treize pages de Marshall McLuhan

Je lis, à raison d'une ou deux pages par jour, La galaxie Gutenberg de Marshall McLuhan. C'est une lecture un peu pénible. C'est ennuyant au plan strictement littéraire. Au bout de deux pages, je suis épuisé. Les thèses sont presque toujours soporifiques. L'écriture universitaire est lourde, ampoulée, maladroite. On finit par s'y faire, par opportunisme. Mais elle n'en demeure pas moins une écriture laide. Marshall McLuhan, traduit ou non, ce n'est pas Walt Whitman ou Robert Service. C'est juste plate à lire.

La galaxie Gutenberg traite des mutations technologiques, scientifiques et sociales engendrées par l'alphabétisation, puis par l'imprimé et la finalement la diffusion des images à grande échelle. Un homme d'hier ne comprendrait rien au monde d'aujourd'hui, comme nous ne comprenons rien des hommes d'hier. C'est ce que ça dit en cent treize pages. Il m'en reste trois ou quatre cents pages à lire. Je vais ruminer ça encore un bout pour revenir sur le sujet qui, bien qu'il soit ennuyant, est tout de même au coeur de l'évolution des communications, qui s'est accélérée au cours des dernières années.

Au Moyen-Âge, Thomas d'Aquin s'étonnait de la lecture silencieuse d'un moine célèbre dont le nom m'échappe tout à fait. Thomas lisait à voix haute et le petit père lisait avec ses yeux, ce qui supposait une vitesse de lecture tout aussi accélérée que la capacité à digérer rapidement de l'information.

Aujourd'hui, tous les intellectuels lisent avec les yeux, saisissant les mots tels des concepts visuels. De plus, l'Internet favorise une fulgurante interactivité de tous les domaines des communications humaines. Il y aura donc de fulgurantes poussées technologiques et scientifiques à prévoir, pas dans cent ans, mais demain.

L'apparition de l'imprimerie a permis l'apparition de toute une flopée d'innovations.

L'Internet c'est l'invention de l'imprimerie exposant un milliard.

mardi 22 avril 2008

NOUVEAUX TABLEAUX, PREMIÈRE EXPOSITION...


Gaétan, Plumes au vent, Acrylique, 2008 (extrait)


Je cherche présentement un local, au centre-ville de Trois-Rivières, pour tenir une exposition de mes tableaux. Ils vaudront chacun plus d'un million après ma mort. L'inflation étant ce qu'elle est je n'étonnerai personne. Avis aux intéressés, c'est avant qu'il ne soit célèbre qu'il faut tendre la main à l'artiste et s'en faire un ami... J'ai deux cents putains de toiles à exposer. Je suis dû.

J'ai brossé trois nouveaux tableaux.

Je n'ai pas de caméra sur pied pour vous présenter des reproductions fidèles. C'est mieux ainsi. Cela vous fera une bonne raison de rechercher les originaux, plus dispendieux, mais aussi plus jolis.


Gaétan, Des eaux poissonneuses, Acrylique, 2008 (extrait)


Gaétan, Gauguin jouait-il de l'harmonica?, Acrylique, 2008 (extrait)

Pour acheter ces toiles, communiquez avec moi par courriel:

bouchard.gaetan@gmail.com


LA PRISON EST SURPEUPLÉE À TROIS-RIVIÈRES ET L'ÉGLISE DE SCIENTOLOGIE SOIGNE NOS DROGUÉS

La prison est surpeuplée à Trois-Rivières. Il y a deux à trois détenus par cellule. Des types qui n'ont pas payé leurs amendes pour stationnement interdit côtoient des présumés meurtriers qui devraient être dans une prison fédérale. Il faut séparer le grain de l'ivraie pour éviter que deux présumés meurtriers soient dans la même cellule, avec tout ce que cela peut supposer en termes de possibilités d'agressions, physiques ou sexuelles, sans compter les états psychotiques de certains détenus... Le syndicat des geôliers de Trois-Rivières a raison de se plaindre de la situation.

Il y a pire encore. Juste en face de la prison de Trois-Rivières se trouve un célèbre centre de désintoxication en lien avec l'église de Scientologie. Qu'est-ce qu'on offre pour traiter nos ivrognes, nos drogués et autres polytoxicomanes? L'église de scientologie... Et si le type est bouddhiste, mettons? L'église de scientologie... Et s'il est catho? L'église de scientologie... Tabarnak! C'est évident que ça n'a pas de maudit bon sens! Les centres de désintoxication devraient, à mon sens, être laïcisés au plus vite. Ce n'est pas vrai qu'il n'y a que Dieu pour mettre fin à l'ivrognerie. L'ivrognerie peut se traiter comme n'importe quelle autre maladie mentale, par des humains qui se contentent d'aider d'autres humains sans leur foutre des fables et des niaiseries dans le crâne.

Il me semble qu'on gagne tous collectivement à mieux traiter les prisonniers. Je ne dis pas qu'il faut les chouchouter. Je dis juste qu'on n'est pas obligé de cautionner un système carcéral qui met en danger la sécurité des gens qui y travaillent et y vivent quotidiennement. Rien de mieux que la sécurité pour enseigner la sécurité aux récidivistes...

La loi de la matraque, je n'y crois pas tant que ça.

Quand on est devant un rat, on doit lui laisser une porte de sortie pour ne pas se faire mordre. C'est la règle de l'art.

L'eau est insaisissable. Pourtant, c'est elle qui sculpte les montagnes. Cette formule est de Lao Tseu, un sage qui n'aurait certainement pas obligé qui que ce soit à brosser un plancher avec une brosse à dents pour se guérir de son ivresse, dans quelque centre de désintoxication de Trois-Rivières...


ÉMEUTE À MONTRÉAL SUITE À LA VICTOIRE DES CANADIENS

Il y a eu une émeute suite à la victoire des Canadiens contre les Bruins. Nous n'en sommes pas encore rendus à la dernière partie de la finale pour la Coupe Stanley que déjà les voitures de police sont brûlées dans la rue par quelques hooligans alcooliques dopés au vandalisme. Ce n'est pas le hockey le problème dans cette histoire. Le problème c'est le fait d'être saoul ou gelé raide dans la rue après avoir assisté à une séance de gueulage collectif parmi vingt milles primates. Dans de telles conditions, il se peut que tout revole autour de soi.

Que voulez-vous? C'est la vie...

lundi 21 avril 2008

Gargantua jouait au hockey au parc des Pins

Les bons souvenirs de lecture abondent en moi comme d'autres se remémoreraient avec un brin de tendresse de belles parties de hockey.

Je n'ai rien contre le hockey. Je l'ai pratiqué sur la patinoire du parc des Pins, à Trois-Rivières, pendant une dizaine d'années, à jouer à cinquante contre quarante-huit...

J'exagère à peine. La glace, lors de nos parties full contact sans arbitres ni règlements, pouvait contenir autant de joueurs que possible. J'en ai même perdu un bout d'oreille. Recevoir un coup de bâton de hockey en pleine gueule, par moins trente degrés Celsius, ça ferait casser n'importe quel appendice comme de la vitre : nez, oreille, alouette...

C'était tellement hockey, ce parc-là, qu'il fut un temps rebaptisé le parc Jean-Béliveau. Probablement que la commission de toponymie du Québec s'est rendu compte, un jour, que Jean Béliveau n'était pas encore mort. Le parc Jean-Béliveau est donc redevenu le parc des Pins.

Nous pratiquions le football avec le même mépris des règlements, dans la cour du Séminaire St-Joseph. Après les parties des gosses de riches, les gosses des pauvres s'emparaient de la cour pour jouer des parties full contact sans équipement ni protections. Chaque plaqué au sol était d'une sauvagerie à vous décaver un cerveau.

Quel est le rapport avec les bons souvenirs de lecture? Aucun. Ou presque. Enfin, ce n'est pas évident d'être chroniqueur. Je trouve quelque chose à dire en écrivant. J'ouvre Blogger et je tape tout ce qui me vient par la tête. Cela donne ce que cela donne.

Je disais donc, avec une certaine pompe, que les bons souvenirs de lecture abondent en moi comme d'autres se remémoreraient avec un brin de tendresse de belles parties de hockey.

J'ai déjà mes huit cents mots et je vous ai parlé de tout sauf de lecture. C'est fou, un blogue. Cela permet n'importe quoi, n'importe comment. Mes professeurs me reprochaient de ne jamais m'en tenir au sujet principal, comme si c'était intéressant de décortiquer sa pensée en termes de chiffres plutôt qu'avec l'élégance que supposent la maîtrise des lettres et le goût pour la beauté.
La beauté, voyez-vous, est toujours de trop. Ça ne fait jamais sérieux. Pourtant, il n'y a rien de plus sérieux, rien de plus authentique que la beauté.

«Tout ce qui est laid est faux.» (Cette citation, jusqu'à preuve du contraire, est de moi seul. Prière de citer vos sources si vous l'utilisez. Je ne sors pas de belles citations à la tonne. Même que celle-là, tout compte fait, ne veut pas dire grand' chose. Néanmoins, quand j'en sors une, traitez-la avec respect, traduisez-la dans toutes les langues et envoyez-moi un chèque. Merci beaucoup.)

Je disais donc qu'il n'y a rien de plus beau que moi.

Et pour les beaux souvenirs de lecture, je ne me contenterai aujourd'hui que d'un seul.

J'avais onze ans. Je lisais tout le temps, à la bibliothèque comme en classe, parce que j'apprenais plus vite. J'étais un petit bolé. Pour tuer le temps, mon professeur de cinquième année me faisait lire des fiches de lecture.

Je suis tombé sur des extraits de Gargantua, de François Rabelais, transcrits en français moderne par je ne sais trop qui.

C'était formidable d'avancer ainsi au pays de ce géant plus grand que nature qui bouffait et buvait comme une armée, sans complexes. J'étais déjà plus grand et plus gros que les autres et je me sentais pour ainsi dire de taille gargantuesque, bien que je n'étais pas du tout obèse. Je me regarde sur mes photos d'enfance et je ne suis même pas gros. J'avais cette idée-là dans ma tête, je sais pas trop pourquoi...

Quoi qu'il en soit, je serais désormais Gargantua, au grand dam de mes parents.

Pour me faire pardonner mon féroce appétit, je les aidais à transporter l'épicerie à bouts de bras, chaque semaine, apportant d'énormes fromages provenant des campagnes environnantes et d'aussi gros emballages de viande bien fraîche. Les six ogres que nous étions s'en donnaient ensuite à coeur joie, à dévorer toute cette belle nourriture jusqu'à ce que les os soient bien blancs et la moelle bien retirée.

Une fois que la digestion commençait, je poursuivais ma vie en ayant Gargantua pour modèle en toutes choses: je serai le plus grand, le plus gros, le plus fort. N'est-ce pas le rêve de tout enfant?

Quand on est né pour un petit pain, la vie de Gargantua est en elle-même un résumé de tous les péchés capitaux. Pourtant, c'est un ecclésiastique qui a écrit Gargantua. S'il y avait eu plus de curés comme Rabelais, peut-être que l'église n'en aurait été que plus humaine. Les plaisirs de la lecture peuvent très bien se conjuguer avec les plaisirs des sens.

Je n'ai plus rien à dire pour le moment.

C'est lundi matin et tout est possible.

Viser le top, encore une fois, pour bien débuter la semaine.

Le lundi rime avec je remporte tous les défis.

Merci Gargantua, de m'inspirer tant de volonté, aujourd'hui encore.

Vraiment, quand l'appétit va tout va.

samedi 19 avril 2008

JE CONNAIS UN COIN VERT ET TRANQUILLE À TROIS-RIVIÈRES... (ET C'EST UN SECRET!)

Je voue une haine viscérale envers les véhicules motorisées.

Que ce soit sur terre ou sur l'eau, les moteurs polluent autant qu'ils enlaidissent notre environnement visuel et sonore.

Les poissons vivent dans les eaux troublées par l'activité humaine. Les piétons se faufilent à travers les autos, les motos et les camions en respirant de grandes bouffées de gaz, en plus d'avoir à supporter le comportement imprévisible des chauffards.

Maintenant que l'on peut tourner à droite sur un feu rouge, les piétons doivent être plus vigilants que jamais. C'est comme si tous les droits revenaient aux pleins de marde qui polluent, roulent à pleins tubes, écrasent les pigeons, les piétons et les écoliers...

Bien sûr, le gouvernement libéral a fait adopter des mesures plus punitives à l'endroit des chauffards et des tarlais qui parlent au cellulaire tout en écrasant monsieur ou madame chose.

Personnellement, tout en saluant l'initiative, je trouve que ce n'est pas assez.

Dès les premières chaleurs du printemps, on sent bien que les taux de smog et de stress urbain augmentent de façon exponentielle.

Je ne comprends pas que l'on assiste aux changements climatiques avec une telle insouciance.

Ce n'est pas un discours écologiste de bonne foi qui va empêcher un cave de modifier son muffler de moto pour qu'il fasse encore plus de bruit au démarrage.

Ce qui l'empêcherait de le faire c'est soit un coup de bâton de baseball en pleine face ou bien une citation à comparaître au palais de justice. Je parie sur la loi plutôt que sur le coup de bâton de baseball, un fantasme qui me vient à l'esprit quand je vois un pollueur rincer son char ou sa moto pour rien, sinon pour raccourcir nos jours et nous priver de la jouissance paisible de ceux qu'il nous reste. Donc, merci aux élus d'être encore plus chien, plus rat et plus dénué de pitié envers les chauffards. Je pense, somme toute, que la majorité de la population les appuie en ce sens. Il n'y a qu'à produire un sondage si vous ne me croyez pas. Faites 10 appels au hasard et demandez aux inconnus que vous appelez ce qu'ils en pensent. En ce qui me concerne, je passe déjà à un autre appel. J'ai dit ce que j'avais à dire pour le moment. Vous vous doutez bien que je vais revenir sur le sujet avec cette haine du «cheval de fer» qui m'anime.

JE CONNAIS UN COIN VERT ET TRANQUILLE À TROIS-RIVIÈRES... (ET C'EST UN SECRET!)

Je ne vous dirai pas quel est l'endroit le plus vert et le plus paisible de Trois-Rivières. Je risquerais de perdre le seul endroit qu'il me reste pour décrocher de la ville.

Les plus futés auront déjà deviné où c'est. C'est là que je vais pour m'éloigner de ces débiles mentaux qui rincent leurs moteurs et vomissent des tas de décibels indésirables de leur système de son «performant», juste pour faire chier la populace et augmenter le niveau de stress, voire le taux de criminalité.

Auparavant, j'allais parfois à l'île St-Quentin, à l'embouchure de la rivière Métabéroutin (anciennement St-Maurice) pour goûter quelque repos.

Au fil des années, tout s'est dégradé. L'île a été envahie par les caves qui crissent leur système de son au boutte, sans compter les stations de radio locales qui s'emparent de la plage pour organiser leur danse des canards hebdomadaire et vendre des pubs à rabais. Bref, c'est devenu invivable. Trop de monde, trop de bruit, trop de pollution et toujours moins de verdure, de brises, de chants d'oiseaux...

Quand je demeurais à Montréal, j'allais souvent au cimetière Côte-des-Neiges, mon havre de paix. Le Mont-Royal est devenu, peu à peu, l'équivalent de notre Île St-Quentin, un lieu bruyant et peu reposant.

Dans le temps que je vivais à Québec, c'est sur les plaines d'Abraham que je goûtais au repos.

Ici, à Trois-Rivières, je vais dans un coin tenu secret...

Je ne suis pas contre le progrès. Bien au contraire. Je ne considère pas que ce soit un progrès que de polluer l'eau, l'air et les chants d'oiseaux.

L'eau que l'on pollue, on la boit.

L'air que l'on pollue, on le respire.

Le bruit que l'on fait, on l'entend.

Musique...

vendredi 18 avril 2008

CONTRE LE PROJET DE LOI C-484

Hier, les députés de tous les partis de l'Assemblée Nationale ont adopté à l'unanimité une motion dénonçant le projet de loi conservateur C-484 qui vise à reconnaître le foetus comme une personne à part entière quand une femme enceinte est victime d'une agression. Je me joins à eux, pour une fois, bien que je déteste généralement l'unanimité.

C'est que le projet de loi C-484 ouvrirait une porte à la recriminalisation de l'avortement.

Ce n'est pas pour rien que les pro-vie se réjouissent que ce projet en soit à sa deuxième lecture. (J'aimerais bien que l'on m'explique pourquoi les militants en faveur de la peine de mort se trouvent le plus souvent parmi les pro-vie. N'est-ce pas paradoxal?)

Si le foetus est une personne, au sens de la loi, le médecin qui «tuerait» ce foetus pourrait être reconnu comme un criminel, en se basant sur une interprétation de la loi C-484, si elle était adoptée.

Bien que les conservateurs Josée Verner et Lawrence Cannon soient contre ce projet de loi, cela n'en dénote pas moins la vigilance nécessaire face aux bigots, chez les conservateurs, qui souhaiteraient nous voir revenir à l'époque où les femmes s'avortaient avec des aiguilles à tricoter et de l'huile de ricin...

Je vous invite à signer cette pétition contre le projet de loi C-484. Ce sera toujours ça de fait.

Une toune que je dédie à toutes les grenouilles de bénitier de ce monde qui voudraient en venir, par des moyens détournés, à contrôler le corps des femmes, à les traiter telles des truies reproductrices. Il me semble qu'elle leur sied bien. Même si le lien n'est pas évident. Juste une toune pour les faire chier, en somme.

jeudi 17 avril 2008

SI VIVRE N'EST QU'EXISTER QU'AVONS-NOUS BESOIN DE VIVRE?

«Si vivre n'est qu'exister, qu'avons-nous besoin de vivre?» Étienne Pivert de Senancour écrivait ça dans son roman Oberman, paru en 1804. Senancour est un pré-romantique. C'est plein de lyrisme et de divagations de la créature sur la nature ou son créateur. Ce n'est pas mauvais. Cependant, je ne me sens pas dans l'état d'esprit pour lire Oberman ou regarder The Wall, un excellent film déprimant.

«Si vivre n'est qu'exister, qu'avons-nous besoin de vivre?» C'est mon professeur de philosophie, feu Alexis Klimov, qui m'a fait connaître Senancour, par le biais de cette phrase qui donne le ton au reste du roman.

En une phrase, Klimov nous emportait dans un voyage au pays de la culture, passant d'un rayon à l'autre avec une incomparable vivacité d'esprit. Bon vivant, d'un comique pince-sans-rire, il nous éveillait à l'amour de la connaissance et à la passion des bons livres.

Vivre, évidemment, n'est pas qu'exister.

Je laisse à d'autres le mythe de Sysiphe et trouve le sommet par un raccourci, pour piquer un somme auprès de da ma douce en mangeant des dattes fraîches et du raisin, tiens...

Le reste, ça ne vous regarde pas. Mais vivre, si je puis me permettre, ce n'est pas qu'exister.

C'est la leçon de philosophie que m'a enseigné Alexis Klimov et j'y colle autant que je le peux, ne serait-ce que pour ne pas dévaluer mon baccalauréat.

Ha! Ha! Ha!

mercredi 16 avril 2008

ÉCRIRE N'EST PAS UN DROIT

Écrire n'est pas un droit. Cela reste un privilège, même sur l'Internet. Je me sens des devoirs envers la communauté, dont celui de soutenir la veuve, l'orphelin, le pied-bot, le pauvre, le malheureux, le malchanceux, le moins que rien, le paria, le grabataire, le vagabond, le dentiste et le galérien.

Je le fais à ma façon, sans façons, et sans beurrer trop épais. Ce qui serait plutôt épais dans le sens le plus mince...

Mince alors! Je suis au carnaval des mots ce matin. Il y a des matins comme ça où l'écriture ça ne fait pas que déplier les doigts. Je me relis en moins de deux et je me sens en forme. Quel style, ma foi, je n'en reviens pas.

Je me reprends. Ma modestie m'étouffe. Au fond ma technique d'écriture est simple. Je m'en tiens à des phrases courtes et bien ciselées. Je suis l'ordre logique du discours: sujet, verbe et complément. Puis j'y saupoudre quelques onomatopées pour donner une couleur locale. Au fond, je ne sais pas pourquoi je vous dis ça. C'est sans importance.

C'est moins important que le Tibet, le Kosovo, Pointe-du-Lac, Rouyn-Noranda et Ste-Clothilde-de-Horton.

Je n'ai mis les pieds qu'à Pointe-du-Lac, dans la liste que je viens de vous donner.

L'important c'est aussi de savoir de quoi l'on parle. Et Pointe-du-Lac est sur le bord du Lac St-Pierre. C'est là que Radisson s'est fait enlevé par les Iroquois en 1635. Radisson qui devint ensuite Iroquois, Anglais, Français, bref apatride. Un type particulier d'outlaw de cette époque qui a fondé la Hudson Bay Company. Je vous reviendrai un jour ou l'autre sur Radisson, la figure historique la plus énigmatique de Trois-Rivières, exception faite des Algonquins Capitanal et Kiwiteb.

C'est un privilège, vraiment, que d'écrire sur le ouèbe. Sans la censure d'un rédacteur en chef, un chroniqueur s'accorde toutes les libertés. Je suis parti du soutien aux pieds-bots pour en finir avec l'histoire de Trois-Rivières.

Je prouve en cela que je suis pleinement Trifluvien.

Quelqu'un qui parle sans arrêt...

Entre Montréal et Québec, on ne trouve pas plus bavards qu'à Trois-Rivières. On aménage des tas de terrasses pour inonder la rue des Forges de jacassages forcenés. C'est à qui rapportera le plus d'anecdotes sans aucun lien apparent. C'est l'art de la digression, cultivé même chez les ados, que l'on dit peu bavards.

Ici, les ados parlent tout le temps et disent plein de trucs pas rapport, comme leurs parents.

Et je n'ai encore rien dit de nos vieux... Fiou! Ils placotent à n'en plus finir: c'est étourdissant!

Vraiment les Trifluviens parlent trop.

Je vous laisse sur Everyday People, une toune de Sly & The Family Stone.

dimanche 13 avril 2008

Haïku printanier

Le vent souffle
La neige tombe
Et fond au sol

Il fera soleil
Toute la semaine
Arrêtez de vous plaindre
Saint-chrême!

(chronométré: écrit en 12 secondes)

Sans télévision


J'ai vécu cinq ans sans télévision.

Je me contentais d'écouter la chaîne musicale de Radio-Canada et de lire tout ce que je pouvais à la bibliothèque: journaux, traités sur le charbon, romans malgaches, annuaires téléphoniques des États-Unis, partitions musicales, dépliants d'organismes communautaires, poèmes austro-hongrois, Aleister Crowley, les histoires drôles de Claude Blanchard, Le Loup des steppes de Hermann Hesse, Les manifestes du surréalisme, Antonin Artaud, Claude Gauvreau et Popeye, le vrai, tel que créé par Elzie Crisler Segar pendant la crise économique des années '30. Ce Popeye-là est l'anti-héros qu'il fallait pour l'époque, un marin borgne avec des gros bras, pas très joli, qui se fait le justicier de tout un chacun.

Bref, je n'avais pas de télévision et cela me laissait le temps de me cultiver un peu l'esprit.
Évidemment, plusieurs épisodes de Dallas manquent à ma culture.

On me parle de téléromans québécois ou d'émissions de variétés de cette époque où je n'avais pas de télévision et je suis dans la brume.

Aujourd'hui encore, ne me demandez pas ce qui s'est passé dans Virginie ou Le Banquier: je l'ignore et, franchement, je m'en crisse.

J'allume la télévision pour regarder des films.

Et comme j'aime bien faire autre chose que de regarder tout le temps des films, je peinds, je dessine, je joue de la guitare, de l'harmonica, de l'accordéon et du clavier, j'écris... Je marche. Tiens, c'est l'heure de la promenade. C'est un peu frisquet mais il ne neige pas comme hier. Les pissenlits s'en viennent. Les outardes aussi. J'affirme que le printemps est arrivé, même si la nature ne veut pas y croire...
Je vous quitte sur cet air de circonstance pour narguer la télévision.

samedi 12 avril 2008

L'UNIVERS NE PEUT ÊTRE CONTENU DANS UN BRÉVIAIRE

Rien n'est plus déplaisant que de discuter avec un adepte de telle ou telle doctrine qui ne laisse aucune place au doute dans ses pensées, ramenant toutes choses à son petit livre dans lequel il puise une sagesse pour le moins réduite, compte tenu de la taille de l'univers.

L'univers ne peut être contenu dans un bréviaire.

L'adepte me rebute pour sa manie de tout ramener au plus petit dénominateur commun, le programme de son parti ou le point de vue de son pape. Cela me tape sur les nerfs à vrai dire, ce profond manque d'indépendance, cette idiote soumission à l'autorité, cette abdication de sa souveraineté individuelle... Pouah! Ça me pue au nez.

Mon père me disait souvent, avec son léger accent gaspésien, «il y en a que tu leur f'rais manger d'la marde pis qu'i' diraient qu'c'est bon juste parce que le cheuf leur dit qu'c'est bon!» Mon père nous enseignait l'indocilité et ma mère la prudence, ce qui permettait un certain équilibre...

Cela n'allait pas m'aider à discuter avec les adeptes de Zorglub ou bien du chef de tel ou tel parti...

L'INDÉPENDANCE D'ESPRIT

L'indépendance d'esprit se fait moins rare, malgré tout. Le monde des idées a évolué vers le meilleur et même le pire.

L'Internet a favorisé la circulation et la diversification des idées. L'Internet a aussi favorisé l'éducation de larges pans de la population au cours des dernières années. Il y a de plus en plus d'intellectuels qui s'affichent partout et n'attendent pas l'approbation de tel ou tel éditeur pour se lancer dans la mêlée.

Il y a une invasion d'intellectuels, une invasion de bonnes femmes et de bons hommes débordants d'indépendance d'esprit.

Suis-je le seul à le remarquer?

ÇA SE PASSE D'EXPLICATIONS...

Faut-il toujours s'expliquer sur tout? L'une des scènes les plus marquantes du film American Beauty, de Sam Mendes, est sans nul doute celle-ci, qui se passe d'explications.

Ce truc que j'ai trouvé sur le net, agrémenté d'une musique de Philip Glass me fait le même effet. Je me sens juste au-dessus de toute explication en regardant cette cabane d'oiseau bercé par le vent. «Elle est retrouvée. Quoi? - L'Éternité.» C'est ce que dirait Rimbaud.

Là-dessus, je m'en vais peindre un peu. J'ai commencé quatre nouvelles toiles. Des explosions de couleurs. Je vous les présente aussitôt qu'elles seront terminées. Promis, juré. Juré, craché.

vendredi 11 avril 2008

COMMENT ON RÈGLE LE SORT DES VOYOUS À TROIS-RIVIÈRES

Richard Martineau parlait cette semaine des chauffeurs d'autobus de Montréal qui baissent les bras ou quittent le métier à cause des voyous qui les insultent ou leur crachent dans la face. Il ne doit pas être facile d'être chauffeur d'autobus dans une grande ville, j'en conviens.

Cependant, laissez-moi vous raconter comment on règle ça à Trois-Rivières, dans une petite ville.

Ce matin, dans l'autobus 11 de la STTR, deux jeunes yos à casquettes qui jouaient à faire peur ont balancé une canette de liqueur vide dans l'allée centrale, au vu et au su de tous, juste comme ils s'apprêtaient à sortir.

Le chauffeur, un type patibulaire comme il se devrait d'y en avoir plus dans la profession, coupa les moteurs et n'ouvrit pas les portes.

-Heille! leur cria-t-il, ramassez ça!

Comme les deux hooligans ne faisaient rien et se mettaient à insulter le chauffeur, je lui ai prêté main forte.

-Let's go ciboire! ajouté-je. Ramassez-la, la tabarnak de calice de canette! Asti on est pas obligé de vivre dans votre christ de marde!

Les deux voyous étaient pris en sandwich entre un chauffeur chauve à l'air mauvais et un usager qui ressemble vaguement à deux armoires à glace fraîchement sorties de prison... Ça les a gelés un peu. Ils n'ont rien dit et ont ramassé la canette.

Dans le fond, je suis bien content d'être grand et gros. Cela impose le respect sans effort.

Nous avons tous continué le trajet d'autobus en sifflant de bonheur.

C'est pas beau ça?

S'il y avait plus d'adultes pour mettre leurs culottes face à ces petits enfoirés, les Montréalais ne seraient pas dans cette mélasse. En région, les petits cons on les passe au cash. C'est pour ça qu'ils vont se réfugier à Montréal pour foutre le bordel...

LES INCIDENTS ANTISÉMITES, LA COMMISSION BOUCHARD-TAYLOR ET LES FÈVES AU LARD

La commission Bouchard-Taylor a fait augmenter les incidents antisémites. C'est ce qu'affirme, entre autres, un rapport du B'nai Brith, un organisme de défense des droits des membres de la communauté juive. Le rapport ne se limite pas à ce titre accrocheur, compte tenu du contexte politique québécois. Mais ça, c'est une autre histoire sur laquelle je ne m'étalerai pas, de crainte de m'éloigner de mon sujet à tout vouloir dire en même temps...

Les incidents racistes ont augmenté au Québec, ça c'est le postulat de départ. Les causes sont nombreuses. Et les victimes proviennent non seulement de la communauté juive, mais aussi de toutes les communautés dites «culturelles», sans oublier les Autochtones, les Métis, voire les Québécois dits de souche ou les Orangistes. Il y a des racistes dans toutes les communautés.

La haine engendre la haine. Je sais que c'est une formule facile mais c'est vraiment la seule qui me vienne à l'esprit pour décrire cette augmentation d'incidents racistes.

Il est vrai que la Commission Bouchard-Taylor a permis à toutes sortes de gogo, dont moi, de prendre la parole. J'ai pris le micro par patriotisme, pour prouver qu'il n'y a pas que des racistes à Trois-Rivières. Je me suis dit que cela fera toujours bien un micro de moins entre les mains d'un raciste. Même si je manquais de préparation et que je me sentais un peu à l'étroit dans cette salle pleine à craquer, bafouillant comme le type qui n'a pas l'habitude de parler à plus d'une personne à la fois...

Les médias ont mis l'emphase sur les extrémistes parce qu'ils font un bien meilleur show. Si vous étiez réalisateur de nouvelles et qu'on vous donnait le choix entre un pont s'écroule et on a bâti un nouveau pont, la pression des cotes d'écoute et le nihilisme ambiant vous feraient inévitablement choisir le pont qui s'est écroulé.

Le conseiller de Hérouxville avait tous les projecteurs braqués sur lui pour nous livrer les fines fleurs de sa pensée rudimentaire, héritage d'une longue tradition de dîner aux fèves au lard. Cela riait de Montréal à Gaspé. Un christ de bon show. Le lendemain, qu'un zozo aille tracer des croix gammées dans un cimetière juif, ça ne doit pas étonner personne. Show musts go on. C'est dans l'ordre des choses.

Des incidents mineurs montés en têtes d'épingle pour les téléspectateurs, il y en a eu à la pelletée dans les mois qui ont précédé les travaux de la commission Bouchard-Taylor. Des incidents qui auraient dû être réglés par les voies normales d'une bonne administration publique: le congédiement de deux ou trois niaiseux...

Je me calice de savoir qu'un imam veuille manger des fèves au lard sans porc et faire une petite prière dans une cabane à sucre. Si j'étais propriétaire, je lui dirais oui monsieur, pas de problème, lundi matin à six heures et demi. Cela ne regarde personne. C'est une affaire entre un client et un vendeur.

Je me saint-sacremente de cette histoire de vitres teintées pour que les yeux de tel ou tel malade mental ne soit pas offusqué par la vue d'une jambe féminine. Le proprio qui teint ses vitres prend cette décision pour accommoder les zozos de son quartier. Cela le regarde. L'État n'a rien à voir là-dedans, sinon de lui garantir le droit de ne pas teinter ses vitres.

La haine engendre la haine. Ces petites histoires insignifiantes sont devenues des débats de société qui firent craindre le pire.

Puis un beau matin, par enchantement, tout le monde en avait assez de tout ça.

Le PQ et l'ADQ ont descendu dans les sondages.

Le Nous du conseiller Drouin, de Jean-François Lisée, Mario Dumont et Pauline Marois a été tourné au ridicule.

Peut-être que nous sommes en train de vivre une baisse des incidents racistes.

Peut-être que ça ne va pas trop mal...

mercredi 9 avril 2008

PLUME LATRAVERSE CHANTE MIEUX QUE RENÉ LÉVESQUE

Il y a quelqu'un qui voudrait que je débatte de la trop ennuyante question du nationalisme à laquelle j'ai trouvé ma réponse définitive: je m'en tiens aussi loin que je me tiens loin de la religion. Chacun sa façon de vivre, mais pas question de m'engluer dans des débats à placer au niveau des discussions sur l'horaire du ramassage des vidanges. Si je ne faisais que parler de politique, de nationalisme, de langue ou d'histoire, j'aurais l'air de Ti-Mé dans La P'tite vie. Voilà pourquoi ce matin je ne vous parlerai pas encore de la nation, de la langue ou du compostage, juste pour mieux appuyer mon propos.

Ce que j'aime de Plume Latraverse, c'est que son oeuvre transcende largement la politique. C'est l'oeuvre d'un poète des bas-quartiers qui mûrit comme le bon vin. Au-delà de l'image d'ivrogne surfaite, il y a le gars qui raconte des histoires en grattant sur sa guitare.

Laissons-nous donc bercer par cette toune de Plume Latraverse...

mardi 8 avril 2008

PARLONS-EN DE LA LANGUE!

Ma langue maternelle, au sens le plus strict de l'expression, c'est le magoua, un dérivé du joual parlé à Twois-Wivièwes (Trois-Rivières).

Je fais partie de la première génération de lettrés professionnels de ma lignée familiale. Ma littérature est avant tout orale, d'où l'harmonica et les chansons, qui m'inspirent beaucoup plus que tout ce que je pourrais écrire sur ce blogue, vulgaires rapports que j'écris au jour le jour pour avoir un meilleur doigté sur mon clavier. Encore une fois, je m'éloigne du sujet. Mais pas tant que ça puisque je vais parler de la langue.

PARLONS-EN DE LA LANGUE!

«Parlons-en de la langue!» On croirait presque c'est un titre du quotidien Le Devoir tellement ça fait pompeux.

Ma langue maternelle, donc, c'est le magoua.

Le français est plutôt une langue étrangère que j'ai appris à l'école et qui m'est utile pour faire le lien entre mon magoua et Voltaire, par exemple.

Le français ne m'a intéressé que par le biais de la littérature, grâce à Rabelais, Daudet, Céline, Marcel Aymé, tous de fabuleux conteurs. Si le français s'était résumé aux oeuvres de Jean-Paul Sartre, j'aurais abandonné mes études. L'ennui me sied mal.

J'ai appris le français pour répondre aux voeux de mon père qui prétendait que l'on se faisait moins fourrer par tout le monde quand on écrivait bien. C'était tout ce qu'il me fallait pour éplucher les dictionnaires et les grammaires, surligneur en main, à mémoriser des tas de conneries comme «bayer aux corneilles» qui s'écrit ainsi plutôt que «bâiller». Cela m'indiffère totalement. Néanmoins je me soumets à cette règle pour ne pas me laisser débouter par quelques typographes pointilleux.

La langue française est remplie d'hosties de difficultés. Créyez-moé.

Mon meilleur truc d'apprentissage aura été de lire Grevisse, stylo en main.

La chimie me désintéressait, à l'école, parce que l'on ne faisait que des formules mathématiques. Si l'on m'avait enseigné l'histoire de la chimie, je suis convaincu que j'aurais eu moins de difficultés à équilibrer les molécules. Il en va de même pour le français. Je ne m'y suis intéressé qu'en apprenant son histoire.

Je l'ai dit, je suis Métis et je parle le magoua. Marshall McLuhan comprendrait que l'abstraction m'est étrangère. Je tire mes origines d'une tribu qui vit dans un contexte de littérature orale. Il ne faut pas trop m'en demander. Je suis concret: c'est quoi l'histoire de ton truc, d'où ça vient, pourquoi?

Il faut parler, lire et écrire en français? Parfait. Je vais me cracher dans les mains et je vais les lire ces putains de dictionnaires et de grammaires.

Tout d'abord, je veux connaître à fond l'histoire de la langue française. Et à ce sujet, je vous recommande fortement Les délires de l'orthographe de la linguiste Nina Catach. Le français, tel que nous le subissons en ce moment, s'écrivait jadis au son, comme la plupart des langues latines et slaves. Il a été normalisé au XIXe siècle. Il s'est cristallisé dans l'oeuvre de Chateaubriand. Et nous en sommes toujours là, que voulez-vous que j'y fasse sinon l'écrire selon les standards, pour ne pas passer pour un illettré et un inculte.

C'est réconfortant de savoir que le français est le joual du latin. Cela me dit qu'il y a de l'avenir pour le magoua.

Pas vrai?

lundi 7 avril 2008

JE NE MANGE PAS DE CE BOUDIN-LÀ...

Le nationalisme est un concept usé à la corde.

Au Moyen-Âge et même à la Renaissance, un cul-terreux pouvait voyager d'un royaume à l'autre sans passeport. C'est avec la Révolution française et Napoléon qu'apparaît la nécessité pour chaque citoyen d'être numéroté et estampillé pour passer d'un État à l'autre. Beau progrès qui s'appelle le nationalisme. Chaque personne appartient à l'État et peut être mobilisable contre son gré pour envahir l'Égypte ou la Russie. La France est aux Français et le monde doit devenir français... C'est ce que l'on appelle de la bêtise à l'état pur.

Heureusement qu'il y a, parallèlement à ce nationalisme porteur de projets funestes, ces vieilles idées anglaises qui plurent tant à Voltaire: la liberté de conscience, la liberté de religion, l'habeas corpus, etc.

Je me réjouis de vivre dans un pays qui a été conquis par l'Angleterre. Les libertés civiles ont pu germer plus vite et nous mener plus rapidement vers la liberté telle que la concevait Voltaire.

Les droits de la personne est un concept bien plus porteur d'espoir réel d'en finir avec toutes les formes d'oppression, parmi lesquelles je compte le nationalisme.

Le nationalisme a tendance à promouvoir un cadre de pensée unique fondée sur une culture et une histoire bazardée au hasard de défaites ou de victoires militaires passées dont le commun des mortels se torchent tout à fait.

L'important, c'est d'être libre en chair et en os, personne par personne.

Se faire chanter des libertés abstraites pour qu'un «sang impur abreuve nos sillons», non merci.
Je ne mange pas de ce boudin-là.

LES POMMES ROUGES NE SONT PAS BLEUES



Lundi matin. 7 avril 2008. Il est six heures trente-trois et je n'ai aucune opinion en ce moment sur quoi que ce soit, d'où cette sotte énumération quant à l'état des lieux.

J'écris donc à la va comme je te pousse, comme si je vous manquais de respect. Je laisse mes doigts taper n'importe quoi sur le clavier. Je bouche des trous, tiens. J'écris pour rien. Je remplis le ouèbe de ma fatuité, ce matin, juste pour que la langue française ne s'en tire pas trop mal.
Mon combat pour la langue, je le mène en écrivant des niaiseries. Une langue meurt quand elle n'est plus drôle. Elle naît généralement dans l'humour. La nôtre en tout cas. C'est Rabelais qui l'a mise au monde. Et c'est l'horaire des chemins de fer et les manifestes politiques qui ont failli la tuer.
Le français originel c'était du joual latin, du créole latin. Ba moin un tibo ou e'j'veux dou la c'est pareil. Et je n'écris ça que pour rire puisque, je vous l'ai dit, je ne sais pas où je m'en vais avec ce message, même si le français se doit d'être drôle.


ET EN AVANT LA MUSIQUE!


Je suis un peu dans l'état d'esprit de ce blues génial interprétée par John Lee Hooker et Canned Heat, collaboration qui a donné naissance à de magnifiques blues lents et intenses. J'ai eu mal à la tête cette nuit et je récupère, voyez-vous. Donc, j'écris n'importe quoi et mon rédacteur en chef virtuel accepte cette chronique sans sourciller. Il accepte vraiment n'importe quoi. Il n'y a vraiment rien pour l'arrêter.



Cela dit, je ne serai pas capable de traverser une journée à ce rythme. Je vais donc transiter vers celui-ci, Roxane de John Mayall. À ce sujet, je cherche encore l'album Blues in The Laurel Canyon de John Mayall. C'est son meilleur.



Les premiers albums sont souvent plus intenses chez nombre de chanteurs. Je préfère souvent les premiers albums aux suivants, comme si les artistes devenaient plus bruyants en vieillissant. Nebraska, de Bruce Springsteen, illustre bien ce principe. C'est, de loin, son meilleur album. C'est aussi le plus intime.



Pour quelqu'un qui n'avait rien à dire ce matin, je ne m'en tire pas trop mal...



Comme vous avez été gentils de me lire, je vous laisse sur The Beast In Me de Johnny Cash. Cash, Lee Hooker et Spingsteen m'inspirent beaucoup dans mon jeu de guitare minimaliste. Il faudrait bien que je me déniaise et que je publie mes Mp3 ici... (Encore de la job! Je n'arrête pas!)

LE PRINTEMPS DE BOTTICELLI

J'ai inséré Le printemps de Botticelli sur mon blogue puisque j'y faisais référence sur mon blogue hier. Ma toile, intitulée Naturellement, avait pour point de départ une caricature de Botticelli qui a terminé en déclaration d'amour à ma blonde. Parce que la fille sur la toile, c'est ma blonde tout crachée et le zigoto, qui attrape une pomme, eh bien ça doit être moi, tel que je me vois, avec quelques livres en moins...

Tabarnak...

dimanche 6 avril 2008

NATURELLEMENT

C'est dimanche, il fait beau et l'on entend l'eau ruisseler des bancs de neige. Cela se mélange aux chants d'oiseaux. C'est le dégel et nous sommes comblés même s'il reste encore quelques jours à patienter d'ici à ce que toute la neige et toute la glace soient fondues.
Je viens de terminer ma grande toile. Je l'ai intitulée «Naturellement». Je me suis inspiré partiellement du Printemps de Botticelli, même si mon interprétation est plutôt caricaturale, pour ne pas dire clownesque. Je n'avais pas de modèle. C'est sorti tout droit de ma tête, comme ça. Je me rapproche, par ailleurs, de Gauguin. J'ai encore des croûtes à manger mais tout me ramène vers Gauguin, comme si j'avais un énorme besoin d'exotisme par les temps qui courent.

Voici donc ce fameux tableau. Il ne s'agit évidemment que d'un extrait. Ce n'est pas à vendre pour le moment. À moins que vous n'ayez des arguments convaincants. Si c'est le cas, rejoignez-moi par courriel: bouchard.gaetan@gmail.com

Gaétan, Naturellement, Acrylique sur toile, 2008


samedi 5 avril 2008

Souffle du printemps

J'ai ressenti la chaleur du soleil pour la première fois depuis au moins six mois. C'est le souffle du printemps.

Hier, j'ai vu deux outardes solitaires dans le ciel vers 6h30 du matin. Je ne sais pas ce qu'elles foutaient de ce côté-ci de la frontière. Peut-être qu'elles en ont marre des États-Unis. Elles ont hâte de venir ici.

Il fait soleil. Les bancs de neige fondent. C'est merveilleux.

La rage au volant se manifeste à chaque coin de rue, mais la loi complique les choses. Les pénalités sont devenues plus sévères pour les excès de vitesse. Elles ne le sont pas suffisamment quant à moi mais c'est un pas dans la bonne direction.

Si cela n'était que de moi, le permis serait retiré après un seul excès de vitesse dans une zone scolaire, par exemple. Mettons une suspension d'un an. Ce n'est pas un droit, conduire un automobile, mais un privilège.

Tu roules trop vite et tu veux jouer à King of The Road? T'es out asti. Retiré! Ouste! Du balai!

Tu prendras l'autobus calice et tu marcheras, pauvre con. Ça te fera réfléchir.

J'ACHÈVE UNE TOILE ET J'EN COMMENCE UNE AUTRE...

Ma toile est presque terminée. C'est une scène bucolique un peu cucul-bonbon. Je n'avais pas envie de peindre un type empalé sur un pieu avec les yeux exorbités qui se font dévorer par des corbeaux.

Ma prochaine toile ne devrait pas toucher à des thèmes macabres. Désolé. Je ne le ferai qu'à gros prix.

Surveillez mon blogue, je vais vous la présenter sous peu.

J'aimerais bien aussi présenter mes chansons mais j'ai encore beaucoup à apprendre. Je dois trouver un moyen de créer des liens audio avec Blogger. Je sais que cela se fait. Cependant je suis paresseux et je ne prends guère le temps de fouiller plus.

J'ai des tas de poèmes, de textes inédits et de chansons dans mes tiroirs. J'en ai pour toute une vie à sortir tout ça...

Je profiterai des journées où je manque d'inspiration pour vous les faire connaître un par un, à la pièce.

J'ai encore du pain sur la planche et il fait trop beau dehors pour continuer d'alimenter mon blogue. Donc, je m'en vais. Ciao!

Lénine, l'énumération, les citations, les copiés-collés...

L'ÉNUMÉRATION

En religion comme en politique, je suis incapable de m'intéresser à tout ce qui relève de l'énumération: les 8 sentiers de la sagesse, les 4 points du manifeste de tel ou tel parti, les 3 ceci, les 7 cela... J'aime trop la littérature et la philosophie pour la laisser entre les mains de ces comptables de l'existence.

LES CITATIONS & LES COPIÉS-COLLÉS

Un vrai écrivain n'entrecoupe pas sa prose de citations incessantes. Faire référence à un auteur, pour un écrivain, c'est s'imprégner de son esprit pour le résumer en une formule qui lui est propre.

Je ne dis pas qu'il faille se gaver de lieux communs comme de dire ceci, par exemple: «Nietzsche? Ah oui. Dieu est mort, n'est-ce pas?» Nietzsche ratissait plus large et bien d'autres avant lui on dit que le dieu Pan est mort, dont Plutarque... Mais ce n'est pas là où je veux en venir.

ET LÉNINE?

L'informatique favorise le copié-collé pour les rédacteurs les plus paresseux. On lit souvent sur les blogues ou les forums des textes qui n'en finissent plus, ramassis de copiés-collés indigestes entrecoupés de propos lénifiants ou léninistes...

Lénine! En voilà un que je n'ai jamais été capable de lire.

Lénine me semble, en quelque sorte, l'ancêtre des «forumeux». Tous les textes de Lénine sont faits de condamnations lapidaires, de citations à l'emporte-pièce et d'insultes maladroites. C'était un écrivain très médiocre. Et il s'est publié beaucoup plus de Lénine que de Rimbaud, croyez-moi... Comme quoi l'on a parfois raison d'être peu lu...

Faire court, voilà ce qui est le plus difficile à apprendre.

Je vais mettre cette maxime en pratique illico.

Je vous quitte sur cette chanson de circonstance en ce samedi matin pluvieux.

vendredi 4 avril 2008

UN COMMENTAIRE POUR RENART LÉVEILLÉ...

Je discutais avec ma conjointe ce matin et je lui parlais du blogue de Renart Léveillé (RL)qui me semble plus intéressant que bien d'autres blogues parce qu'il ne cultive pas cette manie de tout ramener vers une doctrine politique. En le lisant, j'ai l'impression d'avoir affaire à un auteur et non pas à une machine à scander des slogans.

Je rouvre le blogue de RL ce matin et, paf!, je m'étonne d'apprendre que RL m'aime beaucoup... Fuck! C'est de la télépathie! Je jure que je ne connais pas RL et que je ne lui ai jamais parlé de ma vie! Nous avons échangé deux ou trois commentaires, comme ça, et c'est tout.

Sérieusement, Monsieur Léveillé, votre blogue est excellent et je ne dis pas ça pour faire un retour d'ascenseur. Votre orthographe et votre syntaxe surpassent de loin tout ce qui se publie dans la blogosphère francophone. Vos thèmes sont diversifiés et vous écrivez avec vos tripes. Bravo.

ANARCHO-PRAGMATISME...

Pour ce qui est de cet «anarcho-pragmatisme» qui me traite ici de «castré psychologiquement», je comprends assez vite qu'il doit être une espèce de libertaire sectaire qui ne vaut guère mieux qu'une féministe ou un marxiste sectaire...

C'est du pareil au même, la même attitude psychologique de fanatique complètement à côté de ses pompes qui voit le monde par le petit bout de la lorgnette. Je ne m'en offusque même pas et me plais même à publier in extenso son galimatias de politicien à gogo.

Il est plus difficile d'apprendre à lire qu'à écrire. L'ironie passe inaperçue aux yeux de ceux qui ne s'en tiennent qu'aux théories bidons pour se faire une idée.

Une idée, au fait, c'est tout le contraire d'une idée fixe...

Une idée, c'est une hypothèse, une intuition, un satori, n'importe quoi mais pas une idée fixe, ce qui relève du vocabulaire des troubles mentaux.

Sur ce, je vous quitte avec cette petite chanson.

UN AN QUE JE BLOGUE À CETTE ADRESSE

Cela fait un an que je blogue à cette adresse. J'ai tenu un journal électronique un an auparavant.

Blogger a considérablement facilité la publication régulière de mes textes. Avant, je passais par FrontPage puis exportais ma page vers Geocities. Cela prenait un temps fou. Beaucoup de gossage pour rien et peu d'interactivité.

J'ai écrit en tabarnak en un an. Fiou! Un vrai moulin à paroles...

Je n'ai fait aucune publicité pour ce blogue.

Je n'ai envoyé aucun courriel pour dire coucou je suis là.

Je me suis levé un matin et j'ai écrit. Le lendemain, j'ai écrit encore. Et un an plus tard, je suis toujours là, avec toujours plus de lecteurs, sans que je n'aie fait quoi que ce soit pour me faire voir.

Cela continue encore ce matin. J'ai des milliers de choses à écrire et n'aurai jamais assez d'une vie pour raconter tout ce que ma mémoire a emmagasiné au cours de mes pérégrinations dans les hauts lieux et les bas-fonds de la société.

Je ne ferai pas encore de publicité. J'ai déjà assez de courriels à gérer comme ça. Je poursuis mon expérience de blogueur avec la désinvolture d'un écrivain russe de la fin du XIXe siècle.

Merci, chers lecteurs, chères lectrices, de perdre votre temps à lire mes niaiseries.

Si vous avez encore plus de temps à perdre, faites-moi de la publicité. Pour me trouver, taper Gaétan Bouchard sur Google. Je suis le premier en haut de la liste. Le premier Gaétan Bouchard du monde entier, wow!

jeudi 3 avril 2008

LES FEMMES NE SONT PAS DES PIEDS DE CENDRIER

Je me réjouis que les femmes aient pris plus de place dans la société. La libération de la femme a tout autant servi la libération de l'homme.

L'homme d'il y a cent ans avait le droit de violer sa femme à longueur de journée en la traitant comme un pied de cendrier. Rien ni personne ne pouvait s'interposer entre l'homme et sa créature. La femme ne pouvait pas voter, la conne, et il lui était impossible d'avoir un compte en banque ou d'émettre des chèques. Bref, la femme était vraiment un pied de cendrier: «Va me chercher ceci! Ramène mes pantoufles! Mon journal! Mets-toé à quatre pattes! Fais la belle! Wouf! Wouf!»

Le vote des femmes a entraîné une amélioration notable des conditions de vie de l'ensemble de la population. Ce vote s'est déplacé naturellement vers les partis les plus progressistes. Les libertés des femmes ont engendré d'autres libertés, de sorte que tout le monde en a profité, même les hommes.

L'homme d'aujourd'hui ne peut plus traiter sa femme comme un pied de cendrier.

S'il hausse le ton ou veut jouer aux bras, on le crisse en dedans assez vite merci.

Les enfants ont aussi profité de la libération de la femme. On ne peut plus les battre comme le voulait la tradition masculiniste passée... «Un enfant qui y'écout' pas faut l'frapper à coups d'ceinture tabarnak! Ça va g'y y'apprendr'!» Ce discours n'a plus du tout la cote. Ouste! Et tant mieux qu'il en soit ainsi.

Même les joueurs de hockey en profitent. Ceux qui patinent pourront le faire sous la protection de la loi, puisque les bagarres pourraient être considérées pour ce qu'elles sont intrinsèquement: des voies de faits. C'est une autre conséquence de la libération de la femme. Même le sport s'ennoblit. Le hockey va devenir un art. Ça va bientôt scorer sur Casse-Noisettes ou La flûte enchantée.

LA FEMELLISATION DU QUÉBEC?

Quand j'entends quelques vétustes représentants de la gent masculine dénoncer la «femellisation» du Québec, le pouvoir des femmes contrôlantes, les «Gère-Mène» (Germaine, sic!), le «gouverne-maman» (gouvernement, sic!) et toutes ces expressions courantes dans la bouche de André Arthur, entre autres, eh bien je me marre.

Mon oeil! Nous sommes passés d'une société où les femmes étaient traités comme des pieds de cendrier à une société où il est interdit de fumer dans les lieux publics et où il faut porter des pantoufles quand les planchers sont cirés... Ce n'est pas si pire, me semble. On n'en mourra pas.

Bien sûr, cela fait plus gars d'être sale et de sentir la marde... Mais bon, la propreté ça ne nuit à personne. Même les hommes se brossent les dents de nos jours. De moins en moins de femmes parlent de leurs conjoints qui sentent le swing. Beau progrès là aussi. Je ne sais pas si l'homme d'aujourd'hui est rose, mais il est généralement propre. Il pue moins du batte. Enfin, c'est ce que j'en conclus.

PLUS DE FEMMES DIPLÔMÉES...

Il y a plus de femmes qui sortiront diplômées en droit ou en médecine, non pas parce que l'on favorise les femmes, mais parce que l'université favorise les bonnes notes, généralement obtenues quand on sait lire, écrire et compter, trois matières méprisées par bon nombre d'hommes, encore coincées dans la nostalgie de leurs arrières-grands-pères triples cons qui s'ennuient de leur pied de cendrier...

Sur ce, une petite toune de gars pas rapport.

mercredi 2 avril 2008

PLUS GELÉS QUE LES JUNKIES...

Richard Martineau rapporte sur Elle-Québec une anecdote que j'ai souvent entendue. Je résume le fond du propos: le plus dur, pour un vagabond qui court les rues et les ruelles, ce n'est pas de s'adapter au fait de se laver ou de se lever tôt le matin. Non, le plus dur c'est de s'adapter aux discussions oiseuses que l'on peut entendre dans le cadre d'une vie rangée.

Dans la rue, on peut tout aussi bien parler de Shakespeare ou des trous noirs. Au quotidien, la grande majorité des gens s'astreignent à des sujets de conversation si médiocres que d'aucuns préfèreraient crever dans la rue, une seringue dans le bras, à rêver, plutôt que de supporter ce galimatias de niaiseries sur une émission de télévision abrutissante. Plutôt crever que de supporter ça...

Personnellement, je préfère souvent discuter avec des paumés, des vagabonds et des traîneux plutôt qu'avec des gens dits «rangés». On dirait que la switch est à off chez les gens rangés, comme si le type gelé raide était encore moins dopé que des gens rangés... Je ne veux pas faire l'apologie des drogues. Loin de là. Mais je vois bien qu'il y a une anesthésie généralisée de l'imagination chez bon nombre de gens. Je ne dis pas ça avec mépris. Je constate.

Pour ne pas sombrer dans la rue, je vis en retrait du monde, avec mes proches, ma musique, mes pinceaux.

Chez-moi, il n'y a pas de tabous. On discute de tout et tout se remet en question. C'est mon sanctuaire pour survivre aux émissions de téléréalité stupides et surtout résister aux commentaires inutiles qui s'ensuivent.

YOUPPI! L'AVENIR EST AUX PIÉTONS!

Youppi! Les pénalités pour excès de vitesse ont doublé au Québec. Les amendes seront plus salées et le chauffeur perdra encore plus de points de démérite.

De plus, il sera interdit à partir du 1er juillet prochain de parler dans son cellulaire tout en étant au volant, à moins d'être muni d'un dispositif à mains libres.

C'est un pas dans la bonne direction, même si ça me semble trop peu. Rien ne ralentira jamais assez le cheval de fer.

L'avenir est aux piétons.

LIBÉRONS-NOUS DES LIBÉRAUX?

Finalement, le gouvernement libéral n'est pas si bête que ça.

Libérons-nous des libéraux? Les caricatures de Loco Locass sont tellement grosses qu'on finit par n'y voir que de la propagande cheap d'un nouveau genre.

Comme ça ne colle pas trop à la réalité et que le hip-hop est une musique de types qui ne connaissent rien à la musique, c'est juste normal que cela se termine ainsi, avec les libéraux et Jean Charest en hausse dans les sondages.

Et dire qu'ils le surnommaient «Patapouf»... Bravo de ridiculiser la classe ouvrière avec d'aussi viles tactiques de propagande. Les insultes ne remplaceront jamais les arguments.

Il n'y a bien que les marxistes pour penser que le peuple est aliéné et qu'il ne sait pas réfléchir...

Pas étonnant que le peuple se crisse des marxistes. C'est un juste retour d'ascenseur.

mardi 1 avril 2008

Contre la cruauté des phoques envers les morues

Ce matin, à LCN, j'ai entendu que des militants contre la cruauté envers les animaux se réjouissaient de la mort des quatre chasseurs de phoques décédés récemment au large des Îles de la Madeleine. Cela ne m'étonne pas. Évidemment, les organisations luttant contre la cruauté envers les animaux se dissocient de ces propos stupides, nihilistes et... inhumains. Cependant, cela met tout de même en doute la logique qui anime une bonne frange de militants contre la cruauté envers les animaux, dont l'homme semble le moins important de tous à leurs yeux.

Je suis, cela dit, contre la cruauté des phoques envers les morues. Ces pauvres morues innocentes se font happer sauvagement par ces brutes assoiffées de sang et d'oméga 3. Les phoques se jettent sur elles comme de diaboliques créatures sans pitié qui plongent leurs dents féroces dans les yeux, les branchies ou les chairs molles de la morue sans défense.

Et que dire de la morue, cette salope! Capelans, harengs, lançons, plies, jeunes flétans du Groenland, brabes, crevettes, ophiures et cténophores finissent dans sa bouche cruelle, déchiquetées ou avalées tout rond par ce prédateur méchant et sans coeur qu'est la morue.

Finalement, il n'y a que le ver de terre pour être noble et bon...

Ce n'est pas pour rien qu'il finit toujours empalé sur les hameçons.

La vie est trop cruelle, pour les vers de terre comme pour les militants contre la cruauté envers les animaux.