samedi 29 septembre 2012

C'est ce qui est

Je vous entends tous me dire d'arrêter de parler de Poémou 33 et autres personnages par trop littéraires. C'est le signe évident de ma déliquescence intellectuelle. Elle fait en sorte que je ne serai jamais Sénèque ou bien Montaigne.

Je suis plutôt épais, ça oui, et assez pour livrer mes opinions sans être payé pour les émettre: le comble du ridicule... Comme si je donnais une phrase au Cardinal Richelieu pour qu'ensuite il puisse me faire pendre avec.

Sénèque, Montaigne, le Cardinal Richelieu... Où est-ce que je veux en venir, hein?

À ceci que je ne suis pas gâté par l'esprit de sérieux qui révoltait Nietzsche dans les meilleurs moments  de sa gaya scienza. Pourquoi être lourd, prosaïque et tragique alors qu'il nous est loisible d'être léger?

Bien sûr que je vous lance des grands noms par la tête, comme ça, pour vous faire un peu entrevoir ce que j'ai lu. Une vanité toute philosophique dont j'essaie de me guérir.

Au fond, je ne veux surtout pas faire sérieux. Surtout pas ces temps-ci.

Il s'est passé quelque chose comme un tournant de l'histoire.

Nous avons vécu quelque chose comme un bouleversement.

Cela transcende même le jeu politique.

C'est sur le ouèbe et dans la rue, partout dans le monde.

C'est dans la noosphère, pour reprendre l'expression de Teilhard de Chardin. C'est dans la sphère de la pensée humaine.

C'est ce qui est.

Je n'ai pas d'autres mots à mettre là-dessus.

Et cela ne m'empêche pas de rigoler.




jeudi 27 septembre 2012

Fuck les sermons ce matin

Dans la vie, on ne sait rien. On ne sait pas pourquoi l'on vit ni pourquoi l'on meurt. On est là, bêtement, à nous regarder les uns les autres comme si nous étions tous dans la même salle d'attente depuis des années. On attend qu'il se passe quelque chose. 

Heureusement que dans la vie, on peut dire n'importe quoi.

Dans la vie, on sait tout. On sait pourquoi l'on vit et pourquoi l'on meurt. On est là, intelligemment, à nous regarder les uns les autres comme si nous étions des rescapés de millions d'aventures. On souhaite trouver le temps d'attendre...

Fuck les sermons ce matin...

mercredi 26 septembre 2012

Poémou 33

Poémou s'appelle Poémou parce que c'est un Poitras plus mou que mousclé, je veux dire musclé.

Poémou, c'est pour rire du mou de celui que l'on surnomme aussi Poétras. Poétras c'est un gars pas achalant qui a le désavantage d'être mou quand vient le temps d'octroyer des surnoms et autres quolibets.

Poémou s'en fout un peu. Même qu'il a inscrit son surnom à l'endos de son jacket de baseball. Poémou 33 que c'est écrit en grosses lettres dorées sur fond rouge.

Poémou n'est pas très bon au baseball. Il louche beaucoup et ne court pas vite. Mais bon, le baseball ça sert de prétexte pour boire dans la ligue lumpenprolétarienne dans laquelle évolue Poémou. Ils s'en calissent qu'il soit bon ou mauvais, Poémou. En autant qu'il apporte de la bière.

On ne lui connait aucun métier particulier, Poémou, sinon celui de jouer au baseball et de se pitcher la balle été, automne, hiver et printemps.

Des fois, il pitche une balle de tennis sur un mur et la ramasse avec sa mite. Un combat contre lui-même que Poémou remporte à tout coup parce qu'il ne la lance pas fort. Elle fait poffe sur le mur et poffe dans sa mite. Mollement.

Je ne sais même pas pourquoi je vous parle de Poémou 33 ce matin.

Non, je ne le sais pas du tout.



mardi 25 septembre 2012

Notes à propos de l'idéologie des libertariens

On ne peut pas considérer la vie en communauté comme une science exacte.

Les livres sont divertissants et parfois divergents.

La vie ne tient pas toute entière dans un bréviaire, qu'il soit de gauche ou de droite, d'en-haut ou d'en-bas.

Les libertariens sont des idéologues patentés à la solde des riches.

Ils tirent leur pseudo-science de quelques lectures de juges décrépis et autres économistes bourrés de préjugés ségrégationnistes. Ils sont du genre à partager le thé avec de riches colons sur des plantations sudistes, à savourer leur liberté intellectuelle et toute théorique devant des esclaves dépouillés de droits.

On les entend nous dire que l'on doit démanteler l'État pour laisser le champ libre aux barons des plantations modernes. C'est le marché qui va décider ce qui est bon ou mauvais pour nous.

Ce sera le marché d'esclaves, ouais.

C'est comme s'ils nous regardaient de haut... Je dis ça comme ça.

Il y a d'une part les esclaves qui bâtissent les pyramides. Et d'autre part les Pharaons qui se font déifier sous chaque pyramide, qu'elle soit de gypse ou de roche.

«La liberté c'est l'esclavage» enseigne Big Brother dans le roman 1984 de George Orwell.

C'est en plein la liberté des libertariens, la liberté de pratiquer l'esclavagisme. Un mensonge qui sert Big Brother Inc., un consortium de pharaons et de propriétaires de plantations qui veut nous enseigner la liberté à coups de matraques et de grands coups de pieds au cul.

La vraie liberté elle est pour tout le monde.

Elle n'existe pas que pour une aristocratie qui souhaite disposer de leurs serfs comme de vils objets.

Les objets, c'est nous. Et nous sommes nombreux.

Il y a plein d'excités comme moi pour parler à ce nous que vous méprisez. Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on trouve toutes sortes d'intellectuels qui écrivent des conneries sans demander un sou. C'est fou ce qu'on peut faire comme bénévolat.

***

Joke:

Ce qu'il y a de plus indignant pour un libertarien: bâtir une cantine populaire au coin de la rue pour nourrir des enfants pauvres avec l'argent de nos taxes et de nos impôts...

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On ne les entendrait pas brailler à propos d'un amphithéâtre pour un club de hockey...

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Je connais plusieurs libertariens payés par l'État pour être libertariens... Paradoxe? Ou détournement amorcé de l'État vers son démantèlement?

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La lutte continue les amis.




lundi 24 septembre 2012

Parler de soi-même, c'est nul

J'étais souvent dans la lune à l'école. Je regardais par la fenêtre tout ce qui se passait dehors dans les arbres, dans le ciel et sans doute sur la lune.

Évidemment, le prof me reprochait souvent de manquer d'attention ou bien de trop lui en prêter. C'est que je caricaturais mes profs quand je n'étais pas sur la lune... Je leur dessinais de gros pifs et les plaçais dans des situations plutôt embarrassantes, pour employer un euphémisme.

J'avais un problème avec l'autorité. J'étais fait pour rêver. Et je faisais payer à mes geôliers l'interdiction de rêver. Avec mes crayons. Avec ma bêtise. Je n'ai pas dit encore que j'étais parfait.

Pourtant, sans me vanter, j'étais un premier de classe dans plusieurs matières, dont le français et même les mathématiques. J'enregistrais sans écouter. Cela me permettait de rêver...

J'étais bien sur la lune. Enfin, j'étais plutôt sur la terre. Puisque je me foutais franchement de la lune. J'avais vu mieux que cette roche en suspension. J'avais vu la rivière, les brochets et les barbotes. J'avais vu les feux sur la plage. Bref, j'avais vu mieux que l'école.

J'enregistrais... C'était mon secret. Cela me permettait de passer mes cours sans écouter.   Blablabla bloublou bloubloublou et coetera. Cela me rentrait dans la tête pour me permettre de tout recracher ça stupidement, comme un chien qui fait la belle.

Je préférais la bête. Ou bien le côté végétal de la vie sur terre. Tout ce qui va bien par-delà ces rites intellectuels et ces devinettes folkloriques.

Je ne suis pas mieux qu'un autre et je n'écris pas ça pour me vanter, mais pour dire que je suis fait pour rêver.

Les universitaires m'ont souvent déçu pour l'aspect plutôt perroquet de leurs devinettes. Il ne suffit que de lire deux ou trois bonnes exégèses des lieux communs pour en maîtriser tout le charabia. On en revient vite des antichansons à répondre.

Je ne sais pas où je veux en venir avec ce texte ce matin.

Et je ne sais pas pourquoi je le soumets si facilement aux yeux de tous, sans demander un sou, ni même un commentaire.

Parler de soi-même, c'est nul.

vendredi 21 septembre 2012

Victoire des carrés rouges

Plusieurs bonnes décisions ont été prises cette semaine par le nouveau gouvernement du Parti Québécois.

On abandonne le projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly 2, un projet qui ne tenait pas debout, tant au plan environnemental qu'économique. Les mutants de la Planète des Singes ont perdu.

Il n'y aura pas non plus d'exploitation du gaz de schiste selon ce que vient d'affirmer la nouvelle ministre de l'environnement, Mme Martine Ouellet. Lucien Bouchard devra se trouver une autre province pour vanter cette industrie.

Par ailleurs, les étudiants en grève ont gagné l'annulation de la hausse des frais de scolarité décrétée par les libéraux. La loi 78, dite la «loi spéciale», sera abrogée pour garantir la liberté de manifestation et la liberté d'expression, histoire de ramener la paix sociale.

Les chroniques vomitoires de Richard Martineau sur Canoë seront seulement disponibles pour les abonnés qui paieront pour les lire. Même les libertariens n'investiront pas un sou là-dedans.

Bref, les choses ne tournent pas si mal.

J'ai craint un moment que le PQ allait gouverner à droite pour se rapprocher de la CAQ.

Eh bien non. Ça gouverne à gauche.

Et je dis tant mieux.

On n'aura pas tapé sur des chaudrons et porté des carrés rouges pour rien.


mercredi 19 septembre 2012

Le fer à cheval d'Eul'Frisé

Celle-là, je ne m'attendais même pas à vous la raconter. Pas plus tard qu'il y a trente secondes, je ne savais même pas que je l'avais en tête.

Venons-en aux effets.

Hop-là! Un nouveau conte sorti tout droit du néant qui faisait semblant de m'habiter.

L'angoisse de la page blanche, croyez-moi, c'est bon pour les paresseux et pour ceux qui s'en font pour rien.

Tap-heu-tap-heu-tap et voilà une histoire bien torchée qui s'amène par-delà le clavier.

C'est l'histoire d'Eul'Frisé, Joseph Yvon Dominic Galarneau de son vrai nom, un chauve qui n'a pourtant rien de frisé. Eul'Frisé, c'est sans doute de l'ironie. Enfin! Nous ne sommes pas dans la tête de ceux qui le surnomment ainsi.

Eul'Frisé n'est pas seulement chauve, bien entendu. Il est aussi svelte qu'un gant de kid. Et il ne danse jamais, même quand il est fin saoul. Il se contente généralement d'être sobre et ne dérange personne en particulier.

Il marche, Eul'Frisé. On le voit marcher et marcher et encore marcher. Il arpente les trottoirs comme s'il était payé pour en prendre la mesure. Eul'Frisé est un marcheux, oui.

-J'su's un marcheux, qu'il dit, parfois. Ouais. J'su's un marcheux.

Eul'Frisé ne fait pas que marcher. Il siffle aussi.

-Zwouiii! Zwouiiiiiii! Zwouiiiiii-iii! souffle-t-il d'un air bon enfant, bien qu'il n'aie rien d'un enfant de choeur, Eul'Frisé.

C'est vrai qu'il a l'air un peu méchant. Mais ce n'est qu'un air. Il n'est pas avenant, mais Eul'Frisé n'est pas méchant homme. C'est une vraie pomme. Sa pomme, c'est lui. Et, vous vous en doutez, il mange des pommes pour éloigner le médecin pour toujours. C'est bon ça, des pommes.

On s'arrêterait là qu'on aurait fait au moins quatre-vingt-quinze pourcent du personnage, selon l'avis de quelque misanthrope de passage.

Ah! C'est que tout ce nous connaissons de Eul'Frisé tient encore de la rumeur publique, à laquelle s'ajoute la voix un peu gauche de votre humble serviteur, scribe de basse extraction qui méprise les pharaons.

Eul'Frisé n'est pas qu'un marcheux chauve qui siffle d'un air méchant.

C'est aussi un très bon joueur de fer à cheval. Pas de pétanque, mais vraiment de fer à cheval. Mettez-lui une boule dans la main, Eul'Frisé va vous la pitcher un peu n'importe où.

Mais si c'est un fer à cheval, wo! attends-p'tit peu... Ce n'est plus pareil. Le fer à cheval le fait tomber en transes et il le pitche autour du poteau à tout coup, Eul'Frisé. Clak! Clak! Clak! Il enligne coup sur coup et bat tout le monde sans qu'on ne l'aie venu venir.

-Je suis Eul'Frisé! qu'il crie tout le temps à la fin de chaque partie en se battant le torse comme un gorille dominant. Je suis Eul'Frisé! Heurw! Heurw! Heurw!

Bon, eh bien, je vais décrocher du cas d'Eul'Frisé. Pour en savoir plus, vous n'avez qu'à vous entretenir avec ce brave homme. Il est facilement reconnaissable à sa salopette jaune orange tachée de traces d'eau de javel. Il siffle d'un air méchant et il est chauve. Il arpente les trottoirs de Trois-Rivières avec un fer à cheval dans la main droite.

mardi 18 septembre 2012

Le jus d'orange ce n'est pas si bon que ça pour la santé

Cette histoire ne changera pas le monde, c'est certain. Je vais pourtant vous la raconter, ne serait-ce que pour éviter les culs-de-sac de l'Histoire.

Cela se passe en plein-air, au temps des feuilles mortes qui virevoltent sous les vents forts et frais.

Une odeur nauséabonde flotte dans l'air. C'est Reynald qui se lève en toussant comme un moribond emboucané. Il ne couche pas sous les feuilles mortes, bien sûr, mais il peut les voir tomber de sa fenêtre, ce qui est tout de même pas mal pour un début d'histoire.

-Eurf! Eurf! qu'il fait en réveillant tout le quartier, Reynald.

Reynald est un être tout ce qu'il y a de plus moyen et il s'en fout un peu. Il tousse, ce dont il se fout aussi. Il est plutôt laid, mais il a fini par s'y faire. Par contre il prononce toujours bien ses moi et ses toi.

-Eurf! Eurf! moi j'ai envie d'une bonne cigarette!!!

Reynald fume sa cigarette. Eurf! Eurf! encore, qu'il tousse, oui...

Ça sent le calice, évidemment.

Que fera Reynald aujourd'hui?

-Ej'm'en va's commencer par me l'ver pis après on verra...

Il se lève. Il tousse encore. Eurf! Eurf. Puis il traîne ses savates jusque dehors sur la véranda.

Il y a des étoiles dans le ciel. C'est donc qu'il n'y a pas de nuages.

Quelle meilleure journée pour repeindre sa maison?

Reynald ne le fera pas, bien entendu. D'abord ce n'est pas sa maison. Et puis quand bien même ce serait la sienne, il ne le ferait pas.

Donc, Reynald ne fera rien.

Il tire une poffe de sa cigarette, s'en rallume une autre avec son mégot, puis il tousse.

-Euf! Eurf! moi je prendrais bien un p'tit jus d'orange saint-chrême!!!

Et Reynald prend un saint-chrême de p'tit jus d'orange.

Puis il tousse.

Puis il rote.

Puis il meurt.

Comme quoi le jus d'orange ce n'est pas si bon que ça pour la santé.


lundi 17 septembre 2012

L'Atelier de Régent Ladouceur

J'ai assisté hier au vernissage de l'ami et artiste-peintre Régent Ladouceur. Il expose sous le thème L'Atelier au Musée des Ursulines, sis au 734 de la rue des Ursulines, dans le Vieux Trois-Rivières. Quelques détails apparaissent ici sur le site du Musée. Quelques oeuvres exposées apparaissent sur la photo ci-contre. Il s'agit essentiellement de croquis et de tableaux où se mêlent des influences classiques et romantiques. L'oeuvre de Régent me rappelle spontanément celle de Georges de La Tour, cette mince ligne de clarté sur fond noir. Encore que j'y voie aussi l'influence d'un Gustave Moreau.

Évidemment, son oeuvre s'explique par elle-même et se passe d'imitations. Mais on y sent une certaine mystique. C'est ça du Régent Ladouceur, les amis. Et cela vaut le détour. Je vous dirais qu'il utilise telle ou telle technique, ce n'est pas mon affaire. Comme je le disais hier pendant le vernissage, avec ma coupe de vin blanc à la main, y'a pas de meilleure journée que celle où l'on voit de la beauté partout, dehors comme en dedans, au Musée par exemple.

Est-ce que je beurrais épais? Pas du tout. Régent, c'est pas de la crotte. Ça vaut le détour.

J'ai réalisé par le fait même qu'il m'a initié aux arts sans le savoir. J'ai flâné dans son atelier au cours des dernières années, par le biais d'artistes-peintres tout aussi mystiques que l'était et l'est encore Carl Pelletier, un vrai de vrai qui battait tout le département des arts à plates coutures par sa créativité débordante et ses techniques éprouvées. On allait visiter l'atelier de Henri Boudreault, un artiste-sculpteur de portes monumentales. Il mettait des tonnes de vernis sur ses arabesques. Et son atelier, bien sûr, était à côté de celui de Régent et d'autres artistes de passage.

Je connais son oeuvre et son atelier depuis un bout de temps et c'est très bien rendu, L'Atelier de Régent Ladouceur. Au-delà d'une mystique, c'est aussi pour moi ce voyage dans le temps.

Cela me rappelle par ailleurs que je suis tributaire des vivants pour ce qui ressemble un peu à de l'art chez-moi.

Hier, j'ai revu André, Maurice et Guy. André qui m'a enseigné à réfléchir sans le savoir. Maurice qui m'a enseigné à écrire sans le savoir. Et Guy qui m'a enseigné l'harmonica sans le savoir. Idem pour Régent, qui m'a enseigné la peinture sans le savoir... Finalement, je suis un vrai voleur. J'ai l'air de rien mais je suis toujours en enquête. Je pique ça et là tout ce que je trouve de meilleur. Et je fais semblant que cela vient de moi seul...

Nous ne sommes pas ici pour parler de moi, bien entendu.

Si vous passez par le Vieux Trois-Rivières dans les prochains jours, allez voir l'exposition de Régent Ladouceur au Musée des Ursulines. Et je dis pas ça seulement parce que je le connais. Mais parce qu'il se connaît lui-même. Enfin! vous verrez...


jeudi 13 septembre 2012

Rien de plus logique que la haine

Il n'y a rien de plus logique que la haine.

Il existe des millions de raisons pour servir la haine.

Pour les Montaigu et les Capulet, tout justifie la vendetta: l'arrière grand-père qui a fait ceci ou cela, la grand-mère qui a coupé untel en rondelles, etc.

Pour Roméo et Juliette, qui voudraient simplement vivre leur amour, l'histoire et la logique sont de trop.

Bien sûr, le monde n'est pas le royaume de Walt Disney.

Il est plutôt une pièce sombre de Shakespeare, avec ses Roi Lear, ses Richard III, ses Macbeth, ses Hamlet et ses Othello...



mercredi 12 septembre 2012

Va te coucher Mammouth!

Il est quatre heures du matin, l'heure où sortent les restants de bar.

Parmi ces restants, trois résistants: une grosse baleine, un grand maigrichon et une fille qui porte un masque de Guy Fawkes sous son capuchon rose.

La grosse baleine se couche sur le trottoir devant ma fenêtre. Elle tient une canette de bière en équilibre sur son bedon.

-Lève-toé Mammouth! lui crie le grand maigrichon avec une coupe afro impressionnante.

-Come on Mammouth! Lève-toé! répète la fille déguisée en militante du groupe Anonymus.

-Si on la lève pas, a' s'lèvera p'us!

Ils se prennent à deux pour soulever Mammouth.

Mammouth se lève péniblement et leur explique qu'elle veut dormir. Elle renverse sa bière de tous bords et tous côtés.

-Ej'me lèverai si j'veux... hic! En seulement que...

-Come on, viens-t'en!!!

Tous les trois reprennent la route.

Va te coucher Mammouth.

mardi 11 septembre 2012

Paul-temps

Paul Langevin est un original. Ce grand quinquagénaire est un peu chauve. Il a le visage un peu vérolé mais n'est pas nécessairement un gras double. Cela dit, son originalité ne tient pas tant de ses caractéristiques physiques que de sa configuration psychologique. Au niveau mental, Paul Langevin est un cas-type de nonchalance et d'indifférence. D'aucuns appelleraient ça de la paresse. Quant à lui, ce serait plutôt une manière d'envisager un art de vivre. C'est une philosophie.

Paul Langevin travaille à titre d'homme à ne rien faire pour le Parc Kokomis, un endroit splendide à peine corrompu par la civilisation. Sa job consiste officiellement à faire des tournées sur le site et à répondre au téléphone à l'entrée du parc. 

Pas besoin de vous dire que Paul n'est jamais dans sa guérite. Ce qui fait que la plupart des visiteurs entrent sans payer quand c'est lui qui travaille. 

Le répondeur est toujours plein de messages de clients agressifs qui souhaitent réserver tel ou tel site de camping. 

Il n'y a jamais moyen de rejoindre ce sacré Paul Langevin qui s'est d'ailleurs mérité le surnom de Pas-l'temps (ou Paul-temps...) par ses camarades de travail nettement plus zélés mais aussi plus désagréables.

Paul-temps n'a jamais le temps de faire quoi que ce soit et s'invente toutes sortes de jobs pour camoufler sa paresse proverbiale.

-Paul! Faudrait que tu rappelles Untel pour la location du site 220! lui dit souvent tel ou tel bureaucrate du Parc pas plus foutu de rappeler les clients.

-Pas l'temps! J'suis en train de ramasser des branches mortes au site 223...

-Faudrait aussi que tu vides les poubelles devant la guérite, ça déborde de partout!

-Pas l'temps! répond Paul-temps au bureaucrate qui l'appelle de la grande ville pour l'écoeurer.

Et vous pourriez poser mille autres questions, Paul-temps vous répondra simplement qu'il n'a pas le temps.

-Moé ej'me casse pas l'cul dans 'a vie ciboire! I' va toujours y avoir de quoi qui fera pas l'affaire d'untel ou d'untel pis moé ej'suis pas sur terre pour gagner un concours de popularité... Si i' sont pas contents, ben qu'i' mangent d'la marde! Ej'me crèverai pas l'cul à faire des tiguidihahas avec des hosties de stressés qui s'pètent une crise du coeur dix ans avant que d'prendre leu' retraite! Si j'les écoutais, ej' passerais mon temps à courir à gauche pis à drette comme une dinde pas d'tête! Glouglouglou! Yark! Qu'i crient, qu'i' gueulent, qu'i' chient, qu'i' pètent, ej'me fendrai pas el'cul moé tabarnak!

Évidemment, Paul-temps ne dit jamais cela sans se rouler un bon joint bien gommant histoire de ne pas se laisser corrompre par le travail.

Aussi passe-t-il la majeure partie de son temps à discuter avec les campeurs entre deux joints.

Paul-temps se sacre des idées de ses camarades qui souhaiteraient augmenter l'affluence au parc et qui l'accusent de nuire aux affaires par sa négligence et sa paresse.

-Moins j'en fais, moins ça attire les niaiseux qui viennent décrisser le parc avec leurs canettes de bière pitchées partout pis leur hostie de niaisage! 

Bon, laissons Paul-temps à ses affaires. Il a des poubelles à vider devant la guérite et il doit rappeler le maudit fatiguant qui veut louer le site 220. Paul-temps finit toujours par faire ce qu'il n'aime pas faire pour toucher son salaire.

-I' pourraient-tu juste me crisser la paix une heure ou deux pour que j'puisse contempler la nature moé 'ssi! Gang d'hosties de stressés sales!




lundi 10 septembre 2012

Feu, feu, joli feu...

Nous sommes revenus au campement vers quatre heures de l'après-midi après une longue marche sur les sentiers sinueux de la rivière.

Le vent soufflait de plus en plus fort. Quelque chose se préparait dans le ciel. Ce n'était pas une raison pour ne pas se construire un feu.

Comme il avait plu un peu la veille, j'ai déposé quelques branches de sapin sur le sol humide. J'ai façonné quelques boulettes de papier journal que j'ai couchées sur les branches de sapin. Puis j'ai alimenté ce papier en flammes avec des brindilles bien sèches, ajoutant progressivement des bouts de bois au diamètre toujours plus gros jusqu'à ce que le feu soit bien pris.

Il manquait de bois de chauffage et les branches mortes étaient plutôt éloignées du campement à force de nourrir les feux des jours précédents.

C'est là que du bois mort s'est mis à tomber du ciel. Pif, crak, boum! Ça tombait de partout.

Le vent soufflait en rafales. C'était tellement fort que la forêt semblait se dépouiller de ses branches mortes comme l'on s'arrache des cheveux en se brossant. Le ciel devenait plutôt menaçant et les flammes prenaient toujours plus d'ampleur. Pour tout dire, cela commençait à devenir inquiétant.

Puis ce fût la pluie, une pluie intense qui n'a pourtant pas réussi à éteindre notre feu tout en nous permettant de laver notre vaisselle sale sans trop d'efforts.

Le vent est tombé au bout d'une heure. Alex avait ramené des bûches d'un campement abandonné. Les nuages se sont dissipés. Les bûches ont flambé l'une après l'autre.

Il faisait noir comme le loup dans notre sous-bois planté sur la falaise. Il n'y avait pour toute lumière que notre feu et les étoiles qui brillaient entre les feuilles.

Les grillons ont accompagné le crépitement du feu. La bière nous a rincé le gosier pour délier nos langues. Quatre humains se sont parlé de toutes sortes d'affaires, de notre galaxie formée de 150 milliards d'étoiles, de notre univers qui contient un nombre infini de galaxies, puis des trous noirs et de tout ce qui nous semblait un mystère naturel ou surnaturel.

Nous avons regagné la tente pour dormir un brin.

Je me suis réveillé à l'aube pour assister au lever du soleil.

Je n'ai pas eu besoin de me fendre le cul pour trouver du bois mort. Le vent s'était chargé de m'en charrier la veille. Je l'ai ramassé pour repartir un feu afin de nous réchauffer un peu.

Je me suis assis sur une souche en regardant le soleil sortir de sa cachette.

Je me sentais bien en tabarnak.

jeudi 6 septembre 2012

Y'a rien comme les étoiles



Rien ne me semble plus réel que les étoiles. Tout ce que nous faisons ici bas est absurde. Des vies d'insectes à se questionner sur les taux de placement et le produit intérieur brut. Les vraies questions sont au-dessus de nous et nous les tenons en-dessous pour je ne sais trop quelle déraison.

Il ne suffit que de se déplier un peu le cou pour contempler un ciel étoilé. Si possible dans la nature, loin des éclairages artificiels des villes.

Évidemment, aucun programme politique n'en fait mention.

mercredi 5 septembre 2012

Aimons-nous quand même (Yvon Deschamps)

Je pense humblement que le Québec est mûr pour des paroles de paix. Et je le dis d'abord pour moi-même. Je suis tissé d'ambiguïtés au plan des moyens et des buts. Pauvre cloche qui tinte parfois faux parmi tant d'autres, je crois néanmoins en une forme de renaissance du point de vue spirituel. Si tout nous est impossible dans les faits, dont mettre un frein à l'avidité, il nous reste le rêve, moteur d'un certain art de vivre en communauté. Le rêve s'imprègne partout, dans toutes les classes et toutes les catégories de la société.

L'inutile, comme me le disait souvent monsieur Klimov, a un rôle essentiel à jouer. Un rôle supérieur à celui de la politique.

Comme Dédale et Icare, nous sommes perdus dans le labyrinthe du roi Minos et poursuivis par le Minotaure. Quand tout est bloqué, il ne reste que la voie du ciel. Aussi Dédale fabrique-t-il des ailes pour lui-même et son fils afin de s'évader du labyrinthe et retrouver leur liberté.

L'inutile, comme la vie spirituelle, les arts et la culture, l'amour, l'amitié, le plaisir, le hockey peuvent nous sauver du labyrinthe. Il ne suffit que de ne pas trop s'approcher du soleil pour ne pas y faire fondre ses ailes. Quitte à se réfugier en des zones plus ombragées pour s'y reposer entre deux vols...

Ne laissons pas l'utile nous rendre la vie désagréable. Tout le monde y perdra.

Chantons. Dansons. Rêvons.

Aimons-nous quand même.







mardi 4 septembre 2012

Allez voter ou allez-y pas, j'suis pas votre mère calice!

Allez voter ou allez-y pas.

Si vous y allez pas, pis que vous chialez à propos d'Untel qui jette les fonds publics par la fenêtre, ben j'vous écouterai même pas. J'vous f'rai pas la morale. J'vais faire semblant de rien pis j'vais vous r'garder avec une certaine pitié, què'que chose de moins baveux que d'la condescendance.

Pourquoi qu'on s'fenderait tous el' cul, hein? Y'en a qui sont trop pris à a' gorge dans leur propre vie pour participer à quoi qu'ce soit, un quiz télévisé ou bien une élection. I' voudraient ben s'intéresser à què'que chose mais i' sont trop faittes pour trouver d'l'intérêt à quoi qu'ce soit. Donc, ceusses-là y'ont pas besoin d'se fendre el' cul parce qu'i' sont snappés.

Y'en a d'autres qu'on dirait qu'c'est par paresse qu'i' votent pas. I' travaillent même pas sur les raisons qu'i' pourraient nous donner. C'est des z'affaires comme «ej'm'en calice» ou ben don' «fuck it», t'auras beau fouiller plus loin qu'tu trouveras rien qu'une parfaite indifférence.

Pour ceux et celles qui votent, ne me faites pas gober que c'est un devoir. Je ne dois pas voter. Je veux voter! J'ai bien mille raisons pour ça. D'abord parce que mon père m'a appris à ne pas me laisser piler sur les pieds. Il m'a appris à me battre pour des valeurs et des idées. Je mène tous les jours cet hostie de combat, à ma manière, sans oublier de ne pas sombrer dans l'esprit de sérieux propre aux fanatiques.

Une élection, ce n'est pas le fin mot de la démocratie. Mais ça fait mal longtemps. Aussi je pile sur ma paresse une fois tous les quatre ans pour crisser dans l'urne l'idée que je me fais de ce que devrait être une communauté. Chier sur la communauté ne me revient pas. Privilégier une poignée de riches au détriment de tous les autres cons comme vous et moi, cela me fait voter rouge.

Je ne réinventerai ni le monde ni la roue en allant voter.

Allez voter ou allez-y pas. J'suis pas votre mère calice!

lundi 3 septembre 2012

Ce que l'on ne doit pas faire avec un bulletin de vote...

Je ne connais pas une personne plus dénuée de malice que cet ami que nous surnommons Jésus.

À force de se faire appeler Jésus, c'est comme s'il avait fini par lui ressembler, tant physiquement que mentalement. Il ressemble au Christ des années '60 avec la barbe, les cheveux longs et l'allure svelte. Et je ne l'ai jamais entendu parler méchamment à propos de qui que ce soit. Donc, il ne fait pas honte à son surnom tout en ayant l'avantage sur le Jésus original de ne jamais faire de sermons. Le langage du Jésus dont je vous parle est essentiellement musical.

Jésus rêve de polyphonie et de rythmes nouveaux. Il découvre tout en interprétant ses univers mentaux sur tous les instruments à cordes et ramassis de boîtes de conserves imaginables.

Je ne vous raconterai pas tout ce que je sais à propos de ce sacré Jésus. D'autres le feront mieux que moi, dont lui-même. Néanmoins, à l'approche des élections, je brûle de vous raconter cette anecdote, au risque de déplaire à Jésus, puisque je ne lui ai pas encore dit que j'allais vous raconter ce que vous avez maintenant sous les yeux sur mon blogue par trop indiscret et fureteur.

Les élections se présentent et Jésus se rend à son bureau de vote, dans le local d'un quelconque organisme communautaire du quartier.

Jésus fait la file comme tout le monde. Il les dépasse presque tous d'une tête, ce grand slaque. Il attend patiemment son tour.

Un monsieur bien peigné l'accueille pour lui demander s'il a son papier. Il le lui tend. Jésus est un numéro 29 en l'occurrence.

Jésus se rend à la table 29. Les madames raient nom et adresse sur la liste avec une règle et un stylo. Puis l'on lui remet son bulletin de vote.

Jésus ne fait ni une ni deux et avale son bulletin de vote...

-Gulp! fait-il, sans plus de flaflas.

Les petites madames et les petits messieurs qui travaillent pour les élections déchirent leurs chemises.

-On n'a pas l'droit d'faire ça! s'indigne le big boss du bureau de vote. Interdit de détruire un bulletin de vote!

-Ouin! réplique une grosse madame.

On prend son nom, son adresse et cela se termine avec une amende pour avoir détruit un bulletin de vote.

Je ne sais pas si Jésus est passé en cour devant Ponce Pilate ou bien si ça s'est simplement fait par la poste. Ce bout-là, je n'en sais rien.

Vous pourriez toujours le demander à Jésus. Il doit bien jouer quelque part dans un bar ou bien une église du coin. Et jouer quelque chose qui ressemble à ça.

***

La morale de l'histoire? 

Votez dur ou votez mou, mais tâchez d'voter dans l'trou.

Alléluia tout le monde. Salut Jésus.

Votre humble rapporteur,

Gaétan

dimanche 2 septembre 2012

Hervé craint le péril rouge et s'est bâti un bunker dans son sous-sol

Les oiseaux cuicuitent à qui mieux mieux. On entend au loin vrombir le moteur d'un système d'air conditionné, puis celui d'une automobile. Ensuite, plus rien. Encore quelques gazouillis sous le soleil. Les nuages sont ronds dans le ciel. Ronds comme des nuages d'automne.

C'est dimanche. L'air est frais.

Hervé craint l'élection d'un gouvernement de gauche mardi prochain. Il s'est fabriqué un bunker dans son sous-sol. Un bunker qui pourrait autant résister à une guerre nucléaire qu'au péril rouge. Il y a de quoi vivre pendant deux ou trois ans. Des tas de boîtes de conserve. Surtout du ragoût de boulettes et du pâté de foie. Peu de légumes. Hervé n'aime pas les légumes. Il combat sa constipation avec de la bière ou bien du jus de raisin extra-sucre.

Hervé pourrait profiter de ce dimanche pour se reposer, lui qui travaille tout le temps pour se payer cette maison sur laquelle il travaille même le dimanche.

-Les artistes ne foutent rien! Et ils demandent aux autres de voter à gauche! Moé, j'ai pas le temps de rien faire pis j'voés pas pourquoi y'en a qui passeraient leur temps à remplir des cahiers à colorier ou ben don' à écrire des niaiseries quand moé j'paye pour eux autres sacrament! Qu'i' travaillent! Ben non! Y'aiment rester pauvres pis communistes!

Ting! La sonnerie du micro-ondes vient de tinter. Le ragoût de boulettes de Hervé est bien chaud.

-Hum! C'est bon ça du ragoût d'boulettes Cordon Boeuf. Menoum!

Évidemment, Hervé est un homme bien trop pressé pour manger avec une fourchette ou une cuillère. Il s'enfonce la face dans sa pâté et liche l'assiette en un tournelangue. Ça revole partout. Hervé se beurre la face comme un cochon. Pour dire vrai, il s'en crisse.

-Hastie qu'c'est bon! Les gauchistes diraient qu'ej'mange d'la cochonnerie! Ben si i' mangeaient plusse du ragoût en canne au lieu d'manger du pain brun bio qui coûte la peau des fesses, ben i' pourraient awouère une belle maison comme la mienne... Ben non! Ça aime mieux se faire laisser vivre par les autres ces hosties d'pouilleux!

Un filet de sauce brune coule de sa bouche un peu croûteuse.

Il y a des tas de papier sur le comptoir. Des factures pas payées. Des dettes de fou. Hervé n'a pas fini de travailler pour se payer sa maison, sa piscine, son char, son bunker et le reste qui est ballotté par le vent: enfants, femmes, parents...

Les oiseaux cuicuitent. On entend parfois le moteur d'une automobile vrombir au loin.

Hervé a fini son déjeuner. Il gosse encore après son bunker tout en écoutant des niaiseries sur son poste de radio préféré, un poste tout dévoué aux Angry White Men comme lui qui travaillent comme des boeufs pour se faire domper par tout le monde: l'État, les femmes, les enfants...

-Sont tous des mangeux d'marde! Fuck la gogauche calice! qu'il se dit, Hervé, en se faisant des ulcères d'estomac.

Les féministes, les races, les artistes, les assistés sociaux, les pauvres, les chômeurs, les grévistes, les fonctionnaires, calice qu'il les hayit, Hervé. Comme il hayit ses ex, ses enfants, ses parents.

Par contre il aime son pays. Il aime l'armée. Il aime la police. Il aime le Premier ministre. Et c'est à peu près tout.

Comme il n'aime personne, Hervé en est réduit à bander sur son hostie de bunker.

Il n'aime pas que ça change. Enfin pas tant que ça.

Il est méthodique en tout. En politique comme en nourriture. Du manger, c'est rien que du manger après tout. C'est fait pour être chié. Alors pourquoi toutes ces fantaisies? 

samedi 1 septembre 2012

C'est parce que les Québécois et Québécoises ne sont pas vraiment des hosties de niaiseux que Jean Charest va se faire crisser dehors mardi prochain

Les vacances et les obligations ne vont pas de pair. Je recommence à travailler mardi le 4 septembre, jour des élections. J'en veux à cette prérogative du Premier ministre de pouvoir déclencher des élections n'importe quand. Jean Charest ne devrait pas avoir le droit de gâcher nos vacances et encore moins celui de matraquer son peuple impunément.

Dans une démocratie qui se tient debout Jean Charest aurait depuis longtemps été destitué. Le maire de Mascouche aussi.  Mais non, nous devons mendier le droit d'avoir des droits sur ces sombres individus qui sont une insulte à la communauté et au bien public. Nous devons nous faire niaiser pendant des jours, des mois et des années par des marionnettes qui sont là pour se servir plutôt que pour servir le peuple. La démocratie? Un chèque en blanc pour quatre ans. Vous voulez stopper les dépenses? Augmenter la participation des citoyens tabarnak!!!

Et je ne parle même pas de ceux qui les font bouger, ces marionnettes. Les mêmes qui nous demandent des subventions pour voler nos biens et nos ressources jusqu'à l'épuisement des stocks. Les mêmes qui trouvent que les Québécois ne produisent pas assez, qu'ils sont retardés, abrutis, avec un territoire qui ne mérite pas de leur appartenir... Ils vont nous montrer comment faire de l'argent en nous volant le nôtre. Big deal.

C'est parce que les Québécois et Québécoises ne sont pas vraiment des hosties de niaiseux que Jean Charest va se faire crisser dehors mardi prochain.

Je ne crois pas aux mirages de la CAQ, coalition de nostalgiques de l'époque de Duplessis. La CAQ des Angry White Men est surévaluée par des médias débranchés du pouls de la population. Ça va pogner un peu à Québec parce que les moins gentils de nos voisins Américains doivent grenouiller dans le coin par le biais des talk radios ultraconservateurs et autres chienneries ordinaires du département de la propagande.

N'allez pas croire que je capote. Ce serait fou de croire que les gouvernements étrangers pis les big shots n'interviennent pas dans nos affaires. Nous sommes le deuxième plus grand pays au monde par sa superficie et nous sommes des vauriens eu égard à ce qui nous revient de l'exploitation de nos ressources naturelles. Et il faut que ça continue comme ça pour la big business. 

Les Québécois ont largement voté pour le Nouveau Parti Démocratique aux élections fédérales. Jack Layton y était pour quelque chose. Il est néanmoins indéniable que la vague orange était une vague de gauche. Une vague qui ne s'est pas arrêtée, d'un coup sec. Une vague qui a nourri d'autres vagues. Et maintenant, je crois que le coeur de la majorité des Québécois est passé à gauche. De carrés rouges en casseroles, le peuple saura saluer le courage et la détermination de ceux qui ont combattu la corruption corps et âme. Le courage, ça ne ment pas. Jean Charest n'en a jamais eu. Il n'a eu que la peur pour le maintenir là où il ne sera plus le 4 septembre prochain.

Anybody but Charest and Legault... N'importe qui sauf eux.