samedi 29 décembre 2018

Une page sombre de l'histoire politique de Trois-Rivières vient d'être tournée.


Une page sombre de l'histoire politique de Trois-Rivières vient d'être tournée.

Le maire Yves Lévesque a annoncé cette semaine sa démission.

Des témoignages plus flatteurs les uns que les autres se sont multipliés. 

Presque trop beaux pour être vrais. Il y a même un peu d'indécence dans ce concert d'éloges qui nous rapproche dangereusement du culte de la personnalité et de ses errances dictatoriales.

Trois-Rivières a enclenché une révolution citoyenne via son actuel conseil de ville.

Désormais, notre cité ne sera plus sous l'emprise d'un démagogue qui pousse l'odieux de mettre sa maladie sur le compte de son principal opposant politique au cours de ses trop longues années de règne: la démocratie.

La maladie est une chose. La démocratie en est une autre. Confondre les deux avec le sort de sa propre personne me semble de la perversion narcissique poussée à son comble.

Trop souvent les Trifluviens et Trifluviennes ont failli dans leurs devoirs et responsabilités envers la défense de leurs droits légitimes.

Je ne peux pas leur en vouloir. De Duplessis à nos jours, le culte de la personnalité a toujours connu des temps heureux aux Trois-Rivières. Cet état d'esprit nuit encore à notre développement. 

Il en dit long sur la fragilité de nous-mêmes face à nos institutions mal soutenues. Nos institutions démocratiques décrépies comme ces pyramides de gypse qui s'effritent en moins d'une génération.

Néanmoins, l'histoire n'appartient à personne.

Ceux et celles qui viendront pourront juger par eux-mêmes l'homme et son époque.

Triste époque selon moi.

L'avenir s'annonce meilleur.

C'est comme si un vent de fraîcheur soufflait sur la ville.

C'est comme si nous retrouvions enfin le sens du mot démocratie.

Merci aux conseillers municipaux de ramener l'ordre et la raison dans ma ville natale: Trois-Rivières.

jeudi 20 décembre 2018

Les mains sales

Je me souviens vaguement d'avoir lu Les mains sales de Jean-Paul Sartre. En fait, je me souviens vaguement d'avoir lu Sartre. La Nausée était un roman un peu broche à foin qui rappelait vaguement L'Étranger de Albert Camus, lequel roman rappelait aussi vaguement Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Sartre est toujours ronflant, ennuyant, parle pour rien dire et écrit n'importe quoi sans vraiment le comprendre lui-même. C'était à la mode dans les années '60 pour une raison qui m'échappe. De nos jours, je pense bien que Sartre doit être sur le point de disparaître de notre mémoire collective et cela me semble sain. Il y a des limites à faire semblant.

Les mains sales est une mauvaise pièce de théâtre de laquelle je n'ai rien retirée. Sinon que Sartre tentait d'ajouter un peu d'existentialisme au marxisme pour se montrer lui-même indispensable, malgré qu'il ait toujours eu les mains propres.

J'y fais référence par habitude. Parce qu'Untel rappelle de temps à autres qu'il faut parfois avoir du sang sur les mains pour faire avancer ses idées. Il se réfère alors aux Mains sales de Sartre qui, pourtant, ne touche pas tant à cette idée.

L'essentiel de mon propos touche aux mains.

Aux mains qui peuvent être sales ou propres.

L'intellectuel rappelait indirectement qu'il  avait les mains propres, mais que le monde de la justice et de la Grande Idée n'adviendrait pas sans avoir les mains sales.

Il faudra donc étriper son lot d'ennemis en méditant sur le sens de l'existence...

C'est ça, la philosophie...

Du moins, une part importante de l'existentialisme dans sa version sartrienne.

Contrairement à Sartre, Albert Camus avait les mains sales.

Il a vraiment fait partie de la Résistance. Il a pris et porté les armes contre les fascistes. Il ne s'est pas camouflé sous les oripeaux de la littérature pour rédiger dans une langue opaque sa soi-disant rébellion contre le fascisme: Les mouches, Les mains sales...

Pourtant, Camus m'a toujours semblé plus humain et plus digne que Sartre dans ses positions publiques.

Jamais Camus n'a justifié l'injustifiable. On n'a jamais pu compter sur Camus pour défendre les massacres commis par les jeunesses maoïstes au cours de la Révolution culturelle chinoise. Camus n'a jamais considéré les massacres comme une «bagatelle», comme un événement naturel de l'histoire en marche.

Je ne m'embarquerai pas dans une controverse entre Camus et Sartre.

Vous vous doutez bien que je suis cent fois plus près de Camus que de Sartre.

Premièrement, parce que Albert Camus était aussi un authentique artiste, c'est-à-dire un écrivain.

Ce que n'a jamais été Jean-Paul Sarte malgré toutes ses pages insipides qu'il a pu écrire au cours de sa longue vacuité qui ferait passer l'être pour du néant.

La vraie pensée philosophique, évidemment, se tient toujours loin des salons et des coteries.

Il ne pouvait rien sortir de bon de Sartre.

Parce qu'il singeait les émotions, les attitudes, les déclarations.

Je ressens toute sa profonde malhonnêteté intellectuelle, sa vanité, sa fatuité.

Jamais je n'ai ressenti ce petit iota de respect pour son statut de vedette immérité.

Tandis que Camus, il m'arrive encore de le lire et de le méditer.

***

J'ai les mains sales.

D'abord parce que je suis de basse extraction.

Il est difficile d'imaginer un petit gars né dans un quartier pauvre de Trois-Rivières qui n'ait jamais mis ses mains dans la merde. C'est notre destin commun. Nous sommes nés pour patauger dans la merde, sous le regard indifférent des habitants de la Haute Ville.

Là d'où je suis, nous sommes un peu comme des parias de la plus basse caste qui soit. Nous naissons pour aller à l'usine ou à l'aide sociale. Si d'aventure l'usine ferme, on se désolera parmi les notables que l'on envoie tant de pauvres à l'université alors que leur seule université devrait être l'usine. Ils feront entendre cette version-là de leur réalité, l'imposeront subtilement à tout le monde. Celui ou celle qui rêvera de devenir universitaire se fera ramener à son rang par des crapules à cravates qui trop souvent puent de l'intérieur. Il n'y en aura pas de facile. Ce sont encore les gosses de riches qui passeront en premier pour perpétuer le Désordre Social et l'injustice qui vient avec.

Bien que j'aie les mains sales, je me refuse à voir la violence comme un moyen politique.

Cela ne veut pas dire que je vais me laisser faire ou bien que je vais tendre l'autre joue.

Cela veut simplement dire que l'on ne sort pas son arsenal nucléaire tous les jours.

J'ai les mains sales d'aider ce système en lequel je ne crois pas en y collaborant directement ou indirectement.

Je m'efforce de combattre en moi-même ce qui n'est pas moi-même.

J'y réussis plus ou moins bien.

Je ne suis pas tout à fait un ange, mais certainement pas un diable.

Et je ne vous lancerai pas une mode intellectuelle demain matin.

Je veux seulement vivre et laisser vivre. Aider la vie autant que faire se peut. Me maintenir debout et respirer sans crainte.

Je conçois que les mains sales n'aient rien à voir avec cela.

C'est idoine pour Sarte et Camus. Je me permets ce genre de digressions pour je ne sais trop quelle raison. Je m'abandonne moi aussi à rabaisser la philosophie au niveau d'un strudel aux pommes.

Pourquoi pas?

C'est moins fatiguant que la réalité.

Moins complexe.

Et puis ça fond dans la bouche.

Même s'il se peut que l'on ait ensuite les mains sales.













mercredi 19 décembre 2018

Trotsky



Je termine de visionner la série russe Trotsky.

C'est disponible sur Netflix en version originale russe avec des sous-titres en français.

La série a été produite par Konstantin Ernst en 2017.Le populaire acteur russe Konstantin Khabenski tient le rôle de Léon Trotsky.

La série est bien faite. L'ombre de Dostoïevski semble planer au-dessus d'elle. La psychologie des personnages se rapproche de Crimes et châtiments ou bien du roman Les Démons. Pascal disait que qui veut jouer à l'ange fait souvent la bête. La série explore toutes les zones sombres de Trotsky et du pouvoir politique.

La révolution est financée par les banquiers allemands. Et, comme Poutine, Trotsky se retournera contre ceux qui l'ont porté au pouvoir.

La série peut se prêter à toutes les interprétations. D'où le génie de sa conception. Elle servira autant la cause des adorateurs de Trotsky que de ses accusateurs.

Elle nous montre surtout l'âme russe racontée par elle-même plutôt que par des esthètes exsangues.

Même les histoires d'amour n'y sont pas banales ou anodines. C'est très bien fait et, pour tout dire, passionnant.

mardi 18 décembre 2018

Kitché Manitou

J'ai consacré l'essentiel des deux dernières semaines à mon nouveau travail. Il exige des compétences, des formations, des certificats. Mes congés se sont transformés en journées de formation. J'ai renouvelé ma carte de secouriste pour le RCR et les premiers soins. Je peux donner des médicaments. Je peux faire ma job.

***

Il y a certainement une dimension spirituelle dans le fait de reprendre un métier que j'ai pratiqué il y a 30 ans. Un métier que j'avais abandonné depuis 30 ans pour me promener à travers les méandres de l'administration ou bien de l'organisation communautaire.

Plutôt que de finir mes jours à me sentir inutile, à enrichir des chacals ou bien des pervers narcissiques, je me suis dit que ce serait dans la droite ligne de ma philosophie que de tout abandonner pour aller prendre soin d'autrui.

Plutôt que de philosopher sur le sort des gens, je vais les aider, tout simplement.

Plutôt que d'élaborer des grandes théories, je mettrai en pratique l'empathie et la bienveillance.

Tout le reste, l'argent et même l'image que me renvoie le miroir sont sans importance.

L'essentiel consiste à être pleinement ici et maintenant, avec mes frères et soeurs humains.


***

Cela fera bientôt un an que j'obtiens des résultats dans ma quête spirituelle.

Je me sens parfois submergé par des émotions que je ne peux pas expliquer.

Je vais dans mon petit sous-bois, seul, et je prie Kitché Manitou ainsi que mes défunts.

C'est ma centrale d'énergie.

Il se peut que ce ne soit que mes lubies.

Permettez-moi d'apprécier mes lubies, de les tenir pour aussi vraies que l'amour, l'amitié et autres données abstraites qui ne s'expliquent pas selon une vision positiviste, une déformation matérialiste de la conscience en éveil.

Je ne dis pas que j'ai raison.

Je dis seulement que j'ai une sensation.

Un feeling.

Une fringale d'éternité comme dirait Rimbaud ou bien Ti-Gus.

***

Rien n'est plus froid qu'une pensée froide sur la vie.

Même le mensonge semblerait plus humain qu'une vérité froide.

Dire que l'amour n'est qu'un échange de fluides corporels est un peu court.

Dire que ce n'est que de l'habitude ou bien de l'instinct grégaire ne me suffit pas.

L'amour c'est beau, noble, intense, pur... Ça ne peut pas être une formule mathématique.


***

Selon les mythes des Anishnabés (Algonquins) Kitché Manitou alias le Grand Esprit rêva le monde avant que de le créer. C'est pour concrétiser son rêve qu'il le créa. Il créa l'être humain en dernier, après avoir créé toutes choses et toutes créatures. Il ne lui donna pas la plus grande force, ni la plus grande vitesse, ni la vue la plus perçante. Cependant il lui donna le plus beau cadeau de tous: celui de rêver.



mercredi 12 décembre 2018

Engeance de vipères

Un vieux prêtre est assis dans un café avec deux vieilles religieuses.

Ils parlent de théologie, de ce qui est convenu et convenable en matière de célébration.

Puis le vieux prêtre tombe ensuite dans la médisance. Il se moque d'un jeune qui profite du Wi-Fi du café sans rien acheter. Puis il se moque d'un autre et encore d'un autre.

Si le Christ avait été là, je pense que ça aurait très mal fini avec le curé et cette engeance de vipères qui peuplent le clergé.

mardi 11 décembre 2018

Guérir de la sensation d'être inutile

La sensation d'être inutile disparaît dès qu'on aide quelqu'un.

C'est tellement simple, quand on y pense, qu'on se demande pourquoi tant de gens ont l'impression de ne servir à rien...

La devise de Lucifer, d'ailleurs, est non serviam: je ne servirai pas.

On se sert de cette devise, de coutume, pour signifier qu'on ne suivra pas l'avis de la majorité, surtout quand cet avis est débile.

On pourrait aussi l'utiliser pour signifier les limites de ne servir à rien, d'être totalement inutile parce qu'on n'aide jamais personne.

***

Le narcissisme et l'anxiété sont les fondements des sociétés de type occidental.

Pour nous, le partage est une affaire d'État, jamais une affaire personnelle.

Devenir une meilleure personne, plus accueillante, plus empathique, n'apparaît aucunement dans nos devoirs.

On en veut pour notre argent, en toutes circonstances.

On paie pour se disculper et se dispenser de toute action, bonne ou mauvaise.

Avant que de commettre quelque acte de charité il faut toujours se demander si cela peut nuire à notre carrière et à nos intérêts.

Après moi le déluge est la devise classique de mon époque et de ma civilisation.

Le sentiment d'être inutile, ce spleen répété inlassablement par les écrivains nihilistes russes, ne mène à rien.

Tchekhov en a montré les limites dans Salle 6. J'en ai déjà parlé, ici sur mon blog.

Philosopher alors qu'on aurait les capacités d'agir pour changer concrètement les choses ne mérite finalement que mon mépris.

***

Je reviens souvent sur cette parabole de Dostoïevski racontée via Ivan Karamazov.

Ce dernier raconte le poème qu'il est en train de rédiger.

Un poète se trouve sur le bord de la plage et voit un naufrage au loin.

Et vous savez ce qu'il en pense?

-Ne regardez pas les naufragés au loin qui se noient, mais moi qui souffre de les voir se noyer.

Toute la sagesse de notre monde se résume à cette parabole.

Des tas de petits merdeux qui ne font jamais ni le bien ni le mal qui regardent les autres mourir au loin sans rien faire, en faisant semblant d'être triste comme l'enfer...

Cette tristesse ne vaut rien: c'est du toc!

Notre monde ne vaut rien: c'est aussi du toc.

***

On a beaucoup parlé de la révolution russe qui a eu 100 ans l'année dernière.

On a souvent parlé de la lutte entre l'Armée Rouge et les l'Armée Blanche mais jamais du coup d'État des bolcheviques qui a tué la révolution russe dans l'oeuf.

Cette révolution a débuté dans la rue, un 8 mars 1917. Des milliers de femmes sont descendues dans la rue pour réclamer du pain et l'abdication du tsar Nicolas II. Les partis politiques ont d'abord dénoncé ces manifestations qui ne venaient de nulle part. Puis ils ont tenté de récupérer les revendications des foules en colère, comme toujours.

On ne peut pas refaire l'histoire malheureusement.

Elle aurait été toute autre si Vladimir Korolonko, opposant au tsar, écrivain et tolstoïen convaincu était devenu président de la jeune république de Russie.

Je m'étonne qu'on ait si peu parler de cet homme.

Comme je m'étonne que l'on connaisse si peu Varlam Chalamov, un autre personnage méconnu de cette révolution avortée.



dimanche 9 décembre 2018

Bonne fête Jeannine...



C'est l'anniversaire de ma défunte mère aujourd'hui.

Les 9 décembre ne seront plus jamais les mêmes depuis qu'elle nous a quittés il y a deux ans.

J'ai une pensée spéciale pour ma mère, Marie Gaétane Jeannine René.

Je sais qu'elle veille sur moi, quelque part.

Je porte son histoire.

J'ai ses doigts habiles, sa bouche, ses ricanements.

Et puis j'exerce le seul métier qu'elle aura vraiment aimé: préposé aux bénéficiaires.

Bonne fête mouman.

mardi 4 décembre 2018

Les 36 façons de s'en faire

Il n'y a pas trente-six façons de s'en faire.

En fait, il y en a bien plus.

Les gens aiment bien quantifier les états et les choses.

Ça les rassure de pouvoir les compter.

Il y a dix commandements.

Il y a 101 dalmatiens.

Il y a 1000 babouins.

On compte les moutons pour s'endormir et, au bout d'un temps, le cerveau est repus de chiffres et s'enfonce dans le monde des rêves.

Il y a donc plusieurs façons de s'en faire.

Pas trente-six.

Ni quarante-trois.

Plusieurs.

Qu'est-ce à dire?

Rien.

Comme d'habitude.

Il faut bien savoir jouer un peu avec les chiffres et les lettres.

Appelons ça de la petite littérature.

Un exercice littéraire.

Un délire spontané.

D'autres, plus audacieux, qualifieraient cela de poème.

Moi, plus prosaïque, je dirais que ça m'a détendu les doigts.

Je ne m'en fais pas du tout.

Ne vous en faites pas.

J'ai les doigts bien légers.

C'est le temps de prendre ma guitare.

Et peut-être de retourner un moment ailleurs.

Là où la guitare finit par reposer en équilibre sur mon ventre pendant que je ronfle.

Oui.

dimanche 2 décembre 2018

Mon Docteur Jivago

Docteur Jivago m'inspire une vie à hauteur d'homme.

Alors que tout le monde s'entre-tue, Docteur Jivago sauve des vies.

Il réchauffe des coeurs, concrètement, sans hésiter de se salir les mains.

C'était assez pour que j'en fasse le thème d'une toile.

Un hommage à Boris Pasternak et à la littérature russe classique.

mercredi 28 novembre 2018

Les macaques nous enseignent à devenir plus humains

L'homme est un primate.

L'amour existe parmi les macaques japonais.

Il est même le fondement de leur communauté.

Voyez quel est leur secret.

Ils nous enseignent comment nous pourrions vivre ensemble entre humains dignes de figurer aux côtés des macaques dans la catégorie des animaux sociaux qui ont une culture animale fondée sur l'amour.

Bref, les macaques nous enseignent à devenir plus humains.

Ce petit documentaire de 24 minutes vous fera du bien si vous êtes déprimés de l'hiver et des humains...


lundi 26 novembre 2018

Non je ne regrette rien



Chaque fois que j'ai quitté une job j'ai fait jouer cette toune à tue-tête. Ça s'est fait à CFOU dans le temps. Ça s'est fait au journal de rue Le Vagabond. Et ça s'est fait à mon ancien travail pour souligner en quelque sorte ma désapprobation de nombreux manquements à l'éthique et surtout à l'amour.

Ce n'est pas vrai que l'on doive travailler pour quelqu'un qui n'aime pas le monde autour de lui et le leur fait sentir par toutes sortes de manières très basses, très viles et surtout très lâches.

Il y en a des comme ça qui jouissent d'arracher des ailes de mouches en se croyant des mâles alpha...

Dès qu'ils sont devant un homme, ils tremblent comme des petites fiottes parce que leur vraie nature de larbin ne peut se permettre aucune forme de courage.

Finalement, comme dirait Diogène, le soleil rentre dans les écuries sans se salir. Mon âme est demeurée intacte. Ils n'auront pas réussi à tuer l'amour, l'espérance et la justice qui bouilliront toujours en moi jusqu'à la fin des temps.

À tous mes anciens collègues qui se reconnaîtront dans mes mots: je vous aime.

J'ai été le camarade de vos misères. Je les ai partagées. Je les ai vécues. Je les aurai combattues avec toute la ruse de Oscar Schindler.

Pour les autres, un examen de conscience s'impose.

Le respect est le maître-mot.

L'amour est à la base des relations humaines.

Personne n'aime les crosseurs.

Et moi, je sais pas pourquoi, tout le monde m'aime...

***

-On va te donner des bonnes références.

-Je n'ai pas demandé de références.

-Tu peux garder ton Iphone si tu promets de ne pas nous torcher sur les médias sociaux.

-Garde ton Iphone. Je vais garder ma liberté de parole...

-Est-ce que je peux parler?

-Non. Ça fait 15 ans que tu parles trop. L'heure est venue pour toi de faire ton examen de conscience.

***

Aimons-nous les uns les autres.

Et que les méchants deviennent bons.








dimanche 25 novembre 2018

Chasse-galerie moderne au-dessus de la rivière Tapiskwan Sipi

Chasse-galerie moderne au-dessus de la rivière Tapiskwan Sipi, autrefois appelée rivière Saint-Maurice sous les régimes coloniaux européens. Une nouvelle toile pour un nouvel hiver qui s'annonce et s'incruste déjà.

mercredi 21 novembre 2018

Au temps du Colosse de Rome

J'ai réalisé cette toile dans le cadre d'une commande spéciale: représenter Rome, la louve, Romulus et Rémus, etc.  Ça s'est terminé avec ce Colosse de Rome. L'amphithéâtre Flavien a fini par s'appeler le Colisée en raison de ce colosse, de ce Coliseo en italien. Il semblerait qu'il se soit dressé à Rome jusqu'après l'an 1000. On la probablement fait fondre ensuite pour financer des orgies romaines puisque ce Colosse était en or.

Néron a fait ériger ce colosse. On a décapité la tête de Néron initiale après sa mort pour la remplacer par cette tête solaire qui rappelle aussi celle de la Statue de la Liberté à New-York, la Rome de notre temps.

Fallait que je vous le dise...

Cette toile est évidemment vendue.

mardi 20 novembre 2018

Une histoire de cul

Je vais vous raconter une histoire de cul.

Elle ne se passe pas nécessairement dans un cul, mais elle tourne autour.

Vous savez que les anges ne sont pas de ce monde et que le sexe des anges c'est farfelu.

Une fois qu'on le sait, il n'y a plus qu'à vivre des histoires de cul.

Henri Crapet-Soleil, premier du nom et enfant légitime d'un végétarien et d'une unijambiste, aimait les histoires de cul. Il ne vivait que pour ça. Il se tenait la pine du soir au matin. Il se dégraissait le salami très souvent pour tout dire, seul ou en duo, rarement en groupe.

C'était un gars pas très beau qui avait du succès avec les femmes qui travaillent dans le secteur de l'industrie agro-alimentaire. Peut-être parce que sa mère était unijambiste et son père végétarien. On peut avancer toutes sortes de théories dans la vie pour justifier n'importe quoi. J'en connais qui justifie la défaite des Républicains américains aux législatives de novembre par la destruction de la Californie par des rayons lasers activés par de séditieux Démocrates...

Crapet-Soleil était ce qu'il était.

Le fait demeure que Crapet-Soleil savait inspirer la pitié et recrutait essentiellement des femmes qui se cherchaient un trou du cul à sauver. 

Il y en avait eues beaucoup parce qu'elles se fatiguaient toutes de lui au bout d'un mois, le temps pour qu'il arrive à la conclusion de son autobiographie. Après un mois, il recommençait le même récit, les mêmes histoires.

Pour ce qui est du cul, eh bien imaginez-vous le tantrisme avec le je ne sais pas trop quoi de multi-tâches à vitesse variable: lent, rapide, ultra-lent, très rapide, neutre, etc.

Ça giclait comme il le fallait et pouet ça recommençait.

Je pourrais être plus descriptif mais je ne suis tout de même pas pour rentrer dans les sous-vêtements de Henri Crapet-Soleil.

Oui, il a eu des histoires de cul.

Comme tout le monde.

Sa mère unijambiste n'était pas portée sur le sexe. 

Elle a fait l'amour deux fois dans sa vie. Dont la fois où elle a enfanté de Henri.

Son père végétarien aimait les goélands.

Vous voyez bien que tout ça le tourmentait.

D'autant plus qu'il avait attrapé une chaude-pisse.

Le boutte du cap lui faisait mal en hostie.

Sacré Crapet-Soleil!

lundi 19 novembre 2018

Aux Bergeronnes

J'ai repris mes pinceaux. Parfois, je reprendrai la parole ou les mots ou les lettres. Pour le moment, mieux vaut mettre des couleurs et des rêves par-dessus cette époque infâme.

L'art peut soulager ma conscience de toutes ces bêtises que je peux entendre au cours d'une journée.

Le manque d'empathie de certains humains me rappellent qu'il faut aussi savoir se détourner de l'humanité.

La paix intérieure est possible aux Bergeronnes, dans le golfe du grand fleuve Magtogoek à contempler le saut d'une baleine au lever du soleil alors que la lune brille encore.

J'aurai vécu ce moment, tout seul avec ce couple déjà sur la roche dont l'homme s'amusait lui aussi à prendre des croquis, tout comme moi... Ma blonde dormait encore à cette heure-là. J'ai hâte d'y retourner...

jeudi 15 novembre 2018

De 100 à 40 kilomètres heure dans une ville de tarlais

Maggie est en furie. Les gauchistes du conseil de ville ont décidé de réduire la limite de vitesse à 40 kilomètres heure dans certains secteurs de la ville. Ils prétendent que c'est pour assurer une meilleure sécurité pour les piétons et autres personnes à mobilité réduite... Pff! C'est une mesure de gauchiste qui a pour seul but de faire chier le maire qui n'est pas d'accord avec cette mesure qui ralentit l'économie... On le sait bien, les gauchistes sont contre tout...

Elle aime ça roffe Maggie. Une taloche en arrière de la tête quand t'étais jeune et t'écoutais. Ça n'a jamais tué personne. 

La gauche c'est protéger et servir tout le monde... Pff! Pis ça coûte cher. On ne peut pas se permettre d'avoir tout dans la vie.

Maggie ne demande rien. Elle crosse tout. Tout ce qu'elle peut crosser. Elle sauve des taxes et de l'impôt par toutes sortes d'astuces. Elle achète ses patates à rabais. Elle a un char neuf d'où elle peut produire des petites vidéos d'elle-même dans le rôle d'une folle enragée.

Dans sa dernière vidéo, elle en a contre les gauchistes de la ville qui ont réduit la vitesse à 40 km/h dans certains secteurs. Maggie se capte elle-même avec son Iphone. Elle roule à 100 dans une zone de 40 en hurlant comme une truie.

-Tiens mes hosties d'gauchistes pleins d'marde! J'roule à 100 dans une zone de 40! Hahaha!

Évidemment, comme elle ne se concentre pas sur sa conduite, Maggie effectue une mauvaise manoeuvre et fait une sortie de route spectaculaire.

Trois piétons ainsi qu'elle-même meurent au passage.

Le lendemain, on aurait cru que les opposants à la limitation de la vitesse à 40 kilomètres heure se gardassent une petite gêne... Mais non! Ces porcs et ces truies en étaient encore à grogner contre les gauchistes qui veulent les empêcher d'être libres au volant...

Les trois piétons étaient d'ailleurs des gauchistes. 

Ils avaient une carte d'assurance-maladie sur eux.

C'est tout dire.

Maudits profiteurs du système!

Maggie est morte, bien sûr.

Mais des gens, il en meurt tous les jours.

Et ce n'est pas en limitant la vitesse que cela va s'arrêter plus vite...

Enfin, ça ressemblait un peu à ça son éloge funèbre.

Lue par le maire en personne.

Le bon maire qui est contre les gauchistes et leurs folleries.

Il y a des limites à défendre n'importe qui et n'importe quoi.

Chiâler, ça ne met pas du gaz dans ton char.

mercredi 14 novembre 2018

Molière ou Du Chimpanzé qui riait de son patron

Molière a écrit Le bourgeois gentilhomme en réaction à celui qui l'employait.

Monsieur Jourdain, alias le bourgeois gentilhomme, est vraiment le roi des cons. Ce serait un nouveau riche de nos jours. Un type qui a de l'argent mais qui n'a pas d'éducation. Il lui en faudrait néanmoins pour séduire des femmes belles et intelligentes. Il est prêt à en acheter, Monsieur Jourdain, mais pour des fins utilitaires, en bon bourgeois qu'il est.

Laurent Tirard a produit un excellent film à ce sujet en 2007. Film qui met en vedette Fabrice Luchini dans le rôle de Monsieur Jourdain, alias l'authentique bourgeois gentilhomme qu'a peut-être subi Jean-Baptiste Poquelin dit Molière ou Du Chimpanzé...

L'écrivain, aussi amateur soit-il, fait souvent face à des dilemmes lorsque vient le moment de coucher sur le papier des histoires qui pourraient heurter de front des personnes qui s'y reconnaîtraient.

Je ne suis pas Molière, bien sûr, mais je puis vous assurer que rien de ce que je raconte n'est tiré du néant.

Comme Du Chimpanzé, j'ai cette manie de tourner en bourrique les gens qui n'ont pas d'humilité.

Peut-être que je sais où viser puisque j'ai déjà été ce genre de merde quand j'étais écrasé dans mon coin, à l'adolescence, transformant mes défaites quotidiennes en rêves de gloire et démonstrations de force imbéciles. Plus j'étais seul, plus je voulais me montrer plus grand que je ne l'étais en réalité. Une coquetterie de jeune humilié sans doute...

Je sais voir le manque d'humilité, la fatuité, la vanité, l'égoïsme parce que j'ai d'abord appris à me connaître moi-même. Tout ce que je pourrais reprocher aux autres a d'abord été expérimenté sur moi-même. Ce qui m'incite à faire moins de reproches pour ne pas expérimenter encore plus de douleurs personnelles...

Cela ne fait de moi ni un saint ni un sot. Seulement un caricaturiste des passions et pensées humaines. Parce que je suis vous tous et vous toutes. Comme Molière. Comme n'importe quel artiste digne d'avoir un nom. Comme n'importe quel farceur.

«Madame Bovary c'est moi», disait Flaubert. Il y a mis des clés pour ouvrir les portes de son monde intérieur.

Le bourgeois gentilhomme, c'était donc autant Monsieur Jourdain que Molière, même si Monsieur Jourdain a dû se sentir trahi et méprisé par ce Jean-Baptiste. Ce poqué de Poquelin qu'il avait tiré de prison et fait travailler à son compte pour qu'il puisse acquitter honorablement ses dettes de saltimbanque irresponsable.

Où veux-je en venir? À rien, comme d'habitude...

Je voulais dire que je suis tout le monde, moi aussi.

Que je suis un bon gars, que je n'ai jamais voulu faire de tort à personne...

Que j'aime l'humanité même lorsque je ris d'elle.

Parce que je ris de moi.

C'est moi que je trouve ridicule à travers l'objet ou le sujet de mes rires gras et subliminaux.

Je vous aime tout le monde.

C'est niaiseux d'écrire ça.

Je sais.

C'est un reliquat de mon éducation chrétienne.

Le bourgeois gentilhomme est drôle malgré lui.

Peut-être qu'un jour il en rira lui aussi avec tout le monde, sans sentir qu'on tente de le vexer ou de détruire son château.

Nous sommes tous ridicules.

Mais il faut avouer que les gens qui raffolent du pouvoir ont souvent les projecteurs braqués sur eux.

C'est certain que leur maquillage ne tient pas toujours.

Ça craque sous la chaleur.

Et on finit par avoir l'air d'une vieille momie qui s'agite pour rien devant un public de jeunes gens qui en redemandent tellement ils se fendent la gueule de rire.

Tout le monde passera par là à un degré plus ou moins élevé.

Même moi.

Même Molière.

Même vous.




mardi 13 novembre 2018

Philosophie facile

Cela m'aura pris du temps à le reconnaître. Mieux vaut tard que jamais. Je reconnais aujourd'hui les grands mérites que la philosophie aura apporté dans ma vie. Je ne parle pas de la philosophie académique, de celle qui se résume à l'étude sèche des systèmes de pensées et autres grilles de mots croisés. Je parle de la philosophie en tant que manière de vivre. Si l'on n'apprend pas à mieux vivre, d'abord et avant tout, tout n'est-il pas indifférent? D'autant plus que je ne crois pas que ma vie doive servir d'exemple pour qui ou quoi que ce soit.

Vivre est le plus beau et le plus interminable défi de l'être humain.

Apprendre à se connaître soi-même est un art qui requiert tellement d'humilité que peu en sont vraiment capables. On sent la lourdeur du masque que doivent porter les humains, jour après jour, par devoir ou par habitude. Il m'arrive de faire partie de cette humanité malheureuse et pitoyable. Comme il m'arrive aussi de transcender tout cela, de me pardonner d'être con, et surtout de passer à une autre étape de ma vie dans l'annihilation d'inutiles inhibitions sociales.

Je me sers de la philosophie tout comme de l'art pour résister aux pressions que je suis appelé à subir en ce monde. Comme tout un chacun j'imagine.

Quand on agit avec rudesse, bêtise, violence ou injustice, je ne peux que m'élever. Un réflexe de résistance spirituelle qui ne s'explique pas. C'est incontrôlable. Je deviens insolent, chante, fais le fou sorti de l'asile. De quoi faire peur aux crétins pour les tenir toujours très loin à distance.

Je dénonce toute forme d'autorité. Je n'ai aucun respect pour l'autorité. Je laisse l'autorité aux vieux cons et aux vieilles connes.

Moi, je suis du côté des jeunes en la matière. Et j'y suis en toute philosophie. Parce que l'autorité des vieux cons ça ne mène à rien.

D'autant plus qu'on n'a qu'une seule vie à vivre. Pourquoi faudrait-il ne pas humilier la personne en situation d'autorité qui tente d'intimider son personnel par toutes sortes de tentatives de rabaisser?

Il faut rabaisser les pleins d'marde qui humilient les autres, ceux-là plus que n'importe qui. Il faut leur faire ravaler leur caca. C'est non seulement un droit mais un devoir. La justice veut qu'il en soit ainsi. Et on ne doit pas avoir honte de servir la justice en chantant La dame en bleu à tue-tête dans les oreilles d'un crétin qui joue à ça.

lundi 12 novembre 2018

Elle déprime mais ne tolère pas les déprimés

Cunégonde est toujours déprimée. Ses déprimes sont ponctuées de moments où elle exulte de joie plus que le client ne le demande. Des joies que l'on sait condamnées à mourir en raison même de leur superficialité eu égard aux déprimes abyssales de Cunégonde.

Cunégonde a pourtant l'air d'une femme normale, à la mode, comme on s'attend à en trouver dans les pages des catalogues de Wal-Mart ou Rossy. Elle fait ceci ou cela et c'est d'ailleurs très cher, mais elle l'a à rabais parce que, bien sûr, elle est une personne exceptionnelle.

L'autre jour, elle se plaignait de ceci ou cela, la température, ses parents, sa famille: tout y passait.

Roger Bontemps l'écoutait calmement en camouflant son impatience de se trouver rapidement ailleurs, c'est-à-dire loin de la Coop et de Cunégonde.

Il tentait même d'avoir de l'empathie envers les malheurs de Cunégonde, même s'il les avait entendus mille fois.

Soudainement, Germaine rentra en coup de vent à la Coop et récita elle aussi ses malheurs.

Cunégonde sortit alors de ses gonds.

-Voyons Germaine! On dirait que tu veux te rendre intéressante avec tes malheurs et te faire remarquer... Il faut avoir des pensées positives! Ce n'est pas en te plaignant tous les jours que tes choses vont s'améliorer! J'ai appris d'ailleurs dans mon cours de croissance personnelle que les personnes qui ne font que réciter leurs malheurs s'empoisonnent elles-mêmes avec leur venin... Tu vois? Parle donc d'autre chose... Voilà!

Et, évidemment, Cunégonde s'est mise à reparler uniquement de ses malheurs.

Roger Bontemps s'est enfui.

Germaine a boudé dans son coin.

Et Cunégonde a continué à raconter toutes ses tristesses à tout un chacun qui rentrait à la Coop. Comme d'habitude.


dimanche 11 novembre 2018

Repose en paix mon oncle Jean-Paul...

C'est aujourd'hui les funérailles de mon oncle Jean-Paul Germain, époux de Rose-Hélène René, la soeur de ma mère décédée il y a deux ans.

Mon oncle Jean-Paul faisait partie des hommes de ma vie, avec mon père, mon grand-père Rodolphe (que je n'ai jamais connu mais qui a eu une influence certaine sur mon père et donc sur moi...), mes oncles Fernand et Rémi, monsieur Massicotte et monsieur Pépin.

Mon oncle Jean-Paul était d'humeur toujours égale. Calme, jamais excité, analytique. Il était le plus bricoleur de la bande. Celui qui réparait tout avec un marteau et des clous. Celui qui faisait des villages de Noël sous les arbres et des petits meubles pour enfants. C'était ni plus ni moins un type qui travaillait pour le Père Noël pour mes yeux d'enfants.

Son influence, comme celle de mes chers grands disparus, est manifeste chez moi comme chez tous mes proches.

Qu'il repose en paix parmi ses amis qu'il est parti rejoindre.

Mes plus sincères condoléances à ceux et celles qui l'ont aimé et apprécié.

Merci d'avoir été là dans ma vie mon oncle Jean-Paul.

jeudi 8 novembre 2018

Mon art

De tous temps l'art a été mon port d'attache.

Peu importe où je vais, avec qui je me trouve: tout me ramène invariablement à l'art.

Pourquoi? Je n'en sais rien.

J'y trouve une compensation spirituelle.

Je ne fréquente ni ne pratique aucun culte religieux.

Je m'amuse à me croire animiste et à invoquer Kitché Manitou, l'Être imaginaire, mais ça finit par manquer d'art et de poésie. Surtout quand ça s'articule autour de concepts théologiques plus ou moins ronflants. Alors je reviens à l'art. Parce que je ne veux rien chercher ni rien trouver d'autre.

Le Brésil peut sombrer dans le fascisme.

Le Golfe du Mexique peut devenir un égout à ciel ouvert.

Le monde peut flamber.

Je ne dis pas que je jouerai de la lyre comme Néron en le regardant flamber.

Mais je ne participerai pas à allumer des feux.

Je m'occuperai d'éteindre les feux, s'il le faut, et de soigner les blessés après les massacres.

Mais participer à ce cirque capitaliste qui sombre dans le fascisme? Jamais.

Je vais prendre mes distances des gens méchants et autres personnes mal intentionnées.

Je vais reprendre mes pinceaux, mes instruments de musique, bref mon art.

Et je ne m'en porterai que mieux.

Parce qu'un monde meilleur jaillira de mon art même si j'étais seulement le seul à y croire.

Ce monde meilleur, c'est mon monde imaginaire.

Ma forteresse intérieure.

Mon art.

mercredi 7 novembre 2018

Pondre comme un neuf

Il m'arrive de n'avoir rien à dire ni à écrire ces derniers temps.

Cela ne m'empêche pas de parler ni de décrire.

Je me sens comme un fantôme en novembre ou en 2018, c'est selon.

La haine et le racisme me sont volontairement étrangers.

Je ne veux pas m'expliquer avec des personnes méchantes qui n'ont pas d'empathie.

Je veux seulement les fuir. Faire comme s'ils n'existaient pas. À d'autres de créer des ponts avec des corniauds qui ne comprennent rien à rien. J'ai seulement une vie et je tiens à la vivre dans une paix relative, loin des personnes autant méchantes qu'ignorantes. Je ne veux pas leur trouver d'excuses. Je ne veux pas dire vous savez ils sont comme ça. Je veux seulement me trouver le moins souvent et le moins longtemps possible en leur présence. C'est tout. Ces personnes me font peur en plus de me saper le moral.

J'ai cessé de publier dans le Hufftington Post pour cette raison. Je n'en pouvais plus d'alimenter une armée de trolls nauséabonds qui venaient vomir leur haine du genre humain à chacun de mes posts. J'avais le malheur de ne pas être islamophobe, raciste, conservateur, pro-vie, anti-avortement, nationaliste et j'en passe. Ça m'a donné l'envie de partir, comme toujours. Et je suis parti pour préserver ma sérénité.

Je ne cherche pas tant la confrontation des idées que l'amélioration du coeur.

Tout le reste m'apparaît comme des billevesées.

La foi n'est rien sans la charité.

Ça vient de Paul de Tarse, un type qui persécutait la nouvelle religion parmi les siens avant que de devenir son représentant le plus engagé.

La foi, les idéologies, les idées: néant.

Seule la charité donne du corps et de l'âme aux humains que nous sommes.

Je n'avais rien à dire.

Rien à écrire.

Et je vous ai pondu ça comme un neuf.


Bill ne mendiera plus jamais à l'aide sociale

Bill était du genre paresseux. Chaque fois qu'on lui criait de faire ceci ou cela, il arrêtait de travailler. Il disait qu'il ne marchait pas à coups de pieds dans le cul dans la vie. Et comme il ne tombait que sur des emplois minables, pour plusieurs raisons inutiles d'expliquer ici, il ne travaillait plus. Et c'est parce qu'il ne travaillait plus, par ailleurs, qu'il avait du temps pour réfléchir et faire de l'argent.

Tout commença par une demande d'aide chosiale que Bill devait faire parce qu'il avait épuisé ses prestations d'assurance-fromage.

L'agent de l'aide chosiale lui avait expliqué que c'était vraiment une aide de dernier recours et qu'il était mieux de se trouver du boulot. Bill l'avait envoyé chier. Le lendemain, il acceptait de recevoir de l'aide des motards...

Un jour que Bill croisait l'agent de l'aide sociale avec ses nouveaux amis, tout à fait par hasard, il en profita pour aller le saluer.

-Te souviens-tu d'moé man? lui demanda Bill.

L'agent, un petit gros plutôt chauve avec du fromage entre les dents, lui balbutia une réponse.

-Tu t'souviens pas d'moé? ricana-t-il de plus belle, Bill.

Et l'agent, eh bien, il s'écrasa tout net et fit même un petit pipi dans sa culotte.

-M'as t'enseigner el' respect mon tabarnak! continua Bill.

Les autres gros gras avec Bill ricanèrent à leur tour.

Bill crissa un coup de pied dans le cul de l'agent de l'aide sociale qui détala en courant.

-Hostie! Y'en n'a plus un christ qui va m'faire chier tabarnak!

Cette formule, un peu courte, lui servait désormais de devise.

Plus jamais il n'irait mendier à l'aide sociale.

mardi 6 novembre 2018

Je me fous du secret de la Caramilk

L'homme se berçait sur sa galerie de bois décolorée par le soleil et les vents. Des lambeaux de peinture tenaient lieu de duvet pour les poutres.

La barbe de l'homme était poivre et sel. Plus sel que poivre à vrai dire. Il ressemblait vaguement à Dostoïevski, si vous voyez ce que je veux médire. Cependant, il ne parlait pas. Pour la simple et bonne raison que je ne lui parlais pas. Peut-être parlait-il mais je ne lui ai pas parlé et j'ai supposé qu'il ne parlait pas, qu'il ressemblait à Dostoïevski et qu'il se berçait sur sa galerie de bois décolorée sans mot dire.

Je ne sais même pas ce qu'il foutait là.

Locataire? Propriétaire? Ami en visite? Aliéné en fuite?

Rien, je vous dis.

Je n'en sais rien.

Il berçait sur sa galerie de bois décolorée.

Il avait l'air bizarre.

Et moi aussi peut-être.

J'ai poursuivi mon chemin.

Il est peut-être encore là.

Ou bien plus de tout.

Évidemment qu'il n'y a rien dans cette histoire.

Je ne devrais même pas vous embêter avec ça.

Parce qu'il n'y a rien là-dedans.

Rien.

...

...

Mais pourquoi cette grosse barbe?

Cette galerie?

Cette chaise qui craque?

Et Dostoïevski?

Ce ne sont pas des questions intéressantes.

Pourtant, j'aime mieux me poser celles-là que bien d'autres.

Le secret de la Caramilk, je m'en fous.


samedi 3 novembre 2018

De la Lune à la Terre

Le monde va mal et pour ne pas en souffrir je vis intensément mes rêves en leur accordant souvent plus de substance que je n'en accorde à la réalité.

Il y a du bon monde sur cette Terre, c'est certain. J'en croise tous les jours sur mon chemin.

Néanmoins, il y a aussi quelque chose comme l'Argent.

Et le Pétrole.

Et la Destruction.

Quelque chose de tout croche et tout de travers que l'on essaie de raisonner avec des chiffres, des poèmes ou des émeutes.

C'est fou.

Qu'elle voie reste-t-il à prendre?

Celle de Tchekhov, en ce qui me concerne, sans oublier celle de Baudelaire.

Anywhere but out of this world, parfois.

Et souvent, au combat pour améliorer ce monde de lâches et de crapules, prêt à soigner des vies plutôt qu'à maudire les pauvres créatures stupides que nous sommes.

Jamais tout à fait dans les limbes.

Jamais tout à fait fonctionnaire de la bonne cause, quelle qu'elle soit.

Poète et aide-soignant à ma manière.

Un peu dans la Lune et beaucoup sur Terre, malgré tout.


mardi 30 octobre 2018

Le retour des brutes

Si ça va mal dans le monde, ce n'est pas à cause des grosses ordures racistes qui ont une roche à la place du coeur et rêvent de plus grands malheurs pour leurs prochains.

Si ça va mal dans le monde, c'est à cause de ceux et celles qui pensent à plein de trucs sauf à l'Argent, au bowling, aux beaux gars, aux belles filles ou aux gros chars.

Toute pensée qui sort de ce cadre est dangereuse pour la société.

Elle remet directement en question ce qui ne doit pas être questionné.

La philosophie ne vaut pas un bon bâton de baseball qui siffle au-dessus de la tête d'un chialeur rempli d'effroi.

La bonté ça ne vaut pas une bande de joyeux lurons qui tabassent un homo dans un coin sombre.

Il y a des limites à se fermer les yeux.

Voilà pourquoi ça va mieux aller dans le monde.

C'est le retour des brutes.

Je vais me battre contre ces brutes, comme d'habitude.

Parce que je ne vais jamais demeurer les bras croisés devant la haine et l'injustice.


jeudi 25 octobre 2018

Chroniqueur au Journal de Marde

Il était une fois un crétin qui vivait dans un quelconque dominion de l'empire britannique.

Il ne portait pas de chapeau colonial, mais tout ce qui se passait sous l'occiput était de la pensée coloniale.

Évidemment, il traitait facilement de «donneurs de leçons» les personnes plus compétentes et surtout plus bienveillantes que jamais il ne le serait.

C'était sa façon de marquer son territoire: s'en prendre au talent pour mettre en valeur sa médiocrité.

Et comme le dominion de cet empire était fondé sur de la médiocrité, il s'y trouvait en bonne posture pour que jamais rien ne change. Bref, il était en haut de l'organigramme, juste aux pieds des maîtres, et il n'attendait pas abandonner l'os qu'on lui laissait gruger.

Il n'écrivait pas sans faute. Mais comme il s'était mis à faire de la politique, il s'était vite trouvé quelqu'un pour corriger ces «procès-verbaux» de séminariste cloîtré, pévés qu'il tenait pour de grandes chroniques du Journal de Marde.

Selon ce crétin, tout ce qui allait mal dans le monde était de la faute des syndicalistes, des environnementalistes, des féministes, des socialistes, des humanistes, des cyclistes, des piétons, des altermondialistes, des anarchistes, des communistes, des écologistes et bien sûr des demandes extravagantes des races et autres positions sexuelles.

Ça ne tenait pas debout, bien sûr, mais c'était à l'image de ce Journal de Marde.

Et le Québec était devenu à l'image de ce Journal de Marde: mesquin, médiocre, mauvais, méchant. De la vraie marde pour tous et toutes.

Ce soir, vous pourrez encore profiter de ses opinions «nuancées» au bulletin de nouvelles télévisé. Il entrera ensuite dans vos oreilles pour sa chronique radiodiffusée le matin. Puis il y aura toujours le Journal de Marde pour que vous puissiez lire ses âneries.

Ce type n'est rien pour moi.

Rien qu'un serviteur du pouvoir qui a besoin de telles personnes manipulables pour écraser toute velléité de changement ou de justice sociale au sein de la population.

Son rôle, c'est celui d'enculer le progrès.

La plupart le regarde faire sans rien dire.

Et finissent même par lui trouver des charmes.

Pas moi.

Moi, je le déteste franchement.

Franchement mardeux...

Les victimes s'accumulent autour de ses propos merdiques.

Les trolls les plus haineux le tiennent en adoration.

C'est un crétin qui vit dans un quelconque dominion de l'empire britannique.

Il  ne porte pas un chapeau colonial, non.

Mais il est colon en sacrament.

Créyez-moé.




mercredi 24 octobre 2018

La politique à coups de batte de baseball

Résultats de recherche d'images pour « batte de baseball »Il est difficile de reprendre contact avec la beauté dans un monde qui devient si laid.

J'essaie tant bien que mal de sublimer cette laideur.

J'essaie de la rabaisser à un conte pour enfants, une farce ubuesque, un nain caché derrière un écran de fumée comme jadis le Magicien d'Oz.

Mais force est d'admettre qu'aussi farfelu que le pouvoir puisse apparaître, il est bien réel.

Il écrase tout sur son passage.

Ou presque.

Ce presque, je ne sais même plus quoi dire à ce sujet.

Sinon que je résiste à toute la laideur du monde.

Je résiste en écrivant, en dessinant, en jouant de la guitare.

Même si le monde me rattrape.

Même si j'entends parfois siffler le batte de baseball des néo-fascistes au-dessus des têtes des artistes, des homosexuels, des transgenres et autres marginaux qui ne correspondent pas au format standard.

Je ne suis pas indifférent au sort de ce monde.

Je veux vivre dans un monde meilleur.

Je dis ça comme si je ne disais rien.

Il y en a qui s'en foutent du monde meilleur et des promesses à n'en plus finir.

Ils sont pragmatiques.

Ils donnent des coups de batte de baseball sur la tête de ceux et celles qui leur bloquent le chemin.

Ils ont raison s'ils gagnent.

Les gagnants ont toujours raison.

Et finissent par faire passer les perdants pour des chiens.

Pour les traiter encore pire qu'ils ne traitent leurs chiens.

Je voudrais vous dire que la beauté se porte bien en ce monde.

Et je sais que je mentirais.

Je m'accroche pourtant à ce mensonge.

Parce que c'est ma manière de rire au nez des pervers qui abusent du pouvoir et justifient toutes leurs exactions d'un coup de batte de baseball.

Je ris.

Je peins.

J'ai sans doute perdu.

Mais je n'ai pas perdu la raison.

Au contraire: je l'ai préservée.

Il n'y aucune raison dans un batte de baseball.

Aucune.

***

Je termine d'écouter la saison 8 de la série Walking Dead. Je n'ai pas écouté les sept saisons précédentes. Sinon les trois premiers épisodes de la première saison.

Dans la dernière saison, j'y vois une métaphore du monde dans lequel nous vivons.

Tous et toutes sont cloisonnés derrière des murs et pensent résister aux zombies, des marcheurs morts-vivants qui sont tellement épuisés qu'on les achève facilement d'un coup de batte de baseball.

Puis vient un type avec un encore plus gros batte de baseball qu'il surnomme affectueusement Lucille.

Il se met à frapper non seulement les zombies mais aussi les humains pour appliquer sa loi, la sienne, la seule qui importe.

Pif, craque, boum, il vous défonce des crânes à chaque épisode sans que personne n'ose vraiment le défier. Les hommes se comportent comme des cloportes devant ce psychopathe. Ils lui obéissent par peur d'y passer. Et n'osent même pas le défier parce qu'ils chient dans leurs culottes devant lui encore plus que devant les morts-vivants.

Où veux-je en venir?

Je n'en sais rien.

À vous de me le dire.

Je n'ai pas écouté toute la série.

J'ai cru comprendre qu'elle est fondée sur un batte de baseball qui saigne.

lundi 22 octobre 2018

Rêver est ma raison d'être

Le pouvoir des connards vient en grande partie du fait qu'il y a statistiquement parlant plus de connards que de personnes vraiment sensibles et intelligentes. Vous me trouverez sans doute un peu misanthrope, mais je le suis sans aucune arrière-pensée méchante. Je ne fais que le constater, c'est tout.

De temps à autres, dans l'histoire, les connards se comportent en personnes intelligentes. C'est comme s'ils comprenaient tout subitement. Mais ils dégrisent vite. L'habitude vient les reprendre. Et les conneries s'ensuivent. C'est la force de l'habitude qui fait en sorte que toutes les révolutions tournent au vinaigre. On a tellement l'habitude de se faire dire que la récréation est finie que tout le monde sait inconsciemment qu'il faut s'enfoncer la tête dans ses épaules au moindre coup de sifflet.

On avance de deux pas et on recule d'un.

C'est lassant avancer ainsi. C'est la seule manière de marcher ici: n'en cherchez pas d'autres.

C'est tout ce que nous savons faire tous ensemble avec les connards.

Ça ne veut pas dire qu'il faille accepter la situation.

Et encore moins collaborer avec les connards.

Il faut tout simplement oublier ce monde de connards.

Et faire autre chose que d'avoir toujours affaire à des connards.

Voilà pourquoi la solitude m'est si chère.

J'aime mieux ça que de passer mes journées à feindre que je suis un autre. Que je suis normal. Que je suis un connard...

Je suis un artiste.

Rêver est ma raison d'être.

jeudi 18 octobre 2018

Le pot me rend de plus en plus Canadien

Je ne sais pas pour vous.

Mais pour moi, la légalisation du cannabis à des fins récréatives au Canada constituait un grand progrès de la civilisation.

J'ai comme ressenti une grande joie hier, malgré les incohérences et les restrictions encore débiles de la loi en matière de consommation récréative du cannabis.

Après l'élection de la Coalition Avenir Québec et la tendance mondiale à pousser des leaders populistes et réactionnaires au pouvoir, je puis dire que la légalisation du pot est apparue comme un vent de fraîcheur sur une pleine étendue de merde.

Il me sera peut-être plus difficile de me définir en tant que Québécois si le Québec se maintient dans cette lignée conservatrice.

Quelque chose en moi me dit que Justin Trudeau, malgré ses défauts, malgré les pétrolières et tout le reste, est la dernière digue du progrès dans un pays menacé de passer sous le contrôle de la droite dure, austère, raciste et mortifère. Ce pays, évidemment, c'est le Québec...

Justin Trudeau réussira peut-être le coup de me transformer en Canadien.

D'autant plus que le Québec ne va nulle part...

mardi 16 octobre 2018

C'est normal de ne pas être raciste

C'est normal de ne pas être raciste.

C'est même normal de manifester contre le racisme.

C'est normal d'avoir des amis provenant de tous les horizons et de toutes les tendances sexuelles.

C'est normal.

Par l'un de ces hoquets de l'histoire que je ne m'explique guère, on voudrait me faire avaler que c'est normal de penser le contraire.

Tout a commencé au Journal de Montréal, puis à TVA Nouvelles.

C'était à l'époque des accommodements raisonnables.

Mario Dumont et l'ADQ, ancêtre de la CAQ actuellement au pouvoir, entretenait la confusion sur ces thèmes. Son populisme légendaire de pseudo-Réal Caouette n'allait pas laisser passer ça: un levier pour soulever l'ADQ...

À tous les jours l'empire Québecor nous abreuvait de faits divers insolites pour mousser les ventes de leurs torchons.

C'était l'imam qui voulait des bines pas de porc à la cabane à sucre.

Ou bien le juif orthodoxe qui ne voulait pas voir de femmes en tenues légères derrière les fenêtres du gym qui offusque tant sa vue.

Tout ça, c'était une goutte de pipi dans un océan relativement propre.

On oublie rapidement que le rapport de la commission Bouchard-Taylor a aussi pointé du doigt le rôle négatif du Journal de Montréal dans la création de scandales qui n'en sont pas. En fait le rapport finissait par conclure qu'il n'y avait pas de réel problème au Québec avec les accommodements raisonnables. Et il proposait des pistes pour une laïcité relativement ouverte.

On a fait du millage sur du vent.

Il n'y avait donc pas de réel problème d'intégration des immigrants.

Il y avait seulement ce besoin de nuire et de médire pour faire du fric avec ça. De l'avidité et de la cupidité fondue en un seul bloc de stupidité.

Rien de plus.

Enfin, j'ose l'espérer.

Il me semble que l'excuse du cash passe mieux que celle du service à rendre à une supposée nation de triples abrutis racistes.

Ce n'est pas normal d'être raciste, voyez-vous.

Ni normal d'être fasciste.

Ni normal de chercher des noises aux militants des droits civiques pour ensuite jeter des fleurs sur la racaille d'extrême-droite.

On fera encore du millage sur du vent.

On s'écorchera les uns les autres pour la pure satisfaction des sado-masochistes québécois qui aiment autant recevoir que de donner des coups de pieds au cul.

Comme disait l'autre, un certain Émile Nelligan:

C’est le règne du rire amer et de la rage 
De se savoir poète et objet du mépris, 
De se savoir un cœur et de n’être compris 
Que par le clair de lune et les grands soirs d’orage !

lundi 15 octobre 2018

Je n'aime pas le monde


J'avais 20 ans et je voulais changer le monde. Je n'y trouvais pas ma place. J'en ai 50 maintenant. Je veux toujours changer le monde. Et si j'ai trouvé ma place, c'est n'importe où loin de ce monde.

Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! »
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose
 ***

Je voudrais vous en dire plus. Et il me semble que ça dit tout.

Je refuse ce monde.

Je le refuserai toujours tel qu'il est.

Parce qu'il est laid, mal, pourri.

Le monde est beau loin du monde.

Le monde est beau dans le bois.

Le monde c'est super quand il n'y a pas de monde.


***

La compagnie de plus de trois êtres humains m'a toujours semblé difficile.

En groupe, je dois vérifier les sorties de secours pour préparer ma fuite.

Je n'aime ni les pressions familiales ni les pressions sociales ni les pressions tout court.

Le stress, c'est pour d'autres qui ne savent pas dessiner ou jouer de la guitare.

J'aime la paix.

J'aime l'amour.

J'aime Untel, Unetelle, Telautre...

Mais je n'aime pas le monde.

Le monde ne m'aime pas plus.

Ça ne dérange donc personne.

***

D'aucuns me diront que le monde n'est pas si pire, si laid, si bon, si gros, si noble, si ceci ou bien cela.

Ils ont tous raison. Le monde est leur représentation. Leur show. Pas le mien.

Mon monde à moi est merveilleux.

Il est peuplé de rires, de chants, de musiques et de dessins.

Comment voulez-vous que je m'habitue à un monde plus ennuyant que celui qui sort de ma bouche ou de mes doigts?

C'est impossible!

J'ai compris, enfin, après tant d'années, que j'avais trouvé mon monde.

Mon monde n'était pas de ce royaume.

Mon monde c'est un état d'esprit encore plus qu'un État de droit.

Mon monde c'est ma liberté, pure et subtile.

Mon monde c'est mon amour, total et inconditionnel.

Mon monde, c'est la tendresse.

Mon monde c'est n'importe où loin de ce monde.





vendredi 12 octobre 2018

Quand les vaches et les boeufs sortiront de l'enclos

Mon époque est déprimante.

J'y résiste tant bien que mal, avec cette arrogance que mon père m'a enseignée et qui se résume en cette seule parole: un homme ne meurt qu'une seule fois.

Vous allez me dire que c'est n'importe quoi, comme parole, mais pour moi ça résume tout.

Je ne crains pas la mort. Je l'ai vue de très près deux fois dans ma vie. Une fois en me noyant dans la Yukon River, noyade dont je suis miraculeusement sorti indemne. Puis une autre fois suite à un choc anaphylactique. Dans les deux cas, je me suis senti porté par un rêve tout en disjonctant avec mon corps. Si c'est ça la mort, ce n'est pas si effrayant.

La vie est bien plus terrible.

C'est elle qui demande du courage et de la résilience.

La mort ne demande rien.

La vie demande des comptes.

Elle ne va pas toujours dans le sens de la plus haute sagesse véhiculée parmi les humains.

Il faut marchander autant avec la cupidité qu'avec la stupidité des humains qui n'ont pas d'autres perspectives que l'argent.

Je crois, sans doute à tort, que la culture change le monde.

Mozart ne rime pas avec bombe atomique.

Ni Pussy Riots. Ni Plume Latraverse.

On cherche dans la politique des bons sentiments qui ne viennent jamais.

Parce que nous acceptons de vivre dans leur enclos.

Par absence de choix.

Par manque d'imagination.

Par mépris de la culture

On élève dix statues de politiciens pour une seule de poète.

Tant qu'à moi, je me fous des statues.

Mais je vois bien que ces tabarnaks de fonctionnaires polluent un peu trop nos paysages.

Même après leur mort.

Et je trouve ça bête à hurler.

Le summum de notre soumission à l'autorité: vouer un culte à un fonctionnaire de l'État!

Pouark!

Même pour un poète, je trouve ça un peu déplacé, une statue.

J'aime mieux les statues et châteaux de sable de Sainte-Luce-sur-Mer tant qu'à faire.

On ne se trompe jamais avec la beauté.

On se trompe souvent avec la politique.

D'autant plus que le but ultime de la politique est de nous tromper.

De nous gouverner.

De nous tenir dans l'enclos.

Aussi libres que des vaches qui regardent les trains passer.

Souhaitons que ces trains de marchandises ne soient pas convertis pour servir la déportation des êtres humains jugés indésirables par quelque autorité d'une autre époque.

Souhaitons que les vaches et les boeufs, pour une fois, se concertent pour aller voir de l'autre côté de la clôture électrique. Souhaitons qu'ils  vivent une seule journée de leur vie comme des bisons défiant le fermier et les prédateurs.

Une seule journée...

Une semaine...

Un mois...

Avant que de retourner dans l'enclos pour finir leur jour en pliant le col, comme d'habitude, parce que prout caca pouet pouet.

Une vie sans courage, tout compte fait, ça ne me tente pas.

Il y a encore bien des combats à mener dans ce monde tout croche.

Je me crache dans les mains tous les matins et je recommence.






mardi 9 octobre 2018

Les renards et les loups



Une parole vraie pèse plus lourd que mille mensonges à l'échelle d'une vie.

Et mon opinion ne diffère pas malgré les «prospérités du vice» et les «infortunes de la vertu».

D'aucuns peuvent mentir, manipuler, frauder les consciences et j'en passe.

Il s'en trouvera parmi le peuple pour les trouver rusés comme des renards et dignes de confiance.

Il y en aura qui se donneront des airs de loup tout en étant soumis et loufoques.

Probablement qu'ils ne me lisent pas.

Et qu'ils se foutent des sensibleries des artistes, des intellectuels et autres gratteux de guitare.

Ils n'ont pas le temps de jouer de la guitare, eux.

Ni de lire des livres alors qu'il y a de l'argent à aller chercher ici et là.

Ils ont à peine le temps de haïr...

Ils sont comme ça: ternes et froids.

Mais ils ne m'auront pas les mautadits!

Je vais continuer d'avoir le coeur à la bonne place.

Je vais continuer de me battre pour une société libre, démocratique et inclusive.

Le racisme et le sexisme ne sont pas des opinions: ce sont des problèmes.

Et c'est en tant que problèmes que je vais les considérer, rien de plus.

Mon diagnostic sera probablement tranchant.

Mais personne n'y perdra un bras.

On peut tous et toutes vivre ensemble ici et maintenant.

Cela va de soi.

Même pour les ploucs me semble-t-il.










samedi 6 octobre 2018

Les fleurs ne poussent pas en tirant sur les racines



Il m'est impossible de voir de la bienveillance et de l'humanité lorsque l'on attise la haine entre les citoyens et les citoyennes.

Un État de droit n'est pas la somme d'une histoire glorieuse qui descend de la montagne embrumée.

C'est un état de fait fondé sur des principes juridiques difficilement contournables dans une société libre, ouverte et démocratique.

D'aucuns voudraient nous faire accroire que nous sommes une tribu qui doit porter un chef sur un bouclier. Un chef qui dit n'importe quoi et en lequel l'on obéit aveuglément parce qu'autrement ce serait le chaos. On n'a jamais rien essayé d'autre dans cette tribu et quiconque voudrait tenter de le faire se ferait rapidement condamner à l'exil.

Je fais partie de ceux qui veulent seulement que les chefs nous foutent la paix. Je n'en veux pas des boucliers et des rassemblements au flambeau. Qu'ils aillent tous se faire foutre avec leurs logos et leurs drapeaux et leurs oripeaux. La paix. Qu'on me crisse la paix. Qu'on se crisse la paix. C'est tout.

Je soutiens quelque chose comme l'État de droit face aux balivernes du chef et de la meute qui jappe.

En fait, je n'en veux pas de chefs. Seulement des coachs. Des personnes qui aident les autres à grandir et à se dépasser. Pas des larbins qui obéissent à une vulgaire idéologie, qu'elle soit de gauche ou de droite, pour l'appliquer dans le réel comme si l'humanité était accessoire.

Je veux de la tendresse entre êtres humains tabarnak!

Tout ce qui amoindrit ne peut être que mauvais.

Les fleurs ne poussent pas en tirant sur les racines.