vendredi 30 novembre 2007

ON AIME ÇA D'MÊME NOTRE P'TIT QUÉBEC!

Les jeunes Québécois seraient les Canadiens les moins aptes à la lecture. Rien pour se réjouir, non plus, quant aux capacités de lecture à l'échelle mondiale. C'est du moins ce que révèle un article d'Ariane Lacoursière paru aujourd'hui dans Cyberpresse.
Cela ne me surprend pas. Cependant, je trouve un peu courtes les réponses que cet article fournit pour expliquer la situation.
Il n'y a pas de reconnaissance réelle du savoir lire et écrire dans la société québécoise. Des intellectuels de talent lavent de la vaisselle tandis que des analphabètes incultes occupent des postes de direction: «on aime ça d'même, notre P'tit Québec»...
Nos jeunes Québécois ont de la difficulté à comprendre le contenu d'un texte plutôt simple. On pourra donc les bourrer avec n'importe quelle connerie plus tard et maintenir en place nos ânes de service qui ne sont pas «impressionnés» par les études, Dostoïevski, Molière ou les logarithmes. Et qui ne comprennent pas le contenu d'un texte plutôt simple... À vrai dire, ils s'en torchent. Comme ils se torchent de la culture, de l'art, du savoir-faire, des compétences, du talent et du génie.
«Il n'y a pas de place nulle part pour tous les Ovide Plouffe du monde entier», braillait l'autre.
Certes, il n'y a pas de place pour ceux qui savent lire et écrire au Québec et nos jeunes Québécois, pas fous, ont bien compris que la lecture est accessoire. Il faut seulement savoir faire du cash en profitant de l'apathie généralisée de notre société. Tout n'est qu'apparences pour se propulser à l'avant-scène d'une société où le nivellement vers le bas triomphe, condition nécessaire pour que le pouvoir soit toujours entre les mains de gens mesquins et dénués de réelles compétences, dont celles bien élémentaires de savoir lire et écrire.
Vraiment, «on aime ça d'même notre P'tit Québec»! C'est la seule société au monde où il est vraiment mal vu de savoir lire et écrire...
Alors, ne faisons pas trop chier avec les jeunes Québécois qui ne savent ni lire ni écrire. Ce n'est reconnu qu'à l'école. Dans la vraie vie, la plupart des Québécois sont fiers de réussir tout en étant incapables d'écrire une phrase de trois mots sans faire six fautes. C'est dans l'air du temps. Aussi, je me console d'assister à l'arrivée d'immigrants qui savent lire et écrire: cela va remonter le niveau général, qui en a bien besoin. Évidemment, ces immigrants devront surtout laver de la vaisselle pour les dix prochaines années, d'ici à ce que l'on se rende compte que la situation n'a plus de bon sens... On y est presque. Mais pas encore. Il reste encore bien des livres à s'empoussiérer d'ici là.

jeudi 29 novembre 2007

I' FA' FRETTE MAN

Je suis tombé hier sur la version trifluvienne de Beavis et Butt-Head, le célèbre dessin animé que l’on pouvait voir sur la chaîne MTV, en version anglaise originale, ou bien sur Musique Plus, il y a quelques temps déjà.
Sauf que mes protagonistes pour jouer le rôle de Beavis et Butt-Head seraient plus des yos, des adolescents qui aiment les espadrilles chères et la musique yo. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Mais cela ne les rend pas plus méchants pour autant. Ils font tourner l'industrie de l'espadrille. Réjouissons-nous.
Mes Beavis et Butt-Head version yo trifluvienne étaient assis juste derrière moi, dans le fond de l’autobus. Et ils se parlaient pour ne rien dire avec une désinvolture désarmante qui n’a pas manqué de me faire sourire de bon cœur.
-Heille man, i’ fa’ frette man.
-Mets-en man. I fa’ frette man.
-J’aime pas ça quand qu’i’ fa’ frette man.
-Comment ça man?
-Ben, c’est parce que e’j’joue au basket man. Pis j’peux pas jouer dehors man. C’est l’hiver.
-Loue-toé un gym man.
(Silence.)
-Des fois c’est frette un gym man.
-C’est sûr man.
-Heille man tu t'chicanes à tous les jours avec ta blonde, il paraît man.
-Pas vrai man, j'me suis chicané juste à Pâques l'an passé man.
-Ah. Ok man. C'est parce que c'est ta blonde qui m'a dit ça man.
-Non, on s'est juste chicanés à Pâques l'an passé man.
-Ah ben, ok man.
-On s'chicane jamais man.
-Ok man.
-Ouin ben i' fa' frette man.
-Ouin man. I' fa' frette man.

Sans commentaires…

mardi 27 novembre 2007

RÉFLEXIONS SUR L’ÉCOTOURISME EN MAURICIE

La rivière Saint-Maurice était mon terrain de jeu quand j’étais enfant. À l’époque, la rivière portait tous les signes visibles d’une pollution soutenue. L’eau était d’une couleur douteuse en plus de sentir mauvais lorsqu’on la buvait au robinet. Les papetières balançaient toutes sortes de produits toxiques dans la rivière. Je me promenais parfois en canot entre les îles du delta, près de la Wayagamak ou de la CIP. Je pagayais dans une mousse jaunâtre et nauséabonde. Je me baignais dans cette eau, comme plusieurs enfants ou adultes des quartiers pauvres, insensibles à l’idée de ne pas se baigner dans un cours d’eau.
La situation a changé lorsque le petit bateau de Greenpeace est venu jouer à l’arroseur arrosé dans nos eaux croupies. Le petit bateau pompait la mousse jaunâtre pour la projeter ensuite sur le terrain de la CIP, devant les médias.
Les plus beaux terrains de Trois-Rivières ont été occupés par les usines. Il y avait des plages sablonneuses là où s’installèrent les papetières, en bordure de la St-Maurice. La Wabasso a été construite sur le parc Wellington, une forêt de pins, dont il nous reste qu’un pâle souvenir sur une petite portion de la rue St-Paul ainsi qu’au coin des rues Cooke et St-François-Xavier. Les plages, la forêt de pins et l’eau disparurent pendant un siècle. Les paysans désertèrent les campagnes pour venir s’entasser dans des habitations construites en série, dans des quartiers dénués d’arbres et de beauté. Encore dans les années ’70, la neige était noire certains matins dans les quartiers environnants la Wabasso. On recommandait aux enfants de ne pas manger cette neige recouverte par la suie expirée par les cheminées.
Aujourd’hui, il y a toujours plus d’arbres dans les Premiers Quartiers. L’eau de la rivière St-Maurice est redevenue claire. Du haut du pont de l’Île St-Quentin, on peut voir les poissons nager en eaux peu profondes. L’eau du robinet n’a plus ce goût de soufre et de sapinage. Le comble : l’eau est même devenue propice à la baignade !
La rivière St-Mauricie est redevenue un cours d’eau majestueux qui n’a rien à envier à la rivière Saguenay. J’ai déjà fait la descente de la rivière en canot, de La Tuque jusqu’à Trois-Rivières, quand il y avait le flottage de bois. Si j’étais plus jeune, et plus en forme, je serais bien curieux de voir de quoi aurait l’air ma descente de nos jours.
Cette transformation, unique au Québec, n’est pas suffisamment exploitée à mon sens. C’est devenu un atout majeur pour la région. Cependant, tout ce tableau idyllique est gâché par ces niaiseux qui polluent les eaux et les chants des oiseaux avec leurs motomarines stupides et leurs partys de cons à l’île St-Quentin. On va sur l’île pour trouver un petit coin de verdure et on se retrouve souvent au beau milieu d’une fiesta soporifique commanditée par une radio assommante diffusant sans cesse les derniers tubes du jour entre deux publicités criardes. Nous montrons aux touristes le plus mauvais côté de nous-mêmes, malgré cette belle métamorphose de la rivière St-Maurice. C’est comme si nous rotions à table au restaurant, comme si nous étions chez-nous, advienne que pourra, qui vivra verra… Dommage.
Les infrastructures ferroviaires existent déjà pour relier Trois-Rivières, Shawinigan et le Parc de la Mauricie. On pourrait avoir un beau petit train du Nord…
Et que dire de cette idée stupide d’illuminer le pont Laviolette à l’année, comme si nous avions trop d’étoiles à contempler dans le ciel, au-dessus du fleuve : une grande ourse pâlotte, une lune mâte, un satellite scintillant et aucune trace de la Voie Lactée, comme si elle n’avait jamais existée.
Demeurez stupides et tuez les étoiles, messieurs les promoteurs à la noix.
Merci de détruire l’environnement, une fois de plus.

dimanche 25 novembre 2007

L'angoisse de la page noire

J'écris sans difficultés. L'angoisse de la page blanche m'est inconnue. Par contre, je connais l'angoisse de la page noire. Tout ce que j'écris prend toujours la voie d'un roman-fleuve. C'est fou tous les mots que j'enlève à mes textes avant de les mettre en ligne. Prenons la présente épître électronique, par exemple. J'ai bien écrit quatre versions de plus de trois milles lignes pour finalement terminer avec ce paragraphe unique, ces six lignes ridicules... Tous ces mots que j'aurai écrit pour rien dans ma vie... Dont ceux-ci. Bon, aussi bien d'éteindre l'ordinateur si je n'ai rien à dire. À demain, lecteur, lectrice. Welcome in my brain tomorrow.

vendredi 23 novembre 2007

CLANDESTINITÉ..

Le thème de la clandestinité me hante depuis hier. D'abord, j'ai vu sur RDI un reportage intitulé Los Mexicanos qui traitaient des conditions de travail difficiles vécues par les travailleurs mexicains embauchés sur les fermes québécoises.
Pour faire reconnaître leurs droits, qui par ailleurs n'ont pas été reconnus, le reportage montrait les Mexicains se réunir au beau milieu de la nuit pour discuter de leurs droits en tant que travailleurs, loin du fermier qui surveille leurs allées et venues comme s'il s'agissait de son bétail.
Ces travailleurs font de 70 à 75 heures par jour et sont casés dans des baraquements sales et moisis. Et, évidemment, ils doivent se cacher pour parler entre eux de ce qu'ils pourraient bien faire pour améliorer leur situation, pour ne pas se casser le dos pour le reste de leurs jours, par exemple, pour travailler dans le respect de certaines normes élémentaires de sécurité.
Je ne comprends tout simplement pas pourquoi ils doivent se cacher envisager une hypothétique défense de leurs droits dans un pays démocratique qui respecte les droits de la personne et la liberté d'association.
Je ne comprends pas pourquoi les syndicats ne font pas une grève générale pour changer, justement, ce contexte de clandestinité dans lequel les travailleurs non-syndiqués doivent nécessairement évoluer pour mettre un terme à ce qui n'est, somme toute, que de l'esclavage moderne, de la tyrannie.
Les pleins de marde qui veulent brûler les travailleurs à l'ouvrage, pour les jeter comme des vieilles guenilles quand ils sont malades à force de travailler dans des conditions dégueulasses, devraient tout simplement se faire emprisonner.
Atteindre à la dignité d'un travailleur, c'est-à-dire d'une personne, se croire au-dessus des lois qui régissent le monde du travail, se comporter en esclavagiste et en tyran: mettons que ça vaudrait bien deux ans de prison, la mise en tutelle de l'entreprise ou sa nationalisation, je ne sais trop.
N'importe quoi, sauf de laisser 4000 Mexicains être traités comme du bétail dans les champs québécois.
Honte à nos fermiers qui se comportent comme des Sudistes faisant suer leurs esclaves dans leurs champs de coton. Honte à nos gouvernements qui se ferment les yeux devant la misère bien réelle de ces travailleurs.
Cela dit, je pense qu'il faut envisager d'autres moyens pour combattre ces injustices. Les fermiers du Québec ont des courriels... Peut-être qu'on devrait les informer des droits des travailleurs au Québec et inscrire les entreprises fautives sur une liste noire. Si les fonctionnaires du Bureau des normes du travail ne font pas leur boulot, les citoyens peuvent le faire à leur place.

UN AUTEUR CLANDESTIN: LOUIS-GEORGES GODIN

Je viens de tomber sur un livre anonyme publié en 1921 aux éditions du Bien Public, une vieille imprimerie catholique de Trois-Rivières. «Les dicts du passant» que ça s'intitule, sans mention d'auteur. Le livre a été trouvé dans les ordures par un de mes amis qui me l'a donné. Je l'ai parcouru, en diagonale, puis en entier, avec la satisfaction d'avoir mis la main sur un auteur qui mérite de revenir à la vie littéraire. Pour ce que j'ai lu de lui, à date, c'est splendide. On croirait presque de lire un blogueur avant la lettre. Le «passant» a publié des billets portant sur à peu près tous les sujets, comme je le fais ici, pour votre plus grand malheur.
En fouillant sur Internet j'ai appris que «Les dicts du passant» ont été rédigés par Louis-Georges Godin, un ami de l'écrivain et abbé Albert Tessier, qui est né en 1897 et mort en 1932, à l'âge de 35 ans. Ce Louis-Georges Godin est aussi l'auteur d'un ouvrage intitulé «Mémorial trifluvien», un très beau livre qui devrait être réédité pour les fêtes du 375e anniversaire de Trois-Rivières puisqu'il décrit avec art la vie aux Trois-Rivières au début du siècle.
L'auteur possède une très belle plume. Retenez ce nom: Louis-Georges Godin, un auteur clandestin qui ne dormira pas dans les ordures ce soir, mais bien sur ma table de chevet.

mercredi 21 novembre 2007

À LA GUERRE ON NE TIRE PAS SUR LES AMBULANCES

Feu mon père me disait souvent qu’ « à la guerre, on ne tire pas sur les ambulances ». Il disait aussi qu’il n’y avait aucune noblesse au fait de frapper quelqu’un qui est déjà face contre terre.

Mon père m’a laissé quelques paraboles en héritage qui, souvent, m’ont très bien servi dans la vie. Je m’y réfère quand des trous du cul s’en prennent aux plus faibles.

Quand j’entends que les petits fils à papa et les petites filles à maman de l’Action démocratique du Québec (ADQ) se sont réunis en fin de semaine pour réfléchir sur les moyens de tirer sur les ambulances et de frapper des gens qui sont déjà étendus les quatre fers en l’air sur le plancher, je ne peux qu’avoir envie de leur botter le cul royalement.

Sur cette question, je me rapproche de Gauche Solidaire qui, fort heureusement, se détache aussi du Parti Québécois (PQ) en décochant quelques flèches au projet de loi 195 sur l’identité québécoise. C’est pas très « de gauche », le nationalisme ethnique. Le nationalisme civique, c’est plus libéral… je veux dire « socialiste ». Comme quoi les libéraux ne sont peut-être pas si loin de Gauche Solidaire, sur les questions ethniques, voire sur les questions sociales.

Je serais presque un sympathisant de Gauche Solidaire, si ce n’était de mon refus de porter des tee-shirts à l’effigie de Che Guevara, un criminel de guerre élevé au rang de héros pour avoir tué autant d’ennemis que d’amis politiques au cours de son génocide maquillé en lutte de libération nationale.

Les droits de la personne ne sont pas encore assez importants pour Gauche Solidaire pour que je m’y associe.

Cependant, leur duo de porte-parole a entièrement raison de vouloir botter le cul de Mario Dumont et de ses jeunes chemises brunes qui veulent s’en prendre aux pauvres plutôt que s’en prendre à la pauvreté.

Dénigrer les pauvres, ça ne demande pas de courage. C’est comme tirer sur une ambulance. Ou frapper au visage un type dans le coma.

Enlevons le BS aux pauvres, juste pour voir, et ce sera la pègre qui mettra des mitraillettes entre les mains des gueux et autres déshérités du grand « Nous » désintégrateur. Et non seulement la pègre. Imaginez les autres, dont des militants de gauche prêts et préparés pour la lutte finale...

***

La société repose sur de nombreux contrepouvoirs et mesures correctrices pour favoriser une certaine harmonie entre ses membres.

Le pouvoir corrompt, disait Thomas Hobbes, et le pouvoir absolu corrompt absolument.

Il ne faut pas laisser les pleins pouvoirs entre les mains de ceux qui en sont trop avides. Comme l'anneau, dans la célèbre trilogie de Tolkien, cela finit par déformer les traits d'un visage. L'anneau n'est pas fait pour tout le monde. Le pouvoir non plus. Ceux qui l'exercent en hurlant ne le méritent jamais.

***

Je proviens d’un milieu pauvre.

Chaque fois que les gosses de riches veulent forcer la note, comme de vouloir couper les chèques d’ assistance sociale par exemple, eh bien j’entends gronder la colère sourde de ceux qui se font dire non partout, sauf au bureau d’assistance sociale…

Quand la droite se fait trop extrême, la gauche prend la rue et occupe les bureaux des parlementaires pour leur rappeler qu’ils n’ont pas le pouvoir absolu dans la société. Et quand les parlementaires appellent les forces de l’ordre pour venir à leur secours, il se peut qu’elles ne se déplacent pas aussi vite. Même les forces de l’ordre sont syndiquées. Alors quoi? Faire intervenir l’armée pour respecter les délires de l’ADQ? Et si l’armée n’obéit pas? Si la police et l’armée ne voulaient pas défendre les projets de l’ADQ, eh bien ce serait une révolution.

Les jeunes adéquistes adoptent des positions dangereuses qui, dans le contexte québécois, pourraient facilement mener vers une guerre civile.

Je les aurai avertis. Qu’ils subissent les conséquences de leur manque de compassion et d’humanité envers les déshérités.

Je chanterais L’Internationale à tue-tête plutôt que de discuter des moyens de serrer la vis aux pauvres, même si je ne suis pas marxiste.

Adéquistes, si vous vous en prenez aux pauvres, vous devrez leur faire face dans des conditions où personne, peut-être, ne pourra vous défendre. Vous serez à terre, au plancher, ou dans une ambulance. Et j’essaierai, tant bien que mal, de contenir la foule pour l’empêcher de vous décolleter la tête pour la promener au bout d’une pique…

***

Je vous ai raconté que j’ai visionné, en format DVD, le film Amazing Grace de Michael Apted. Cela raconte la vie du député anglais William Wilberforce, qui s’est battu pendant des années pour abolir la traite des esclaves et améliorer le sort des travailleurs.

Les adéquistes se battent pour quoi? Pour frapper des pauvres et des petits travailleurs à coups de canne à pommeau d’or? Pour libérer un petit 5$ de plus par semaine sur la paie du gros cave qui roule en Hummer? Hum?

mardi 20 novembre 2007

Vivement la neige

Montréal est sous la neige. Elle ne tombe pas encore sur Trois-Rivières. Météo Média (j'aurais plutôt appelé ça Météo médium) annonce de 2 à 4 cm de neige avec quelques millimètres de pluie pour transformer l'ensemble en frasil, j'imagine.
La neige s'est faite attendre l'an dernier. En janvier, à St-Hyacinthe, le gazon était encore vert. Je n'avais jamais vu ça de ma vie.
Cela dit, rien n'est plus déprimant qu'un hiver sans neige. L'avis en la matière des paresseux, des frileux et des automobilistes ne m'intéresse pas du tout. La neige, c'est ce qu'il y a de plus beau dans notre pays. La neige représente sa vigueur tout aussi bien que son éternelle virginité. La neige purifie tout, même le regard, même les villes tristes et sales. Même ses habitants maussades ou hargneux.
Montréal sous la neige n'est déjà plus cette vieille pute grise et clinquante en dépression nerveuse majeure. Montréal sous la neige, c'est comme si la métropole retrouvait des dimensions humaines, un petit village à la Charles Dickens en ceinture fléchée où tout le monde siffle et chante, même si ça ne se passe souvent que dans ma tête... (Je m'efforce de percevoir la Mauricie comme une Louisiane nordique où les commerçants vendraient leurs arbres de Noël ou leurs pommes tout en chantant. Évidemment, ce n'est pas le cas.)
Ce matin, à Trois-Rivières, alors que la neige n'est pas encore tombée, je ne vois que des tours électriques, de l'asphalte, du revêtement de plastique et du béton défraîchi.
Dès qu'il neigera, Trois-Rivières redeviendra pure. L'air sera moins malsain. Le décor, moins triste.
Vivement la neige.

***

Je me suis acheté quelques toiles pour peindre des paysages d'hiver tellement je m'ennuie de la neige.
Chaque fois que je vois un automobiliste «rincer son char», j'aurais envie de lui sauter à la gorge pour cette liberté qu'il prend de me priver de mon hiver.
Les lois ne sont pas assez sévères en matière d'automobiles.
Je suis en faveur de l'utilisation du radar photo pour contrôler la vitesse des automobilistes.
Je suis pour que les fabricants d'automobiles soient dans l'obligation de produire des véhicules qui ne puissent aller plus vite que 100 kilomètres à l'heure.
Je suis pour que tout automobiliste qui fasse un seul excès de vitesse perde automatiquement son permis de conduire pour 100 ans.
Je souhaite que toutes les zones à forte concentration humaine (les centre-villes par exemple) soient déclarées «zones interdites à la circulation automobile».
Ceux qui modifient leur silencieux pour faire plus de bruit et ceux qui ont des systèmes de son d'enfer, qui font chier toute une ville sur leur passage, devraient perdre eux aussi leur permis de conduire et verser une amende à une quelconque fondation contre la pollution auditive.
Bref, je suis contre la culture de l'automobile et contre les automobilistes.
Et je suis pour l'hiver, pour la marche à pied ou en raquettes, comme des Indiens.
Vivement la neige...

samedi 17 novembre 2007

Trois toiles inédites

J'ai peint quelques toiles récemment:





Gaétan, «Le bon voisin», acrylique sur toile de format 60 X 60 cm







Gaétan, «L'harmoniciste», acrylique sur toile de format 44 X 56 cm

Finalement, il y a cette toile que je n'avais encore jamais photographiée.





Gaétan, «Ondes», acrylique sur toile de format 30 X 50 cm

Grâce étonnante

Je viens tout juste de voir le film Amazing Grace. En français, cela donne Grâce du Ciel, une traduction pourrie. Une traduction qui n'avait pas sa place. Si le film s'était intitulé O Sole Mio aurait-on traduit cela par Ô mon sol natal ou bien par Mon filet de sole à moi? Si le film s'intitulait Kimono traduirait-on cela Robe de chambre japonaise pour les idiots de francophones que nous sommes? Avons-nous peur de perdre notre langue, ou notre bite, chaque fois que l'on entend des mots étrangers qui ne sonnent pas bien à l'oreille avinée de Super Ducon-Lajoie?
Amazing Grace, c'est la plus célèbre chanson anglaise de tous les temps et cela ne se traduit pas. C'est à prendre en un seul bloc, comme un menhir.
Tout ça pour dire que je viens de voir le film Amazing Grace, un drame historique de Michael Apted, avec Ioan Gruffud dans le rôle de William Wilberforce, un député anglais qui a consacré sa vie à l'abolition de la traite des Noirs.
C'est un bon film que l'on devrait montrer à chaque député avant de s'engager dans la fonction de parlementaire. Le député a la possibilité réelle de changer le monde, d'améliorer le sort des déshérités. Un seul député qui veut abolir l'esclavage peut avoir plus de poids moral que tout un parlement qui veut maintenir la traite des esclaves.
Alors que les conservateurs et les adéquistes souhaitent obtenir toujours plus de pouvoir, on devrait leur demander pourquoi ils le veulent et surtout pourquoi ils le mériteraient. Veulent-ils vraiment améliorer le sort des êtres humains sur cette misérable terre ou bien veulent-ils seulement parlementer pour de la petite politique mesquine et dégueulasse, des questions de principes sous lesquels on écrase des vies humaines, des questions de fric mal maîtrisées, des points de vue idéologiques dénués de compassion, de charité et de tolérance?
La politique, telle qu'elle se faisait au temps de Wilberforce, se poursuit encore de nos jours. Il y a ceux qui veulent abolir l'esclavage, améliorer le sort des ouvriers, des détenus et il y a ceux qui veulent maintenir l'esclavage, l'exploitation des travailleurs, l'intolérance et la misère pour tous. Bref, il y a ceux qui parlent pour les pauvres et les autres, ceux qui lèchent le cul des puissants du moment.
Rien n'a changé sous le soleil.
Il faut encore se battre pour maintenir l'abolition de l'esclavage, l'abolition de la peine de mort, le libre choix pour les femmes qui souhaitent interrompre une grossesse non désirée, etc. Il y a encore de la mesquinerie dans l'air.
Cependant, quelque chose me console.
On ne fera jamais un film en l'honneur des fumiers qui voulaient maintenir la traite des esclaves. Que leur mémoire continue d'être roulée dans la boue jusqu'à la fin des temps.

mercredi 14 novembre 2007

Un courriel envoyé à un ami français

D***, un ami de France, s'inquiète de la montée du racisme au Québec. Je lui réponds ceci:

Bonjour D***,

Excellente cette bédé des Bidochon. Surtout lorsque le zigoto demande à sa
Berthe de lui traduire en anglais une réponse démesurée... La réplique
finale du Chinois est, somme toute, de circonstance.
Fort heureusement, les libéraux constituent encore la force politique
majeure au Canada et au Québec. Les libéraux ont bien servi le Canada.
Lester B. Pearson, Premier Ministre du Canada, était un libéral. Il a obtenu
le Prix Nobel de la Paix en 1966. Le Premier Ministre Wilfrid Laurier,
véritable fondateur du Canada moderne, premier Premier Ministre francophone
du Canada, était aussi un libéral. Trudeau était libéral. Il a aboli la
peine de mort, a levé toutes les sanctions pénales contre les homosexuels, a
fait inclure dans la constitution canadienne la Charte des droits et
libertés, la plus belle charte du monde pour les libertés qu'elle prône et
qu'elle défend.
Le malheur, c'est que le gouvernement libéral a été au centre d'un scandale
appelé le «scandale des commandites». Des fonds publics ont été détournés
vers les coffres du Parti libéral du Canada (PLC) par le biais d'un programme de
commandites. Le logo du Canada valait son pesant d'or pour certains maffieux
du PLC qui ont été traduits devant les tribunaux et emprisonnés dans certains cas. On veut bien croire que tous les libéraux étaient impliqués dans cette affaire. Sûrement pas Stéphane Dion, leader mal aimé du PLC.
C'est ce scandale qui a permis la victoire du Parti conservateur du Canada,
mené par Stephen Harper, un politicien originaire de l'Alberta, la nouvelle
Arabie Saoudite de l'Amérique du Nord, qui fait grimper en flèche le dollar
canadien, qui vaut 1,09$ par rapport au dollar américain. Nous sommes plus
riches que nos voisins. Ça m'inquiète un peu, connaissant leur appétit
légendaire.
Pour contrer les racistes au pays, il n'y a qu'une voie, selon moi, et c'est
de favoriser le retour au pouvoir des libéraux au fédéral et le maintien des libéraux à Québec.
Je ferais la comparaison avec votre fameuse élection où le choix devait se
faire entre l'honnête Le Pen contre l'un peu moins honnête Chirac. J'aurais
voté Chirac. J'aime mieux voter pour un politicien malhonnête que de voter
pour un raciste honnête. Et c'est là tout le drame sur cette planète. Les
gens qui devraient naturellement avoir le pouvoir ne le méritent pas,
souvent, et sont soutenus pour endiguer des gens honnêtes qui
transformeraient la société en un massacre permanent pour favoriser leur
recherche de pureté dégueulasse.
Ici, je vote libéral. Je suis un rouge trudeauiste, bilingue, autochtone,
métis, en faveur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des
Conventions de Genève et de tout le bataclan.
Je suis convaincu que les libéraux vont reprendre le pouvoir. Pour contrer
la droite conservatrice, au Canada et au Québec, nous n'avons pas
d'alternative.
C'est Chirac contre Le Pen. Dion contre Harper et le rétablissement de la
peine de mort, la possible interdiction de l'avortement, etc. Au Québec, Jean Charest contre Dumont et Marois, politiciens identitaires ringards.
C'était quoi le titre de ton courriel, rions un peu?
Hahaha!
Content de te reparler D***!

Gaétan
:)

lundi 12 novembre 2007

MA BIBLIOTHÈQUE IDÉALE

Je me suis souvent référé à «La bibliothèque idéale» pour me donner le goût de découvrir de nouveaux auteurs. Grâce à ce guide, j'ai lu à m'en péter les tempes, du temps où je fréquentais encore l'université. «La bibliothèque idéale», parue aux éditions Albin Michel en 1988, a été réalisée sous la direction de Pierre Boncenne et présentée par Bernard Pivot. Je lui dois au moins 50% de ma tête, telle qu'elle est devenue. J'ai dévoré avec passion les livres d'humour noir, les grands romans de la littérature universelle, les traités scientifiques, les livres de cuisine, les recueils de poésie, tout, vous dis-je, j'ai lu tout ce que j'ai pu. Ce fût ma meilleure école. Rien que d'y penser, je me sens nostalgique et j'aurais presque envie de m'acheter un nouvel exemplaire de «La bibliothèque idéale», exemplaire que j'ai perdu au cours de l'une de mes trop nombreuses pérégrinations.

Parmi les premiers livres dont je me souvienne, il y a «Tartarin de Tarascon», que j'ai lu dans des fiches de lectures, en troisième année. Daudet a été le premier auteur de mon enfance. Par la force des choses, j'y reviens encore aujourd'hui avec un bonheur toujours renouvellé. Daudet, quel conteur, et par cela même quel écrivain!
Après Daudet, Rabelais et son «Gargantua», qui m'a prouvé que la langue française pouvait être drôle tout en étant sérieuse.

Marqué dès le plus jeune âge par Daudet et Rabelais, j'ai développé une maladie de la lecture qui m'empêche de trouver quelque intérêt à des œuvres sans fil narratif qui distillent l'ennui. C'est à cause de Daudet et Rabelais que je n'ai jamais été capable de lire des livres inintéressants. C'est comme manger de la boue après avoir dégusté du chocolat fin, de la margarine après avoir savouré du beurre : impossible, le goût ne s'y fait plus.

Le temps passe, et je me rends compte que Daudet et Rabelais m'ont condamné dès le plus jeune âge à ne pas lire d'écrivains médiocres. Cela ne m'a pas aidé au collège ou à l'université. Ce qui, fort heureusement, me fit préférer les rayons des bibliothèques aux salles de cours, où il me semblait n'apprendre que des niaiseries rédigées par des amateurs dénués de bon goût.

Au fait, il y avait peu de livres chez-moi à la maison. Cependant, mon père m'emmenait à la bibliothèque deux ou trois fois par semaine. Ce qui finit par faire pas mal de livres en transit à la maison.

-Prends pas juste des p'tits bonhommes, Gaétan, prends aussi des livres d'histoire, me disait souvent mon père. Quand tu seras plus vieux, tu vas voir que plus t'en sais moins tu te fais marcher sur les pieds. J'travaille dans une shop pis tu peux me croire là-dessus! Si tu veux pas finir dans une shop, lis des livres d'histoire, renseigne-toé...

Évidemment, cela m'encourageait à lire des livres d'histoire, puis des livres sur tous les sujets, le charbon, les hydrocarbures, la physique quantique - n'importe quoi. J'allais et revenais de la bibliothèque fier comme un paon, fort de montrer à la bibliothécaire, que je trouvais jolie, que je deviendrais un jour un savant... À ce sujet, c'est raté. J'ai bien fait un intellectuel, un type qui parle à vous donner la migraine, mais je n'ai rien du savant, sinon que je connais assez bien les fonctions du logiciel Excel...

Chez mes amis provenant des milieux aisés, il y avait plein de livres qui n'étaient jamais lus et dont j'aurais tant aimé profiter.

La lecture me fit comprendre, en quelque sorte, toute l'injustice du monde.

Surtout, elle me permit de trouver les mots justes pour l'expliquer.


FAIRE MENDIER LES ENFANTS POUR SE PROCURER DES DICTIONNAIRES…

Il n'y a pas que Mario Dumont qui en ait contre les commissions scolaires. Je fais aussi partie du nombre sans pour autant avoir l'envie de voter pour l' ADQ. Je ne me sens pas d'affinités avec l'Union Nationale, que voulez-vous.
Cependant, je suis pour que l'on revoie le rôle des commissions scolaires, et ça pourrait aller jusqu'à leur suppression si ça peut se remplacer par quelques clercs efficaces et dotés d'un peu de bon sens.

Je ne comprends tout simplement pas pourquoi les commissions scolaires créent des surplus budgétaires tout en laissant les enfants mendier des dictionnaires neufs, comme le révèle un article de Jean-Michel Nahas paru ce matin dans Le Journal de Montréal. Les étudiants de l'école Explorami (quel marxiste-léniniste a réussi à faire adopter ce nom ridicule?), à Ste-Angèle-de-Laval, doivent mendier des sous pour remplacer les dictionnaires vieux de trente ans.

Questionné par le journaliste à cet effet, le directeur de la Commission scolaire La Riveraine a affirmé ceci au journaliste : «J'ai une auto qui est peut-être passée date, mais elle me déplace encore, lance Normand Perreault. Ils avaient des dictionnaires, mais ils étaient vieux. Dans le passé, l'école a sans doute jugé que ce n'était pas prioritaire de les changer. »

Évidemment, le pauvre homme doit marcher sur des oeufs. Ce sont les commissaires qui embauchent ou renvoient les directeurs, non?

MONTRÉAL ET QUÉBEC DISPOSERONT DE 37$ MILLIONS POUR METTRE AU NIVEAU DES GRANDES CAPITALES NORD-AMÉRICAINES LEURS BIBLIOTHÈQUES FAMÉLIQUES

Le site de Radio-Canada m'apprend aujourd'hui que les municipalités de Montréal et Québec se sont associées au gouvernement provincial pour dégager 37$ millions afin d'améliorer leurs bibliothèques qui doivent faire du rattrapage quand on les compare aux autres bibliothèques d'autres grandes villes nord-américaines.

J'ai visité les bibliothèques publiques de quelques grandes villes canadiennes : Vancouver, Calgary, Edmonton, Saskatoon, Regina, Winnipeg, Thunder Bay et Toronto.

Celles de Vancouver et Toronto m'ont impressionnées par le grand espace qu'elles occupent. Elles surprennent par leur modernité.

Celles de Montréal m'ont toujours eu l'air poche. Hormis la Bibliothèque du Mile End, qui est spendide et chaleureuse, puisqu'elle se trouve dans une vieille chapelle.

Cependant, mon coup de cœur revient tout de même à la bibliothèque Gabrielle-Roy, à Québec, ainsi qu'à la bibliothèque Gatien-Lapointe à Trois-Rivières, une admirable collection de livres sélectionnés par de vrais fanatiques de la lecture, dans un environnement tout ce qu'il y a de plus reposant.

Les bibliothèques publiques de Montréal font pitié. On se croirait au tiers-monde. Même dans une petite ville comme Trois-Rivières, les lecteurs sont mieux servis.

Quand j'étais à Montréal, j'allais plutôt aux bibliothèques de l'Université McGill et de l'Université de Montréal. Tout ce que je réussissais à trouver facilement à la bibliothèque Gatien-Lapointe, je ne le retrouvais jamais dans le réseau public, à Montréal. Peut-être qu'il y avait vraiment urgence d'injecter de l'argent dans les bibliothèques…


UN NOUVEAU CHRONIQUEUR SUR CANOE QUE JE LIS AVEC PLAISIR: ME JULIUS GREY

Je vous ai parlé, en riant, de la chronique que Jacques Lanctôt tient sur Canoë. Ça fait pitié. Par contre, Canoë semble vouloir corriger cette erreur en publiant Julius Grey, une tête bien faite, qui livre des chroniques non seulement bien écrites, mais écrites aussi pour faire le bien. Le Québec a plus que jamais besoin d'entendre des voix comme celle de Julius Grey. En tout cas, moi ça me rassure sur Québecor. Québecor publie un avocat défenseur des droits de la personne pour contrebalancer le castriste Lanctôt qui nous livre ses chroniques où les droits de la personne ça ne vaut pas un bon cigare cubain. C'est une leçon d'équilibre que seul Québecor sait nous livrer. Ça m'fait de quoi à dire...

dimanche 11 novembre 2007

L'ARTISTE-PEINTRE GAUDET EXPOSE AU CAFÉ LE CHARLOT

Trois-Rivières est une ville aux relents de poisson pas frais balloté contre le béton armé de son port puant. C’est ce qui lui donne, par temps de brume, tout son charme polluant.
Aussi, c’est avec plaisir que je me suis rendu hier au café Le Charlot, par un temps maussade, pour assister au vernissage de l’artiste-peintre Luc Gaudet, un Trifluvien notoire et chic type de surcroît.
«J’suis un gars de Trois-Rivières qui a été élevé à Gentilly», m’a dit tout de go Gaudet. Gentilly, c’est pour gentil, j’imagine, mais c’est aussi à côté de la centrale nucléaire, mais ça, tête de linotte que je suis, j’ai oublié de lui en parler. Quoi qu’il en soit, pour revenir au poisson, eh bien Gaudet a peint le magnifique poisson frais que voici :


Le poisson frais, réalisé par Gaudet en 2007. C’est un format 8 X 16 pouces. Je l’ai photographié moi-même, tout en m'épuisant à comprendre les fonctions de la caméra numérique de ma blonde, que je lui emprunte pour lui montrer ce que je fais de mes journées. Sûrement qu’elle sera ravie de voir, par exemple, ces trois lignes :



Trois lignes, c’est le titre. Un beau tableau de format 8 par 24 pouces qui laisse entrevoir un nouveau tournant dans l’exploration visuelle de Gaudet. C’est de plus en plus japonisant, aéré, sobre et efficace.
Pour plusieurs d’entre ceux qui participaient à son vernissage hier, nous nous rappelions avec émotion de sa fameuse toile intitulée Le dentier. Une première œuvre qui dénotait un sens de l’ironie auquel pouvait heureusement s’associer une froideur énigmatique que l’on trouve aussi dans l’œuvre de Chirico. Ce n’est pas donc pas anodin si le violet est la couleur préférée de Gaudet.
-Dis-moi Luc, lui ai-je demandé, si tu devais définir ton art en trois mots, lesquels reviendraient le plus souvent?
-Figuratif, abstrait et optique, me répondit-il avec aplomb.
En plein dans le mille. L’art de Gaudet repose tout entier dans ses trois mots. Figuratif, il l’est avec Le poisson frais, peint en 2007, comme il l’était au départ avec sa toile Le dentier, peinte au début des années ’90. Cependant, son art n’a jamais cessé d’explorer des abstractions polychromes mais symétriques, jusque dans leur désordre organisé. Et c’est là que Gaudet nous fait entrer dans son optique.
-Qu’est-ce qui t’inspires Luc?
-Eh bien… la nuit. Quand j’me réveille la nuit je sors mes idées. Chaque toile est un nouveau défi, une nouvelle expérience.
-Luc, intervient un grand barbu, c’est Le dentier qui t’as-mis sur la map!
Tout le monde renchérit, évidemment. Gaudet entend à rire. Et il rit de bon cœur devant ses fans.
-As-tu d’autres questions, m’a demandé Gaudet.
Évidemment, il ne m’en restait qu’une seule.
-Préfères-tu accrocher tes toiles avec des crochets ou des clous?
-Ni l’un, ni l’autre, trancha Gaudet. J’utilise des punaises.
C’est vrai que des punaises, avec des bouts de plastique, ça magane moins les murs.
Comme l’art de Gaudet communique bien par lui-même, je vous laisse aussi quelques photos prises hier lors de son vernissage.






NOTA BENE
Le café-bistrot Le Charlot a perdu temporairement son permis d'alcool. Je ne sais pas pourquoi. J'ai oublié de poser la question. Ou bien j'ai eu la lâcheté de ne pas la poser. Comme c'est moi qui écris, je vais faire semblant d’avoir oublié de poser la question...
Quoi qu'il en soit, Le Charlot est situé au 1605 de la rue Notre-Dame, au centre-ville de Trois-Rivières. L'exposition «Explosions de couleurs» de Luc Gaudet y sera présentée jusqu'à la fin du mois, d'ici à ce que le permis d'alcool soit rétabli, j'imagine.
Luc Gaudet, à ce que je sache, ne boit pas une goutte d'alcool. J'y vois un complot artistique qu'il m'est impossible d'élucider à ce stade-ci de mes recherches à ce sujet. J'y reviendrai, sur ce Luc Gaudet, ses couleurs et ses illusions optiques
Gaudet prépare en ce moment une rétrospective de ses quinze dernières années de peinture. Voici son blogue :


http://lucgaudet.blogspot.com/

vendredi 9 novembre 2007

SOLUTIONS FACILES POUR AMÉLIORER SON FRANÇAIS EN CINQ MINUTES

Au risque de passer pour un fat, je vais vous dire comment améliorer votre français en cinq minutes. Cela représente l’intervalle de temps nécessaire à la lecture de ce texte : le temps de voir clair dans tout ce fatras didactique inintelligible que l’on livre aux étudiants dans les écoles du Québec.

Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué? Je sais bien. Je vais faire simple. Et je ne m’en excuserai pas. Mon peuple sait à peine lire et écrire. La solution la plus rapide sera la meilleure. En l’occurrence, je vous recommande ma solution, rien de moins.

Premièrement, le français est le joual du latin, c’est-à-dire du très mauvais latin, auquel s’est agglutiné des mots gaulois, celtes, germaniques et j’en passe. C’est la seule langue latine qui ne s’écrive pas au son, d’où sa terrible difficulté.

La plupart des langues latines et slaves s’écrivent au son, sauf le français. S’il y a autant de ph, comme dans philosophie, c’est parce que des pédants de la Sorbonne, au temps de Rabelais, voulaient montrer par leur écriture qu’ils avaient quelques notions de grec. Le p avec le h rappelait la lettre phi de l’alphabet cyrillique. On a donc écrit philosophie, mais on a oublié fantôme (qui peut s’écrire phantom en vieil anglais, pour nous rappeler que l’anglais aussi ne s’écrit pas au son, quoi qu’en disent les imbéciles qui prétendent que l’anglais est une langue facile à maîtriser). On écrit fantôme avec un accent circonflexe pour rappeler le s de l’ancienne étymologie fantosme et souligner une accentuation du o. Voilà pour la leçon d’orthographe.

Donc, si vous souhaitez améliorer votre français, lisez une bonne histoire de la langue française et vous vous en voudrez moins de ne rien y comprendre. Cela dit, vous finirez par améliorer votre écriture, ne serait-ce que par soumission au standard universel de la langue française qui vous permettra de communiquer avec le plus grand nombre de francophones sans passer pour un inculte. Tous les problèmes orthographiques du français proviennent de sa lamentable histoire. Apprenez-la et vous aurez fait la moitié du chemin dans votre apprentissage du français. Je vous recommande, entre autres lectures, Les délires de l’orthographe de la célèbre linguiste Nina Catach : elle détruit systématiquement toutes les idées reçues sur la langue française. Vous allez en chier des agrafes, croyez-moi.

Parcourons maintenant l’autre moitié du chemin. L’art de bien communiquer en français repose sur une règle fort simple : l’ordre logique du discours. On apprend dès le plus jeune âge que «Luc va à l’école» : une phrase construite sur le modèle du sujet suivi d’un verbe et d’un complément. Rendu à l’université, c’est «L’école va à Luc» que l’on lit dans de nombreux travaux d’étudiants. La syntaxe est pourrie. Le complément précède l’action et le sujet se noie dans les eaux troubles d’un vocabulaire aléatoire. Il ne suffirait, souvent, que de redresser la phrase selon le principe appris dès le plus jeune âge pour espérer un jour posséder une syntaxe aussi précise que celle de Voltaire. Ce qui peut se faire avec les deux doigts dans le nez si vous vous y mettez vraiment.

Autrement dit, écrivez des phrases courtes, comme le font les journalistes, ces maîtres en syntaxe qui surpassent de beaucoup nos professeurs de français quant à l’intelligibilité de leurs textes.

Soyez compris et vous serez lus. Écrivez suivant le modèle «Luc va à l’école». Vous souhaitez raconter votre dernière sortie? Rien de plus simple. Adoptez le style télégraphique : sujet, verbe et complément suivi d’un point. «Je suis allé voir un spectacle hier –point- Il s’agissait du spectacle de Luc – point- Luc va encore à l’école –point- Son école ne figure pas au palmarès du magazine L’Actualité – point.»
Maintenant que votre français s’est amélioré de 100%, remerciez-moi…

mercredi 7 novembre 2007

LA SAISON DES CONTROVERSES


Il est des moments dans la vie où tout concourt à faire croire qu'il ne se passe rien. L'été, les controverses se font rares dans les médias. L'automne, au contraire, semble être tout désigné pour nourrir les controverses. Est-ce parce que l'esprit se fait plus sensible à celles-là ou bien parce que tout arrive en même temps? Je me le demande parfois et, au fond, je ne peux répondre que pour moi.
À mon avis, l'été je me fous du monde entier. L'automne, la nostalgie me monte à l'esprit et, voilà, je m'engage, je m'investis, je dénonce, j'approuve, je gueule, je me tais, bref je vis tous les états d'âme en un seul instant. C'est l'automne. Et il n'y a rien à faire contre l'automne, tout simplement attendre qu'il passe et soit remplacé par l'hiver.
L'hiver, c'est le travail et la réflexion portant sur le long terme qui l'emporte. Autant l'automne est instantané, comme l'est aussi le printemps, autant l'hiver est lent, étrangement doux et réconfortant pour mes idées qui, manifestement, suivent le rythme des saisons.
Je n'en ferai pas une théorie à la con. Je ne vous en veux pas tant que ça... En fait, je dis seulement que tout le monde pète les plombs l'automne. Et comme je n'ai pas envie de péter les plombs, j'ai cru bon de barbouiller mon blogue de propos moins politiques, ne serait-ce que pour ne pas sombrer dans ce que je dénonce le plus: l'esprit de sérieux.
L'esprit de sérieux qui déplaisait tant à Nietzsche, auteur souvent cité pour la difficulté qu'il y a d'écrire autant de consonnes dans un seul patronyme (n-t-z-s-c-h!), l'esprit de sérieux qui est ma principale source de souci et d'ennui en ce monde.
J'essaie de m'en tenir fort loin, pour maintenir une certaine sagesse de mammifère qui s'adapte aux événements pour mieux survivre à toutes les catastrophes et déceptions que la nature humaine promet au cours de la vie.
Moins sérieux. Plus léger. Malgré la dictature militaire au Pakistan, le taux de participation de 7,9% aux dernières élections scolaires, le possible rétablissement de la peine de mort et l'interdiction de l'avortement par les conservateurs, les rots nationalistes, l'intolérance, l'injustice et j'en passe... Non, aujourd'hui je ne m'embarquerai pas dans une controverse.
POUR EN FINIR AVEC MARCEL PROUST ET SA MAUDITE RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Ce soir, c'est l'automne, il fait 2 Celsius dehors et le froid s'installe dans les os. Ce soir, j'écris comme Montaigne, tiens, bien que je n'aie jamais su m'y intéresser vraiment. Pareil pour Marcel Proust. J'ai lu tous les romans d'À la recherche du temps perdu, dans le cadre d'un séminaire en littérature, à la maîtrise, et je n'ai retenu que ceci: «Longtemps je me suis couché de bonne heure», ce qui ne représente que la première phrase... Tout le reste m'a fait bayer aux corneilles. Et je n'en ressens aucune culpabilité. Je préfère Jack London, Rabelais et Marcel Goscinny à Marcel Proust. (Tiens! Je règle enfin mes comptes avec Proust!)
LE RANCH À VIATEUR CARON
J'en ai connu plusieurs qui ont ri de l'émission de Viateur Caron, sur le canal communautaire, où des musiciens country faisaient du lipsync sur de vieux enregistrements 8 pistes de leurs plus pittoresques succès dont «un verre, deux verres, trois verres, quatre verres», pathétique toune d'ivrogne pleine de spontanéité dont l'auteur demeurera éternellement anonyme.
Oui, plusieurs ont ri de Viateur Caron, l'ont trouvé quétaine, lui ainsi que l'ineffable Roger qui faisait des danses de lignes avec ses waitresses toutes vêtues de blanc et noir. C'était, en effet, d'une candeur comique.
Viateur Caron a fait du chemin, si vous ne vous êtes pas encore mis au fait de l'actualité sur le canal communautaire. Maintenant, son émission dispose d'authentiques et très bons musiciens. Aujourd'hui même, j'ai vu chanter Bourbon Gauthier et Patrick Normand. Viateur Caron, je vous le dis, c'est un phénomène qui n'a pas fini d'épater. Il prend peu à peu la place qu'occupait Willy Lamothe à la télévision, dans les années '70.
Pour tous les sourires que j'ai pu avoir en regardant cette émission, je souhaite qu'elle soit éternelle.

mardi 6 novembre 2007

Le retour du bulletin chiffré: c'est pour quand?



Voilà
qui donne un excellent tableau de la situation de l'enseignement
au Québec.
Cet article de La Presse, cosigné par Violaine Ballivy et Émilie Côté, en dit long sur les réformes qu'il faut apporter au monde de l'éducation, ici au Québec.
J'ai connu des illettrés, dans les universités québécoises, dotés d'un baccalauréat, d'une maîtrise, voire d'un doctorat. Comment ont-ils pu se rendre jusque-là? Mystère. Est-ce par une opération du St-Esprit (quoique les curés savaient écrire...) ou par un coup d'État qu'ils se sont hissés au sommet de l'institution en ne sachant lire qu'à moitié? Est-ce en ayant des lacunes sévères dans la compréhension d'un texte que l'on fait une belle carrière universitaire? Est-ce en ayant une syntaxe encore plus déficiente qu'un orthographe pourri que l'on se mérite un diplôme dans nos universités?
J'ai connu des tas d'intellectuels brillants, des femmes autant que des hommes, qui auraient pu facilement apprendre à nos étudiants l'art de bien écrire, ne serait-ce que pour la passion authentique qu'il manifestait à cet égard. Leur baccalauréat inutile en mains, ils ont fini dans des restaurants à laver de la vaisselle. Bien sûr, il n'y a pas de sots métiers. Mais quelle perte de temps et d'énergie la société a investi pour ces laveurs de vaisselle, privilégiant plutôt les illettrés et les cancres, comme si le Québec était hors du monde, avec l'obligation de ne pas performer pour satisfaire le jeu des incompétents.
En France, ça ne prend qu'un baccalauréat pour enseigner au primaire ou au secondaire. Si la même règle prévalait ici, on releverait rapidement le niveau de l'éducation. Plutôt que de confier l'enseignement à des «spécialistes» en enseignement médiocres et parfois incultes, qui n'ont pour toute qualité qu'un diplôme qui ne vaut pas grand chose somme toute, le Ministère pourrait élargir rapidement son bassin de bons candidats en faisant appel aux bacheliers compétents qui lavent de la vaisselle, par exemple. L'enseignement devrait être confié à ceux qui obtiennent les meilleures notes à un examen de français, d'histoire ou de quelque autre matière.
Le gros bon sens, le sens philosophique qui aurait animé un Confucius face aux problèmes de notre société, fait cruellement défaut dans les grosses institutions. Je pense que la Ministre Courchesne est honnête dans son voeu de réformer l'éducation et je vois bien qu'elle doit affronter seule les milliers de fonctionnaires de l'Éducation qui ne veulent pas que ça change. Pour que ça change vraiment, c'est l'opinion publique qui fera la différence. Il faut écrire aux journaux, faire des pétitions, dénoncer sur toutes les tribunes ce système d'Éducation désuet qui n'est pas en mesure d'offrir les bons services que méritent les étudiants pour élargir leurs possibilités dans la vie. Ce n'est pas en faisant face à un professeur encroûté dans ses notes de cours écrites d'une main maladroite pendant une occupation de Cégep, dans les années '70, que les étudiants vont apprendre quelque chose. Surtout si ce prof est du genre con comme un manche, faisant toujours référence à quelques théories mal digérées qu'il récite comme un âne pour maquiller son incompétence.

lundi 5 novembre 2007

NOVEMBRE: MOIS DES MORTS...

Le mois de novembre est le mois le plus triste de l'année. Seule la neige finit par nous sauver de ce décor d'une nature qui se décompose et s'enfonce dans l'argile. Avec la neige, c'est comme si tout se nimbait de lumière. Pour le moment, sans neige, tout est gris, morne et triste. C'est le moment idéal, par ailleurs, pour commencer une nouvelle toile.
Ce soir, si je réussis à combattre le sommeil qui se fait particulièrement insistant par ces temps de froidure et d'obscurité, je vais m'y remettre. J'ai envie de me lancer dans quelque chose d'enneigé. Est-ce sous l'invitation de mon subconscient, encore une fois, qui tient mon pinceau plus souvent qu'autrement? Peut-être. Je me permets de le croire.


ÉLECTIONS SCOLAIRES: JE ROTE!

Seulement 7,9% des Québécois ont voté lors des élections scolaires qui avaient lieu en fin de semaine. Plus de 60% des commissaires scolaires ont été élus par acclamation. Les autres n'ont eu qu'à convaincre leur grand-mère d'aller voter pour l'emporter haut la main… Ça donne envie de roter, et encore moins envie de voter.


IL VA Y AVOIR DU SPORT

Hier à Télé-Québec, dans le cadre de l'émission « Il va y avoir du sport », j'ai entendu Daniel Boucher, chanteur « engagé » qui n'a pas le pouvoir de ses ambitions, défendre l'indépendance et l'identité du Québec de façon très caricaturale. Toujours la même rengaine : les Québécois sont peureux et s'ils savaient comme c'est bon pour eux, l'indépendance, eh bien ils ne voteraient pas tout croche.

Toujours cette niaiserie de penser que les fédéralistes sont nécessairement des peureux, des chieux, des Elvis Gratton, des adorateurs de Jean Chrétien, des fanatiques de Trudeau, des colonisés… C'est triste à bâiller. Et c'est avec cette bouillie de slogans indigestes que l'on nourrit les Québécois depuis plus de 30 ans…Ça traite les fédéralistes de moutons et, paradoxalement, ça bêle dans les rues comme des moutons, en marchant derrière des chefs nationalistes presque portés sur des boucliers… L'indépendance d'esprit, au Québec, sera une conquête bien plus difficile que la conquête d'un pays. On a encore beaucoup de croûtes à manger.

samedi 3 novembre 2007

JE HAIS LES CHEVAUX DE FER

Pierre Foglia, aujourd'hui, m'a pris de court. Il a publié le texte que je voulais écrire: JE HAIS LES CHARS. En l'écrivant, en ce moment, j'ai presque l'impression de produire un remake. Aussi, je vais me contenter de vous dire que JE HAIS LES CHEVAUX DE FER, ce qui correspond mieux à ma sensibilité de Métis.
D'aussi loin que je me souvienne, les chevaux de fer m'ont toujours dégoûté. Je ne possède pas de permis de conduire et je n'en veux pas: je fais mienne la vieille proscription maya contre l'usage de la roue. Faire vivre des êtres humains au milieu de ces machines de fer, conduites plus souvent qu'autrement par des imbéciles, relève de la barbarie pure et dure.
Je serais en faveur de créer de vastes zones urbaines où la circulation automobile serait interdite. Le stress urbain diminuerait considérablement. On ne serait pas constamment sur le qui-vive pour quelques ignorants qui se croient encore au temps où l'on tuait des bisons à la tonne, par jeu, en les laissant ensuite pourrir dans les champs. Ces crétins incultes doivent se faire rappeler à l'ordre.
Je ne comprends pas pourquoi l'on ne retire pas automatiquement le permis de conduire aux catégories de personnes suivantes:
-ceux qui modifient leur silencieux pour qu'il fasse plus de bruit;
-ceux qui roulent en fou sur nos routes (abandonnons les amendes, allons-y franchement avec le retrait du permis et fuck au crétin qui pense qu'il a le droit d'écraser les autres!);
-ceux qui ne respectent pas la priorité aux piétons;
-ceux qui font starter leur auto et crisser leurs pneus;
-ceux qui mettent le volume de leur système de son au maximum;
-etc.
Qu'est-ce qu'une automobile? L'objet le plus méprisable sur terre. Un cancer sur quatre roues qui ravage notre environnement, nos cultures, notre quiétude...

Lisez Richler M. Lisée...


Ce matin, j'ai cru bon de répondre, indirectement, aux textes de Lysiane Gagnon et Jean-François Lisée parus sur Cyberpresse.

Texte de Lysiane Gagnon:

http://www.cyberpresse.ca/article/20071102/CPOPINIONS/711020576/6732/CPOPINIONS

Texte de Jean-François Lisée:

http://www.cyberpresse.ca/article/20071102/CPOPINIONS/711020577/6732/CPOPINIONS


***


Madame Gagnon,

M. Jean-François Lisée me fait penser au Cardinal Ouellet: peut-on vraiment s'étonner qu'ils défendent leur Foi, becs et ongles, alors que leur navire coule?

Pour ce qui est de Mordecai Richler, je suis convaincu qu'il a été victime d'accusations injustes. Il dressait un portrait caricatural du Québec, un pays où se sentirait très bien Borat par les temps qui courent.

Je me rappelle, entre autres, d'éditoriaux et d'articles qui prétendaient, sur la foi d'un texte tiré de Lise Bissonnette, que Richler accusait les femmes québécoises d'être des «truies reproductrices». Évidemment, quand on n'a pas lu le livre, on peut dire n'importe quoi et son contraire: ça va passer comme du beurre dans la poêle. Richler a plutôt écrit que les nationalistes voulaient faire comme les curés d'antan et se servir des femmes québécoises comme si elles étaient des «truies reproductrices»... Ça en dit très long sur les belles «qualités intellectuelles» de nos précieuses ridicules qui jouent aux révolutionnaires de salon en se prenant à mille contre un, comme toujours, pour étouffer toute voix dissidente au Québec.

Dans les faits, Richler a écrit un pamphlet comique, à l'instar de ce qu'écrivaient Arthur Buies et Jean-Charles Harvey à propos des faiblesses, toujours les mêmes, de la société canadienne-française.

Tout ce qui a été écrit contre Richler au Québec est généralement du même ordre. Ce qui fait qu'avec le temps Richler aura toujours plus raison de nous avoir décrit comme une société repliée sur elle-même où ses élites sont essentiellement constituées de crapules hypocrites qui adoptent des réflexes staliniens face à la diffusion d'informations qui pourraient les contrarier dans leur poursuite du pouvoir absolu.

Plus le temps passera et plus les faits seront rétablis. Un jour, Mordecai Richler sera reconnu pour ce qu'il était vraiment: le plus grand romancier québécois du vingtième siècle. Et ça, même les nationalistes n'y pourront rien. Ils auront l'air cons, une fois de plus, lorsqu'on additionnera leurs bêtises de petits caporaux et majorettes de garde paroissiale fleurdelisée.

Salutations,

Gaétan Bouchard

PS: Pour en savoir plus sur l'affaire Richler, je vous recommande de lire «Anglophobie Made in Québec» de William Johnson, un autre auteur sulfureux...

vendredi 2 novembre 2007

L'obligation de vivre ensemble



Je dois vous avouer, chers lecteurs et chères lectrices, que j'ai commis une intervention dans le cadre des audiences de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. Je me suis donné pour mandat de prendre le micro, non pas par narcissisme, mais pour enlever du temps de parole à certains racistes de la Mauricie. Cette intervention est maintenant sur YouTube. Quelqu'un semble avoir apprécié mon intervention et l'a mise en ligne.

Pour la petite histoire, je me sentais un peu mal à l'aise lors de cette assemblée qui avait lieu à Trois-Rivières, à l'Hôtel du Roy. Cela paraît un peu sur le vidéo. Au lieu de m'en tenir au texte que j'avais préparé pour l'occasion, j'ai improvisé. Grosso modo, j'ai soutenu que nous avions l'obligation de vivre ensemble, ici et maintenant. J'ai finalement conclu, de façon très québécoise, qu'il y avait un coût économique à payer pour s'opposer aux accommodements raisonnables. Les immigrés qui se feront tasser dans le coin vont communiquer avec les leurs, ailleurs dans le monde, et là nous serons dans la «marde»...

Voici donc mon petit discours:


http://fr.youtube.com/watch?v=90baBP1gLXE


Par ailleurs, mon intervention a été traduite en anglais sur le site de la CBC. Cela donne ceci:

Gaétan Bouchard, a Métis, said "I don't know exactly how we all got here, but we have the obligation to live together."

Bouchard described how, growing up, people told him he wasn't such a "savage" because he looked more white than native.

"If we are against reasonable accommodation, foreigners are not going to want to come here, there will be economic consequences and we will be in deep shit," he added.


Source:

http://www.cbc.ca/canada/montreal/story/2007/10/24/qc-herouxville1024.html#skip300x250

jeudi 1 novembre 2007

Québécois «de souche» contre l'intolérance

L’Internet a grandement contribué à défaire l’image que je me fais de la vie intellectuelle au Québec. J’ai souvent cru, à tort, que j’étais presque seul à penser comme je le fais. Grâce à l’Internet, je suis entré en contact avec 2, 10 puis 200 personnes qui pensaient comme moi sur bien des points. Mon ego en a pris un dur coup. Je me confortais dans l’idée que je menais un combat solitaire contre le nationalisme québécois et ses idées revanchardes à cent lieues de mon tempérament naturel. Le nationalisme m’a toujours semblé l’antichambre du racisme. Je ne m’y reconnais pas. Comme le philosophe cynique Diogène de Sinope, je suis un citoyen du monde. Cela dit, je ne mettrais pas le pied dans une dictature et je suis bien content qu’il y ait des frontières, des lois et des chartes pour préserver les libertés fondamentales de tout un chacun. Ce sens profond de la liberté me raccroche à l’éloge de la différence, du multiculturalisme et de l’emploi du «nous» le plus rassembleur possible. Ce «nous», pour moi, c’est le Canada tout entier, du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest. Mon «nous» inclut toutes les personnes et, par conséquent, les nationalités auxquelles ces personnes se rattachent ou ne se rattachent pas…

Cela dit, je vous invite à lire et à signer cette lettre qui m’a fait sentir vraiment moins seul aujourd'hui. Il s'agit d'une pétition de plusieurs signataires dénonçant l'intolérance et le racisme qui sévit en ce moment au Québec. C’est un vrai baume pour l’âme et l’esprit… Ceux qui emploient le «nous» devront y songer à deux fois.

Québécois de souche contre l’intolérance :

http://www.contrelintolerance.blogspot.com/


L’article paru sur Cyberpresse à ce sujet :
http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPACTUALITES/711010660/1019/CPACTUALITES