dimanche 21 janvier 2024

Réflexions d'un esthète sur la guerre et toutes ces sortes de choses...

Sur le pouce vers Trois-Rivières, acrylique sur toile
60x40 po. GAÉTAN/artiste-peintre

La question la plus importante qui soit se situe entre comment mettre fin aux guerres et comment dessiner un gros nez.

Je ne veux pas minimiser la guerre avec mes gros nez.

Néanmoins, il me faut avouer que toute importance est intimement liée au moment présent.

Il est important de retirer sa main du feu sur-le-champ sous peine d'en subir les conséquences.

Il est important de bien dessiner un gros nez si c'est ce que l'on s'applique à faire.

Évidemment, il est primordial de mettre fin aux guerres...

Si tout le monde dessinait plus de niaiseries, on aurait moins de temps pour s'étriper les uns les autres.

En tout cas, moi je dessinais lorsqu'on s'étripait autour de moi.

Le dessin était et demeure mon havre de paix.

Bref, je n'ai plus de questions.

Je ne cherche plus, comme dirait Picasso, je trouve.

Je me sers des arts et des lettres pour exister.


***

Qu'est-ce que la guerre en somme?

C'est l'expulsion et la destruction des pauvres, toujours.

Il faut des ruines autant qu'il faut de nouveaux contrats de construction.

La démolition fait partie du cycle pour le renouvellement des richesses.

Que ce soit le boxeur du coin gauche ou celui du coin droit qui gagne le match, c'est toujours le promoteur qui encaisse le fric de tout un chacun. L'aréna est à lui. Le restaurant de l'aréna aussi. De plus, il vous loue l'espace de stationnement.

Vous ne vous appartenez même plus et vous ne le savez pas encore.

On vous déculotte tout chaud sans que vous ne le sachiez.

C'est ça le Monopoly, en Amérique, au Yémen, en Palestine, en Israël...

On achète tous les terrains en ruines et plus personne ne peut se payer un toit pour dormir.

Vous regardez les deux derniers joueurs qui restent balancer du fric sur le jeu.

On vous dit que vous êtes éliminés.

Et pourtant, ça ne vous rentre pas dans la tête.

Puis vous regardez le gagnant de la partie de Monopoly avec mépris.

Parce que tout le monde est éliminé autour de lui.

Vous avez des envies de lui balancer son jeu, ses cartes et ses pions en pleine gueule.

Si nos vies ne comptent pour rien, Gus, qu'est-ce qui va t'arriver si tous les éliminés changent les règles du jeu au lieu de te regarder jouir tout seul avec trop de fric pour un seul singe?

***

Je m'emporte.

Il est temps de dessiner.

Au revoir les amis. Adieu les ennemis.

samedi 20 janvier 2024

Trouvé dans ma boîte de Pandore...


Je fais du classement aux petites heures du matin pour me donner une raison de ne pas dormir.

Je suis tombé sur une série de croquis que j'avais griffonnés au cours d'une fin de semaine au Camping du Gouffre à Baie-Saint-Paul. 

Je suis toujours en spectacle, même en vacances. Cela fait partie de mon personnage. Étais-je en vacances? Non. Je produisais un reportage gonzo sur Baie-Saint-Paul, sans doute sous l'influence de quelques lectures du moment, Hunter S. Thompson entre autres...

À la différence de Thompson, je n'ai pas besoin de me mendier un illustrateur pour mes textes. Je peux faire les deux. On dira que je ne vaux pas cher et on aura dit juste. 

Cela dit, ou médit, voici cette série de croquis plus ou moins présentée comme un reportage en bande dessinée...

Merci de supporter mon indécrottable présence sur l'Internet comme sur les médias sociaux.

On dirait que l'anonymat m'est impossible, tant du point de vue du corps de géant que j'occupe que de mon art trop bouffonesque. 

Sourions-nous les uns les autres.













jeudi 18 janvier 2024

Autres croquis qui n'auraient jamais été postés...

 Je produis sans arrêt des tas de croquis, dessins et texticules que vous ne verrez probablement jamais.

Il m'arrive cependant d'avoir un moment pour les prendre en photos et vous les présenter, sans fioritures, à la bonne franquette.

Les croquis ci-joints proviennent en partie d'une fin de semaine à Hérouxville et d'autre part d'explorations des jeux d'ombres pour les aînés qui participent à mes ateliers de dessin et de peinture. Je leur apprends à étendre de la mine de carbone sur le papier pour mieux maîtriser les formes et les dimensions.

Les élèves dépassent le maître que je ne serai jamais.

Je suis surtout fier de savoir communiquer la passion pour les arts, les lettres et la musique.

Mes élèves, et je devrais plutôt dire mes camarades artistes, produisent maintenant sans arrêt des oeuvres d'art dans leurs temps libres. On n'a presque plus besoin de moi... 

Good job le Gros!















mercredi 17 janvier 2024

Dessins, tableaux et autres croquis s'accumulent


Dessins, tableaux et autres croquis se sont multipliés au cours des dernières semaines et il m'est difficile d'en faire le tri pour vous présenter tout ce que j'ai pu faire. Je suis nettement plus actif en tant que praticien des arts visuels depuis que je donne des ateliers de dessin et de peinture aux aînés une fois par semaine. Cela m'a permis de mieux comprendre ce que je faisais. Je ne m'explique guère sur ce qu'il est de bon ton d'appeler une "démarche artistique".

Je produis de l'art naïf mais j'ai sans doute trop de formation académique et de repères culturels pour prétendre avoir tout sorti du néant. Mon frère Christian, professeur et critique culturel de haut niveau, a cette faculté de comprendre ce que je fais et même de l'expliquer. Il y a toute l'histoire de l'art dans mes gros nez et mes dessins sans prétentions. Je reproduis sans m'en rendre compte tout ce qui a eu le bonheur de rentrer dans mes yeux. Je me sens d'abord influencé par mes camarades artistes, tous plus ou moins solitaires, tassés dans leur coin à se demander pourquoi faire tant de barbouillages alors que la plupart des gens ne font strictement rien. Même contempler les oeuvres d'art leur fait mal au cou...

Je dépose ici une image de deux toiles sur lesquelles je travaille en ce moment.

En fait, j'en ai au moins dix ou quinze en cours.

Je suis le champion des oeuvres inachevées. Cependant, elles doivent passer par ce processus pour atteindre leur finalité.

Merci d'être là et de me suivre encore sur l'Internet.

Je suis surpris de voir combien l'audience s'accroît en moins d'une semaine pour revenir presqu'aux sommets d'antan. Je suis passé de trois visites par jour à 500, puis 2000. Ce n'est pas que je sois si sensible aux chiffres. Cela signifie que je suis lu, peut-être un peu plus que sur Facebook...


dimanche 14 janvier 2024

L'art n'a rien de banal

Troubadours urbains
Gaétan, artiste-peintre
L'art n'a rien de banal.

En soi, c'est une manière de vivre et de ressentir le monde.

Ma vision n'est parfaite que dans ce que je crée, encore plus que dans ce que je crois.

Lorsque je crée, je n'ai pas besoin de croire ni d'expliquer quoi que ce soit.

Je me laisse bercer par les ondes cosmiques et au bout d'un temps sortent de mes outils des tableaux, des textes et des musiques qui sont vraiment d'ailleurs tout en étant d'ici.

Pour mieux comprendre le processus de création, il m'a bien sûr fallu parler à des artistes. 

L'un d'entre eux, Régent Ladouceur, artiste-peintre émérite, me rappelait un jour que selon lui l'artiste capte parfois des postes, un peu comme un récepteur radiophonique. On pointe une émotion dans l'univers et voilà qu'elle se traduit en un tableau, une fresque ou bien une symphonie. 

Il m'arrive de penser que je me laisse mener par ma création. Comme si tout ce qui sortait de moi venait justement d'ailleurs, même pas de moi. Je ne suis qu'un outil pour quelque chose qui me transcende. Le temps et l'énergie que je mets ne m'appartiennent pas. Je suis sous le joug de l'art...

Il peut sembler loufoque d'établir une métaphysique du processus artistique alors que tout le monde voit bien que je ne trace que des gros nez et des gros yeux exorbités. Ça l'est sans doute un peu puisque je revendique le statut de plaisantin.

On surnommait Vieil Enfant le sage Lao Tseu.

Je ne suis pas sage mais suis certainement un vieil enfant.

Un vieux plaisantin.

Je vais donc retourner à mon art si vous le voulez bien pour y trouver ma voie et ma vertu.

Quel soulagement de m'avoir délivré encore de ces mots qui me pesaient dans la tête autour de quatre heures du matin...


samedi 13 janvier 2024

Rêver quoi qu'il advienne

 


De quoi sera fait le futur?

Je ne suis pas Cassandre et encore moins Micromégas. Je vois le monde du petit bout de ma lorgnette et ma vision du monde ne saurait être qu'incomplète compte tenu de l'immensité de l'univers.

Je sais néanmoins que le futur sera en partie tiré du présent.

Honnêtement, je ne sais plus trop à quoi m'attendre.

Je crains plus que tout la perte de la sensibilité, prélude à toutes les guerres.

Peut-être que cette époque ne roulait pas pour nous.

Peut-être que le meilleur s'en vient...

Et si c'était le pire?

Si le pire s'en vient, je devrai fermement m'accrocher à l'art pour y survivre.

Je me prépare au pire avec mes crayons, mes pinceaux et mes harmonicas.

Ce n'est pas très réaliste. Et encore moins "survivaliste".

C'est la réalité d'un type qui ne représente que lui-même.

Tout peut s'effondrer, j'entretiendrai l'illusion que l'on peut vivre et mourir debout.

Qu'on y croie, qu'on n'y croie pas, ça ne changera rien à mes précieuses illusions.

Je suis déjà le futur en somme.

J'en ferai donc ma volonté et ma représentation.

Je ne me résignerai pas à changer mes rêves pour des crapauds baveux.

Je vais rêver, quoi qu'il advienne.

vendredi 12 janvier 2024

L'éducation sentimentale est un spectacle permanent


L'éducation sentimentale n'est pas que le titre d'un roman de Gustave Flaubert. C'est même la pierre angulaire de l'éducation tout court. Un humain sans une bonne dose de sentiments n'est qu'un anthropophage en liberté. Il ne sortira rien de bon de celui qui n'est pas habité par des émotions. On nous apprend à contrôler nos émotions, sinon à les ignorer, parce qu'on ne fait pas de bons joueurs de poker ou bien de Monopoly avec des sentiments. 

Puisque ma vie ne saurait s'articuler autour du poker ou du Monopoly, je puis me permettre de rêver un monde meilleur sans chercher à laver les pauvrichons de tous leurs biens pour les foutre tout nus dans la rue. Il faut bien des perdants au Monopoly, non? 

Dans mon jeu à moi, le socialisme anti-autoritaire, bref l'humanisme, personne ne perd et tout le monde y gagne quelque chose. Dans mon jeu, le coeur est toujours tendre et disponible pour le meilleur ou le pire, sans calculs, sans ciboire de stratégie sale.

Le monde est une partie de théâtre? Il faut savoir choisir son rôle? Qui prendra celui du malabar? Ou bien du malotru? Trop de questions. Ça doit être faux. Comme le théâtre. Je veux bien faire un peu d'improvisation, mais pas au point d'avoir à faire avec le dernier des connards lorsque je me regarde dans le miroir. Je suis un peu coquet voyez-vous. J'aime bien me voir comme l'Idiot de Dostoïevski en version Mad Dog Vachon. 

Je tiens à mes sentiments, à ma bonté, à mon refus d'accepter le Mal. Bien sûr que le Mal avec une majuscule ça fera sourciller les stoïciens. Je vis avec mes émotions. Je m'éduque dans mes sentiments. Le Mal permet de distinguer le Bien. De trouver le bon. D'atteindre le bonheur, le nirvana ou l'ataraxie.

Si un tas de marde c'est kif-kif avec une cathédrale, je devrai en conclure qu'il y a de la bouse dans l'oeil de celui ou celle qui se permet une telle comparaison.

Si se comporter en étron puant est aussi méritoire que d'agir en personne sensible et bien élevée, il me sera salutaire de ne pas suivre le même chemin que ces ridicules créatures. Moins j'en verrai mieux je me sentirai. Ne jamais stagner dans les mauvaises odeurs t'évitera de trouver l'origine de tout ce qui est nauséabond. À d'autres l'exploration des excrétions d'une âme sans contenu et sans intérêt.

***

Je parle de moi à défaut de disputer autrui.

Je ne suis pas meilleur que les autres, mais je ne suis pas le plus stupide du lot non plus.

Je constate que la haine et la méchanceté prennent trop de place dans notre monde pourri.

Ce monde pourrait ne pas être corrompu par la laideur.

La Beauté, avec ou sans majuscule, pourrait y triompher.

Ma manière pour y arriver est discutable.

Je prétends créer de la Beauté...

Quel clown je suis!

Tout ce que je crée est une tentative plus ou moins réussie de rendre ce monde meilleur.

Sinon plus drôle.

Je suis en représentation permanente, en effet.

Le spectacle n'arrêtera jamais.

Et ce n'est même pas du théâtre.

Et je ne tiens même pas un rôle.

Je suis tel que je suis et plus encore.

Un plaisantin ou un philosophe?

Un plaisantin.

Merci beaucoup.

mardi 9 janvier 2024

Reprise de mes travaux épistolaires et artistiques

Directement de mon atelier en ce jour d'hui.

Un lecteur avisé, M. Denis Rheault pour les intimes, m'a fait l'honneur d'une épître virtuelle dans laquelle il me racontait des trucs susceptibles de flatter ma vanité. Il prétendait s'ennuyer de mon blog, que je n'alimentais à peu près plus depuis la pandémie provoquée par la COVID-19. À mon corps défendant, je n'ai jamais cessé d'écrire, même si j'ai fait des quarts de travail de plus de 50 heures, en pleine crise sanitaire, en tant que préposé aux bénéficiaires puis coordonnateur aux soins et services de santé. J'ai écrit même si tout me conviait à ne plus jamais rien dire tellement j'en voyais trop...

J'ai tout bonnement choisi le plus mauvais créneau qui soit pendant pratiquement cinq ans. Bref, j'ai perdu mon temps sur Facebook. 

Les textes publiés sur ce blog ont nettement plus de chance de me survivre que toutes mes rinçures parues sur Facebook. Facebook, c'est facile et on te répond sur-le-champ. Tu n'as pas à attendre qu'un lecteur avisé vienne te faire un compliment par cinq ans pour te donner du jus. Facebook t'offre une clique de gens avec qui ça clique pour plusieurs raisons, bonnes ou mauvaises. Sont-ce les algorithmes ou le hasard des passions qui déterminent cette multitude de nouveaux contacts qui te ressemblent? Comment l'ours solitaire que je suis a pu se faire 395 amis? Et pourquoi?

Il aura fallu que je gosse pendant des jours pour retrouver mes mots de passe pour que toute l'absurdité de ma présence sur Facebook me revienne en pleine gueule. Je n'ai toujours pas retrouvé mes comptes. Et je me demande comment et pourquoi je vais y revenir.

Bien sûr que j'ai découvert et redécouvert des personnes formidables sur les réseaux sociaux. Bien sûr que j'y reviendrai sous une autre forme, avec plus de retenue et moins de contenu. Le contenu ce sera pour le blog, d'ici à ce que je me dote d'un site Internet digne de ce nom.

J'avais développé, dans mon adulescence, une productive amertume contre les amitiés faciles et superficielles. Je préférais la compagnie d'une seule personne à celle d'une foule. En groupe, je me sentais mal à l'aise, à moins de monter sur scène. Bref, j'étais et suis encore plutôt bizarre. Taciturne et excité. Athée et croyant. Posé et explosif. L'eau change d'état selon la chaleur. Et je suis comme l'eau voyez-vous.

***

Cela dit, je suis en pleine production artistique. À vrai dire, je suis en spectacle permanent. Parfois c'est l'artiste-peintre. L'instant d'après l'écrivain prend le relais. Puis l'harmoniciste, le chansonnier, le gratteux de guitare. Je suis tout cela en même temps. L'art forme un tout duquel je tire la force de continuer à combattre l'ennui. Rien ne m'ennuie et ne me pèse si j'ai des projets, des rêves, des concepts à rendre vivants. Je n'ai pas le temps pour le désespoir et le cynisme puisque j'attribue cela à la mort tant de l'esprit que du coeur.

Je continue d'écrire, de dessiner, de danser comme St-Guy et de n'avoir aucun filtre pour les imbécillités de la vie quotidienne, au travail ou bien ailleurs.

jeudi 4 janvier 2024

NOUVELLE TOILE: JOUR DE L'AN 1972

 

Je débute la nouvelle année en vous présentant ce qui traînait dans les souvenirs que j'ai du jour de l'an 1972.

D'aucuns s'y reconnaîtront. Dont  mes trois frères Christian, Serge et Mario. 

Le joueur d'harmonica, c'est mon oncle Fernand. Derrière lui, il y a mon cousin Serge Bouchard qui revient de Lachine pour visiter Conrad.

Je me suis représenté devant, à quatre ans. au premier plan. La marraine de ma mère, tante Mira, est derrière moi. Son mari, oncle Armand, porte la fourchette à sa bouche. Devant oncle Armand, ma tante Madeleine se fait tirer la manche par sa fille Marie-Claude. Mon oncle Rémi tient la main de ma grand-mère au bout de la table. Je l'ai connue éternellement triste et déprimée. Mon frère aîné savoure un beignet derrière elle. Mes cousines et cousins circulent au travers des adultes attablés. 

Il neige devant le 856 de la rue Cloutier à Trois-Rivières. Ça jase fort dans le salon...

Ça boit du Kik ou de la 50.