lundi 30 avril 2007

Le Devoir: le quotidien le plus drôle du Québec !

Le Devoir est le quotidien le plus drôle du Québec. Chaque fois que je consulte la rubrique «Idées» je me fends la gueule en quatre. Je me demande souvent si les rédacteurs se marrent tout autant que moi de choisir ces titres et ces textes d'un comique irrésistible.
Cela donne toujours quelque chose comme «Foin du fédéralisme! Oui au pays du Québec!», ou bien «Fi de l'autonomisme, corrollaire de la collaboration avec les impérialistes d'Ottawa!», voire «Québec, quand tu nous tiens».
Franchement, si Le Devoir n'existait pas, je crois bien que je l'inventerais... Le Voir est pas mal non plus. Mais Le Devoir, c'est vraiment le must en matière d'humour souverainiste.
Comment peuvent-ils faire pour prendre au sérieux ces textes merdiques? Ils sont merdiques non pas parce qu'ils sont souverainistes. Il y a de très bons textes souverainistes. Les textes merdiques sont ceux qui semblent tous sortis de la même mouture: des textes paranoïaques et illisibles.C'est comme si Le Devoir faisait exprès de publier des pseudo-intellectuels incultes et donneurs de leçons pour nous dégoûter à jamais de l'indépendance du Québec. On lit ces textes stupides dans Le Devoir et on finit par se dire «Fichtre! Foin de ces niaiseries!»
Cela dit, je pense que je vais me lancer dans le scrapbooking.
J'attends l'éditeur qui voudrait publier les lettres les plus ultra-nationalistes qui ait été imprimée dans Le Devoir, au cours des dernières années, pour mon plus grand bonheur de lecteurs de niaiseries. J'aime rire des épîtres remplies de flammes, d'honneur invincible et de grands mots pesants; bref j'aime rire de l'art pompier, du kitsch et du ridicule!

dimanche 29 avril 2007

Partir à la pêche

Je partais souvent à la pêche quand j'étais jeune. J'y allais avec des amis ou bien seul. Le matin, quand il y avait de la bruine, comme cette bruine que nous avons ce matin, j'enfourchais mon dix vitesses aux poignées relevées, pédalant de tout mon poids avec mes Kodiak à bouts d'acier vers le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. je m'y rendais dans l'espoir d'y faire une pêche miraculeuse. J'espérais, naïvement, pouvoir y pêcher un maskinongé géant, quelque chose d'un peu plus spectaculaire qu'un brochet pêché sur les «booms» (quais flottants), extirpé de cette infecte sauce de «pitounes» (billes de bois) naviguant vers les papetières situées dans le delta de la rivière St-Maurice, sur les plus belles plages du Québec...

Heureusement que les temps ont changé. On a arrêté le flottage de bois autour de 1985. L'eau potable, tirée de la St-Maurice, était imbuvable quand j'étais jeune. Elle goûtait et sentait la merde. Vingt ans plus tard, l'eau est presque cristalline. Au robinet, elle goûte le Nord. Un vrai miracle dont on ne parle pas assez. Enfin! Revenons à nos moutons ou, si vous préférez, à nos pitounes.

Plutôt que d'aller pêcher sur les pitounes, pour y attraper du brochet, du doré, du poisson meunier, de l'anguille, de la carpe allemande ou de la barbote, j'allais au Sanctuaire dans l'espoir d'y attraper un énorme maskinongé, un monstre de 20 kilos qui est dans la famille du brochet. Un véritable requin d'eau douce. Une légende urbaine prétend même que des enfants se sont faits dévorer par des maskinongés au Lac-à-la-Tortue. À l'époque, j'y croyais dur comme fer. Et je voulais attraper mon maskinongé, à l'instar de Saint-Georges terressant son dragon, sur les rives du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
Finalement, il n'y a pas eu de miracle.
Je n'ai jamais attrapé de maskinongé.
J'ai attrapé quelques crapets-soleils et deux ou trois barbotes.
Ma foi s'est mise à vaciller.
Et je me suis demandé quel était ce prétendu miracle qu'avait fait le Bon Père Frédéric pour justifier l'emplacement du sanctuaire. Je tiens de mon père le récit du miracle. Mon père était un bon catholique mais on ne lui faisait pas gober n'importe quoi facilement. Il m'a donc raconté l'histoire. C'était vers la dernière moitié du dix-neuvième siècle. Des bons catholiques bâtissaient une église à l'emplacement actuel du sanctuaire, à 8 kilomètres à l'Est du centre-ville de Trois-Rivières. Les pierres provenaient de Deschambault, situé sur la rive opposée du fleuve. Or, le temps était doux et le fleuve n'était pas gelé. On ne pouvait pas transporter les pierres. Le Bon Père Frédéric a donc prié, avec tous les fidèles rassemblés là. Et le lendemain, ô prodige, le fleuve était gelé. C'est ici que je dois faire intervenir mon père:
-Tabarnak! Un miracle, ok, un miracle là... Mais les hommes sont c'qu'i' sont. Si le fleuve avait gelé en juillet plutôt qu'en février, là, ça, ç'aurait été un vrai miracle!
Comme le dimanche prête à la spiritualité, j'ai cru bon de vous rapporter cette parabole écrite à la bonne franquette, en mangeant des crêpes au sirop d'érable. (Zut! J'espère que je ne vais pas gommer mon clavier!)

Un bon point pour l'embonpoint !

Une étude parue récemment dans le Journal de l'Association médicale américaine laisse entendre que l'embonpoint est bénéfique chez les aînés. La graisse les protègerait des fractures à la hanche, comme un coussin gonflable. Elle leur assurerait de survivre à certaines maladies, le cancer par exemple, dans la mesure où cela entraîne des pertes de poids importantes qui peuvent être néfastes pour une personne plus mince. Autrement dit, un gros peut maigrir plus longtemps qu'un maigre.
(Cela confirme ce que je croyais déjà, sans avoir bénéficié jusqu'ici du soutien d'une étude scientifique. Il y en a pour tous les goûts, des études scientifiques. Le client a toujours raison, bien sûr. Pas plus con qu'un autre, j'utiliserai désormais cette étude pour me conforter dans mon apparence de Louis Cyr de 6 pieds 2 pouces. Pardonnez-moi, chers lecteurs, cette digression...)
CHASSE AUX OBÈSES
En plus de faire la traque aux fumeurs, on fait aussi la chasse aux obèses en cette époque épouvantablement orientée vers le culte presque «aryen» du corps. La morphologie ne compte pour rien dans les vues sidérantes des diététistes et autres chauves-souris anorexiques. On ne peut tout simplement pas être un peu gras du bide sans se faire pointer du doigt, voire d'être mis à l'index. Un être humain, on le sait, ça doit occuper un espace réglementaire stictement contrôlé: 1 m 75, les cheveux blonds, les yeux bleus, 70 kilos... Le héros parfait, des plages de la Californie jusqu'en Germanie, en passant par les rives du majestueux «Saint-Laurent», nom que les Laurentiens ont donné à ce fleuve aux grandes eaux, fleuve qui avait un autre nom que celui qu'on lui donne, un nom oublié mais toujours murmuré par quelques autochtones et artistes, dont le cinéaste Frédéric Bach... (Une autre digression! Il faudra bien que je revienne là-dessus. Au fait, vous le savez, vous, le nom que les Iroquois (Mohawks...), les Hurons (Wendates...) ou les Montagnais (Innus...) donnaient au fleuve ? J'attends vos réponses, tiens!)
GUY LAFLEUR FUMAIT LE CIGARE AVANT UNE PARTIE DE HOCKEY
Guy Lafleur fumait des cigares avant et après une bonne partie de hockey. Cela ne l'a pas empêché d'être l'un des meilleurs joueurs de la LNH. Bien des non-fumeurs n'auraient pas été capables de le suivre sur la glace. Je ne dis pas que tous les fumeurs de cigares sont des étoiles du hockey, mais cela se peut d'être un athlète tout en fumant des cigares, des cigarettes ou du gazon pas tout à fait vert.
C'est la même chose pour l'obésité. Un obèse peut être plus actif et avoir une alimentation plus saine que bien des maigrelets sédentaires. On dit, à tort, que l'exception confirme la règle. C'est ridicule. Dès qu'il y a une exception, une seule, on doit en tenir compte et se priver d'établir une règle pour se conforter dans une réalité trafiquée pour les besoins de la démonstration.

UN ARTICLE DE CYBERPRESSE À PROPOS DE L'ÉTUDE PORTANT SUR LES EFFETS BÉNÉFIQUES DE L'EMBONPOINT:

http://www.cyberpresse.ca/article/20070428/CPACTUEL/70428068/1015/CPACTUEL

vendredi 27 avril 2007

Aspergé d'essence

Vous vous souvenez de l'histoire de l'enfant de 9 ans, à Sept-îles, qui s'est fait enlevé par un psychopathe qui l'a kidnappé en voiture pour ensuite l'aspergé d'essence dans un garage? Résumons l'histoire, pour élargir mon lectorat, et disons que c'est un maniaque qui a enlevé un enfant, à Sept-îles. Il l'a kidnappé en automobile et l'a relâché un peu plus loin, dans un garage, où il l'a aspergé d'essence avant de prendre la fuite. Jeudi dernier à TQS, pendant l'émission Caféine, j'ai vu l'entrevue menée avec l'enfant de 9 ans qui, les deux pieds bien sur terre, racontait avec flegme et aplomb son expérience. Le garçon est même retourné à l'école le lendemain, comme d'habitude. Il a seulement crié au fou de le lâcher, tout le long du trajet, pendant que le maniaque lui répondait qu'il allait le tuer. Le maniaque, stressé par les cris de l'enfant, l'a débarqué au garage puis l'a aspergé d'essence.
L'enfant de Sept-Îles racontait sa mésaventure devant les caméras avec un détachement surprenant, preuve incontestable de sa force de caractère.
Cet enfant de 9 ans, parfaitement stoïque, me semblait plus adulte que tous les adultes que je vois autour de moi: des gens généralement mous et sans colonne vertébrale.
Mais ça, c'est une autre histoire...

mercredi 25 avril 2007

D'autres liens pour une chirurgie esthétique ratée?

Le Fric Show de Marc Labrèche, diffusée à la SRC, présentait la semaine dernière un habile montage des calamités entourant la chirurgie esthétique. Vous trouverez des extraits de l'émission et d'autres liens forts intéressants sur le site de Radio-Canada:


http://www.radio-canada.ca/television/fric_show/


 

La chair est triste

«La chair est triste et, hélas, j'ai lu tous les livres.» C'est tout ce que j'ai retenu du poète Mallarmé, un lieu commun, pour lequel je me permettrai de faire un peu d'exégèse.
Laissons les livres de côté. La grande majorité des gens ne lisent pas de livres. Ça leur colle la migraine tous ces signes qu'ils arrivent péniblement à décrypter. Quatre-vingt-dix pourcent des Québécois échoueraient un exercice simple de compréhension de texte. C'est à se demander pourquoi écrire. Enfin! Là n'est pas la question - et ce n'est certainement pas là que je voulais en venir. Au fond, il y a peut-être lieu de placer ce texte dans le domaine de l'incompréhensible...
Oublions donc les livres.
La chair est triste, point.
Elle est d'autant plus triste quand la chaleur et le beau temps reviennent. La chair, qui doit aussi faire figure d'objet de désir, est blême, flasque, grasse, bref triste. Les femmes, surtout les femmes, s'inventent des défauts: un sein trop petit, des lèvres trop minces, des sourcils trop hauts. Puis elles passent au bistouri ou aux injections de cochonnerie, comme s'il était possible de transformer tous les vilains petits canards du monde en cygnes resplendissants. Mademoiselle Duck veut alors devenir Mademoiselle Swan, et elle ne deviendra peut-être que Mademoiselle Swamp, une plaie ouverte que l'on charcute d'une année à l'autre, à grands coups de 1000 dollars, pour ressembler à quelque chose d'à peu près conforme aux normes en vigueur dans le domaine de l'esthétique. Le plus drôle, et ce n'est pas vraiment drôle, c'est que ces chirurgies esthétiques ne fonctionnent pas toujours. De nombreux incidents malheureux sont survenus dans ce domaine et plusieurs femmes aux lèvres minces et aux petits seins sont devenues des monstres aux lèvres gercées, avec des seins artificiels qui ont glissé sous les aisselles. Quel «beau» gâchis!
La chair est triste et ce n'est pas une raison de détester son corps. Chaque torchon trouve sa guenille. Vous êtes laids? Tant mieux. Vous n'en serez que moins superficiels si vous pouvez assumer pleinement votre laideur. Bien des gens laids, et ça inclut des femmes laides, ont plus de charme que ces créatures de latex qui ont un sourire figé, avec la peau du visage toute ramassée derrière les oreilles et retenue par quelques sutures. Les Mademoiselle Swamp, généralement, n'ont rien à dire. Elles n'ont que leur chirurgie esthétique et leurs biens personnels à raconter. Tout passe par le cash, ce qui est soporifique et dénote un manque total de personnalité, voire d'existence. L'Être passe au second plan. Tout est concentré sur l'Avoir. Nous ne sommes rien? Ayons quelque chose alors, mettons un beau visage ciré et des totons de plastique: ça compense pour la vacuité de son âme.
Bon, c'était ma montée de lait.
Tiens, je vous quitte sur cet article de Annie Lafrance parue aujourd'hui dans la Cyberpresse. Vous en saurez plus sur les Mademoiselles Swamp. Bonne journée !



http://www.cyberpresse.ca/article/20070425/CPACTUEL/70424121/1015/CPACTUEL


 

mardi 24 avril 2007

Un problème ontologique

Il semble n'y avoir qu'une seule grille d'analyse pour les médias et c'est généralement celle de la politique. Tout est filtré et servi au spectateur en structures binaires faciles à comprendre: bien, mal; gauche, droite...
Du coup, on n'y comprend plus rien.
En politique, la fascinante complexité de la vie est toujours effacée d'un trait pour nous laisser voguer entre Charybde et Scylla, à nous demander si le choléra est moins pire que la peste.
La meilleure grille d'analyse n'est pas latérale, ce n'est pas par les catégories de la droite et de la gauche qu'on finira par répondre à cette question fondamentale entre toutes: qui sommes-nous?
C'est un problème ontologique, bien plus prenant qu'on ne le croirait à prime abord. Cela prendrait plutôt une grille d'analyse de haut en bas, de l'homme face à la Terre et au Ciel...
Sommes-nous un seul individu fondu dans la masse ou bien une masse incarnée par la volonté folle d'un seul individu? Sommes-nous les partisans de telle ou telle doctrine ou bien de tel ou tel parti pour nous donner un peu de «Nous», tout simplement pour cultiver un sentiment d'appartenance, de vie de groupe?
Au fond, je ne sais pas grand chose mais je sais que je ne suis pas «Nous» et que parler à la première personne du pluriel m'exaspère, ce qui m'empêche d'apprécier pleinement la politique, un domaine où tout un chacun prétend se mettre au service du Nous pour se donner du Je, Me, Moi...

La Terre est plate...

Il est aberrant de voir certaines personnes gravitant autour du pouvoir politique contester des évidences scientifiques comme l’effet dévastateur de la pollution sur l’environnement ou bien la théorie de l’évolution de Darwin…
C’est le retour des doctes ignorants qui, bouffis d’abracadabras invérifiables, s’attaquent aux faits, parce que les faits contredisent les âneries de leur doctrine occulte ou de leur idéologie.
Ils ne cherchent pas l’harmonie entre les citoyens, mais la Vérité avec un grand V, qu’ils imposeraient à coups de matraques s’ils ne se gardaient pas une petite gêne. Si les faits trahissent leurs idées, ils mettront tout en œuvre pour nier leur existence : la terre n’est pas ronde, elle ne tourne pas autour du soleil , tout ça n’est qu’une conspiration de prétendus scientifiques athées, cosmopolites, apatrides et libéraux…

lundi 23 avril 2007

Digressions

Hier, c'était le jour de la Terre. Je ne le savais même pas! Si je l'avais su, je serais parti dans le bois au lieu de manifester au centre-ville, par pur esprit de contradiction, par défi ou niaiserie, je ne sais trop. Chacun sa façon de vivre son jour de la Terre. Comme je ne le savais pas, je suis demeuré chez-moi avec ma douce pour une fin de semaine d'amoureux. Qu'on me pardonne mon amour ou, si vous préférez, mon hédonisme.

J'apprends par ailleurs que Boris Eltsine est mort. C'est un personnage moins noble que Vaclav Havel. Cependant, il a eu son rôle et son heure de gloire dans l'effondrement de la dictature communiste. Il mérite, ne serait-ce que pour ça, le salut de son âme.

dimanche 22 avril 2007

Prédictions 2107

À quoi ressemblera le monde dans 100 ans? Jules Vernes, il y a un peu plus d'un siècle, avait vu juste dans plusieurs de ses prédictions. Cent ans après Jules Vernes, l'homme était sur la lune et naviguait 20 000 lieues sous les mers en sous-marin.
Tentons de voir aussi juste que Jules Vernes.
Prenons pour base de départ qu'il n'y a pas eu de guerre nucléaire ni d'extinction totale de l'humanité. Mettons que nous sommes encore quelques milliards d'humains sur terre.
Quelles seront les innovations technologiques?
Quelles seront les frontières géographiques?
Quelles seront les cultures dominantes, les religions, les idéologies à la mode du jour?
Jouons au devin.
Innovations technologiques? Le cure-dent électronique.
Frontières géographiques? Il n'y en a plus depuis la dernière grève des douaniers survenue en 2056. Plus personne ne veut être douanier depuis qu'une célèbre émission planétaire, Fucking Crazy, diffusée en hologrammes, a présenté sous un aspect ridicule Louis le douanier, un gros gras gavé de frites qui ne fait pas de gymnastique. Plus personne ne veut devenir un douanier et, du coup, les frontières sont abolies.
Cultures dominantes? Rien à foutre de toute la journée. La bouffe est gratuite et facilement produite à partir de tourbe génétiquement modifiée.
Religions? Il n'y en a plus. L'homme peut ainsi ne rien foutre de toute sa sainte journée. Et puis les robots travaillent pour la Commune. Seul inconvénient: l'homme doit faire au moins une heure d'exercice par jour sous peine d'emprisonnement. Il doit maintenant marcher, courir et faire bien plus de pirouettes que les religions n'en demandaient généralement à leurs prosélytes: agenouillements divers et signes de mains plus ou moins limités en termes de dépenses de calories.
Allez-y maintenant de vos prédictions!

samedi 21 avril 2007

Samedi pas d'écrire

J'écoute de la musique classique sur la chaîne culturelle de Radio-Canada tout en prenant un peu de soleil sur mon bras droit. Bref, je n'ai rien à écrire.

vendredi 20 avril 2007

Fin de semaine

Trois mots: fin de semaine. Les Français préfèrent dire week-end. L'expression québécoise est plus évocatrice du fait que le français n'est pas si menacé qu'on le croirait. Certains renifleurs de pets professionnels s'amusent depuis quelques années à prétendre que le français recule au Canada et au Québec. Je ne le crois pas. Je crois plutôt qu'il évolue. Trudeau a consolidé le fait français au Canada et Lévesque a consolidé le fait français au Québec. Nous pouvons vivre en français à Whitehorse, Peace River, Québec ou Labrador City. On est sûr d'entendre Radio-Canada dans ces 4 villes-là, à tout le moins.
On entendra des gens discuter en français dans toutes ces villes. Des enfants vont à l'école française pour y apprendre à écrire «luc et son chien fido» ou «fin de semaine». Je ne crois donc pas que les choses aillent si mal que les Kommissaires de la langue française le prétendent. Je crois même que les choses évoluent pour le mieux malgré les renifleurs de pets de la langue française, que le grand écrivain Mordecai Richler avaient bien raison de ridiculiser. Au fait, avez-vous lu Richler? Non? Avez-vous plutôt obéi aux diktats du Parti qui recommande de ne pas lire les livres impies du plus grand écrivain québécois du vingtième siècle, l'équivalent de notre Gogol pour les Russes?
C'est la fin de semaine. Il va faire beau. On passe des nuits polaires au sacre du printemps en moins de 48 heures. Il fait 20 C dehors. Le soleil est presque de plomb pour nos peaux devenues trop blanches. J'imagine que vous n'en avez rien à foutre de Mordecai Richler et des Kommissaires de la langue française. Vous avez raison. Au fond, toutes ces petites chicanes n'intéressent personne et c'est pourquoi le Québec fait encore partie du Canada. Quelle est la maxime des Québécois? «Foutez-moi la paix avec la politique!»
Bon. Je peux faire avec cette maxime, surtout quand c'est la fin de semaine qui commence.
Vive la fin de semaine, donc. Et laissons la politique pour plus tard...

jeudi 19 avril 2007

Quoi ? Le bonheur rend coi ?

Si, si - le bonheur rend coi! Ça fait deux jours qu'il fait soleil et je suis béat, bouche bée et motus cousu... Comme la misère, le malheur ou l'ennui sont plus propices à l'écriture... Écrire n'est pas vraiment un plaisir, à moins de ne pas savoir jouer d'un instrument de musique.

Écrire, c'est machinal, froid, presque du fonctionnariat. Williams S. Burroughs, auteur de Naked Lunch, se bornait à décrire le rôle de l'écrivain comme celui d'un type qui produit des rapports. Quelle différence y'a-t-il entre écrire des romans sur un dactylographe et écrire des rapports sur le même dactylographe? Ce sont les mêmes gestes, physiquement parlant, reliés à un endroit statique, comme un marécage, dans lequel on tente péniblement d'organiser ses idées... ou ses rapports. Naked Lunch est un livre bizarre qui a d'ailleurs inspiré le film éponyme de David Cronenberg, sorti sur les écrans en 1991. Je n'aime pas particulièrement Burroughs, tant du point de vue esthétique que philosophique. Cela manque de grandeur d'âme et cela rêvasse trop pour moi. Cependant, les paroles de notre pire ennemi peuvent résonner plus longtemps dans notre tête que les paroles de notre meilleur ami. Ma mémoire est ainsi faite qu'elle retient des éléments dont je me passerais bien de porter dans ma tête. Ces éléments finissent par m'habiter et je me mets à divaguer sur Naked Lunch... alors que c'est presque l'heure de prépare le lunch! Il est 17:37. Je dois aller nourrir mes p'tits oiseaux. Oubliez tout ce que je viens d'écrire. Rien de sérieux. Juste des digressions stupides pour tuer le temps avant de me lancer dans le souper.

Ciao!

Liens:
Naked Lunch, David Cronenberg, William S. Burroughs:


http://en.wikipedia.org/wiki/Naked_Lunch_(film
)


 

mercredi 18 avril 2007

Que dire de plus ?

On connaît maintenant l'identité du tireur fou qui a tué 33 personnes à Blacksburg, en Virginie. Que dire de plus ? Passons à autre chose - et vite !

mardi 17 avril 2007

Vive le pissenlit 2

J’ai terminé mon blogue sur une question à laquelle je me ferai un point d’honneur de répondre aujourd’hui.
Ce n’est pas une nouvelle. Le monde n’a rien à faire de cette affirmation : le pissenlit est ma fleur préférée… Il faut des tragédies, des pleurs et des grincements de dents pour faire une nouvelle. Ou bien une volonté faustienne de plonger tout un chacun dans une fournaise de glaives, pour parler politique plus ou moins calmement, entre deux brûlures et quelques coups d’épées.
C’est justement parce que ce n’est pas une nouvelle que j’ai envie de parler de ma fleur préférée, une fleur banale produite par un plant qui pousse comme du chiendent et qui est souvent considéré comme tel. Le pissenlit est ma fleur préférée pour toutes ses raisons, évidemment, mais aussi parce que c’est la première fleur du printemps que l’on puisse contempler dans les faubourgs ouvriers. Le pissenlit pousse n’importe où, dans la fente d’un trottoir ou sur un toit. Il ne lui suffit que d’un peu de sable et de poussière pour proliférer.
Bientôt, toutes les pelouses et tous les bouts de trottoirs seront jaunes de pissenlits. Et je vous avouerai, à regarder la température maussade d’aujourd’hui, que j’ai bien hâte!
Pour en savoir plus sur le pissenlit , un article sérieux de Lynn Jones traduit en français pour votre bon plaisir :


http://www.naturewatch.ca/francais/plantwatch/dandelion/Pissenlits_articles_02.pdf

lundi 16 avril 2007

Vive le pissenlit !

Le pissenlit est ma fleur préférée. Est-ce une nouvelle?

TUERIE À BLACKSBURG

ÉROSTRATE
J’ai déjà lu Sartre, à une autre époque. Je l’ai presque tout lu, sans rien y comprendre quand je rentrais dans ses traités philosophiques tels L’Être et le Néant, un impossible fatras de n’importe quoi écrit sous l’influence de psychotropes, comme me l’a dévoilé la biographie de Cohen-Solal .
Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas de Sartre. Mais je m’en voudrais de ne pas glisser un mot sur lui, d’autant plus que je vais lui piquer une de ses anecdotes, tirées d’Érostrate, une nouvelle figurant dans Le Mur, de Jean-Paul Sartre.
Savez-vous qui était Érostrate ? C’est le nom de celui qui a foutu le feu au temple d’Artémis à Éphèse, dans la nuit du 21 juillet de l’an 356 av. J.C. Le temple d’Artémis figurait au nombre des 7 merveilles du monde. Érostrate voulait se rendre célèbre en y mettant le feu. Il a réussi son pari face à l’Histoire avec un grand H, qui a retenu son nom de pyromane fou, et non pas celui de l’architecte du temple d’Artémis et encore moins celui des victimes mortes dans l’incendie.
Est-ce là la nature humaine que d’accorder toujours plus d’importance aux nihilistes que l’on en accorde aux créateurs de Beauté ? Je vous le demande.
ÉROSTRATISME À BLACKSBURG
Un tireur fou est entré dans une université à Blacksburg (East Virginia, USA) et a fait 20 morts. Le tireur est décédé.
Je ne me hasarderai pas à rejeter la faute sur la société ou sur George W. Bush. C’est d’abord et avant tout la faute d’un tireur fou … Cela tombe tellement sous le sens que je m’ étonne d’avoir à l’écrire. Pourtant, je vous préviens. Il y aura des tas de commentateurs pour reprendre cette histoire et l’assaisonner au goût de telle ou telle idéologie pourrie : comme si la vie trouvait toutes ses réponses dans le dernier programme du Parti ou dans le plus récent manuel de catéchisme.
Bien sûr, je ne conteste pas qu’il s’agit là d’une tragédie.
Que pouvons-nous faire pour éviter la reproduction de telles tragédies ? Interdire le port d’armes ? Bah! Un fou trouvera facilement des armes sur le marché noir. Ou bien il adaptera sa tuerie aux moyens dont il dispose.
On peut très bien réaliser le plus rapide génocide de l’histoire avec une simple machette, comme c’est arrivé au Rwanda.
L’important, c’est d’arrêter le Mal – ce Mal devant lequel j’avoue mon impuissance de libre-penseur de tradition rationaliste et empirique. Le Mal a vraiment une connotation métaphysique qui m’échappe.
Je salue les mânes des 20 victimes. Je leur souhaite une meilleure vie ailleurs, même si je doute qu’il y ait une vie après la mort.
Je souhaite que l’âme du tueur se dissolve à jamais dans ce néant dont elle n’aurait jamais dû être extirpée.
Je souhaite que l’on ne parle plus jamais de lui.
Pour en savoir un peu plus sur cette incompréhensible tuerie :


http://www.cyberpresse.ca/article/20070416/CPMONDE/70416069/6488/CPACTUALITES

Doit-on rouvrir la Constitution canadienne ?

La vie politique, au Québec, semble avoir été axée sur une seule question depuis plus de cent ans : la place des Catholiques, Canadiens-Français ou Québécois dans l’État canadien. Cette question a fini par étouffer toutes les autres, de sorte que le Québec, au fil des ans, s’est cloisonné dans un chauvinisme maussade dans lequel ne se reconnaissent qu’une poignée d’activistes déconnectés de leur époque et des nécessités qui s’y rattachent. On a élevé le ressentiment au rang des vertus pour faciliter le triomphe de cette Grande Idée. Les Anglais, tout comme les Juifs à une autre époque, ont été et sont encore caricaturés de manière ignoble dans nos romans, nos livres d’histoire et, bien sûr, nos émissions de radio ou de télévision. Le mythe du méchant Anglais nous poursuit et prouve, hors de tout doute, que le nationalisme est une idéologie rétrograde, revancharde et dangereuse pour l’harmonie relative dans laquelle nous vivons. Si le pays allait bien, il ferait tout pour que cela aille mal, tout comme Les Possédés du roman de Dostoïevski. L’important, ce n’est pas tant les idées qu’ils brandissent. L’important, c’est de prendre le pouvoir, les pleins pouvoirs, pour punir ces imbéciles de Québécois de ne pas savoir voter du bon bord lors des référendums… Je ne peux pas m’empêcher de voir triompher « l’homme du ressentiment » dont parlait Nietzsche quand j’entends les péquistes et autres gauchistes solitaires déclarer que le peuple ne les mérite pas… Et ce ne sont pas des gens sans éducation qui disent ça, bien au contraire.

Cette forme de militantisme à la sauce soviétique a fini par lasser René Lévesque et Lucien Bouchard. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont quitté le navire pour laisser aux mutins tout le loisir de plonger les Québécois dans des discours creux qui sentent l’obéissance servile à une idéologie dépassée qui a fait ses preuves d’incompétence.

Doit-on ouvrir la constitution ? Non, pas maintenant. Ce que nous devons ouvrir, ce sont les fenêtres. Ça pue encore au Québec. Ça sent encore le moisi et le renfermé.

dimanche 15 avril 2007

La température

Le sujet de conversation préféré des Québécois est l'hiver, quand il tarde à venir, comme c'était le cas en janvier, ou quand il s'attarde trop longtemps, comme c'est présentement le cas à la mi-avril. Demain, nous serons le 16 avril et les bulletins météorologiques annoncent tous des chutes de neige abondantes.

J'ai vu pire. J'ai survécu à Labrador City. Certaines nuits de juillet, le mercure descendait sous la barre de zéro. La température était généralement humide et froide, un vrai climat inhospitalier, avec des tas de moustiques qui veulent vous sucer le sang jusqu'à plus soif. Pas étonnant que ce soit le dernier endroit à avoir été cartographié sur la planète, bien après les jungles africaines et les steppes de la Sibérie. Les explorateurs crevaient au bout de leur sang, tellement il y a de moustiques, et je vous jure que je ne fais pas de blagues.

À ce sujet, je vous invite à mieux connaître Mina Hubbard, la femme de l'explorateur du Labrador qui s'est elle-même fait exploratrice pour se porter à la rescousse de son mari, mort de faim, dévorer par les moustiques. Tiens, allez-voir ça:


http://www.heritage.nf.ca/exploration/18_19c_nf.html#hubbard


 

Ça y est!

Je viens d'avoir une illumination, ce que les bouddhistes appellent un satori je crois. Je viens de comprendre comment fontionne Blogger, pour l'hébergement de mon blogue. C'est toute une découverte, croyez-moi. Jusqu'à maintenant, je me contentais d'exporter péniblement vers Geocities mes textes montés avec le logiciel FrontPage. C'était mieux que rien, mais c'était hasardeux, flou, pas très clair. Avec Blogger, les images sont claires et je ne me casse plus la tête pour les mises à jour de mon site. Je peux être n'importe où dans le monde et modifier facilement mon blogue, ce qui représente un très grand avantage.

Il ne me reste plus qu'à comprendre une ou deux options supplémentaires et j'aurai presque fait le tour du problème.

Quoi qu'il en soit, je me sens férocement en forme pour bloguer!

L'ombre de Duplessis

L'ombre de Duplessis plane encore sur la province. Comme je suis de Trois-Rivières, le comté où Duplessis se faisait élire en lançant des poignées de dix cents dans la cour du Séminaire St-Joseph, je me dois d'apporter quelques précisions sur le personnage que des esprits mal avisés veulent aujourd'hui encenser.
Il s'en trouve aussi en Italie pour dire que Mussolini, tout compte fait, ce n'était pas si pire que ça... Duplessis, d'ailleurs, avait une photo de Mussolini affichée sur le mur de son bureau de comté, dans les années '30. C'est là qu'il puisait son inspiration. Et c'est chez ce même Duplessis, le pire démagogue et la pire pourriture anti-syndicale que le Québec ait eue pour Premier Ministre, que certains puisent la leur, de nos jours, pour se donner un peu de frissons. Quelle farce!

Plus de science SVP !

On parle beaucoup trop de politique ou de religion dans les médias québécois. Il est rare que l'on tombe sur un article comme celui-ci:


http://www.ledevoir.com/2007/04/14/139470.html


 

Il s'agit d'un article de Pauline Gravel, publié dans Le Devoir. «Einstein s'est-il trompé?» Sous ce titre raccolleur, l'article vulgarise bien les récents développements dans le monde de la physique. Évidemment, ça n'intéresse personne...

Pourtant, c'est tout à fait passionnant. Plus on plonge dans la physique moderne, ne serait-ce qu'en parfait dilettante, plus on constate qu'il y a presque autant de questions à résoudre qu'il y a 3 millénaires, à l'époque du premier philosophe grec, Thalès de Milet. Thalès aussi se demandait quels étaient les fondements de l'univers, par la seule force de l'observation et de la réflexion.

Ce qu'il y a de passionnant avec la physique, c'est que bon nombre de questions, justement, demeurent en suspens. Peut-être que nous ne connaissons et ne connaîtrons jamais plus qu'un quart de poil de cul de la réalité physique. Pourtant, j'encourage ces pauvres diables qui multiplient les équations et jonglent avec les logarithmes de l'aube jusqu'au soir pour nous en apprendre plus sur l'infini avec des moyens très rudimentaires.

samedi 14 avril 2007

De l'inconvénient d'être autodidacte

J'aurais tout aussi bien pu intituler ce texte «De l'avantage d'être autodidacte» puisqu'il y a du bon et du mauvais en toutes choses. Commençons donc par l'avantage: on apprend mieux par soi-même ce que personne ne veut nous apprendre. L'inconvénient, quant à lui, repose sur la somme de conneries à se farcir avant de se rendre droit au but.

Par exemple: je ne connais pas très bien le langage html. C'est un inconvénient pour bloguer, créer des liens hypertextes, etc. Comme je suis un peu futé, je contourne le problème en passant par FrontPage, qui offre, en plus de l'aperçu, les codes html. Je fais ma mise en page avec FrontPage, j'insère mes liens hypertextes et tout le reste, puis je colle le script html ici. Le problème, c'est que j'ai dû saboter quelque chose dans le transfert vers blogger, comme si Google avait une dent contre les programmes de Bill Gates. Come on, la gang, l'Internet est à tout le monde ! Je suis sûr que vous ne ferez pas faillite.

Les épinards sont en baisse !



Baisse



Voilà tout un sujet d'actualité: la vente des épinards est en baisse.

Le public a encore peur de mourir empoisonné suite aux quatre morts survenus aux États-Unis en raison d'infection par la bactérie E-Coli, suite à l'ingestion d'épinards contaminés. Du coup, plus personne ne se prend pour Popeye et veut aller trouver sa force ailleurs, dans le tofu ou le jambon.

Personnellement, j'adore les épinards. Et je n'ai pas vu les prix baissés pour autant au supermarché...

Une bonne manière de savourer les épinards, la seule manière en fait, est de les rincer à l'eau et de les faire bouillir ensuite à feu élevé, dans un chaudron, sans ajouter d'eau. L'eau s'extirpe des épinards, une eau verte, amère, que vous pourrez jeter vers la fin de la cuisson pour ne garder que les épinards, auxquels vous ajoutez bien sûr une ou deux noix de beurre, selon votre foie, et un peu de sel, au goût. C'est tout à fait délicieux de cette façon et, encore une fois, c'est ma blonde qui m'a appris cette manière d'apprêter les épinards.

Quand j'étais adolescent, j'achetais souvent des épinards en boîte Popeye, parce que je croyais en toute innocence qu'il devait y avoir du vrai dans l'idée d'acquérir une force surhumaine en mangeant des épinards, comme Borgne le marin, alias Popeye The Sailor Man... Le fait est que j'ai une force surhumaine. Il y a peut-être du vrai là-dedans. Je lève des tables et des réfrigérateurs d'une main. Franchement, vivent les épinards!

Gosses de riches

On trouve principalement des gosses de riches en haut de l'organigramme, dans presque tous les partis politiques du Québec, à Gauche Solidaire, au PLQ, au PQ, à l'ADQ: partout! Même chez les staliniens orthodoxes, ce sont souvent des gosses de riches qui prennent le devant de la scène. Les gens de la plèbe sont souvent relégués à des rôles subalternes. Money talks ...

Ce que je penses des élections provinciales du 26 mars? Trois mots: gosses de riches.

Les gosses de riches sont encore là pour dire aux autres de faire ce qu'ils ne voudraient pas faire eux-mêmes. C'est ça, l'art de gouverner, art qui se maquille sous les traits de la chose publique, la démocratie, ce machin pour gosses de riches qui ont gagné des concours d'art oratoire et vendu des tas de billets lors des brunchs-bénéfice du Parti. C'est en faisant cuire des fèves au lard que l'on apprend à gouverner le Québec: ça ne demande pas plus d'expérience que ça pour devenir député. S'il bégaie, il n'aura qu'à jouer au député d'arrière-banc, une meneuse de claques du Parti qui applaudit sur commande et s'endort aussitôt que la caméra n'est plus braquée sur (elle ou) lui.

Voilà que je m'emporte contre les gosses de riches, au risque de sombrer dans la plus mesquine démagogie qui soit. Mettons que je me donne le beau rôle que de critiquer ainsi les gosses de riches puisque je n'en suis pas un. Que l'on me pardonne, cela dit, de ne pas me reconnaître facilement dans la composition de l'Assemblée Nationale. C'est pas de ma faute si l'on n'y trouve que des gosses de riches...

vendredi 13 avril 2007

Les gérants d'estrade

Je ne veux certainement pas devenir un gérant d'estrade, même si la tentation en forte. Si je me foutais tant que ça de livrer ou non mes opinions sur tout et rien je ne jouerais pas au gérant d'estrade, comme je le fais en ce moment même, à critiquer sur mon blogue les... gérants d'estrade!

J'en trouve des tas, sur le net comme ailleurs, qui sans sortir le bout du nez de chez eux se sentent en possession de toutes les réponses sur les choses qu'ils ignorent tout à fait. «Le gouvernement devrait faire ceci ou cela», déclare un imbécile qui passe son temps à se péter les boutons dans le miroir. «La société devrait te donner un logement gratuit, changer ta couche et te nourrir au filet mignon trois fois par jour», déclare tel autre intellectuel au goût du jour, qui lui aussi se pète des boutons dans le miroir.

Alors, je dois faire preuve de prudence.

Je pourrais moi aussi passer pour un con.

Cela dit, que devrait faire le gouvernement?

Franchement, je n'en sais rien.

Et je me demande si la solution est vraiment de ce côté.

Et je me demande pourquoi faudrait-il une solution.

y a-t-il vraiment un problème?

Irions-nous mêmes jusqu'à s'inventer des problèmes, pour passer le temps à les solutionner?

Cela mérite mûre réflexion.

Pour le moment, j'irai écouté le film poche qui joue en ce moment sur le canal Historia, un western quelconque avec les chansons de Leonard Cohen traduites en français pour je ne sais quelle raison ignoble et laide.

OUVRONS UNE PARENTHÈSE...

J'écoutais il y a quelques jours une émission de télévision importée de France où l'on voyait Charlebois en train de chanter J'taime comme un fou dans un rasoir qui lui tenait lieu de micro. La télévision française est vraiment nulle dans son aspect musical. Au Québec, il y a toujours de vrais musiciens pendant les émissions de variétés. Nos chanteurs n'ont pas à faire semblant de chanter sur un air qui résonne faux comme une vieille boîte de conserve. Ce faisant, ils ont l'air moins cons. Pas étonnant qu'ils percent sur la scène internationale, puisqu'ils ont suivi la voie américaine, une certaine manière de sentir les choses qui laisse le talent s'exprimer librement.

L'Histoire avec un grand H

Nous sommes en quelque sorte prisonniers des conceptions du monde que nous pouvons nous faire. Si nous nous croyons en enfer, nous y sommes vraiment, même si les faits pouvaient corroborer le contraire pour tout être humain normalement constitué.

La conception du monde, selon l'historien moyen, rejoint celle de tous les chercheurs et intellectuels moyens de l'Occident. L'histoire humaine, à leurs yeux, repose essentiellement sur ceux qui exercent le pouvoir politique. Tous les autres, savants, artistes, bons diables et clowns, ne sont que des éléments de décor, qu'une part négligeable de l'Histoire avec un grand H.

L'Histoire est essentiellement constituée de biographies de Grands Hommes particulièrement violents, sanguinaires, cruels ou inhumains: César, Napoléon, Hitler, Staline, Mao...

On passe des années scolaires à nous enseigner les mille et un aspects d'une Histoire centrée sur l'histoire de la violence. Bien sûr, l'évolution vers la paix, le bonheur et la sérénité sont des phénomènes moins intéressants pour que l'on s'y intéresse. L'histoire de la médecine, à mon sens, est plus importante à enseigner aux enfants que l'histoire à la sauce Jules César... Nous avons besoin de médecins. Nous n'avons pas besoin de tueurs en série sanctifiés par telle ou telle idéologie stupide.

Le jazzman afro-américain Sun Ra disait «His Story (NDLR: History) is not my story»: son histoire, ce n'est pas la mienne. C'est une belle devise. L'histoire selon tel ou tel professeur, membre de tel ou tel parti politique, ce ne peut pas être mon histoire. C'est nécessairement la sienne et tout me porte à croire qu'il regarde cette histoire par le petit bout de la lorgnette.

Face à la vie humaine et à l'histoire en général, il me semble qu'il serait fort louable d'adopter le point de vue de Sirius, de se mettre dans la peau de Micromégas, cet extra-terrestre né de la plume de Voltaire, pour qui la terre n'est pas une planète si exceptionnelle. Pour Micromégas nos beaux esprits ne sont souvent que des ignorants vaniteux bourrés de préjugés et de superstitions.

mardi 10 avril 2007

Que se passe-t-il ?

Il y a des matins où j'ai vraiment l'impression qu'il ne se passe rien dans les médias. Bien sûr, il se produit toujours quelque sale affaire en quelque endroit dans le monde. Nous n'avons jamais à chercher longtemps. Il y a bien une guerre ou une famine, ça et là, qui mériterait une indignation bien méritée.
Cependant, comme disent les Alcooliques Anonymes: trop c'est comme pas assez... À force de nous montrer des gens s'étriper, peut-être que nous finissons par devenir insensibles aux tueries et autres tragédies humaines.
La coupe est pleine et plus rien nous ne sommes plus capables d’en boire. Il faut marquer une pause de poésie et de beauté, quelques instants, le temps de revenir vers plus de mansuétude envers ces causes en quête de super-activistes, rôle que je ne joue pas toujours très bien, je m'en confesse.
Bref, il se passe toujours quelque chose dans le monde. Cependant, je me permettrai de vivre aujourd'hui comme si tout allait bien, comme si les tragédies n'étaient somme toute qu'un poil de nez dans cet océan de milliards de vies humaines qui, aujourd'hui, ont fait comme si de rien n’était, loin du bruit et de l’agitation des médias.

lundi 9 avril 2007

La pizza de l'emploi

Tiens. J'ai modifié un peu les options de mon blogue. Il ne me reste qu'à y mettre des images. Cela viendra. Soyons patients.
Bon, c'est le moment de commenter l'actualité.
J'ai reçu dans mon publi-sac un tract intitulé «La pizza de l'emploi». Le tract a été produit par un groupe communautaire qui vise à «favoriser la réinsertion sociale» des personnes en perte de revenus, comme l'on dit dans le jargon des brigades rouges marxistes-léninistes. Autrement dit, on laisse entre les mains de petits communistes de salon le soin de montrer à un pauvre type l'art de rédiger un cv ou bien l'art de ne pas se décrotter le nez pendant une entrevue. Pour la pizza de l'emploi, avec pour ingrédients des techniques d'entrevue et l'art de rédiger un cv (sic!), on recherche des paumés, des pauvres types, des analphabètes et des cons comme des manches. C'est presque insultant pour ces pauvres diables de passer par la pizza de l'emploi pour se trouver une job... Vous croyez qu'un employeur va les prendre au sérieux, ces chômeurs avec lesquels s'amusent des fonctionnaires ex-maoïstes d'une autre époque qui ne savent produire que des conneries, du genre «La pizza de l'emploi»?

-Quelle est votre formation monsieur?

-J'ai suivi la formation «La pizza de l'emploi», m'sieur.

-Nous n'allons rappeler que le candidat qui sera choisi. Si nous ne vous avons pas rappelé d'ici 11 h 00 du matin, lundi prochain, c'est que votre candidature n'aura pas été retenue.


Bye, bye, mon homme. Retourne voir tes totos de la pizza de l'emploi...

La vérité est cruelle et, oui, elle choque.

Guitare ou boîte à cigares ?

Je viens de découvrir un site très intéressant à propos d'un luthier montréalais qui fabrique des guitares avec des boîtes de cigare, comme le faisaient les proto-bluesmen, autour de 1840. Voici l'adresse du site: http://daddy-mojo.com/

Ce sont, de plus, de magnifiques objets d'art. Il est clair que j'en veux une, coûte que coûte. (175 dollars... C'est pas cher pour un travail fait à la main.)

Et maintenant je fais quoi?

Mon premier message est lancé dans le cyber-espace. Et maintenant, je fais quoi? J'attends qu'on me réplique? Je provoque un débat sur un thème? Je livre simplement mes pensées du moment? Le choix sera difficile, puisque je cherche autant que tout autre à épater la galerie, tendance naturelle que je combats âprement en développant le goût à rire de moi-même.

Pour ceux qui se demandent quelle est mon allégeance politique, permettez-moi tout de suite de vous décevoir: je n'en ai pas.

La vie est trop complexe pour n'appliquer qu'une seule solution à des problèmes multiples. On ne peut pas toujours trancher le noeud gordien, comme Alexandre le Grand le fit, d'un coup net, au fil de l'épée. La légende prétendait que celui qui dénouerait le noeud s'emparerait de la ville. Alexandre a solutionné le problème haut l'épée. Mais s'il avait à désamorcer une bombe, parions que son épée lui serait d'aucun secours, comme sont d'aucun secours les solutions passées pour des problèmes d'aujourd'hui. Le monde change. Comme disait le philosophe Héraclite, on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau.

La politique partisane, c'est trancher le noeud gordien, tout le temps, sans réfléchir à la bombe qui pourrait exploser tout au bout. La limite de l'action politique, c'est le consensus. Si nous ne voulons pas de consensus, ne souhaitons-nous pas plonger le pays dans la guerre civile aux noms de vagues idéaux qui, demain, seront tournés au ridicule, comme tous les idéaux passés et à venir?

La vraie politique, la politique directe, c'est prendre la parole, simplement, pour ne pas laisser aux politiciens professionnels le loisir d'occuper tout le discours associé aux affaires publiques.

Bon, j'ai assez réfléchi pour ce matin. Je vais aller jouer un peu de guitare.

J'ouvre mon blogue

Ça y est. J'ouvre mon blogue sur Blogger avec le sentiment qu'il me reste encore beaucoup à apprendre. Rien n'est plus désolant, en effet, que de s'inscrire ça et là pour bénéficier, en bout de ligne, d'un petit espace de parole afin de ne pas mourir asphyxié par mes propres états d'âme.

Je m'appelle Gaétan Bouchard. Je suis un artiste multidisciplinaire de Trois-Rivières. Je frôle la quarantaine. Des extraits de mes oeuvres sont disponibles ici: http://www.geocities.com/jemappellegaetan/
SIMPLEMENT

Ce blogue est insidieusement baptisé «Simplement», en référence à une émission de radio éponyme que j'animais il y a quelques années sur les ondes de Radio Basse-Ville, à Québec.

Je m'efforcerai, simplement, de raconter tout ce que j'ignore avec la désinvolture d'un «p'tit Jos Connaissant». On dit par chez-nous pour nous moquer de ceux qui prétendent tout savoir et qui, manifestement, ne connaissent rien: «C'est un p'tit Jos Connaissant, un docteur Laplote...» Bref, c'est un imbécile. Ce que je suis parfois, comme plusieurs d'entre nous, bien que je ne me serve pas du poids écrasant du nombre pour justifier mes imbécillités du moment. Je suis le seul responsable de ma bêtise et j'en veux à quiconque nourrit du ressentiment, une attitude qui me semble invertébrée. (Il faudra bien que je revienne sur le sujet. J'ai beaucoup de ressentiment envers ceux qui vivent de ressentiments!)

Il ne manque certes pas de donneurs de leçons sur cette terre un peu stérile en matière d'art de vivre. Il s'en trouvera des milliers pour vous dire de faire ceci ou cela. Et moi, je prie les rivières et les forêts, en parfait animiste que je suis, parfaitement métissé d'Algonquin/Anishnabé et de Français, eh bien je les prie de ne pas me laisser sombrer dans cette manie stupide qui consiste à apprendre aux autres ce que j'ignore sur moi-même. Bref, ne sois pas con mon gros Gaétan, tu es en public, et peut-être qu'on te lit, en ce moment-même. Avec la malchance que j'ai, ma bêtise fera le tour de la ville, de la province, du pays, du continent, du monde... J'en ai déjà le vertige!

J'espère seulement que les Suisses ont le sens de l'humour, car je ne parlerai pas d'eux souvent, d'autant plus que je ne connais aucun Suisse.

Bonne journée !