mardi 30 août 2011

SIMPLEMENT GAÉTAN


Trois-Rivières, le 30 août 2011

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

SIMPLEMENT GAÉTAN

L'artiste-peintre Gaétan Bouchard présente une nouvelle exposition de ses tableaux à Trois-Rivières. C'est au café-galerie de la boulangerie artisanale Le Panetier, située au 995 de la rue Saint-Prosper à Trois-Rivières. L'exposition se tiendra du 30 août au 25 octobre 2011.

-30-

Source:
Gaétan Bouchard
bouchard.gaetan@gmail.com

Galerie d'art virtuelle de Gaétan:
https://picasaweb.google.com/bouchard.gaetan/MESTOILES#


jeudi 25 août 2011

Pause santé

Pardonnez mon silence des derniers jours, chers amis lecteurs et lectrices. Mes vacances sont sacrées. Toute ma routine s'est évaporée. Je vagabonde. Je contemple la nature. Je remplis mes piles. Je délaisse mon blogue quelques jours pour être frais et dispos pour la rentrée.

Je prépare par ailleurs ma prochaine exposition. C'est dans un café-galerie de Trois-Rivières. L'installation est prévue pour mardi prochain.

À bientôt!

vendredi 19 août 2011

Du temps de la première vague d'immigration européenne

Cela faisait des mois que Makwa, surnommé Grandes-Palettes par les Anciens et Anciennes, s'ennuyait de revoir des fleurs. Des mois qu'ils pagayaient, lui et sa tribu dite des Vrais Humains, tout le long de la banquise qui s'étirait à cette époque entre le Vieux et le Nouveau Monde. Et là, des fleurs, il y en avait à pleines brassées.

C'était le solstice d'été. Makwa et les siens étaient enfin sur la terre ferme et parfumée.

Le Nouveau Monde commençait à cette époque dans le secteur qui de nos jours s'appelle la Virginie, comme par hasard. Une terre vierge, virginale, comme le suggère le nom Virginia laissé par la deuxième vague d'immigration européenne.

Makwa, alias Grandes-Palettes, était de la première vague. Lui et les siens ouvraient les chemins, marchant dans des sentiers qui n'avaient jamais été empruntés par quelque humain que ce soit. Ils seraient les premiers hommes à fouler le sol de cette terre récemment libérée des glaciers où la végétation gagnait du terrain.

Ils appelèrent cette terre l'Île de Mikinak, c'est-à-dire l'Île de la Tortue. Et ils s'inventèrent assez tôt des légendes à ce sujet tout en se faisant cuire de gros steaks de caribous sur le feu. Dans la tribu de Makwa, ce n'est pas l'imagination qui faisait défaut. Tout le monde était artiste. Tout le monde chantait ou bien jouait du tambour. Ce n'était certes pas des gens moroses ou bien indifférents. La vie valait la peine d'être vécue à cette époque heureusement préhistorique.

Les grandes palettes de Makwa cherchaient toujours à se faire aller pour raconter des aventures inénarrables, comme la fois où le chamane de la tribu avait failli mourir gelé après s'être stupidement endormi dans le fond de son canot qui prenait l'eau. On avait bouché le trou du canot avec de la résine d'épinettes, le lendemain, comme l'avait enseigné Namok, alias Vieux Renard. Et le vieux chamane avait bien failli mourir en répétant toujours le mot «viande» pendant sa fièvre. D'où l'hilarité générale de la tribu, ce jour-là, à manger de la viande de caribou, au terme d'une longue expédition vers nulle part, là où personne n'était encore passée...

Personne? Hum... Makwa et les autres ne le savaient pas, mais on les observait, secrètement. D'autres humains venus de la côte Ouest de l'Île de Mikinak, avec des yeux un peu plus bridés, les regardaient manger de la viande de caribou tout en se demandant sans doute ce qu'ils faisaient là...

Ils allèrent donc les voir. Makwa et les siens furent surpris mais surtout heureux de constater qu'ils n'étaient pas seuls au monde. Alors ils partagèrent le caribou. Puis les invités décidèrent de demeurer avec cette bande-là, puisqu'ils étaient eux-mêmes un peu perdus. Ils s'appelèrent les Vrais Humains, tout simplement, comme tous les autres clans du monde connu. Leur but était de vivre en harmonie avec les ressources qu'ils trouvaient ça et là, au hasard de leurs longs voyages pour trouver de quoi nourrir tout un chacun.

Ils ne se cassaient pas trop la tête.

Et Makwa Grandes-Palettes racontait toutes sortes de niaiseries qui lui passaient par la tête, parce qu'il n'y avait pas de télévision ou d'Internet dans ce temps-là.

jeudi 18 août 2011

Jimmy Bob Labonté quelque part dans la Voie Lactée

Il est tout naturel de péter les plombs en ville. C'est une conséquence naturelle de cette vie artificielle dans laquelle l'humain se sent lui aussi comme un singe en cage. L'homme comme le singe sont conçus pour la liberté. À moins que l'homme ne soit l'ultime mammifère qui puisse supporter, comme le rat,  toutes les conditions. Remarquez qu'on n'a pas à chercher de midi à quatorze heures. Il ne suffit que de trouver un exemple, le premier que nous ayions à portée de main.

Pour cette fois, nous nous servirons de Jimmy Bob Labonté, un gars qui n'a jamais rien vu d'autre que la ville et qui est blême comme une pinte de lait. Son métier? C'est un jobber. Un gars qui fait et ferait n'importe quoi pour remplir son garde-manger, comme à peu près tout le monde. Il survit aux crises économiques et aux périodes de chômage en poussant des barouettes ou bien en pelletant des trous, légal ou bien au noir, comme ça lui adonne.

Jimmy Bob doit bien avoir quarante-neuf ans. Sinon cinquante. Personne ne sait sa date de fête, sinon sa mère qui est d'ailleurs morte et enterrée.

Jimmy Bob ne s'enlève pas vraiment les poils de nez qui dépassent et ses sourcils ont un air plus chaotique que broussailleux, avec de longs poils de quatre pouces qui jaillissent ça et là, comme du chiendent. Il n'est pas marié, a peut-être des enfants et il boit tout l'argent qu'il reçoit avant même que de l'avoir gagné. Il perd ses boulots toujours de la même façon. Un matin Jimmy Bob rentre au travail encore sur les effets de sa cuite de la veille. On le retrouve endormi en quelques lieux insolites, pendant la job, saoul mort. Et on le crisse dehors.

Ce matin-là, justement, Jimmy Bob Labonté s'était fait mettre dehors de sa job parce qu'on l'avait retrouvé tout nu dans les toilettes avec ses shorts sur la tête pour une raison tout à fait mystérieuse. Évidemment, Jimmy Bob était paqueté. Il s'était claqué de la baboche et de la bibine suffisamment pour lui faire perdre la carte. Et pour les shorts sur la tête, pas moyen de savoir pourquoi.

Comme il se retrouva sur le trottoir, une fois de plus, il résolut de dormir un brin sous un sapin, le temps de dessoûler. Puis, au bout de son somme, Jimmy Bob prit le parti de marcher, marcher et marcher encore.

Quelque chose le poussait à marcher.

Donc, il marcha.

Et il marcha encore.

Puis bientôt il n'y eut plus de route..

Ni de voiture.

Ni de maison.

Jimmy Bob s'était rendu pour la première fois de sa vie bien au-delà des limites de son monde connu.

La nuit était claire et sans nuages.

Les étoiles brillaient au firmament, comme jamais Jimmy Bob n'en avait vu briller auparavant.

En ville, il y en avait dix ou trente dans le ciel par beau temps.

Mais ici, aux limites du monde connu, il y en avait des milliards et des milliards.

Jimmy Bob tomba à genoux, au beau milieu de la forêt, éclairé par la Voie Lactée.

-Ouin ben j'commence à avoir mal aux pieds moé-là! qu'il dit en son for intérieur.

Jimmy Bob Labonté retira ses chaussures puis ses chaussettes.

Et il contempla le ciel étoilé en buvant l'eau du ruisseau qui semblait potable et dépourvue de carcasses d'animaux.

La morale de l'histoire? Pourquoi faudrait-il qu'il y en ait une, hein?

C'était la légende bien ordinaire de Jimmy Bob Labonté quelque part dans la Voie Lactée.

mercredi 17 août 2011

La légende de Wabasso, alias Lapin-Blanc

Je vais vous raconter de mémoire l'histoire de l'un de mes ancêtres. Il s'appelait Wabasso, alias Lapin-Blanc, pour une raison qui m'échappe tout à fait. C'était un gros et solide Micmac avec peu de graisse sur les abdominaux. Il vivait en Gaspésie, du temps de l'arrivée des conquistadores européens. Un beau jour, ils sont venus planter une croix devant son wigwam, sans lui demander quelque permission que ce soit. Wabasso, bon prince, les a accueillis, nourris, gâtés comme l'exigent les lois universelles de l'hospitalité.

Puis il a fait commerce avec eux, comme l'exigent les lois universelles des relations humaines. Wabasso trouvait que les Européens étaient des gens bien misérables.

-S'ils étaient si riches chez-eux, ils ne traverseraient pas la mer pour venir ici, au bout du monde, à travailler nuit et jour pour emporter de la morue, rien que de la morue, comme s'il n'y avait que la morue...  Il faut qu'ils soient bien pauvres pour manger toujours la même chose... Moi, quand je veux de la morue je vais en prendre et le lendemain je passe à autre chose... Et puis ils échangent des chaudrons et des fusils contre les vieilles fourrures de castor qui servent de langes pour nos bébés... Ils ont chié et pissé dedans et les Visages Pâles s'en font des chapeaux... Et ils portent tous ces chapeaux, là-bas, et mangent seulement de la morue séchée tellement ils n'ont rien... Vraiment, ce sont les gens les plus pauvres du monde... Ils m'inspirent de la pitié. Voilà pourquoi je pense que c'est de notre devoir de les aider... Autrement, ils crèveront tous comme des chiens un jour ou l'autre... Pauvres gens! Oui... Pauvres gens... Kitché Manitou m'est témoin qu'ils feraient mieux d'apprendre à chasser au lieu de planter des croix stupides partout et de travailler comme des esclaves toute la journée, sans regarder la nature, le soleil, les étoiles... Brrr... En plus qu'ils portent des chapeaux de castor qui ont trempé dans nos excréments! Pouah! Ils n'ont vraiment pas de dignité... Ils n'ont vraiment pas de vie... Il faut les aider, je vous dis... Kwey, kwey tout le monde... Faut que je retourne aux bleuets... Je ne passerai pas la journée à les regarder travailler à piler de la morue comme des imbéciles...

Et Wabasso s'enfonça dans la forêt pour aller cueillir des bleuets.

L'air du mois des bleuets était frais et vivifiant.

On prévoyait un grand pow-wow pour la pleine lune.

Les Visages Pâles apporteraient de l'alcool, quelque chose de pas mal plus fort que le thé du Labrador et qui te fait danser comme un malade.

Tout un party en prévision pour mon ancêtre Wabasso, alias Lapin-Blanc, un Micmac sans graisse après les abdominaux qui vivait en Gaspésie du temps de l'arrivée des conquistadores.

C'est du moins ce que l'on se raconte entre nous, entre Sauvages, quand on brasse le feu avec des bouts de branches dans le bois.

mardi 16 août 2011

À propos de mes visages verts... ou bien de l'art et de l'ophtalmologie... le titre que vous voudrez, tiens...

Saint-Exupéry avait beau dire que l'essentiel est invisible pour les yeux que le monde visible ne s'efface pas pour autant.

Et c'est ce monde visible que l'artiste essaie d'interpréter tant par les arts visuels que par l'écriture, voire la musique.

La Symphonie pastorale de Beethoven est une oeuvre visuelle. Comme le Sacre du printemps de Stavinsky. On entend ça et on voit la nature en action. C'est voulu comme ça, bien sûr. Ce qui fait qu'ils étaient de grands musiciens et pas des grands navets.

Cela dit, rien n'explique pourquoi je peignais tous les visages en vert hier sur mon tableau...

Ceux qui me connaissent le savent déjà: je suis daltonien. J'obtiens zéro sur seize pour la perception du vert avec le fameux test des couleurs. Ce qui fait que je ne vois pas le vert, que je ne le verrai jamais, et que je dois lire sur mes pots de couleurs quand je peinds des arbres ou bien des extra-terrestres. Si j'oublie de lire sur les pots, comme ça ne m'arrive heureusement pas trop souvent, eh bien je confonds le vert tendre avec la couleur chair. Et voilà que je barbouille les visages en vert, avec minutie, jusqu'à ce que ma blonde me demande pourquoi tous les visages sont verts...

Ensuite, c'est l'abîme. Je doute de moi. Je me dis que je ne serai jamais qu'un cordonnier mal chaussé, ou bien un sourd qui joue de la musique, un nul à chier, ce que vous voulez. Puis le lendemain, narcissisme oblige, je ne me trouve pas plus mal qu'avant l'épisode des visages verts. Je me trouve des tas de raisons pour continuer à peindre. Premièrement, j'aime ça. Et deuxièmement, cela me regarde.

Paul Gauguin m'aide à surmonter mon affection de l'oeil. Il était lui aussi daltonien. Ce qui fait que j'ai l'impression de jouer dans les mêmes palettes de couleurs, inconsciemment, ou sciemment, oh et puis je ne sais plus... Ce que je sais, c'est que moi et mon ami Gauguin utilisons les mêmes jaunes, les mêmes bleus et les mêmes rouges. Pas parce que je suis allé à Tahiti. Mais parce que nous sommes daltoniens...

Je triche avec la peinture. Si je vous montrais vraiment ce que je vois, l'herbe serait rouge vive ou brune caca d'oie. Le ciel serait toujours bleu vif. Le soleil, jaune vif. Les visages? Vert tendre...

Même que si je trouvais des couleurs encore plus fluos, ce serait plus près de ce que mes yeux perçoivent.

Je peux bien être «original». Imaginez ce que je vois. Tout est fluorescent et sans aucune trace de vert.

Je m'efforce de représenter une vision normale des choses avec des yeux qui ne voient pas le vert et ne le verront jamais.

C'est ce qui m'incite plus que tout à peindre en couleurs: ce constant défi de représenter ma vraie vision intérieure, une vision où le vert est abstrait, littéraire, écrit sur les petits pots...



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Votre digestif:

Un site sur l'art et l'ophtalmologie pour ceux et celles que ça peut intéresser.

lundi 15 août 2011

La nature est un temple de vivants piliers qui se promènent dans une forêt de symboles (Baudelaire, de mémoire)

Ce matin, si j'étais digne, je dénoncerais avec force la dictature syrienne qui tire sur son propre peuple. Je le ferai, je le jure. Je ne prends certainement pas la chose à la légère.

Mais la vie m'entraîne aussi vers d'autres sentiers qui ne me semblent pas moins révolutionnaires et porteurs d'espoir. Encore faut-il y en avoir une illusion passagère matérialisée.

Baudelaire disait substantiellement de la nature qu'elle était un temple où de vivants piliers se promènent dans une forêt de symboles... C'est le lieu commun que j'ai retenu du poète. Pourtant c'est porteur de sens.

Le vrai temple, c'est la nature. Ce qui rend encore plus dégueulasse les génocides commis à ciel ouvert. Le temple ne vous demande pas ça, crétins d'humains. La nature est dégueulasse parfois, mais elle n'a pas votre imagination de crétins d'humains pour la rendre encore plus laide qu'elle ne l'est en réalité.

Aussi, rien n'est plus reposant qu'un lieu où règne l'absence de civilisation. Un lieu brut comme une forêt, une chute, un glacier. Je m'y sens instantanément plus grand et même meilleur. Je me branche sur le vrai poste de télévision en quelque sorte, le seul, l'unique canal qui soit pour transcender sa condition. Le canal pour capter, pour un moment timide et furtif, quelque chose qui s'approche de l'espoir et de l'éternité.

***

Grisoune, ma chatte de ruelle, est revenue mendier ses petites boulettes. Je lui en ai offertes, bien entendu. Mais avant que de se lancer sur la bouffe, elle est venue piquer un brin de jasette avec moi, dans le fond de ma cour. Elle s'est assise sur une chaise de jardin, comme moi, puis nous avons regardé ensemble le ciel, les arbres, le gazon, les moustiques. Au bout d'un certain temps, Grisoune a bayé aux corneilles. Puis elle s'est frottée sur ma jambe. Elle a grimpé sur mon épaule. Et, enfin, elle m'a raccompagné jusqu'au seuil de ma porte, où je lui avais laissé ses petites boulettes. Elle a commencé à manger seulement lorsque je suis rentré chez-moi. Eh bien Grisoune m'a enseigné la savoir-vivre ce matin.

-On n'est pas pressés... Wo... Wo.... m'a-t-elle miaulé. On va prendre le temps de se parler, de s'asseoir ensemble. J'vais pas juste bouffer pis me pourlécher. Viens-t'en, bon homme, on va regarder les oiseaux et je vais te montrer comment les chasser... Miaaaaaw! Zap! Miaaaaaaw!

***

Je termine de lire L'adolescent de Dostoïevski. Toujours cette dualité entre le bien et le mal, cet humour que l'on trouvait aussi chez Gogol, et surtout ce climat de jugement des âmes, d'auto-dérision, de transcendance.

Je débute la lecture de l'oeuvre intégrale de Varlam Chalamov. Les récits de la Kolyma tient plus de la littérature que du simple témoignage. C'est Dante dans un enfer qui fait passer celui qu'il a vu pour une version en livre de poche. Et je dis ça pour paraphraser Churchill après avoir lu La jungle de Upton Sinclair, un roman sur la condition ouvrière aux États-Unis au début du vingtième siècle.

Avec les Récits de la Kolyma, nous avançons trente ans plus loin pour aboutir à une vision de l'enfer tout ce qu'il y a de plus froid, rationnel et mathématique. Et Chalamov raconte, raconte et raconte encore. Il en sort des récits fabuleux, poignants, lourds d'absurdité.

Et l'éternité, qu'il touche parfois, est là, dans le néant de la Kolyma, dans le fin fond de la Sibérie.

Je reviendrai sur le sujet.

Je retourne à la préparation de mon exposition. Mes plus beaux tableaux s'en iront encore comme des petits pains chauds. Snif! Snif! Et moi qui voudrais tous les garder pour moi seul...

vendredi 12 août 2011

Du culte de la personnalité chez les toponymistes de l'Ancien-Monde

Pourquoi nos cours d'eau et nos lieux portent-ils les noms des conquistadores européens, politiciens et autres saints-frusquins? Parce que la poésie était évacuée du regard des gens venus de l'Ancien Monde. Il voyait des lots pour faire de l'argent là où l'Autochtone voyait son aire de loisirs et son garde-manger, bref un milieu de vie.

Chez les Autochtones, les cours d'eau et les lieux portent des noms évocateurs. Ils sont intimement reliés à la condition de la chose à nommer et cette chose finit par avoir une âme. D'où la religion des Autochtones: l'animisme.

On dira Métabéroutin, «Là où se décharge tous les vents» pour nommer ma ville natale.

On dira Magtogoek, «Chemin qui marche», pour décrire le fleuve Saint-Laurent.

Ou bien Tapiskwan Sipi, «rivière de l'Enfilée d'aiguille», pour décrire la rivière Saint-Maurice.

Et ainsi de suite.

Il n'y avait pas vraiment de culte de la personnalité chez les Autochtones. On ne croyait pas nécessaire de donner des noms d'hommes à des «esprits» qui transcendaient la condition humaine. Un lac n'est pas un homme. Une rivière n'est pas un homme. Un promontoire n'est pas un homme.

Il faut s'attendre à ce que la toponymie change au cours des prochaines années, d'autant plus que ce monde s'écroule et n'a pas plus de sens qu'il en avait autrefois.

La vieille rivière retrouvera son vieux lit. Les digues de l'incivilisation, de l'ignorance et de l'inhospitalité sauteront. Le culte de la personnalité sautera.

Iro. J'ai dit.

jeudi 11 août 2011

Encore à propos du Grand Prix de Trois-Rivières plein d'marde

Je vais encore vous emmerder avec le Grand Prix de Trois-Rivières (GPTR). Croyez bien que j'en suis désolé. Mais je n'ai guère le choix. Je ne peux pas me taire quand je vois le mal en action.

Le Grand Prix de Trois-Rivières a lieu dans les rues de la ville, à proximité d'un hôpital, le CHRTR, et d'un pavillon pour cancéreux, la Maison Albatros.

Évelyne Leblanc, dans une lettre parue cette semaine dans Le Nouvelliste, a raison de dire qu'on devrait remercier les patients qui supportent tout ce boucan pendant trois jours plutôt que de féliciter les organisateurs du GPTR.

Il semble que nous ne soyions qu'une poignée dans toute la ville deTrois-Rivières à ressentir de l'indignation face à cette pollution multiple. Et pourtant, c'est cette poignée qui compte. Devant cette poignée, seulement du vide, de la vacuité mentale, des coeurs de pierre, des âmes mortes qui veulent leur ration de bruits et de déchets.

Heureusement qu'il y a les mathématiques pour se remonter le moral.

Lorsqu'on additionne le chiffre un au chiffre zéro, cela donne un.

On pourrait additionner le chiffre un avec plusieurs zéros, cela donnera un quand même.

La force morale, au bout du compte, sera toujours plus forte que la bêtise, même si elle triomphe un temps.

J'envisage de mener une campagne contre le GPTR d'ici l'an prochain. Peut-être une pétition. Un site Facebook. Une vigile. Une manifestation. N'importe quoi. On invitera Amir Khadir et Serge Mongeau s'il le faut.

Tenir un tel événement près des maisons de santé relève de la plus haute immoralité. Je suis convaincu que je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué.

Que les trippeux de courses automobiles rient, méprisent et crachent sur les cancéreux, les patients et même le petit peuple des alentours: c'est dans l'ordre des choses. Ils ne valent rien au niveau de l'âme, de l'esprit et du coeur. Ce sont des zéros. De la fiente. De la pourriture morale à une époque où plus que jamais l'humanité est menacée de crever dans sa propre marde.

Je ne féliciterai pas les organisateurs du GPTR. Je vais me contenter de mettre leur nez dans leur caca. Regardez ce que vous faites, bande de sans-desseins. Et regardez-nous bien aller, nous les écologistes, environnementalistes, naturistes, altermondialistes et socialistes... On va tirer sur la plogue, comme on l'a fait pour le flottage du bois sur la rivière Tapiskwan Sipi. Nous allons gagner la partie, au bout du compte, parce que c'est mathématique. Un plus zéro est égal à un. That's it.

mercredi 10 août 2011

C'est comme chat

On a eu un chien quand j'étais jeune. Il s'appelait Tibi. Tibi était plutôt un chiot qu'un chien. Il mourrut au bout de quelques jours. Il avait été trop tôt détaché de sa mère j'imagine.

On a eu aussi un caneton, à Pâques. Un poussin plutôt qu'un caneton. Nous l'avions appelé Mathurin. Mathurin est mort au bout de quelques heures.

Puis nous avons eu des poissons. Ils sont morts eux aussi. Peut-être qu'on leur donnait trop de bouffe.

À part ça, nous avons eu pour la plupart du temps la sagesse de ne pas avoir d'animaux domestiques à la maison.

Je suis ravi de voir mes chats de ruelle tous les matins et ne m'occuperai pas de leurs chatons. La nature se chargera de leur transmettre de survivre à l'humain et à ses hommeries.

Je leur donne quelques trucs à bouffer, pas trop, seulement une collation.

C'est pour ne pas leur enlever le goût de chasser, comme doivent le faire tous les chats depuis des temps immémoriaux où nous partagions peut-être la même condition de mammifère, à une ou deux mutations près.

Les animaux domestiques, franchement, ça ne me revient pas.

Je suis comme ça. Que voulez-vous.

Je préfère les voir libres. Et heureux.

Je ne m'imagine pas un vol de goélands dans un quatre et demi.

Ni une gigue de chats.

Ni quoi que ce soit qu'une vieille hutte trop humaine où l'on doit se protéger d'une nature qui n'est pas nécessairement hostile pour toutes les autres espèces...

C'est comme s'il nous manquait quelque chose. Un défaut de fabrication qui fait en sorte que nous sommes privés du principal. Le principal que certains effleurent de temps à autres, mais jamais assez longtemps pour ne pas revenir bientôt dans sa hutte ou bien son bloc de béton à regarder la vie par la fenêtre, comme des cons. Comme si nous étions encore des proies.

Où veux-je en venir avec tout ça?

Franchement je ne le sais pas.

C'est comme chat.

mardi 9 août 2011

Le wampum de Mikinak

Le père du père de son grand-père l'avait dit. Il s'en souvenait encore parce qu'ils avaient toujours eu de l'oreille dans sa tribu.

-Notre culture est comme un grand orignal blessé qui s'est réfugié dans la forêt pour survivre. Les temps deviendront encore plus difficiles. Bientôt plus personne ne saura interpréter les âmes qui animent tout ce qui existe. On ne croira plus en l'esprit des arbres, des animaux et même des hommes. Pourtant, notre culture survivra. La sagesse des vrais humains traversera les lunes et rien n'en viendra à bout. La Terre-Mère balaiera tous ces échafaudages, maisons cossues et églises. Ces générations passeront sans rien laisser. Alors, le grand orignal reviendra brouter l'herbe dans les plaines. Il aura survécu. Aura retransmis à sa progéniture la force de résister au temps. Rien ne pourra tuer cet orignal. Ni le loup. Ni l'homme. Ni rien. L'homme qui ne sait pas interpréter les rêves et qui ne voit plus les étoiles n'est que l'ombre de ce qu'il pourrait être. Quand il voudra devenir un homme, croyez-moi, il devra tout apprendre de l'orignal...

Il disait ça, le père du père de son grand-père.

Et lui, Jacques Lafrenière alias Mikinak, il lisait encore cette histoire sur le wampum qu'il traînait dans ses affaires depuis des générations, d'un bout à l'autre de son pays sans frontières.

lundi 8 août 2011

Le vent souffle et soufflera encore

Le matérialisme ce n'est pas mauvais en soi. Surtout quand on a faim. Mais en-dehors de ces périodes, il vaudrait mieux ne pas passer pour un goinfre ou bien un glouton. Et tout simplement prendre le temps de digérer. De regarder le monde avec un regard toujours neuf. Comme si c'était toujours la première fois.

L'argent corrompt tout. Il prête aux choses une valeur toute abstraite ou les efforts de l'un ne valent pas les privilèges de l'autre. C'est à qui fera péter le système le plus vite.

Il n'y a pas pire ennemi du capitalisme que les capitalistes eux-mêmes. Idem pour les communistes. Staline a tué bien plus de communistes que de capitalistes.

C'est dans l'ordre des choses.

Chaque «système» se détruit par lui-même parce qu'il s'échafaude sur des fondations qui sont loin d'être solides. Le vent se charge de balayer tous ces châteaux de stucco.

Et c'est à qui comprendra que la Terre est un organisme vivant, comme nous. C'est du moins ce que prétendent certains Sauvages animistes, dont moi. Que j'aie tort ou raison importe peu. Bon vent ne saurait mentir.

Et le vent souffle. Soufflera toujours.

Les temps passeront. Le matérialisme primaire s'écroulera. Et le vent soufflera, comme il a toujours soufflé.

Sur les plaines de l'Île de la Tortue.

Sur le grand fleuve Magtogoek.

Sur la rivière Tapiskwan Sipi.

Le vent souffle et soufflera encore.

samedi 6 août 2011

Mon texte est publié dans Le Nouvelliste ce matin

Mon texte à propos des travailleurs non syndiqués des soins de santé qui a été publié récemment dans La Presse ainsi que sur Cyberpresse est repris ce matin par Le Nouvelliste. C'est en page 17.

Je souhaite qu'un jour tous ces travailleurs et travailleuses se regroupent dans une association pour défendre leurs droits, comme l'ont fait les employés des Centres de la petite enfance (CPE).

Courage camarades! Ne lâchez ni le torchon ni les pancartes.

vendredi 5 août 2011

Repose en paix William Commanda / Migwetch (merci)

"Mon territoire est comme la rivière qui coule, comme l’oiseau qui vole et comme le vent qui souffle."
William Commanda, enseignant anishnabé de la voix sacrée ou Midewiwin
(11 novembre 1913–3 août 2011)



Je ne vous raconterai pas toute sa biographie. D'autres l'ont fait mieux que moi, ici et . Disons seulement que William Commanda était ce trappeur aborigène à qui l'on doit la fondation du Cercle des Nations, un mouvement pacifiste reconnu par l'ONU. C'était un leader spirituel pour les Anishnabés, les «vrais humains» comme ils s'appellent en leur langue.

William Commanda est né le 11 novembre 1913 dans la réserve de Kitigan Zibi, près de Maniwaki, sur l'Île de la Tortue. Il est décédé mercredi le 3 août dernier à l'âge vénérable de 97 ans.

Il a grandi dans la pauvreté, dans la forêt, échappant ainsi aux écoles dans lesquelles se pratiquaient le génocide culturel des Anishnabés.

William Commanda incarnait la spiritualité autochtone dans toute son humanité.

Il était le gardien de wampums sacrés, dont le wampum dit de la Prophétie des sept feux. Une prophétie qui prétend que des hommes à la peau claire et aux cheveux longs s'allieront aux Anishnabés pour former avec tous les peuples de la terre une seule nation.

Rêverie ou prophétie, cette parabole n'a fait de tort à personne.

William Commanda défendait l'idée d'une humanité sans frontières, seulement des humains, tous axés sur le respect du Grand Cercle de la Vie et l'amour de son prochain.

Repose en paix William Commanda.

Migwetch.

jeudi 4 août 2011

Fuck le Grand Prix de Trois-Rivières! Fuck cette civilisation de marde!

La photo en exergue de ce texte a été prise à l'époque où des sportifs s'amusaient à exterminer les bisons d'Amérique. Bel holocauste n'est-ce pas?

Parlons maintenant du sport automobile...

Mon père est décédé pendant le Grand Prix de Trois-Rivières (GPTR). Les funérailles ont eu lieu pendant une course. J'ai enterré mon père au cimetière Saint-Michel à deux pas du site du GPTR, avec pour arrière-fond sonore le bruit de ces bolides infernaux qui polluent de mille et une façons le corps, l'environnement et même l'âme.

Mon père détestait le Grand Prix, comme tout Sauvage qui se respecte. Il se rappelait sans doute cette vieille prescription contre l'usage de la roue qui est le propre de toutes les sociétés autochtones sur l'Île de la Tortue, de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu.

Selon les vieilles légendes aborigènes, le monde sera un jour détruit par des gens foulant la Terre Mère avec des véhicules dotés de roues, au mépris du Grand Cercle de la Vie. Ce qui fait qu'ils refusaient d'utiliser la roue... Mon père était donc un piéton invétéré et moi tout comme lui, à un degré presque.

Vous n'avez pas idée comment l'on peut détester le GPTR quand vous enterrez un être cher dans le boucan et la boucane.

J'ai écrit un texte qui a été publié simultanément dans Le Nouvelliste et Le Devoir. Le texte s'intitule Le Grand Prix de la bêtise. Cela remonte au 3 août 2005. Il est supposément en ligne ici mais le lien ne fonctionne plus pour une raison qui m'échappe: http://www.ledevoir.com/sports/89364/lettres-le-grand-prix-de-la-betise

Je vais fouiller dans mes archives, le numériser s'il le faut, et l'offrir en cadeau à tous ces Trifluviens qui n'en peuvent plus de subir cet événement stupide et tout aussi anachronique que la chasse aux bisons du temps de Buffalo D.-Bill.

Je soupçonne même que nous formons une majorité silencieuse contre le GPTR, tellement silencieuse que c'est difficile de nous entendre. Surtout quand on rince des moteurs de voitures de course pour contribuer à l'enlaidissement de la planète.

On ne m'enlèvera pas de la tête que la course automobile n'est pas un sport. C'est écologiquement irresponsable. L'homme est menacé de se rayer lui-même de la surface de la Terre à cause du pétrole et on se fait un beau festival gazeux... Ça me donne l'envie de vomir.

J'appelle à mon secours les mânes de Kiwiteb, Pontiac, Géronimo, Sitting Bull, Crazy Horse et Louis Riel.

Fuck le Grand Prix de Trois-Rivières! Fuck cette civilisation de marde!

mercredi 3 août 2011

La vie foisonne en sacrament l'été

La vie foisonne en sacrament l'été. C'est tellement banal de le dire que j'en ai presque honte. Il y a pourtant quelque chose comme une illumination dans l'énonciation de banalités. Permettez-moi de le croire pour me disculpter de toute vacuité ce matin.

Dehors dans ma cour à cinq heures du matin, je vois déjà des tas d'insectes s'agiter en tous sens, au sol comme dans les airs. N'est-ce pas que la vie foisonne, hein?

De drôles d'oiseaux s'en nourrissent au passage. Glob! Glob! Et ils en gobent vingt pourcent, la part du vendeur dans toute entreprise raisonnable.

Et puis il y a toujours le Matou et Grisoune, deux chats de ruelle qui n'ont pas toujours besoin de ma bouffe à chats quand ils ont des pigeons plein la gueule.

Je leur laisse un petit bol d'eau rien que pour eux. Et je sors la bouffe seulement quand ils miaulent après moi et me font les yeux attendris du Chat Botté dans Shrek. Si je laissais la bouffe dehors en tous temps il y aurait des montagnes de mouches dessus. Le Chat Botté n'en voudrait pas. Pas plus que Matou et Grisoune.

C'est plein de vie l'été. Il y a tellement de sortes de plantes dans une simple arrière-cour de Trois-Rivières que j'en perds mon latin. Du trèfle, bien sûr. Des fraisiers sauvages. De l'herbe à puces. Du pissenlit. De la fausse rhubarbe. De l'herbe du diable. Des iris. Des longs fouettes qu'on appelle des minous, à cause de leur chatoiement de couleur blé. Des champignons. Et puis des arbres. Des cyprès. Des ormes. Des érables. Des hêtres. Des fourmis et des fourmilières. Des vers de terre. Des larves. Des chenilles. Des bactéries. Des papillons. La vie foisonne l'été sacrament!

Puis l'hiver viendra, comme toujours je le souhaite.

Toute cette vie sera cachée sous un blanc manteau de neige.

La plupart des oiseaux migreront vers des cieux plus tièdes.

Il ne restera que nous, le gros singe nu, l'homme du Nord qui se promène dans la toundra avec ses oripeaux et ses fourrures, quand la vie semble avoir quitté la terre entière.

mardi 2 août 2011

La littérature, la musique et la peinture

Je pratique plusieurs formes d'art avec plus ou moins de talent. Je m'accomplis à travers tout ça et vend un tant soit peu les produits de mon imagination.

Pour ce qui est de la littérature, c'est amusant comme de faire des mots croisés dans une salle d'attente à l'urgence. Cela passe le temps. Rien de bien compliqué. Enfin, je ne parle que pour moi. Désolé pour ceux et celles dont je pourrais froisser la couenne d'auteur.

L'écriture se passe dans la sphère la plus ampoulée de l'appareil cognitif. La poésie est froide si elle n'est pas récitée ou chantée. Il y a plus de typographie que de poésie dans la littérature, malheureusement. Pour un Boulgakov il y a des millions d'annuaires téléphoniques. Pour un Chalamov il y a des tas tas d'horaires de chemin de fer.

La féérie est rare dans la littérature, hormis dans la littérature russe, d'où ma passion pour celle-ci.

La musique m'entraîne vers un tout autre état d'esprit. Il y a bien sûr une dimension technique. Accorder son instrument par exemple. Cependant la transe n'est pas loin. On joue, on joue encore et puis un jour, à force de se faire de la corne au bout des doigts et de se ruiner les babines, on rêve sur sa guitare en soufflant dans un harmonica. Et là, mes amis, c'est le paradis. Seulement le trip d'être connecté à la sphère du son. Vibrer au diapason d'une force encore plus insaisissable que l'eau. Devenir soi-même une onde dans l'univers, avec ses potes, au coin d'un feu...

Et la peinture? C'est un jeu de forces en mouvement. On remue des pigments pour créer une reproduction de notre vision interne. Les yeux sont tellement sollicités qu'ils finissent par devenir cross-side.

Je suis plus assommé après seize heures de peinture qu'après seize heures de musique. Je me ferme les yeux et des couleurs continuent longtemps de danser dans ma tête. Je ressens une pression sanguine toute particulière, une pression que je ne ressens pas en écrivant ou bien en jouant de la musique. C'est une pression propre à l'art de peindre, j'imagine. Comme si l'on répétait à son insu quelque rituel magique dans une grotte en des temps moins historiques. Comme si le tambour anishnabé battait au rythme de mes battements cardiaques. Un marathon où je dois venir à bout de la toile, l'achever une fois pour toutes pour assurer le transfert malheureusement incomplet des rêveries qui m'habitent.

Dont ce Festival du radis, le tableau en exergue de ce billet, qui fait maintenant partie de la collection privée d'un grand amateur d'art de Québec.

lundi 1 août 2011

J'expose de nouveaux tableaux en septembre


Je me suis tu sur mon blogue au cours des deux derniers jours afin de préparer ma prochaine exposition. Elle aura lieu en septembre en un lieu que je tiens presque secret. J'ai peint deux tableaux en fin de semaine pour vous donner un indice. C'est à Trois-Rivières, oui. Dans un temple du pain, en effet.

Pour le reste, vous le saurez assez vite.

***

Ma démarche artistique... Pour l'exposition je dois soumettre quelque chose qui ressemble à une démarche artistique.

Je l'ai déjà écrit quelque part. En googlant, cela me rappelle que j'ai écrit ceci le 29 mars 2009:

Ma démarche artistique? Je vais vous résumer ça vite.


Je prends mon pinceau. Je trempe mon pinceau dans les couleurs que j'ai préalablement étendues sur une surface aussi plane que possible. J'appose ensuite les couleurs sur la toile à l'aide de mon pinceau. Des fois je sable mes toiles. Des fois non. Des fois je peins avec mes doigts ou avec ma queue. À la fin, ça donne un Indien ou bien une trottinette.

Le texte complet n'est pas trop bête, même si je m'en veux de me citer moi-même comme si j'étais Dieu ou Jules César. Je ne suis que Gaétan, alias Guétan, parce que personne ne sait prononcer mon prénom correctement.

Donc, je retourne à mes pinceaux.

Les reproductions ci-jointes ont été faites à la bonne franquette. Je ne suis pas équipé d'un studio de photographie. Ça vaut la peine de se déplacer à mes expositions pour voir les oeuvres originales dans toutes leurs couleurs éclatantes et même les photographier...

Hasta la próxima amigos.