Je marchais sur la neige qui crispait comme du fécule de maïs sous mes lourdes bottes. Il faisait froid. J'écoutais Frank Sinatra chanté I've Got You Under My Skin tout en marchant.
Puis j'ai eu cette réflexion.
À vrai dire, c'est un slogan.
Et ce n'est même pas de moi.
Plein de gens ont déjà dit ça et le diront encore.
N'empêche que je dois le répéter moi aussi.
Faisons l'amour et pas la guerre.
***
Bien sûr que je passerai pour un zinzin de vous répéter ça.
Ne vous inquiétez pas: ça va.
Tiens, ça me fait penser à la chanson éponyme de Jacques Brel. Le diable revient sur Terre et tient un discours. Il trouve que les affaires vont bien. Ça va!
«Les hommes ils en ont tant vu
Que leurs yeux sont devenus gris
Ça va
Et l'on ne chante même plus
Dans toutes les rues de Paris
Ça va
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens.
Ça va ça va ça va ça va.»
Jacques Brel, Ça va
Ne vous inquiétez pas: ça va...
***
On parle plus souvent de l'extinction des dinosaures que de celle de la sensibilité. C'est normal puisque les cadavres de notre époque ne sont pas encore fossilisés. Le sang humain coule tous les jours. L'aspiration légitime des humains à une vie paisible est compromise par d'autres humains qui méprisent l'humanité.
Pour sortir de la logique de la haine, je me collerai plutôt à l'absurdité de l'amour. Faisons l'amour et pas la guerre.
Et, pendant les entractes, on pourrait aussi redéfinir nos rôles et nos valeurs pour qu'elles soient plus transcendantes.
La sensibilité ne doit pas s'éteindre.
Mettre son coeur à off est la pire insulte qu'un humain puisse se faire à lui-même.
On ne gagnera rien à jouer aux toffes.
Rien à se menacer de claques sur la gueule.
Rien à insulter des étrangers.
Rien à rendre les choses plus compliquées qu'elles ne le sont.
***
Rien ne doit nous distraire de préserver la beauté du monde.
Rien.
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