On sent que le romancier y a mis à l'honneur l'idée de la rédemption. L'idée qu'un criminel comme Jean Valjean puisse changer d'un bout à l'autre et devenir une personne engagée dans sa communauté sachant répandre le bien tout en grandissant en sagesse.
On trouve aussi dans Les Misérables toute la misère du monde. La petite Cosette est devenue la petite esclave des Thénardier. Sa famille d'accueil la fait travailler jusqu'à l'épuisement. Jean Valjean va finalement la racheter aux Thénardier tout en leur signifiant qu'ils sont méprisables.
Et puis il y a l'inspecteur Javert. Il applique la justice à la lettre, au risque d'y sacrifier la justice. L'inspecteur Javert découvre que Monsieur Madeleine, le maire de Montreuil, n'est nul autre que Jean Valjean. Il se met à le traquer et à lui empoisonner la vie. Qu'importe ce qu'il est devenu, qu'il fasse le bien ou pas: c'est Jean Valjean, un criminel recherché pour vol. On doit le renvoyer aux galères.
Le génie de Victor Hugo finit par nous faire détester franchement l'inspecteur Javert.
On veut bien croire avec lui en la rédemption de Jean Valjean.
Comme l'on veut croire que la petite Cosette a été retirée de sa famille d'accueil qui en font une enfant maltraitée.
***
Il me semble parfois que l'inspecteur Javert a obtenu sa revanche récemment.
Jamais il n'y eut autant de gens soucieux de l'ordre et de la sécurité, au détriment de la justice.
On voudrait pendre le voleur de gomme.
C'est à qui tiendra les propos les plus durs envers les réprouvés.
De plus, on tient des discours où l'on voudrait faire passer pour un luxe les programmes sociaux.
Comme si l'on disait à la petite Cosette de retourner chez les Thénardier qui ne demandent pas un sou à l'État pour rendre service aux orphelines...
C'est bien l'ignominie de notre temps.
Cette indifférence abyssale envers les misérables.
Cette manie de jouer aux anges exterminateurs, de reproduire la connerie de l'inspecteur Javert, de vouloir punir et sévir, au risque de tout transformer en tas de cendres.
Au lieu de regarder ce monde avec les yeux du coeur, il faudrait se balancer des statistiques à la gueule, des rapports, des doctrines, des idéologies. Il faudrait se détester les uns les autres. Il faudrait s'inspecter...
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Oui, je crois en la rédemption.
Je pense que le roi des abrutis peut devenir un monsieur gentil qui nourrit les pigeons et ne fait plus de mal à une mouche.
Je n'ai pas cette rancoeur de l'inspecteur Javert en moi.
Je n'ai pas ce dégoût absolu de l'être humain qui finit par nous faire considérer l'humanité comme de la matière fécale.
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Prenons un jeune Afghan élevé par des Afghans à balancer des grenades sur ceux qui envahissent son pays. Il tue un soldat américain. On le ramène dans une prison située dans une zone de non-droit qui échappe aux traités internationaux sur les enfants-soldats et les prisonniers de guerre. On le maintient en détention, dans des conditions tout à fait arbitraires, pendant quelques années. Puis on le libère. Et il veut devenir infirmier, sauver des vies plutôt que de lancer des grenades sur des soldats qui envahissent son pays. N'est-ce pas un bel exemple de rédemption?
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Raisonner n'est pas si difficile.
Pourtant, beaucoup se contentent de résonner.
Faire le plus de bruit possible.
Lire les règlements.
Vivre selon le manuel.
Juger sans entendre l'explication.
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