Les soutiers dans le film Ben-Hur de William Wyler (1959). |
En 2012 les étudiants descendaient dans la rue pour réclamer un peu plus que l'éducation gratuite. Je me souviens aussi qu'ils se battaient contre la corruption. Je les entends encore scander "D'l'argent y'en a dans les poches d'la mafia." On les matraquait pour ne pas entendre cette vérité. Dans la foulée de ces tristes événements, le monde entier s'est mis à parler du Québec et de sa corruption.
Il s'est passé quelque chose d'étrange dans le monde municipal après ce Printemps Érable. Les maires de plusieurs municipalités du Québec ont fait l'objet d'enquêtes policières pour fraude et corruption. Celui de Laval a été reconnu coupable récemment et loge maintenant en prison. Aussi stupide que cela puisse sembler, des Lavallois prétendent encore que tout allait bien du temps du maire Vaillancourt. Il n'y avait pas de chicane. Ces pauvres gens ne s'inquiètent donc pas que l'argent de nos taxes et nos impôts ait été jeté dans les toilettes du condo de la cousine du maire pendant que les policiers de l'escouade Marteau cognaient à la porte pour effectuer une perquisition...
La dictature coûte cher. Je dirais même qu'elle coûte beaucoup plus cher que la démocratie. Peu de gens s'intéressent à la philosophie. Surtout à la philosophie politique. Pourtant, je ne peux m'empêcher de citer Thomas Hobbes: "Le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument." Je crains ces politiciens qui réclament plus de pouvoir et moins de devoirs envers leurs concitoyens.
L'Union des municipalités du Québec (UMQ), pour faire suite aux propos des maires Labeaume et Coderre, prône l'élimination des référendums municipaux. Le visionnaire Yves Lévesque n'a jamais eu besoin de le demander. Il n'a eu qu'à faire ce qu'il fallait pour fouler aux pieds ces principes qui lui semblaient inutiles. Beaucoup voteraient encore pour lui, même s'il nous coûte cher. On ne peut pas en vouloir aux ignorants, ni aux gens avides de faire preuve d'avidité. Qui suis-je pour juger de la valeur des gens qui n'en ont pas?
Peut-être qu'il faut songer à se protéger d'eux par des mécanismes démocratiques, dont des référendums et des consultations populaires. Je le pense humblement et m'en excuse d'avance de l'avoir dit.
La démocratie ressemble parfois à un radeau où tout le monde rame dans toutes les directions, tandis que la dictature peut passer pour une belle galère où tout un chacun rame en cadence. La dictature a du rythme et de l'énergie. Elle est pro-active. Le grand timonier n'a qu'à donner la destination et malheur à ceux qui veulent se mutiner.
Je crains que l'abolition des référendums municipaux ne suscitent pas tant de vagues. Peu de gens se déplacent pour voter. Peu de gens s'indigneront de perdre leurs droits et leurs libertés, sinon trois pelés et un tondu comme moi.
Malheureusement, ce sont de pauvres fous, étudiants, militants ou candidats à la sédition qui se feront tabasser dans la rue un jour ou l'autre pour dénoncer la fraude et la corruption.
Il ne restera que la rue, voyez-vous, pour se chicaner contre la dictature.
Le prix à payer sera bien plus lourd qu'on ne le croie pour toutes ces raisons.
Comme dirait un certain John F. Kennedy, ceux qui rendent les réformes impossibles rendent les révolutions inévitables.
Je crois qu'il serait malsain pour notre communauté d'abandonner les référendums municipaux pour favoriser deux ou trois roitelets qui réclament un chèque en blanc pour tous leurs projets.
Évidemment, ce n'est que mon opinion. Je suis bien trop chialeur et coûte beaucoup trop cher pour qu'on me prenne au sérieux. Je ne suis pas un visionnaire, moi. Je ne suis qu'un con...tribuable (sic!).
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