Il fait froid jusque sous la tente en ce matin du mois d'août. Le soleil ne s'est pas encore levé. La rosée est abondante sous la brume de la rivière qui se déverse en cascades parmi le roc et les rochers.
L'écorce de bouleau, même quand elle est humide, a cette propriété de prendre facilement en feu. Il ne suffit que d'en placer quelques boules coincées entre deux bûches pour se redonner feu et lieu. Les premières flammes dégourdissent les articulations des doigts, puis des pieds, nus dans la rosée.
L'étoile du matin brille au ciel. Une bande étroite de lumière jaillit à la cime des arbres pour séparer le jour de la nuit. Le feu crépite. Une buée fine expire de la bouche. Les narines sont chatouillées par des odeurs d'oxygène liquide, d'humus, de conifère et de carbone.
Les yeux contemplent à satiété la nature qui s'éveille sous les premiers rayons de soleil de la journée. La brume réverbère quatre soleils selon l'angle de vue. Cette vision est parfaite. Elle forme presque le signe du tao avec l'entrée obscure de la forêt, au loin.
Tout est encore mystérieux dans ces sentiers qui se tirent lentement de la pénombre. Peut-être qu'un ours me regarde de là-bas, sans grogner.
C'est l'heure du premier café de la journée. Un café qui goûte le bois.
Je remue le feu avec une branche morte pour lui redonner de l'éclat.
Un héron s'élève à quarante-cinq degrés dans le ciel.
Ma blonde pointe son vol du doigt.
-Ooh!
Le bonheur.
Crédits photos: Carole Quintal
WoW! Ça m'a fait du bien de lire rien...! C'est très poétique, ça donne le goût de renouer avec la beauté en toute simplicité!
RépondreEffacerMerci de Mimi (pognée à Québec) pour cet aperçu régénérant!
Ce sont ces petits riens qui font la différence entre vivre et survivre. Migwetch (merci). :)
RépondreEffacerles matins de vacances....ça donne du goût à toute l'année !
RépondreEffacerLe parfum de l'écorce de bouleau qui brûle quand on part un feu...aucun encens accote ça!
RépondreEffacerBelles images, autant dans les photos que dans les paragraphes.