Entre deux manifs, il est parfois nécessaire de prendre un peu de répit de la ville afin de se requinquer.
Je me suis donc enfoncé au creux de la forêt pour y ressentir sa fraîcheur, sa paix et son harmonie.
Ce qu'il y a de beau dans la nature c'est son désordre. En ville, rien n'est plus beau qu'un terrain vague. Tout ce que l'homme essaie de faire avec ses jardins et son gazon est désespérant. Les terrains vagues sont remplis de fleurs, d'oiseaux et de petites bêtes. C'est tout ce qu'il nous reste de la vieille forêt. Et on voudrait raser tout ça. De vieux grigous et de vieilles folles se plaignent de voir ces marguerites, ces pissenlits et même ces fraises sauvages... On coupe. On rase. On aplatit. On détruit à qui mieux mieux. Et on arrose l'asphalte brûlante pour se rafraîchir un peu...
J'ai marché en fin de semaine sur des sentiers aborigènes millénaires. Cela m'a permis de contempler l'oeuvre du Grand Esprit dans sa plus parfaite simplicité. Chaque arbre, chaque pierre et chaque brin d'herbe m'ont révéler leurs secrets. Des secrets qui ne se racontent pas. Des secrets qui se dévoilent à l'intérieur de soi comme une prière exaucée.
Je me suis baigné dans la rivière après de longues journées de découvertes dans les bois. De retour au campement, je préparais le feu pour le souper. La nuit tombait doucement. Les créatures de l'obscurité se mettaient à grouiller parmi les feuilles. C'était comme si je me réappropriais mes racines autochtones, mon coeur de vieil Anishnabé métissé.
Je suis de retour à la civilisation ce matin. Un léger survol des actualités sur l'Internet me rappelle que le monde va mal et qu'il faut se battre contre des gouvernements corrompus pour défendre l'être humain et son milieu.
J'ai retrouvé des forces dans la forêt, évidemment. Puissent-elles m'inspirer le sens des vraies valeurs pour ne pas être gobé tout entier par le matérialisme primaire des possédants. Entre avoir et être, j'ai choisi d'être au risque de ne rien avoir. Je veux m'appartenir. Je rejette tout ce qui contribue à vicier l'air, à tuer la vie pour rien, à transformer nos forêts en terrains de golf.
Je me bats pour plus de justice sociale. Je me bats aussi pour plus de beauté.
Ma vie de civilisé reprend ce matin. Ma tête est ailleurs...
Photographie: Carole Quintal, 2012
Criss de beau spot!
RépondreEffacerPis en plus, t'as matché le feu avec la serviette...ou plutôt. la serviette avec le feu...
...pour finir ma vie en beauté, s'il reste encore de la forêt à ce moment-là, c'est là que j'irai.
Dis, tu nous y amèneras un jour? "The answer my friend is blowing in the wind."
RépondreEffacer"This land is your land."
RépondreEffacerWoody Guthrie
'tain ! c'est beau !
RépondreEffacerJe crois de plus en plus que ma patrie c'est la forêt. J'y vivrai à nouveau, un jour.
RépondreEffacerJe me prépare moi aussi à finir mes jours le plus loin possible de la civilisation...
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