mardi 8 novembre 2011

Joey l'Indien, sculpteur et christ de bon Jack

Joey l'Indien a toujours fait de la sculpture depuis qu'il est haut comme trois pommes.

Son père, Jack Laroche, un Métis de l'Alberta, lui avait enseigné ça lors des innombrables parties de chasse et pêche de son enfance.

-Tiens mon ti-Joey... qu'il lui disait en bon vieux français... Prends el'couteau pis sculpte que'que chose avec mon homme...

Et Joey apprit à sculpter des ours, des oies, des fourmis, n'importe quoi.

Aujourd'hui, Joey Laroche est en moyen.

Tout le monde s'arrache ses sculptures.

Il n'assiste jamais aux lancements de ses collections.

Joey vit retiré dans le Nord et on ne communique avec lui que par la poste restante de Chibougamau.

Il sculpte, sculpte et sculpte encore.

Et l'argent rentre dans son compte bancaire, sans relâche, depuis bientôt trente ans.

Ça lui a permis de se payer un chalet, des bonnes raquettes, un canot d'écorce de bouleau authentique et tout le confort de l'Indien moderne quoi, sauf la télévision. Joey ne supporte pas la télé. Ça lui gruge du temps pour ses sculptures.

À part de ça Joey ne porte pas de moustache.

Il est très petit. Pas plus haut que trois pommes. Mais autonome et marié à une femme à peine plus grande que lui. Ils ont trois enfants.

Le soir, Joey joue parfois du tambour au coin du feu. Il lance son cri. Sa femme l'accompagne à la guitare. Elle s'appelle Samantha Bournival. Elle est agente de la faune au Parc National.

Hum...

C'est à peu près tout ce que je sais à propos de Joey l'Indien, un sculpteur certes, mais aussi un christ de bon Jack.

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