Je paie mes taxes et mes impôts pour bénéficier, en retour, de services qui me sont difficilement accessibles. Je n’ai toujours pas de médecin de famille et je ne vais jamais à l’hôpital parce que c’est toujours affiché «complet». Je n’ai pas vraiment les moyens de me payer de la justice quand j’en aurais besoin.
Bien sûr, mes ordures sont régulièrement évacuées de mon quelques mètres carrés d’habitat naturel.
Mais, pour payer moins d’impôt, je serais même prêt à me partir un Détritusrama, pour faire de l’art ou des ventes de garage avec mes circulaires de Super Calice et mes matières organiques, habilement recyclées en compost.
Je paie mes taxes et mes impôts, comme un con, pas trop riche – juste ce qu’il faut pour regarder la misère avec un peu de condescendance et de pitié.
Cela dit, il me semble que ce n’est pas raisonnable de payer autant.
Les Américains, qui ne sont pas plus parfaits que vous ou moi, ont fait une révolution, peut-être la seule qui ait vraiment réussie dans l’histoire, parce que les Anglais leur avaient imposé une taxe sur le thé. (Vingt ans plus tard, les Américains étaient plus taxés que jamais, mais ça, c’est une autre histoire que je vous raconterai bien un jour quand, les deux pieds sur la cheminée à tirer quelques bouffées d’une vieille pipe en chêne, je perdrai mon temps à jouer à l’historien. Tout ça pour me remettre en mémoire comme l’on se remet en santé...)
Les Américains donc, pardonnez ma digression, ont établi qu’il ne pouvait pas y avoir de taxation sans représentation politique. Ce n’est pas au Parlement de Londres que revient le pouvoir de décider de taxer le thé. Ce pouvoir revenait d’emblée aux honnêtes bourgeois de Boston ou Philadelphie, presqu’aux Américains en somme.
Je ne ferai pas de révolution, soyez tranquille.
Je passe mon tour. J’ai déjà donné. On ne m’y reprendra plus.
Cependant, j’ai envie d’écrire : pas de taxation sans bon service !
Si je ne peux pas avoir de service, pourquoi je paie pour ça?
Je paie pour les autres?
Bien sûr, la belle affaire… Zing, zing, zing, de beaux sentiments pour mieux vous vider les poches et vous rire en pleine face.
Ce ne sont pas tous les «autres» qui chient dans des toilettes en or, que je me dis, sans trop savoir pourquoi je termine ce texte sur une allusion aussi boiteuse, signe évident que je ne mérite pas de me gouverner moi-même.
Merci, ô gouvernements, pour l’infinie largesse que vous me faites d’avoir l’impression d’avoir un compte chez-vous plus difficile à gérer que le compte de ma carte de crédit. Au moins, avec ma carte de crédit, je sais pour quoi je dépense.
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