Il n’y a rien comme la musique, sinon la grande littérature russe, pour me reposer de la bêtise et de la fatuité qui règnent dans les relations humaines en cette « ère du vide ». Quand l’insignifiance, l’ignorance et la médiocrité tiennent le haut du pavé, il reste heureusement des chansons, des mélodies, des opéras et, bien sûr, des auteurs russes : Pouchkine, Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov, Boulgakov, etc. Je trouve chez les auteurs russes tous les thèmes qui me tiennent le plus à cœur : des réflexions sur le sens de la vie, des promesses de charité universelle, des fables modernes, de l’âme, bref de la plénitude et certainement pas du vide.
Récemment, j’ai relu quelques extraits de Gulliver’s Travels de Jonathan Swift. Micromégas, un conte de Voltaire, semble presque calqué sur Swift, dans la mesure où Swift se sert d’un voyageur anglais pour faire la démonstration de la relativité de nos conventions sociales et de nos interdits. Bref, nous sommes des insectes vaniteux, des fourmis qui se croient plus grandes qu’elles ne le sont en réalité. Cela change de ces fausses fiertés et autres comportements identitaires rétrogrades que l’on nous fait subir à tous les jours dans les discours politiques québécois.
En ce moment, je me suis relancé dans Tchekhov. J’y reviens de temps à autres, pour y trouver un peu d’émerveillement face au monde des Slaves.
Je vais revenir bientôt sur une nouvelle de Tchekhov, intitulée Salle 6, nouvelle qui met en scène un directeur d’établissement de santé mentale – pour ne pas dire une prison ! – qui se contente de philosopher, de parler d’art et de grands problèmes métaphysiques, plutôt que de contribuer à améliorer concrètement le sort des malheureux qu’il est en charge d’administrer. À la fin de la nouvelle, le directeur lui-même devient fou et se fait enchaîner à un lit.
Cela me rappelle le sort du directeur d’un Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) de Lanaudière qui était aux prises avec un scandale de mauvais traitements infligés aux bénéficiaires par des préposés sans cœur. Le directeur flambait tout son argent dans les machines à sous, au casino ou ailleurs, plutôt que de veiller à la protection des personnes placées sous son autorité. Le directeur s’est finalement suicidé, à St-Hyacinthe, dans une certaine « Auberge des Seigneurs ».
C’est ainsi que disparaît, en ce moment, toute cette « race des Seigneurs » qui croyaient pouvoir gérer les institutions publiques n’importe comment, en autant qu’ils soient fidèles au Parti et promettent mers et mondes dans 1000 jours ou 1000 ans…
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