Un collègue de travail s'amusait à demander à tout un chacun ce qui le rendait heureux. J'ai répondu, platement: le calme.
Eh oui! Je suis devenu un vieux croûton. Je joue pourtant de l'harmonica, de la guitare électrique et même de l'accordéon, trois instruments réputés pour leurs sons tonitruants... Mais, voyez-vous, ma musique me calme.
Excluons les moments où je m'improvise musicien. J'aime le calme, une musique légère, selon l'humeur, ou le silence complet. Comment espérer le silence complet au centre-ville de Trois-Rivières? J'y réussis presque avec ma voisine pas bruyante du tout. Néanmoins, il reste toujours un bruit de frigo ou de courant électrique. D'où la musique de fond pour oublier la perpétuelle résonance magnétique dans laquelle nous baignons.
Il m'arrive de prendre les grands moyens pour trouver le calme. Du vin ou d'autre chose: ça calme. La plupart du temps j'y arrive sans trop d'efforts. Je mène une vie calme, ma conjointe rêve de calme lorsqu'elle revient du travail et on vit calmement notre vie du mieux que l'on peut.
Le calme, pour moi, ça vaut tout l'or du monde.
D'autant plus que je n'ai pas trop d'or. Le calme m'enlève ces envies stupides.
Je ne trouve pas si facilement ce calme dans la mesure où mon cerveau est toujours allumé, disposé à apprendre, incapable de me taire. Il m'arrive de me transformer en moulin à paroles. Les impressions s'accumulent les unes par-dessus les autres et je deviens difficile à suivre. L'intellectuel finit par vouloir prendre toute la place et je finis par parler dans le vide avec Dostoïevski. C'est alors que je dois écrire pour me calmer... Ou peindre. Ou jouer de la musique. Faire de quoi.
J'aime le calme et ne le savoure pas assez.
Le calme me rend heureux.
Comme ce calme paradoxal que je vis en ce moment à 5:10 du matin.
Je bois mon café foncé équitable du Guatemala acheté au Panetier, la meilleure boulangerie au monde.
Je relaxe après une bonne nuit de sommeil.
Je relaxe devant mon écran... Devant vos yeux...
C'est calme dans la maison.
Ma blonde dort encore.
Du calme!
C'est ce que je vous souhaite, sans savoir si ça fait votre affaire ou pas.