Des odeurs pestilentielles de racisme et de xénophobie me montent au nez. L'opposition officielle, au Québec, ne fait rien pour aérer la pièce. Plutôt que d'ouvrir les fenêtres, elle tient à ce qu'on les ferme pour que ça sente encore plus mauvais. Bref, le PQ et la CAQ occultent la montée de l'extrême-droite pour nous baratiner les oreilles avec des discours odieux dignes des soldats d'Odin. La social-démocratie, l'humanisme et la justice sociale ont du plomb dans l'aile au sein des deux principales formations de l'opposition. Triste fin pour des politiciens pour qui tous les moyens sont bons et toutes les convictions interchangeables. René Lévesque doit se retourner dans sa tombe...
Quand une mère et sa fille traversent la frontière pour tout de suite se rendre aux agents frontaliers, il va de soi qu'on n'a pas affaire à des immigrants illégaux. Les immigrants illégaux travaillent dans des sweat shops, dans quelque soubassement d'édifice à Montréal, où des citoyens légaux les exploitent pour trois fois rien. Les autres, ceux qui vivent sous des tentes, sont des réfugiés selon nos lois et doivent être traités selon les conventions de l'ONU que le Canada a signé et que le Québec signerait s'il désirait siéger à la table des Nations. Ils ne seront pas automatiquement acceptés. L'État va traiter leur demande et probablement que plusieurs d'entre eux seront retournés dans leur pays ou bien ailleurs au terme de ce processus. Contrairement aux mythes reçus, le Canada n'est pas une passoire. N'entre pas qui veut. Aucun statut de résident n'est remis à l'aveuglette. Rien n'est automatique.
Ceux qui soufflent sur les braises du racisme et de l'intolérance ne sont pas pour moi des alliés pour vaincre le Parti Libéral du Québec aux prochaines élections. Au contraire. Leur discours de plus en plus nauséabond permettra la réélection d'un gouvernement libéral majoritaire. L'électorat se dira, une fois de plus, qu'il vaut mieux marchander avec des escrocs accueillants que d'avoir affaire à des racistes malhonnêtes et inhospitaliers.
Québec Solidaire? Je veux bien. Mais le temps presse. Et je serais surpris que la vague orange monte aussi haut, même si je la souhaite.
Quoi qu'il en soit, le PLQ n'a qu'à regarder la CAQ et le PQ se caler eux-mêmes sans rien faire.
Je l'ai déjà dit: je rencontre à tous les jours des péquistes qui fuient le navire.
Ils ne se reconnaissent plus dans ce parti jadis si prêt de la social-démocratie qui s'abandonne maintenant à trouver toutes sortes de raisons pour contrer l'immigration, le «cosmopolitisme», voire le multiculturalisme-à-la-Trudeau... Ces ex-péquistes finissent par préférer Trudeau à Lisée ou Legault. Plutôt être du côté des licornes et des couleurs de l'arc-en-ciel que de hurler avec des loups qui rêvent de vivre en «klan». Plutôt devenir un guerrier de la justice sociale, un émule de Martin Luther King, un militant des droits civiques, que de se s'en prendre aux plus vulnérables de la société en faisant valoir des idées répugnantes.
Personnellement, je ne suis membre d'aucun parti politique et entend ne jamais le devenir.
J'ai quelques regrets. Dont celui d'avoir soutenu Bernard «Rambo» Gauthier lorsqu'il songea à se présenter en politique sous la bannière d'un parti de sans-partis fondé un tant soit peu sur le modèle du Parti Pirate islandais.
Malheureusement, il a dérapé lui aussi, comme tant d'autres, en finissant par adopter lui aussi un discours toujours plus xénophobe. J'ai cru qu'il était un homme du peuple, un Chartrand nouveau genre, socialiste et internationaliste, et je n'avais finalement affaire qu'à une grande gueule facilement influencée par les trolls identitaires et ultranationalistes. Je me suis trompé, une fois de plus. Et je m'en mords les doigts. On ne peut avoir confiance en personne. Y'en n'aura pas de facile.
Cela dit, je refuse de cautionner le racisme, l'ultranationalisme et autres chasses aux immigrants.
Je souhaite la bienvenue à tous les réfugiés.
Je tiens à rassurer mes frères et soeurs issus de l'immigration que pour moi l'humanisme passe avant tout autre discours.
Nous pouvons vivre ensemble, ici et maintenant, dans une atmosphère de partage et d'ouverture.
Nous pouvons éloigner cette menace de guerre civile permanente qui flotte au-dessus de nos têtes.
Et non seulement nous le pouvons, mais nous le devons.