Si l'on me demandait quelle est mon option politique aujourd'hui, je n'aurais qu'une seule formule: aimons-nous les uns les autres. Je ne sais pas les noms de tous ceux qui ont pu dire ça au cours de l'histoire. À vrai dire, même l'histoire m'importe peu. On lui fait dire n'importe quoi, l'histoire. On finirait même par vous étriper pour une virgule que vous n'avez pas comprise.
Au milieu de ce fatras d'idéologies et de prêts-à-penser livrés à toutes les sauces, je m'abandonne au non-dit, à quelque chose comme la sensation de marcher pieds nus sur la terre, simplement.
Évidemment, je ne suis pas imperméable aux doctrines. Elles viennent parfois me siffler des ci et des ça à l'oreille. Quand ce ne sont pas des statistiques ou bien la démonstration mathématique qui justifie toutes formes de préjugés sociaux.
Je résiste du mieux que je peux en me jurant que je ne vais pas mourir pour des idées.
Je vais dénoncer l'injustice.
Je vais encore descendre dans la rue.
Je vais signer des pétitions et résister.
Cependant, je ne m'abandonnerai pas à la haine.
Ni à la violence.
La violence peut être instrumentalisée par les services de renseignements pour discréditer un mouvement d'opposition.
Des États ont pu imiter la violence. Rarement ils ont imité l'amour et la paix. Sinon jamais.
***
La fin ne justifie pas les moyens.
Ce sont les moyens qui justifient la fin.
Le proverbe est toujours formulé à l'envers pour une raison qui m'échappe.
D'où, sans doute, les guerres.
Tout ça parce que le proverbe aura été écrit pendant un moment d'inattention.
Comme quoi l'histoire nous ferait faire n'importe quoi.
Pourvu que ce soit écrit.
Absurde, non?