Il pleut depuis bientôt une semaine. Je me promène tous les jours sous la pluie, que ce soit sur mes deux jambes ou bien sur les deux roues de mon vélo. J'ai pris l'habitude de sentir dans ma chair et mes os ces forts vents du suroît qui me renvoient l'humidité du grand fleuve Magtogoek. Je me trouve en mode survie, tant sur le plan psychique que physique, et j'ai bien hâte que mon épiderme trouve de quoi satisfaire sa photosynthèse.
Hier, après cinq jours de pluie, je suis parti prendre un peu d'air du côté du Parc de la rivière Batiscan. avec ma blonde et une amie. Évidemment, il mouillait encore. Néanmoins, le simple fait de respirer l'humus de la forêt produisit chez notre équipée une béatitude indicible. Marcher sur le roc qui est là depuis des milliards d'années, ça vous rappelle à juger du temps avec un sens plus aigu des proportions. Même s'il pleut un tant soit peu.
Toute l'aventure humaine tiendrait en deux ou trois secondes si nous ramenions à une seule journée l'histoire de notre planète. Les humains étaient là et, pfuit! ils se sont envolés en ne laissant derrière eux que des déchets et des cadavres qui deviendront des fossiles ou des artefacts.
C'est en toute humilité que j'ai foulé sous mes pieds la Terre Sacrée, hier matin. Comme si je marchais sur les planchers frais cirés d'une demeure luxueuse avec des bottes recouvertes de boue.
J'ai rapporté quelques photos de cette expédition à laquelle il manque l'épisode du pique-nique dans la camionnette. Nous gelions comme des andouilles vers l'heure du dîner. Le feu extérieur ne suffisait plus à nous réchauffer. Toutes les bêtes prirent le parti de demeurer bien au chaud dans leur tanière et nous aussi.
-Au moins c'est beau ici, même si on se les gèle, que je me suis dit.
Il pleut encore ce matin et le soleil n'est prévu que pour demain.
Il me reste ces photos à contempler pour me rappeler que nous ne sommes pas faits en chocolat et qu'il vaut mieux sortir sous la pluie que de se morfondre pendant sept jours dans nos habitats à regarder l'eau glisser sur les fenêtres.
Ouais les rivières sont hautes...comme par chez nous.
RépondreEffacerEn te lisant ce matin j'ai trouvé dans ton texte la petite poussée qu'il me fallait pour que je cesse d'espérer une fenêtre de beau temps du genre 20-25C pour partir à vélo. J'étais en train d'oublier que je suis un gars de la Côte-Nord et qu'avril en mai ne devrait pas m'empêcher d'aller faire ce que j'aime le plus...
Entre Gaétan on s'comprend... Merci pour ton commentaire qui me rappelle des mois de pluie et de mauvais temps à Labrador CIty... L'été a commencé en septembre cette année-là, lorsque je revins à Trois-Rivières... Je conserve tout de même une certaine nostalgie pour Cain's Land, comme ils disent... Yeah b'y!
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