Quand je pense à la politique je me surprends toujours à paraphraser Jésus: éloignez de moi ces calices... Mais la coupe est pleine et il faut tout de même la boire, que l'on soit ou pas du parti de Socrate, celui qui troublait l'ordre public en incitant la jeunesse athénienne à penser plutôt qu'à travailler dur pour réduire la dette très antique de la Grèce.
Je suis plutôt du côté de celui qui ne boirait pas sa ciguë et se réfugierait vers sa blonde, sa guitare et ses pinceaux sous des cieux plus hospitaliers. Pour le peu que j'ai voyagé je sais que c'est possible que ce soit mieux ailleurs quant à certains aspects. J'aimerais bien vivre au Rwanda, par exemple. C'est le pays des mille collines et du printemps perpétuel. Il fait 20 degrés Celsius trois cent soixante-cinq jours par année. N'est-ce pas le paradis? Cependant, le paradis n'y est jamais très loin de l'enfer. Les violences ethniques menacent d'éclater n'importe quand. J'ai des craintes d'aller vivre là-bas.
Voilà pourquoi j'aime mon pays, purgatoire oublié du monde, banquise flottant sur des océans, la tête de l'île de la tortue, l'île Mékinak, Wabanaki, comme ça s'appelle depuis au moins vingt-cinq mille ans sinon plus.
Ici, il y a des arbres, puis des roches, du sable fin, de l'eau potable, du manger et du boire plus qu'il n'en faut, de l'électricité et, bien sûr, une bande de vauriens qui nous parasitent au sommet.
On entend bien plus souvent chialer contre les béhesses* qu'on entend dire quoi que ce soit envers ceux qui détournent trente pourcent des contrats publics pour nous construire des routes décrépies et remplies de nids de poule en moins d'un an d'utilisation. Taper sur le petit, l'étranger ou le pauvre, on n'a encore rien trouvé de plus naturel. Comme si le monde était rempli d'andouilles qui auraient une boule d'excrément malodorante à la place du coeur.
Enfin! C'est là que la politique embarque. C'est là qu'il faut faire ce qu'il faut. Secouer les consciences. Redonner du coeur et du courage. Grandir tout un chacun sous le respect et l'entraide.
Je remercie Kitché Manitou, alias le Grand Esprit que je ne connais pas personnellement, de m'avoir donné des arbres, des lacs et des rivières, et toutes sortes de belles et bonnes choses, belles et bonnes personnes, pour cheminer dans cette vie malgré ceci ou cela.
Le combat se poursuit sous une forme ou l'autre.
L'an passé c'était le Printemps Érable.
Cette année, c'est le couvercle sur le chaudron.
La vapeur va monter.
Et puis il adviendra ce qu'il adviendra.
En attendant, pourquoi pas? aimons-nous quand même...
*béhesses: bien-être social (bs), assisté-social dans le jargon juridique
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