Par quel bout commencer? Bah! Allons-y et on verra bien...
C'est l'histoire d'un gars qui s'appelait Pipeau. En fait, il s'appelait Pierre Bibelot sur les documents juridiques. Mais tout le monde l'appelait Pipeau. Lui-même avait fini par adopter ce surnom, faisant contre mauvaise fortune bon coeur. Et voilà qu'il parlait de lui-même comme s'il s'agissait de Pipeau.
-Foi de Pipeau, m'en ferai pas passer des crosses! Pipeau connaît son affaire! Pipeau est pas l'gars à s'faire des accroires de rien pantoute!
Voilà ce qu'il disait tout le temps, Pipeau. Il usait de la troisième personne du singulier tel César parlant de sa guerre des Gaules.
-Pipeau est content quand i' boit d'l'eau! Pipeau c't'un gars d'parole qui tient son honneur serré su' son coeur! Pipeau a réussi dans 'a vie parce que l'échec n'est pas un mot qui fait partie du vocabulaire de Pipeau! Pipeau est venu, il a vu et il a vaincu!
Pipeau par ci, Pipeau par là, et tout un chacun en avait plein le cul de Pipeau.
Ce qui fait qu'on s'est mis à le surnommer L'Insignifiant.
Pipeau ne l'a pas pris.
Il a néanmoins continué à parler de Pipeau comme s'il s'agissait bel et bien de lui-même.
Sacré Pipeau! Maudit insignifiant!
T'as connu Pipeau? Ouskié eul' batinsse? Y m'a fait in tchèque NSF pour une caisse d'eau de Lourdes prétextant qu'y a viré vert en s'frottant avec.
RépondreEffacerL'eau de Notre-Dame-de-Lourdes-de-Joliette n'est pas plus bénite que les chèques NSF de Pipeau ne sont acceptables pour un gentilhomme.
RépondreEffacerQu'il soit à jamais vert de honte!