lundi 8 avril 2013

Peinture et autres digressions inutiles sur l'humanisme

Les pinceaux qui ont servi à peindre les calorifères ont rendu un dernier service à l'art avant que de mourir. Ils sèchent maintenant dans le fond du pot d'où ils seront extirpés sans cérémonie pour aller rejoindre le royaume des déchets.

Mon nouvel atelier me permet de capter de nouvelles énergies.

Ça sort de ma tête comme de mes mains et de mes vieux pinceaux. Voilà deux enfants qui jouent avec un voilier improvisé sous l'oeil stoïque d'une grenouille qui voudrait se faire oublier. Et puis deux bonnes femmes discutent devant une corde à linge tandis que le voisin d'en face balaie son perron. Il y a de beaux nuages au-dessus de tout ça. Cela me semble poétique et j'ai la vague impression d'être touché par la grâce de je ne sais trop quel don. Pourquoi moi? Comment puis-je créer tant de bonheur et de joie de vivre? Parce que je suis un grand rêveur, c'est évident.

Tant qu'à rêver, je prépare un vernissage de mes plus récents tableaux pour ma petite galerie d'art à temps partiel. Vous serez invités, bien entendu. Je vais vous épater cette galerie mes amis. Ce sera tellement beau que vous pleurerez rien qu'en voyant tout ce que j'aurai accroché aux murs. Et moi, je ferai comme vous. Je pleurerai de joie en me claquant les cuisses et en jouant de l'harmonica... ou pas.

***

La politique, c'est dégueulasse. Je participe dans la démesure de mes moyens au cirque en me jetant dans la fosse de temps à autres pour promouvoir une certaine éthique des rapports humains. Fondamentalement, j'aime bien cette maxime que l'on doit autant à Socrate qu'à Jésus et bien d'autres qui ne ressentaient pas le besoin de devenir célèbres: aimons-nous les uns les autres.

C'est évident que ça cogne trop fort parce que cela rend le pardon indissociable de la démarche. Et ce n'est pas facile, pardonner, oublier, cheminer sans trop se heurter les uns les autres.

L'avidité rend tout dégueulasse. La faim inassouvissable de l'un devient la misère des autres. Le partage se fait au compte-gouttes, sans joie et sans plaisir.

Pardonner, partager, s'aimer les uns les autres...

Et préserver nos droits et libertés de la pudibonderie...

***

Cela rend d'autant plus précieux mes coups de pinceaux. Avec deux ou trois couleurs, je change le monde beaucoup plus rapidement.

Je reprends du collier ce matin. De retour aux choses sérieuses.

Je me relève les manches pour mieux préparer ma prochaine exposition.

À très bientôt.

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